Chacun peut lutter contre le changement climatique en mangeant sans viande un jour par semaine, a affirmé Sir Paul McCartney lors d’une audition publique au Parlement sur le réchauffement planétaire et les politiques alimentaires, jeudi.
Les experts, notamment le président du Groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques, Dr Rajendra K. Pachauri, ont invité les législateurs à encourager les personnes à agir plus individuellement pour lutter contre le changement climatique
Le bétail contribue à 18% des émissions totales de gaz à effet de serre, soit deux fois plus que le transport, selon le rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture de 2006 intitulé "Livestock’s Long Shadow". De nombreux orateurs ont également mis en lumière l’inefficacité, pour nourrir la planète, de la production de viande, comparée aux cultures.
Moins de viande = une meilleure santé
"Le temps joue contre nous. Il nous faut un accord mondial contraignant à Copenhague, et l’Europe a pris les devants. Nous appelons les pays développés à réduire considérablement leurs émissions collectivement – à l’extrémité supérieure de la fourchette 25-40% d’ici 2020", a déclaré le Président du Parlement européen, Jerzy Buzek, qui a ouvert l’audition.
La part de l’élevage dans les émissions de gaz à effet de serre ne pose pas seulement un problème environnemental, mais également un problème pour l’agriculture et le développement, a déclaré le Vice-président du Parlement européen Edward McMillan-Scott (NI, UK), qui a initié l’audition. Cette part va augmenter, parce que les pays en développement consomment plus de viande quand leur revenu augmente : en Chine, la consommation de viande par habitant a plus que doublé au cours des 20 dernières années.
Dr Alan Dangour de la London School of Hygiene and Tropical Medicine a estimé qu’au Royaume-Uni, pays où les adultes mangent un kilogramme de viande chaque semaine, une réduction de 30% de la consommation de graisses saturées permettrait de réduire les décès prématurés dus aux maladies cardiaques à raison de 18.000 par an.
Mairead McGuinness (PPE, IE) a préconisé la modération, soulignant que les agriculteurs européens ont pris des mesures pour réduire les émissions et a souligné que dans le monde en développement, la viande est souvent une source très importante de protéines dans un régime alimentaire pauvre par ailleurs. "Ne laissez pas entendre que si le monde devient végétarien, nous stopperons le changement climatique", a-t-elle conclu.
Kriton Arsenis (S&D, EL) a mis en évidence les incertitudes: "nous n’en savons toujours pas suffisamment sur notre planète pour évaluer la manière dont nos actions individuelles – comme allumer la lumière ou un moteur de voiture – interfèrent et affectent le climat mondial", a-t-il estimé. Pour réduire la consommation de viande, il a préconisé de recourir aux produits du terroir et aux régimes alimentaires locaux, surtout ceux qui, comme le régime méditerranéen, ne comprennent pas tous les jours de la viande.
Moins de viande = plus de nourriture
Les représentants des agriculteurs ont souligné que 80% du bétail de l’UE vivent sur un terrain qui n’est pas adapté à la culture des céréales ou des légumes. D’autres orateurs ont convenu que le problème le plus important, quand on utilise les terres arables pour produire des aliments pour animaux, est qu’il faut 8 kg de maïs pour produire 1 kg de viande.
Selon les tendances actuelles, d’ici 2050 environ 1,45 milliards de tonnes de céréales par an seront utilisées pour l’alimentation animale – suffisamment pour satisfaire les besoins en calories d’environ 4,5 milliards de personnes, a estimé le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter.
Moins de viande = un meilleur avenir
L’élevage est non seulement un facteur de changement climatique, mais il représente 9% du CO2, 37% du méthane et 35% des émissions de NOx – ce qui le place en deuxième ou troisième position des plus importants pollueurs, a noté le Dr Rajendra K. Pachauri, président du Comité intergouvernemental Panel on Climate Change. "Réduire la consommation de viande est bon pour la santé, simple, efficace et il s’agit d’une mesure à court terme à la laquelle chacun peut contribuer. Nous sommes tous sur le vaisseau spatial Terre, et tous les moyens pour réduire les émissions comptent", a-t-il insisté.
Sir Paul McCartney a souligné la nécessité urgente d’agir afin de limiter les dégâts causés par la production de viande, étant donné qu’elle contribue non seulement aux émissions de gaz à effet de serre, mais aussi à la déforestation, à l’augmentation de la consommation d’eau et à la pollution de l’eau.
Une journée sans viande par semaine pourrait devenir "aussi évidente que le recyclage ou les voitures hybrides", a-t-il souligné, notant que les fonctionnaires de Gand et les écoliers de Baltimore l’ont déjà fait. Il a exhorté les législateurs européens à encourager, guider, informer et aider les personnes à prendre une décision relativement facile, mais aussi à aider les agriculteurs à s’adapter, comme la société humaine s’est adaptée tout au long de son histoire. "Cela peut être fait et il faut le faire pour nos enfants qui hériteront de cette planète", a-t-il conclu.
De mémoire il faut de l’ordre de 13000 m2 (pour un adulte, rendements actuels) par an pour assurer la production alimentaire pour une personne, contre 5 à 10 fois moins pour un végétarien (le facteur deux étant lié à la consommation ou non de produits laitiers et leur prévalence dans le régime). La consommation massive de viande est à l’origine du plus vaste mouvement de conversion d’espaces naturels en terres agricoles que nous puissions imaginer. Nous avons défiguré la Terre sur des étendues immenses, réduit la biodiversité, modifié l’albedo des sols, nous séquestrons l’essentiel de la ressource en eau pour produire notre ration quotidienne de viande et on peut aisément imaginer les multiples consommations énergétiques du début à la fin de la chaîne destinée à cette production. Je considère cette mauvaise habitude (une dépendance culturelle) comme un des pires stigmates de la civilisation moderne. Au vu de nos effectifs c’est une aberration (j’ai plus de 20 ans de végétarisme à titre personnel et le canard est en pleine forme…). Considérant que cette pratique a défiguré la planète, qu’elle entraine des contraintes majeures sur la ressource en eau, qu’elle implique une consommation énergétique très importante, qu’elle induit des émissions de GES et de polluants divers du début à la fin de la chaîne, je soutiens qu’il faudrait taxer fortement cette pratique au même titre que le tabac, pour intégrer les externalités négatives massives que la production de viande entraine. Evidemment nous en sommes à cent lieux.
Réduisons nos ruminants qui pètent du méthane, nécessitent 8 kg de maïs pour 1 kg de viande donc des tonnes d’eau et polluent notre atmosphère et tuent notre planète… Alternative: consommer moins de viande de bovins, au moins 1 jour sans par semaine, et pour la viande des autres jours opter pour de la viande d’autruche ou volaille et ne pas oublier le poisson pour équilibrer… Autre source de protéine: l’avocat qu’on devrait pouvoir produire en quantité suffisante chez nous… Autre idée: Vu ce matin dans Télématin une idée canadienne de ne se nourrir que de ce qu’on trouve dans un rayon de 160 kms autour de soi ! Une idée pour éviter les GES des transports lointains… A+ Salutations Guydegif(91)
Il est clair que la consommation régulière de viande augmente nos besoins en terre agricole. D’ailleurs on a même besoin d’importer de la nourriture pour le bétail, je pense au soja qui vient d’Argentine. Et une terre labourée ce n’est pas non plus la même chose que la prairie en terme de contenu CO2. Mais , il faut croire que le sujet à quelque cose de tabout et que l’on ne veut pas se mettre à dos les éleveurs. Pourtant l’être Humain n’a pas toujours mangé 100g ou 200g de viande par jour comme l’Américain et l’Européen du 20/21éme siècle. Il y a quelques milliers d’années on mangeait essentiellement des végétaux. Notre long intestin en est la preuve nous ne devrions pas manger de la viande tous les jours.
le ras le bol de mettre du « climat » à toutes les sauces (même béarnaises), il est vrai que la production, exagérée de protéines animales d’origine bovine ne représent d’optimum, ni pour l’isage de la terre, ni pour les quantités de nourriture disponibles pour les hommes, ni pour l’eau, ni pour les intants; De là à l’interdire??? Ce qui me gène aussi, c’est, comme pour le « reste » du climat les leçons données par les occidentaux aux autres de manière paternaliste pour ne pas dire néo colonialiste, qui plus est en culpabilisant, voire en faisant peur;
+ animaux de compagnie + assiettes laissées quasi-pleines au restaurant + petit électro-ménager cassable, usable et jetable + emballages & suremballages + voitures cassables, usables et jetables + gadgets inutiles, môches et coûteux + tout ce qui était réparable et qui ne l’est plus au pretexte que c’est trop cher + les pièces détachées « exclusives » non interchangeables avec d’autres et même avec le modèle de l’année suivante + les discours des hommes politiques + …ah! non! pas Prévert! lui on le garde!
L’avocat des palais de justice est certes riche en protéines (je vous déconseille cependant le cannibalisme), mais son homonyme végétal ne contient que 1,8gr/100gr de protéines qui comme la plupart des protéines végétales doivent être complémentées pour refaire de la protéine humaine. Vu sa richesse en lipides on peut lui préférer les multiples légumineuses locales qui en association (inévitable) avec les produits céréaliers et éventuellement les laitages font un » équivalent protéines animales » correct. On n’est également pas très loin de produire de la viande artificielle (via une culture de cellules souches) qui supprimerait le passage par l’animal et donc les végétaux pour le nourrir et donc les besoins en eau et énergie associés.
Pour marcob12 : Je n’y connais rien en protéines mais j’apprécie votre analyse concernant l’avocat !
L’humour est indispensable à la survie à long terme (deux le matin et deux le soir). J’ai été d’ailleurs fort aise de lire que 80% du bétail européen vit sur des terres impropres à la culture de céréales ou légumes (on sent qu’elles sont également hostiles au reboisement, aux éoliennes, aux centrales solaires et à la faune et flore sauvage à n’en pas douter). Au moins 80% des SDF vivent dans la rue, ce qui n’en fait nullement des consommateurs de macadam. En masse il est fort probable que les deux principaux touristes intercontinentaux en europe (règne vivant) sont le maïs et le soja et pas pour l’alimentation humaine directe. Par ailleurs les bovins élevés uniquement à l’herbe ne courent pas nos prairies, surtout l’hiver. « Quand on voit c’qu’on voit et qu’on entend c’qu’on entend, on a bien des raisons d’penser c’qu’on pense » (Francis Blanche).