Un projet italien soutenu par le programme LIFE+ de l’Union européenne étudie une solution novatrice à un problème que rencontrent toutes les autorités municipales : les déchets biodégradables.
La directive concernant la mise en décharge des déchets exige des pays de l’Union Européenne qu’ils réduisent d’ici 2016 (ou d’ici 2020 pour certains pays) la quantité de déchets municipaux mis en décharge à 35% de la totalité produite en 1995.
Cependant, la gestion de ces déchets, notamment des déchets alimentaires, reste un énorme problème, surtout lorsqu’une grande proportion des déchets biodégradables est mise en décharge.
Le projet NOWASTE porte sur les déchets biodégradables produits par les ménages.
Il teste un appareil baptisé «robot mangeur de déchets». Il s’agit d’un appareil ménager anaérobie, mesurant la moitié d’un lave-vaisselle, dans lequel on peut jeter les déchets de cuisine. La machine broie et compacte les déchets, sépare les liquides des matières solides et crée un «pré-compost» qui peut être collecté par les municipalités dans le cadre des services habituels de ramassage des ordures. D’après le projet, cet appareil, mis au point par l’IRSSAT (Istituto di Ricerca, Sviluppo e Sperimentazione sull’Ambiente ed il Territorio), bloque aussi les odeurs des déchets alimentaires et dispose d’un système d’auto-nettoyage.
L’innovation clé du système NOWASTE n’est peut-être pas la machine en elle-même mais la solution qu’elle offre aux municipalités pour la collecte du compost, qui peut ensuite être vendu pour un usage agricole ou pour la production de biogaz. En principe, les municipalités peuvent gagner de l’argent grâce à ces activités et le restituer aux citoyens sous la forme d’une réduction des tarifs des services publics. Giuseppe Lo Bianco, président de l’IRSSAT, affirme que ce système pourrait être «appliqué partout où le tri des déchets est déjà implanté et où le système de ramassage public fonctionne bien». Il s’agit selon lui d’une «solution cohérente, conforme aux principes de l’économie circulaire».
À ce jour, le projet a testé l’appareil ménager de compostage dans 75 familles en Sicile. Il sera bientôt étendu à un millier de familles en vue d’une analyse à plus grande échelle des coûts et des revenus. Au bout du compte, explique M. Lo Bianco, un autre projet beaucoup plus ambitieux pourrait être envisagé. Il s’agit d’un système fermé qui permettrait de convertir les déchets ménagers biodégradables en compost ou en biogaz. Les revenus ainsi générés rembourseraient l’acquisition du système de collecte. Les municipalités profiteraient aussi d’une baisse des volumes mis en décharge, d’où une baisse des frais de gestion des décharges.
Selon les calculs du projet, on pourrait ainsi réduire de 70 % le volume des déchets biodégradables, de 65 % le volume des déchets collectés et les coûts de transport, et de 30 à 35 % le volume total de déchets mis en décharge.
Le projet s’achèvera fin 2014. On pourra alors effectuer une évaluation complète de la viabilité d’une application étendue du système NOWASTE, des technologies qu’il associe et des changements organisationnels qu’il entraîne.
en attendant les résultats des tests en grandeur nature. Le seul « petit » problème est le « bon » tri à la base ; ça n’est peut être pas aussi évident que ça, sauf si la machine arrive à « éliminer » des déchéts non organiques. Sinon, si l’analyse « cradle to cradle » conduit bien à une baisse des charges de service public (de ramassage et traitement des ordures), tant mieux !
Depuis 1927 des ‘garbage disposal unit’ exist pour broyer les restes alimentaires domestique……..installés dans des eviers des cuisines……: La seul différence est que des ‘broyats’ partent dans les eaux usés……plutôt d’être collectés à part pour ‘revalorisation’ par la suite. Encore une fois, on ‘réinvente’ de l’eau chaude….? Hier c’était déjà demain…? Qui sait…? On finira peut être par collecter notre ‘me…de’ pour faire du biogaz….comme l’avait envisagé Bucky Fuller dans son ‘compacting toilet’ (que j’ai souvent évoqué ici) des années 1930’s…! trimtab
S’agissant de l’Italie et notamment du sud, je propose plutôt de mettre la priorité sur la gestion des déchets non biodégradables, car là il y a un boulot énorme dans certains coins… même touristiques. Ramasser les tas d’ordures qui traînent sur les routes est déjà un progrès énorme. En France, on était pas très bons non plus, mais ça s’est amélioré.
Personnellement je valorise tous mes déchets biodégradables dans mon lombricomposteur, qui fait exactement la même chose que ce « robot » (séparation liquide et solide, compactage des solides), sans odeur, avec un encombrement similaire, à la différence que l’on obtient à la fin du compost directement utilisable dans une jardinière et non du pré-compost. Par contre je reconnais que le lombricomposteur n’est peut-être pas aussi flexible qu’une machine (il faut trouver le bon équilibre)…et il ne faut pas avoir peur de trifouiller les vers de terre de temps à autre 🙂