La téléphonie mobile est en pleine expansion en Inde, dans les grandes agglomérations bien sûr, mais aussi dans les campagnes où elle devient un moyen de communication courant.
Le défaut de la téléphonie mobile -mais c’est aussi le défaut de beaucoup de choses- est que les relais ont besoin d’électricité pour fonctionner.
La fourniture en électricité étant très aléatoire, particulièrement à la campagne, les opérateurs de téléphonie mobile envisagent de se tourner vers des énergies produites localement. Si on pense immédiatement à l’éolien ou au solaire, d’autres solutions existent, comme la production d’électricité à partir de groupes électrogènes au diesel. C’est cette dernière solution, modernisée dans le sens où le carburant devrait être bio, qui a été retenue par des opérateurs de téléphonie du Maharashtra.
Le carburant devrait être, dans un premier temps, de l’huile de friture usagée, puis devrait ensuite être remplacé par de l’huile de jetropha, une culture non-alimentaire produite localement. Cette culture est très utilisée en Inde pour le biodiesel, elle permet de produire près de 2.000 litres de biodiesel par hectare.
Bonjour, La façon dont l’auteur de cet article semble découvrir quelque chose qui existe en Inde et dans quelques pays d’Afrique depuis une bonne quinzaine d’années est désarmant. D’abord, il ne s’agit pas d’huile de « jetropha », mais de Jatropha Curcas L., en France, couramment appelée « pourghère ». Ce qui est présenté ici comme un moyen d’alimenter les systèmes isolés de téléphonie est, en fait, adapté à l’alimentation de villages entiers ou même de systèmes industriels ou sportifs partout dans le monde, pauvre ou pas. En France, la Communauté de communes de Villeneuve sur Lot nous a donné l’exemple et d’autres projets sont en cours. A remarquer que cela n’a rien à voir avec ce qui est fait avec les biocarburants politiques qui vont nous tuer plus vite que le pétrole à cause des pratiques d’agroindustrie qui leurs sont associées. Avec la filière HVP dont il s’agit ici, rien de tout ça. Par exemple, dans un projet que j’ai proposé dans mon département et qui est directement inspiré de celui de Villeneuve sur Lot, c’est un agriculteur du coin qui va fournir les 30 000 litres d’huile de colza utilisées annuellement dans les camions poubelles. Si les jachères de la PAC sont poursuivies, ce n’est pas moins d’un million de véhicules diesel injection indirecte qui pourraient fonctionner en France après de petites adaptations sans importer un litre de pétrole et sans rejeter un gramme de CO2 d’origine fossile pendant le fonctionnement. Cerise sur le gateau : ce sont nos paysans qui fourniraient cette huile en cultivant les jachères en question (1.2 million d’ha). Si le rédacteur de l’article est intéressé par ces idées, je peux lui envoyer gratuitement une note que j’ai écrite sur la question… Bien à vous. YL.