Deux sénateurs français, Claude Saunier et Pierre Laffitte, réclament dans un rapport sur la biodiversité la mise en place d’un moratoire sur les biocarburants.
Selon eux, le Grenelle de l’environnement n’a pas suffisamment pris en compte la menace que fait peser le réchauffement climatique sur la biodiversité. Or, affirment-ils, en 2050, le rythme des disparitions animales devrait être de 100 à 1000 fois supérieur au rythme naturel des extinctions.
Les sénateurs proposent donc dans leur rapport intitulé "La Biodiversité : l’autre choc", 10 propositions "pour aller plus loin" que le Grenelle.
Parmi les suggestions les plus significatives figure un "moratoire européen sur la progression de l’utilisation des biocarburants après 2012."
Pour eux, l’objectif de 5,75% d’incorporation des biocarburants à la pompe d’ici à 2012 "a eu des effets pervers tant sur la biodiversité européenne que sur la biodiversité mondiale" : par le forçage des sols et l’accélération de la déforestation notamment.
Tout comme Jean Ziegler, rapporteur special de l’ONU, les deux sénateurs estiment qu’un moratoire est indispensable en attendant que se développent les biocarburants de seconde, voire de troisième génération.
Parmi leurs autres propositions, les deux sénateurs réclament la mise en place de mesures de protection de la biodiversité ultramarine de la France, la suppression des "excès de l’exploitation minière en Nouvelle-Caldonie et en Guyane", ou encore l’application d’un label européen des produits issus de la biodiversité, qui pourront ensuite "faire l’objet de négociations auprès de l’OMC pour valoriser l’exploitation durable de la biodiversité dans le commerce mondial".
A leurs yeux, il apparaît nécessaire de créer une orgnaisation des Nations Unies spécifiquement destinée à régler les problèmes de l’environnement, et serait à même d’assurer la surveillance de la biodiversité à une échelle mondiale, de la même manière qu’a été étudié le climat par le GIEC.