Corinne Lepage a remis récemment à Ségolène Royal, ministre de l’Environnement du développement durable et de l’énergie un rapport constitué par un groupe de travail dont la mission était de réfléchir sur un nouveau modèle économique où l’Etat aurait un rôle majeur à jouer.
Synthèse
"L’économie du Nouveau Monde est déjà là. Une économie libérée des énergies fossiles et fissiles, connectée, relocalisée et au service de l’humain. Partout dans le monde, la transition énergétique est en marche. Les réussites citoyennes, entrepreneuriales, territoriales, se multiplient."
"Et la France n’est pas en reste !"
"Nous avons sous nos yeux la preuve vivante qu’une économie efficace, pourvoyeuse d’emplois, au service du bien commun et inscrite dans la durée est non seulement possible, mais capable de créer l’enthousiasme et la confiance. En regroupant ces réalisations, en les transposant à grande échelle, un nouveau modèle économique est possible. Des synergies se développent en ce sens en France."
"Mais malheureusement la bascule n’a pas encore eu lieu."
"Pourquoi ce blocage ? Certaines causes sont diffuses : méfiance, crainte du progrès, modèle entrepreneurial figé, frilosité face à l’innovation et dysfonctionnement de la recherche. D’autres sont plus spécifiques : emplois en mutation, comptabilité publique inadaptée, blocages au niveau du financement des petites entreprises innovantes et des startup, normes obsolètes et favorisant les rentes, refus de l’État de passer aux énergies renouvelables. L’État reste bloqué sur une économie du XXe siècle et ne croit pas vraiment à la troisième révolution industrielle."
"Nous pouvons et devons pourtant nous engager pour cette nouvelle économie. Mieux, nous avons tous les atouts pour en être des leaders. Ce qu’il manque ? Tout simplement les bonnes lunettes pour regarder ce Nouveau Monde et les réformes indispensables pour en tirer les bénéfices. D’autant que les leviers à actionner sont établis : mettre la santé et le bien-être en priorité, reconnaître les externalités, mieux valoriser l’immatériel, innover localement, prendre en compte la demande. Il s’agit aussi de favoriser la transformation déjà engagée de l’entrepreneuriat, d’introduire l’équité dans l’économie en acceptant de poser la question de la répartition de la marge et enfin de proposer aux médias de remplacer la peur par l’engagement."
"À partir de ces révolutions, qui sont autant d’ordre économique que culturel, les règles du jeu peuvent changer dans le domaine fiscal, financier, législatif, normatif et de la formation professionnelle. Le rapport propose de très nombreuses réformes : la création de systèmes de certificats d’externalités permettant de financer la transition, la TVA circulaire et une TVA incitative pour le bio et les produits issus de l’économie circulaire, le développement massif des monnaies complémentaires, des financements alternatifs et des fonds citoyens."
"Le rapport pointe aussi la nécessaire simplification des règles du jeu applicables aux startups et aux petites entreprises innovantes, l’instauration de Greens Deals et le développement de l’expérimentation, la suppression des normes qui soutiennent les rentes, ou encore la garantie des acteurs publics qui font des choix innovants en matière de marchés publics. Nous en appelons à un green business Act qui puisse mettre en forme ces transformations."
"Pour les accomplir, il est indispensable que les secteurs économiques eux-mêmes, qu’ils soient moteurs de la troisième révolution industrielle ou en voie de mutation, puissent se transformer. À commencer par le secteur de l’énergie, qui est le point de blocage majeur de l’accès au Nouveau Monde. Il est plus que temps d’y faire la révolution numérique, de décentraliser, d’accepter la vérité des prix et l’égalité des armes entre tous les acteurs de l’énergie. Le secteur clé de l’agriculture, déjà, a modestement entamé une transformation, qui doit s’accélérer."
"Ses perspectives d’avenir ? L’agriculture biologique, la deuxième révolution verte qui est celle du digital, l’agro-écologie, le binôme énergie-agriculture et l’essor de l’agriculture urbaine. Nos atouts essentiels que sont le bois, la mer, l’outre-mer et les matières issues de l’économie circulaire doivent être les bases de cette nouvelle économie. Quant à des secteurs plus traditionnels comme le textile ou la santé, ils commencent tout juste leur mutation, mais fourmillent déjà d’exemples de nouveaux modèles industriels pouvant être dupliqués. (3ème partie)"
"Pour engager toutes ces révolutions, auxquelles s’opposent un Etat frileux et des intérêts économiques arc-boutés sur l’ancien monde, de nouvelles synergies sont indispensables. Le rapport propose la création d’une marque, dont le nom pourrait être France Terre d’Avenir, qui, à l’instar du succès de la French Tech permettrait à tous les acteurs du Nouveau Monde de s’identifier. Cette marque doit s’accompagner de la création d’un outil numérique de mise en synergies de ces acteurs citoyens, entrepreneuriaux et territoriaux, leur permettant à la fois de s’identifier, de mutualiser leurs efforts et de créer une dynamique. Parmi eux, les chefs des entreprises du Nouveau Monde occupent une place toute particulière. Nous proposons la création du Mouvement des Entreprises pour la Nouvelle Economie, qui pourrait regrouper des mouvements déjà existants et toutes les entreprises qui se retrouvent dans cette logique."
"L’objectif de ce mouvement serait de porter des plaidoyers en faveur de la modification des règles du jeu et d’assurer la défense des intérêts collectifs et particuliers. Un Institut de la transition pourrait permettre la mutualisation des savoirs, l’assistance et le règlement des conflits entre Ancien et Nouveau Monde. Enfin, la création d’un fonds de remédiation – disposant de fonds bloqués sur 30 ans en échange d’une fiscalité calquée sur celle de la forêt – permettrait de financer les investissements non rentables à court terme mais indispensables pour le long terme, en particulier dans le cas de l’adaptation changement climatique. (4ème partie)."
"Ces créations peuvent être l’oeuvre de la société civile pour une large part. Car l’entrée dans le Nouveau Monde est l’affaire de tous et l’expérience prouve que les citoyens, les entreprises et les collectivités locales sont infiniment plus actifs et efficaces que l’État dans cette métamorphose. C’est la raison pour laquelle le rapport propose un plan d’action par acteurs (citoyens, entreprises, médias et collectivités locales) en insistant tout particulièrement sur le rôle actif des régions. Le Master plan lancé en Nord-Pas-de-Calais pour parvenir à l’autonomie énergétique devrait être généralisé. De même que la création d’outils financiers et d’actionnariat local à l’échelle des régions et qu’un nouvel accompagnement des TPE et PME à l’échelle régionale, notamment grâce à des clusters. "
"L’Etat, de son côté, est à la croisée des chemins. A minima, il pourrait choisir, avant d’y être contraint par la transformation du monde, de ne plus constituer un obstacle sur la voie du Nouveau Monde. Mais il pourrait aussi décider d’en devenir un moteur, en proposant une véritable stratégie pour le Nouveau Monde, en faisant évoluer les institutions de la République, en acceptant de changer les règles du jeu et d’utiliser les moyens de l’État actionnaire. (5ème partie)"
"La COP21 est une occasion historique unique de changer notre fusil d’épaule et d’endosser l’habit d’un leader européen et mondial dans la construction du Nouveau Monde. Ce faisant, l’État pourrait à nouveau faire rêver les Français."
"L’Etat doit devenir un servant leader. Cela signifie qu’il doit créer le désir dans le cœur de nos concitoyens en leur fournissant une direction qui les fait rêver. Dans le mythe français, cela signifie à la fois la réalisation de chaque individu en lui-même et le succès de grands projets collectifs. C’est ce que permet le Nouveau Monde. Cette utopie réaliste et nécessaire conduit à une réorganisation de la société dont l’État doit prévoir les changements notamment pour permettre de faire évoluer la protection sociale et d’assurer des conditions de vie en bonne santé le plus tard possible."
"En définitive, faute de devenir la locomotive de l’entrée dans le Nouveau Monde, l’État pourrait en être que le wagon de queue, conduisant immanquablement à une déliquescence de l’État jacobin sans solution pensée et maîtrisée du rôle et de l’organisation de l’État dans la société du Nouveau Monde. Nous sommes à la croisée des chemins. Tous les critères rationnels nous conduisent à faire le choix du Nouveau Monde. La société civile y est prête. "
"Il ne manque que le signal du départ pour que la transformation se mette en oeuvre et que l’envie d’avenir revienne dans le coeur et l’esprit de nos concitoyens."
« Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose. Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer. » — Saint Exupéry
Corinne fait encore plus fort que SS le pape François !
Has she been reading Amory – ‘inventeur’ du négawatt et d’autre ‘green deal’ (at last!) : So maybe he was right afterall…..? Better late than never…? trimtab
Bonjour, Deux questions: – combien à coûté à l’Etat, donc nous contribubles, ce rapport? – de quelle écoles viennent les stagiaires qui ont pndu cela? Attente de ma part, professionnel de l’énergie depuis 30 ans: – mise en cause des connexions EDF GDF avec le ministère de l’industrie – vraie ouverture du marché des énergies – vraies incitations au développement des énergies renouvelables – défiscalisation des investissements dans les entreprises vertes – mise à la retraite forcée des vieux énergéticiens dépassés par les nouvelles techno mais bloquant les initiatives – protection des PME innovantes contre les surbrevets des multinationales L’Etat, c’est à dire, nous les cityoens, avons du boulot.
Corinne Lepage tentée par le vieux démon du marxisme-léninisme !!! Retour au « modèle de société » imposé aux peuples et ficelé par des experts, ici C Lepage et ses disciples, mais stratégie abandonnée depuis par le PC après l’effondrement de l’URSS. C. Lepage remplace l’utopie du socialisme authentique par la vision d’une société écologique en s’appuyant notamment sur la manipulation d’études statistiques comme le faisait jadis Lénine quand il prétendait que les multinationales étaient le stade suprême du capitalisme conduisant inévitablement au socialisme (A lire par exemple : « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme » écrit en 1916). De nos jours, selon C Lepage, un nouveau monde se dessine à l’horizon, la 3e révolution industrielle, où serait banni l’atome comme source énergétique, sans que l’on sache comment sera résolu le problème du stockage des énergies renouvelables. Ce rêve serait capable de créer « l’enthousiasme et la confiance ». Les komsomols et « bâtisseurs d’un nouveau monde » n’ont pas manqué également d’enthousiasme dans les premières années du socialisme soviètique. On connaît la suite…..
de Saint Exupéry en dit de belles formules. Ou sont elles transformées ? Un de ses derniers livres est « Citadelle », dans lequel il écrit: « Créer le navire ce n’est point tisser les toiles, forger les clous, lire les astres, mais bien donner le goût de la mer qui est un, et à la lumière duquel il n’est plus rien qui soit contradictoire mais communauté dans l’amour. » Ce livre a été traduit en anglais sous le titre « The Wisdom of the Sands », dans lequel la formule devient: « If you want to build a ship, don’t drum up the men to gather wood, divide the work and give orders. Instead, teach them to yearn for the vast and endless sea. » Et la re-traduction en Français de la traduction en anglais donne: Quand tu veux construire un bateau, ne commence pas par rassembler du bois, couper des planches et distribuer du travail, mais réveille au sein des hommes le désir de la mer grande et large. Et finalement cela a donné la citation courante reprise par Corinne Lepage: Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose. Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer. C’est toujours la même idée, plus ou moins, mais juste rendons à César ce qui appartient à César. Ceci dit, l’adaptation au sujet pourrait être: « Si tu veux conduire une réelle révolution environnementale, ne rassemble pas les énarques et autres polytechniciens de l’Etat central pour qu’ils forgent des règlements inadaptés. Donne leur le désir de se sauver et de sauver la planète ! »
Meme si on fait la sourde oreille à bien d’innovations en provoquant la lethargie des inventeurs juste parcequ’on s’accroche pour des raisons économiques aux sources d’énergies polluantes,dangéreuses et proscrites, soyez rassuré qu’il existe bien de machines non polluantes capable de couvrir les besoins et servir l’humanité en matière d’énergie non polluantes,pratique et meme facilement transportable. Noubliez pas qu’une pile à combustible peut et bien d’autres inventions recentes et plus concurrencielles peuvent déjà suffire pou une transition énergétique éfficace sans peine
…qui ne sait pas ce qu’est une preuve, experte en diffamation puis démentis, lobbyiste des hypermarchés et des sectes va essayer de nous faire croire que son petit « rapport » est autre chose qu’une manoeuvre politique pour faire la crédibiliser auprès de personnes qui ne vont même pas le lire… Une personne sans honneur digne des anti-nucléaires notoires pour qui l’écologie n’est qu’une excuse pour faire du profit.
Mme Lepage ne semble pas prêter beaucoup d’attention aux « vraies richesses » pour parler comme J.Giono. Comment la comptabilité publique pourrait-elle mesurer la valeur économique des sentiments éprouvés devant un beau paysage ? Or nous vivons moins pour produire ,même d’une nouvelle manière, que pour les saveurs du réel.
« Mettre l’économie au service du bien-être et de l’économie ». Pas d’accord car on n’a pas redéfini l’économie. La vraie économie, presque synonyme d’écologie, est le principe de fonctionnement de tous les écosystèmes et ça marche depuis des millions d’années. L’économie que nous connaissons se casse la figure tous les 10 ou 20 ans. Voici le 1er problème à résoudre : s’inspirer de ce qui marche depuis toujours. C’est conservateur ? Non si on y introduit notre inventivité et notre capacité à prévoir.