Alors que les concentrations toxiques d’oxyde d’azote dépassent régulièrement les limites maximales autorisées dans les villes allemandes, une dalle d’un nouveau type recouvert de nanoparticules de dioxyde de titane, pourrait changer la donne.
Le ville baroque de Fulda s’est engagée dans la lutte contre la pollution de l’air. Des dalles spéciales qui "purifient l’air" doivent être posées à Petersberger Straße, là où des niveaux de pollution enregistrés dépassent la limite moyenne annuelle de 40 microgrammes par mètre cube (Ng/m3).
Ces dalles sont recouvertes avec du dioxyde de titane (TiO2), qui a la capacité de convertir les substances nocives telles que l’oxyde d’azote en nitrate. Le dioxyde de titane est un photocatalyseur : il utilise la lumière du soleil afin d’accélérer une réaction chimique naturelle et réduire du coup la quantité d’oxyde d’azote dans l’air.
Les dalles ont été mises au point par le "FC Nüdling Betonelemente". Les preuves de son efficacité ont été établies par l’Institut Fraunhofer de biologie moléculaire et d’écologie appliquée IME, où les chercheurs ont également déterminé les risques pour l’environnement posées par le nitrate résultant. Leurs travaux ont été financés par la Fondation allemande pour l’environnement.
"Nous avons pu vérifier l’efficacité de la dalle optimisée dans une série de tests" confirme le Dr. Monika Herchen, chercheur à l’IME. Pendant une longue période, les chercheurs ont enregistré une dégradation des taux d’oxyde d’azote allant de 20 à 30 % dans les rues spécialement adaptées. Les mesures ont été prises à une hauteur de trois mètres au-dessus des dalles photocatalytique, avec un vent variable et dans des conditions normales de lumière. Quand le vent était plus fort, les experts ont enregistré des taux de dégradation aussi élevé que 70% pour le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2).
D’autres mesures prises à une même hauteur de trois mètres au-dessus de la place Gothaer, à Erfurt, qui est déjà pavée de dalles de décontamination d’air, ont révélé un taux de dégradation moyen de 20% pour le NO2 et de 38 % pour le NO.
Les mesures enregistrées 14 à 23 mois après que les dalles ont été posées n’ont révélé aucun changement sur une éventuelle dégradation initiale. Selon l’Institut Fraunhofer, le nitrate qui est généré pendant le processus de conversion "ne pose absolument aucun risque pour l’environnement".