La Grande-Bretagne revise à la baisse ses objectifs d’intégration des biocarburants, suite à la publication d’une étude démontrant leur responsabilité dans la hausse des prix alimentaires et leur bilan contestable en termes d’émissions de gaz à effet de serre.
La ministre britannique en charge des Transports, Ruth Kelly, a évoqué le possible report de l’objectif d’intégration des biocarburants de 5%. Initialement prévu pour 2010-2011, il pourrait être reporté à 2013-2014 afin que soit mis en place un contrôle des moyens de production.
La ministre a suivi les recommandations d’un rapport commandé par le gouvernement, qui préconise de mettre un frein à l’incitation aux consommateurs tant que leur impact sur la hausse des prix alimentaires et la déforestation n’est pas maîtrisé.
Bien qu’elle "reconnaît que les biocarburants peuvent avoir un rôle important pour la réduction des émissions de carbone et dans la lutte contre le changement climatique", la ministre a estimé que "nous devons avancer avec précaution jusqu’à ce que nous soyons certains qu’une poursuite de la croissance et de l’usage [des biocarburants] optimise les bénéfices et réduit les risques."
Selon l’étude, les biocarburants pourraient être directement responsables d’une hausse de 15% des cours des céréales dans l’UE, et renforcer la pauvreté de cultivateurs. Elle préconise la promotion des biocarburants de seconde génération, issus de cultures non alimentaires ou de déchets agricoles.