A l’occasion du 27ème Congrès de l’Association Nationale des Elus de la Montagne (ANEM), Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Écologie a souhaité que le renouvellement de la concession du barrage de Poutès en Haute-Loire fasse l’objet d’une démarche d’excellence, conciliant des intérêts énergétiques et des exigences de circulation des poissons migrateurs.
« Je souhaite faire du barrage de Poutès le symbole de la réussite de l’hydro-électricité durable. Après avoir été pomme de discorde pendant 10 ans, Poutès, en rendant le Haut Allier aux saumons, est en passe de devenir un site emblématique de la trame verte et bleue » s’est félicitée la ministre.
Suite aux affrontements idéologiques de la fin des années 80 sur les choix d’aménagement de la Loire et de ses affluents, l’Etat a fait le choix en 1994 d’un projet original de développement durable : le « plan Loire grandeur nature » pour concilier la sécurité des personnes, la protection de l’environnement et le développement économique.
Malgré cet outil de gouvernance qui permet depuis 17 ans sur l’ensemble du bassin versant de la Loire de dépasser les conflits et d’engager des actions partenariales entre l’Etat, les collectivités et les associations de protection de l’environnement, l’avenir du barrage de Poutès restait un point d’affrontement entre partisans du maintien de la production hydro-électrique et militants de la démolition pour restaurer la migration des saumons.
Dans le cadre de la « convention pour le développement d’une hydro-électricité durable » , la Ministre a demandé à EDF d’étudier une solution alternative permettant de sortir de cette impasse. A cette fin, EDF a proposé d’abaisser la hauteur du barrage de 17 à 4 mètres, le rendant ainsi franchissable par les saumons tout en préservant 90 % de la production hydro-électrique.
Le complexe hydro-électrique de Poutès-Monistrol (deux aménagements hydro-électriques distincts réunis par la centrale de Monistrol) se situe à 860 km de l’estuaire de la Loire. L’actuel barrage de Poutès présente une longueur de 70 m et une hauteur de 17 m. Il crée une retenue de 2,4 Mm3. Sa puissance est de 28,5 MW pour une production de 85 GWh.
La concession accordée en 1956 à EDF est arrivée à échéance au 31 décembre 2007.
En matière de migration du saumon, le barrage de Poutès est considéré comme un point de blocage rédhibitoire, en particulier à la dévalaison, alors que tous les autres obstacles à l’aval jusqu’à l’embouchure ont été effacés ou aménagés. On estime de plus que 60 % des meilleures frayères de l’axe Loire-Allier (soit 180 ha sur 300) sont situées à l’amont du barrage de Poutès.
Et en reduisant la production hydroelectrique, EDF ouvre deroule le tapis rouge au nucleaire, bien joue ! Pendant ce temps-la nos ecolo-coco de France Nature Environnement se feliciteront d’une avancee ecologique majeure …..
Désolé Steph, mais vous êtes á côté de la plaque: la production hydroélectrique est de très loin la production électrique la plus rentable : elle n’est utilisée que lors de pics de demande, au moment où le prix Spot est le plus élevé. Chaque barrage est une petite machine à cash.
Un point sur le barrage de Poutès qui est un cas très particulier (il serait en effet assez débile dans le cas général de détruire des barrages existants): C’est LE SEUL barrage entre les sources de l’Allier (où sont les frayeres) et l’Atlantique, et, si il était « effacé, l’Allier + Loire serait LE SEUL grand fleuve « sauvage » d’Europe, et en plus avec des aumons. On a bien des parcs nationaux, on se doit de préserver au moins un fleuve, surtout quand ça ne coute pas grand chose. (l’Allier n’est pas un fleuve, par un mystère de la géographie, car à son confluent, vers Nevers, il est à peu près identique à la Loire)
Dommage que l’article ne développe pas comment la nlle proposition permet d’optimiser la dualité des besoins: EnR + Saumons contents !! »…solution alternative permettant de sortir de cette impasse. A cette fin, EDF a proposé d’abaisser la hauteur du barrage de 17 à 4 mètres, le rendant ainsi franchissable par les saumons tout en préservant 90 % de la production hydro-électrique. »: Bingo ! ça c’est TOP ! mais…comment? Comment se fait le »miracle » de conserver 90% de l’EnR initiale? tout en permettant aux saumons de remonter aux sources? Comment sont modifiés les : » longueur de 70 m, hauteur de 17 m, retenue de 2,4 Mm3, puissance de 28,5 MW pour une production de 85 GWh ( /an, je présume). »? Merci à Enerzine de corriger cette omission en complétant les infos ! A+ Salutations Guydegif(91)
Comment est-ce possible de conserver 90% de la production electrique en abaissant la hauteur du barrage de 17m a 4m? Cela parait trop beau pour etre vrai. Est-ce que par hasard le calcul ne prend pas en compte abusivement le remplacement d’une turbine vieille de 40 ans par une turbine dernier cri? Ce qui est sur, en tout cas, c’est que l’exploitant aura beaucoup moins de flexibilite pour produire aux heures ou l’electricite est le plus chere.
Je ne m’y connais pas en saumon, mais ça ne choque personne qu’un saumon saute 4m? ou je n’ai peut-être pas compris, merci de m’éclairer…
Ils sont sensés passer par l »escalier » sur la gauche dans la photo je pense
L’explication est simple: l’eau est « turbinée » à Monistrol au bout d’une galerie de qq km qui coupe un gros méandre de l’Allier et permet une chute totale (barrage + méandre) d’environ 70m. La chute après « rabotage du barrage sera donc de 70-17+4=57m CQFD. Pour ce qui est des aumons, 17m c’est beaucoup, mais 4 m sur un parcours aménagé (« echelle à saumon »), c’est de la rigolade pour eux. J’ai déjà vu en Ecosse des aumons remonter une cascade « quasi brute »de 5 m, spectacle extraordinaire.
merci pour ces précisions! il n’y a vraiment aucun mal à faire parfois « marche arrière » comme cela sera un peu le cas pour ce barrage qui se rapprochera alors d’une configuration au fil de l’eau si j’ai bien compris? En tout cas, le site est suffisamment exceptionnel pour justifier une telle décision. Pour le manque à gagner à la pointe, il « suffira » de remplacer qlq milliers de vx grille pains bien pourris qui continuent de pulluler dans des milliers de foyers chauffés à l’élec par des systèmes plus économes couplés à Voltalis + renforcement de l’isolation thermique. Le tout en augmentant le prix de l’électricité, ca n’ira que plus rapidement…
A en croire la photo, c’est surtout le volume d’eau retenue qui sera inférieur à l’actuel. Il sera donc nécessaire de turbiner au fil de l’au avec moins de capacité de stockage. Le volume annuel d’eau turbiné reste vraisemblablement le même.
Pour complèter la remarque de GaGa42, il faut signaler que la centrale de Monistrol turbine aussi les eaux de deux autres barrages (St prejet d’allier et Pouzas qui représente 45 % du total).De plus puisqu’ils rénovent, le rendement machine à peut être été amélioré ( de 0.7 à 0.75 par exemple) deplus le débit réservé et multiplié par deux à Poutès (de 2.5 à 5 m3/s) donc apprauximativement avant: 28×70(si la hauteur net est bonne)x9.81×0.7=13.4 Mw +12.8 Mw (45% du total)=26.2 Mw maintenant:25.5×70 (si la hauteur net est bonne ?)x9.81×0.75=10.7 Mw +12.8=23.5Mw donc puissance conservé:23.5/26.2=89.7% mais ceci n’est pas une étude mais une simple vérification à 10% près. C’est juste crédible, mais çà remplace de la production nucléaire par du fossiles…Mais çà sauve les saumons. il faut peut-être un autre barrage ailleur pour éviter le charbon ?(je coupe un arbre, je replante…)
A gaga42 pour commencer: les saumons »sauteurs » en Ecosse ne serait-ce pas à Banchory, non loin d’Aberdeen? J’en ai vu par là-bas des très sportifs dans les années 75,…78… Dans le lien ci-dessous, l’échelle à poissons est explicitée: les 4 m sont à franchir en étapes beaucoup plus raisonnables…meme pour des saumons vigoureux… Malgré les tentatives d’explications de gaga42 et Aqua, qui visiblement ont des infos en »insider », je suis troublé par l’affirmation du maintien de 90% de l’EnR initiale tout en permettant aux saumons de remonter….donc en passant d’une hauteur de la retenue d’eau de 17m à 4m…..+ passe à poissons… Je suis allé voir sur »magic Google »: http://www.rivernet.org/general/dams/decommissioning_fr_poutes/pdfetdocs/EDFPresentation28-06-11_extrait.pdf Les chiffres associés aux 2 dernières pages me rendent sceptique sur le maintien des kWh/an à 90% car le volume de la réserve est bigrement réduit,…sauf si c’est du »fil de l’eau » pour le delta. ….on passe de 1.6 millions m3 à 14000 m3 ! Donc qd on turbine ça fait x kWh pendant y heures alors qu’avant c’était X kWh pendant Y heures. Je vois mal comment x fois y = 90% de X fois Y Merci de m’expliquer,… de nous expliquer. A+ Salutations Guydegif(91)
Tout d’abord je ne c’est pas ce qu’est un « insider » pour vous ? Je prend mes infos sur google dont votre lien. Ensuite il y a TROIS BARRAGES sur la même centrale, dont deux sur une même conduite forcé (probablement en éclusée) , et celui de Poutés au fils de l’eau. Le tout devrait représenter 90% de l’ancienne production. Il ne faut pas se focaliser que sur Poutès. On ne peut résumé cela à x;y;X;Y Mon résonnement dans mon premier mail n’est pas trés rigoureur mais il repause sur la physique pas sur un ressenti… 90% de 85 Gwh/an, est ce possible ? Essayons assez simplement: La repartition d’après EDF -55% pour poutès et 45 % pour la deuxieme conduite forcée (les deux autres barrages). P=QHg x rendement globale P=16.9x57x9.81×0.7=6.6 Mw E=P x nbre d’heure de fonctionnnnement / an Emini= 6,6 x 5000 (equivalent prod à 100 % )=33000 Mwh/an Emaxi=6.6 x 6000=39600Mwh/an Pour la deuxième conduite: 85 Gwh/an x 45 %=38.25 Gwh/an total centrale de Monistrol: Etmini=33 gwh/an+38.25 gwh/an=71,25 Gwh/h energie mini conservé: 71.25/85= 84% Etmaxi=39.6 gwh/an+38.25 gwh/an=77.85 Gwh/h energie maxi conservé: 77.85/85= 91% Je ne sais pas si se que dit EDF est vrai, mais je trouve çà crédible !! L’energie potentiel reste l’energie potentiel, stocké ou non. la taille de la retenue n’y change rien. Quand à l’abaissement du barrage il ne represente que un peu d’énergie perdu soit 18% (13 m / 70 m) sur une conduite forcé de 55 % du total( 0.18 x 0.55=!). En revanche, le vrai problème c’est qu’ il induit des installations supplémentaires car la prise d’eau et au dessus des 4 mètres et c’est votre lien qui le dit.
la puissance max et le productible seront peut etre pas trop touchés par ce rabottage… mais la valorisation économique risque d’en prendre un coup quand même. Le but de la retenue est de faire tampon pour turbiner aux heures les plus cheres de la journée. Or avec lle peu qu’il reste, cet aménagement risque de faire « que » du fil de l’eau moins valorisé. La retenue permet aussi de stocker lorsque le débit entrant est supérieur au débit turbinable. Ce qui ne sera plus vraiment possible maintenant, il y aura certainement plus de pertes par déversement. Cette partie de la chute de Monistrol va donc certainement être utilisée en mode fil de l’eau, donc fatal, donc en base…. elle sera peut etre remplacée en pointe non pas par du nucléaire (base) mais par du fossile ou de l’hydro plus cher
D’accord avec vous Fred 73 Cela sera moins rentable, se qui explique le manque de volonté pour resoudre le problème « saumon » avant d’en être obligé. Se qui est dommage c’est que seul ce site de Poutés restait encore rentable, car les X autres barrages ont été éffacés sans que l’on recherche une solution technique (ex: Turbine VLH, vis hydro). Le tarif de l’hydro ne permet pas de beaucoup ce battre, même avec un rendement energétique exellent…