Pour atteindre l’objectif fixé par l’UE de produire 23 % de sa consommation électrique grâce aux énergies renouvelables en 2020, la France devra recourir à toutes les sources renouvelables, y compris aux énergies marines.
Enjeux
Forte de ses ressources nationales en énergies marines et de compétences académiques (laboratoires universitaires, Ifremer…) et industrielles (entreprises du secteur énergétique et pétrolier), la France pourrait compter sur ces énergies pour contribuer à hauteur de 1 ou 2 % de l’effort demandé par la directive européenne 2020 dans de bonnes conditions environnementales et de faisabilité. Cette contribution pourrait être plus importante au-delà de 2020.
Description
Les trois principales ressources mobilisables dans le court terme sont le vent (éolien en mer), les courants (énergie hydro cinétique) et la houle (énergie houlomotrice).
L’énergie éolienne résulte des différences de températures engendrées par les variations d’ensoleillement. Elle est elle-même source des mouvements d’eaux de surface, la houle ou sa manifestation sur les rivages, les vagues. Ces différences de températures, augmentées des différences de salinité également d’origine solaire provoquent également les grands courants marins.
Les mers et les océans recèlent d’autres formes d’énergie comme le gradient thermique entre surface et grande profondeur ou la pression osmotique à l’embouchure des fleuves, mais il n’existe à ce jour aucune technologie permettant de les exploiter, explique l’Ademe.
Les gisements
Les deux ressources qui paraissent exploitables aujourd’hui, outre l’éolien en mer, sont les courants et la houle. La part de ces énergies issue du soleil subit plusieurs transformations, toutes affectées d’un rendement qui réduit l’étendue de la ressource.
La ressource des courants marins est estimée à une puissance permanente de 5 TW (22). Toutefois, les courants n’étant exploitables qu’à proximité des côtes, leur potentiel doit être fortement minoré en termes d’énergie réellement disponible. Le long des côtes européennes, les courants permanents sont de faible intensité. Pourtant, les courants développés par les phénomènes de marée représentent une ressource importante, en particulier dans la Manche.
L’onde de marée est amplifiée dans certaines zones privilégiées par la configuration de la côte (littoral de la Bretagne et de la Normandie), indique l’Ademe. Cette énergie présente l’avantage d’être prédictibles (la vitesse et les horaires des courants sont prédictibles longtemps à l’avance). La ressource hydro cinétique serait inférieure à la ressource éolienne en mer ainsi qu’à la ressource houlomotrice.
Une étude (23) faite pour la Commission Européenne a permis d’estimer la ressource techniquement exploitable en Europe dans une fourchette de 140 à 750 TWh/an avec les systèmes de seconde génération développés actuellement.
Efforts de R&D
Des démonstrateurs ont été développés en Europe (ex: Royaume-Uni et la Norvège) pour évaluer la faisabilité technique et économique des solutions développées. Les options techniques retenues semblent donner des résultats techniques dignes d’intérêt. Sur ces bases, des études ont été menées en France pour qualifier ces technologies avec les moyens d’essais disponibles et pour jeter les bases 22 TéraWatt soit 1 milliard de kW de projets de démonstration à réaliser, notamment concernant l’énergie des vagues en Polynésie
(société Ito AML), l’énergie des courants (hydroliennes, Hydrohélix et projet EDF/MCT).
En octobre 2008, le Ministère de l’Energie, de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire, l’ADEME, l’IFREMER, EDF, la DCNS et les Régions Basse Normandie, Haute Normandie, Bretagne, Pays de Loire, PACA et Rhône Alpes, se sont engagés dans l’Initiative PArtenariale Nationale pour l’émergence des Energies MArines (IPANEMA).
L’objectif est de structurer les programmes français visant au développement des énergies marines, afin de favoriser l’émergence, d’une filière industrielle et scientifique dans ce domaine.
Action de l’ADEME
Pour permettre de développer une filière industrielle française, l’Ademe accompagne depuis 2000 toutes les initiatives dans ce domaine : énergies de la houle et des courants et éolien en mer. Elle soutient aussi bien la recherche et le développement industriel que les études de faisabilité et le développement d’outils d’aide à la décision. Ainsi un "outil de zonage offshore" a été développé pour les services instructeurs de l’Etat en région.
Il réunit les différentes informations géographiques telles les zones de pêche, les secteurs d’extraction ou les circuits de trafics maritimes. L’agence a également apporté son expertise pour l’étude de prospective sur les énergies renouvelables marines à l’horizon 2030, menée par l’IFREMER.
Les énergies marines font également partie des domaines techniques ciblés par le fonds démonstrateur recherche dont la gestion vient a été confiée à l’Ademe. En effet, celle-ci estime que la contribution des énergies marines au bouquet énergétique français ne sera possible qu’à condition de mettre en œuvre des dispositions favorisant le succès de quelques technologies à travers des projets de démonstration.
Pour en savoir plus
Projet 6e PCRD Coordination des actions R&D sur l’énergie des mers – www.wave-energy.net
(23) Wavenet
OK, Très Bien ! mais j’ai le sentiment que dans le domaine de l’exploration des ressources d’EnR marines il y a chez nous beaucoup trop de lenteurs, qq peu de molesse, et trop de lourdeurs….A commencer par l’éolien offshore où le projet Veulettes semble s’éterniser à prendre son envol….annoncé à l’époque de F.Loos par communiqué de presse pour MeS 2008 !….mais enlisé dans des méandres… sans doute administratives(?) ou autres…Emec en Ecosse (Orkney) propose son site pour tests à qui veut tester des protos…nous on va réinventer un nouvel EMEC en face de Nantes…pour faire des tests similaires…Pourquoi ne pas mieux optimiser les synergies au niveau EU plutôt que, par chauvinisme mal placé, tenir à »ré-inventer Notre roue FR ». Certes il faut »adapter le pneu qu’il faut », évidemment.Donc un peu plus de détermination, pragmatisme et vigueur seraient de mise !Bon courage qd même, car j’y crois en ces pistes prévisibles et prometteuses, surtout au vu de notre contexte marin, longueur de côtes, vigueur des courants en Manche, amplitudes de marnage, etc…en métropole et DOM-TOM…A+ Salutations Guydegif(91)
Plusieurs projets ont été étudiés par EDF et A. Caquot dans les années 1960.Avec 50 km de digues et deux bassins il est possible de produire 34 TWh par an (6 GW installé). Les deux bassins permettent de décaler les productions pour suivre les pics de consommation. Les digues et les bassins permettent aussi d’implanter des éoliennes (maxi 3 GW) dans un milieu protégé des fortes houles. Ces bassins peuvent servir à des élevages ou des cultures marines. Les digues une fois construites peuvent servir pour plusieurs générations de groupe bulbe (40 à 50 ans de longévité) alors que les centrales nucléaires doivent être démantelée (même coût que la construction) puis reconstruites.Coût des 50 km de digue et des groupes estimé à 20 à 30 milliards d’euros (Prévoir des digues hautes pour tenir compte de la montée des mers), mais coût de fonctionnement plus faible que les centrales nucléaires et sans risque (attention pénurie d’uranium en vue !).Le site de l’usine de la Rance indique un KW inférieur au nucléaire.Comme production intermitante, il est possible d’avoir des consommations intermitentes déclenchées automatiquement deux fois par jour pour les chauffes eau, les machines à laver, les congélateurs, réfrigérateur, le chauffage…Les autres systèmes étudiés avec la houle ou les courants marins auront une usure plus rapide que les groupes bulbes de l’usine marémotrice.
J’ai déjà entendu parler de ce type de projet qui pourrait en outre avoir une fonction de Station de transfert d’énergie par pompage. Ce sont donc des projets très intéressants pour lesquels il faudrait développer les études afin d’arriver à un design industriel et un chiffrage du coût.Je vous signale une erreur sur le nucléaire. Le coût de déconstruction est de 15 % du coût neuf soit 50 % du coût neuf de l’ilôt nucléaire. pour l’instant, ces données sont vérifiées. De plus nos centrales nucléaires construites pour durer 40 ans arriveront probablement a durer 60 ans comme les centrales US les plus anciennes et de même design.
Il y a eu plusieurs études d’EDF et de A. Caquot chiffrées.La possibilité de stockage est aussi citée en utilisant un bassin hyperbas dont le niveau pourrait être abaissé avec des excédents de puissance temporaire.Pour le démantélement des centrales nucléaires, pour l’instant tous les petits sites en cours de démontage montrent un coût bien supérieur à ce qui était prévu et EDF a caché cela afin de permettre sa privatisation dans de bonnes conditions (dans l’avertissement aux futurs actionnaires c’était sous entendu). Comme les EPR vont revenir aussi plus chers que prévu, la politique retenue est de faire durer plus longtems les réacteurs actuels sans savoir si les circuits électriques et électromagnétiques vont tenir encore 20 ans. Et le problème avec les nouveaux circuits informatiques de remplacement est aussi leur longévité. Il se pose de plus en plus de problèmes de maintenance.EDF ne pourra pas construire de nouveau EPR et faire le démantélement qui sera laissé en attente. Et si EDF fait faillite c’est encore l’Etat qui aura à sa charge cette opération.