Si l’article 161 de la Loi Grenelle 2 votée le 12 juillet 2010, recommande aux collectivités locales de procéder au renouvellement de leurs réseaux d’eau, pour 60 % d’entre elles, c’est devenu une véritable nécessité à l’horizon des 15 prochaines années !
Le taux de raccordement du réseau public pour les eaux usées peut en effet être grandement amélioré dans certaines localités ! De même pour le taux de fuites qui a un coût indirect particulièrement élevé, à la fois financier mais également sanitaire et environnemental !
À ce titre, le Syndicat des Tubes et Raccords en Polyoléfines (STR – PE) souhaite inciter les collectivités au renouvellement performant des réseaux d’eau et d’assainissement en privilégiant des canalisations en polyéthylène soudé, seules capables de relever le rendement des réseaux dans le temps !
Chaque municipalité a compétence pour établir le schéma directeur de ses réseaux de distribution d’eau potable et d’assainissement, ainsi que pour en assurer le bon fonctionnement et le renouvellement. Face aux déficiences trop souvent rencontrées sur des réseaux en matériaux traditionnels, le Syndicat veut promouvoir une solution plus “moderne” et performante avec les tubes et raccords en polyéthylène (PE) et en polypropylène (PP).
Largement sollicitées en Europe, les polyoléfines restent encore sous-exploitées en France bien qu’elles se démarquent des matériaux traditionnels en raison de leurs atouts incomparables sur le plan technique, économique, environnemental, en termes de mise en œuvre et d’innovation.
À ce jour en France, le marché des canalisations en PE ne représente que 125.000 tonnes/an, 75 % de ce tonnage étant essentiellement destiné à trois applications : eau, gaines et assainissement.
Fort des propriétés techniques et environnementales du PE, le Syndicat veut consolider l’essor du polyéthylène en positionnant ce matériau comme la solution adaptée aux exigences des services publics et des Compagnies des Eaux pour la distribution d’eau et l’assainissement. Un besoin en maintenance limité, une insensibilité à la corrosion et la technique de soudage constituent quelques-uns des atouts qui participent à l’élimination des déperditions d’eau. Des propriétés exceptionnelles renforcées par l’amélioration continue des procédés de fabrication qui en font aujourd’hui une réponse de qualité, normée et certifiée !
Obtenu après différentes opérations de transformation du pétrole, le polyéthylène s’est imposé comme la principale composante des réseaux d’adduction d’eau en Europe pour s’étendre aux réseaux d’assainissement. La production industrielle s’est en effet développée à la faveur de l’évolution des matières premières et de l’amélioration permanente des procédés de fabrication. Poussé par une solide volonté d’innovation, le polyéthylène a consolidé ses atouts initiaux. Sa résistance à la pression, à l’impact et à l’entaille a ainsi largement progressé, permettant d’améliorer la durabilité et la fiabilité des canalisations. Le PE propose aujourd’hui des solutions complètes pour canalisations principales et branchements secondaires, grâce à une gamme riche aux diamètres allant de 20 mm à plus de 1.200 mm.
Flexibles, faciles à couper et offrant de nombreuses solutions de raccordement, les tubes en PE et en PP sont également parfaitement adaptés aux nouvelles techniques de pose ( retubage, réhabilitation des réseaux, travaux sans tranchées…). La légèreté des tubes garantit par ailleurs une facilité d’installation et de manutention, contribuant à l’exécution plus rapide des chantiers en réduisant le temps nécessaire aux raccordements. Pour la pression, un tube d’un mètre de diamètre nominal 200 en PE pèse ainsi 9 kg contre 33kg pour la fonte. Pour l’assainissement, un tube d’un mètre de diamètre nominal 400 en PE ou en PP pèse 9 kg, 140 kg pour le grès et 211 kg pour le béton.
La distribution de l’eau potable s’inscrit dans un cadre réglementé en raison des enjeux de sécurité technique et sanitaire. Les réseaux d’adduction d’eau sous pression doivent en effet respecter les exigences imposées par les normes en matière de propriétés physiques, organoleptiques et d’adaptabilité à l’environnement urbain ou rural.
Autant de caractéristiques auxquelles le PE haute densité apporte depuis plus de 50 ans, une réponse pertinente ! À ce jour en France, c’est ainsi une installation en adduction d’eau sur deux avec assemblage par soudage qui est réalisée en PE, et la quasi-totalité des branchements neufs qui sont connectés mécaniquement.
Résistant à la pression et aux chocs, ce matériau garantit l’intégrité du réseau dans le temps, en évitant notamment toute corrosion, y compris dans le cadre de milieux agressifs. Cette solidité doublée d’une véritable flexibilité permet au polyéthylène de s’adapter facilement aux différents mouvements du sol. Autant de propriétés techniques qui garantissent la durabilité des réseaux en PE, offrant ainsi des conditions d’utilisation optimales sur la base de 100 ans.
Le réseau d’eau en France
906.000 km de réseaux d’eau potable en France.
395.000 km de réseaux d’eaux usées et pluviales en France.
200 milliards d’euros pour la valeur à neuf du patrimoine des réseaux d’eau.
1,5 milliard d’euros investis annuellement pour le renouvellement des réseaux d’eau potable et d’assainissement.
0,6 % pour le taux moyen de renouvellement des réseaux par an, soit 5.041 km annuels au rythme actuel du renouvellement.
58 % des communes seulement engagées dans les travaux de remplacement entre 2006 et 2008.
50 % du réseau des canalisations d’eau est antérieur à 1972.
20 % des canalisations posées avant 1960 sont en fonte grise ou en acier, avec des systèmes d’étanchéité défaillants.
Taux de fuites moyen estimé à 22 % et jusqu’à 40 % localement, soit + 1,3 milliard de m3/an perdus dans les canalisations, soit 120 litres d’eau par abonné et par jour en indice de perte (la consommation moyenne d’une personne étant de 150 l/jour).
Investissement estimé à 1,5 milliard d’euros/an jusqu’en janvier 2015.
3,39 euros le prix moyen du m3 d’eau pour une consommation annuelle par abonné domestique de 120 m3 (3,40 € le prix moyen du m3 en Europe).
1,51 euro la part liée à la production d’eau potable et à sa distribution.
1,35 euro consacré à l’assainissement des eaux usées.
0,53 euro constituant les redevances.
Aux origines …
Les polyoléfines constituent la plus importante famille de matières plastiques, constituée principalement du PE et du PP.
Le polyéthylène (PE) est le premier polymère produit au monde devant le polypropylène (13 millions de tonnes pour le PE contre 8,5 millions de tonnes pour le PP). Un essor né à la suite de la Seconde Guerre mondiale à la faveur de la recherche d’un isolant électrique performant pour protéger les câbles coaxiaux dans les radars.
Le PE haute densité utilisé pour la conception des tubes et des raccords est obtenu par polymérisation cationique catalysée de l’éthylène. Grâce au procédé Unipol (UnionCarbide) sans solvant, le polymère est extrait sous forme de poudre au cours de la réaction à lit fluidisé en phase gazeuse, puis transformé en granulé par extrusion.
Grâce au procédé “Gel-spin” mis au point en 1979, la fibre de PE obtient des performances remarquables, doublées d’une véritable légèreté. Des qualités majeures qui en font toujours la base de son efficacité.
Le polypropylène (PP) est un polymère thermostatique semi-cristallin de grande consommation, obtenu par polymérisation coordonnative suivant le procédé Ziegler-Natta élaboré dans les années 1950. Cette résine permet une plage de température d’utilisation importante et u ne ré sistance aux agressions chimiques des réseaux d’assainissement : peu sensible à l’H2S.
En bref : il faut sauver l’industrie chimique !
En bref : il faut sauver l’industrie chimique !
On y revient toujours : le gaspillage est une des principales « consommations », que ce soit en énergie ou en eau, potable ou non. Concernant l’eau potable, il vaut 100 fois mieux « bouffer » des tuyaux en produits issus, pour le moment du pétrole, et économiser des millions de M3 ! Je ne saurai retrouver les sources, mais on entend parfois que les pertes dans l’alimentation en eau peuvent atteindre 50% dans des métropoles de pays « du Sud » et 20% dans celles « du Nord », ceci étant une indication « moyenne ». Alors que la question de l’accès à l’eau potable, et à l’assainissement arrive largement en tête des objectifs du millenium des Nations Unies, l’heure n’est pas à geindre sur l’industrie pétrolière et pétrochimique sous pretexte que les « meilleurs » tuyaux pour l’eau en sont issus.
Je pense qu’il est préférable pour la planète de transformer le pétrol en plastique plutôt que de le bruler. Le pétrol et le gaz naturel sont présents et peuvent poluer en s’échapant naturelement de leur confinement géologique. Réduire leur nuisance potentielle est peut-être la meilleure alternative au laisser-faire, parce que la nature est aussi capable de produire de gigantesques cataclysmes.