Mettre à profit la gravité et le relief montagneux pour créer de l’énergie, voilà une belle idée que Nice Côte d’Azur et Veolia Eau Sud-Est ont réalisée, en introduisant des micro-turbines dans le réseau d’eau potable.
Une première en France. Deux sites sur les quatre envisagés sont opérationnels. A terme, la puissance hydraulique produite par les quatre micro-turbines sera équivalente à la consommation du tramway niçois.
Nice Côte d’Azur a défini sur son territoire 4 projets de production d’électricité à partir de la force motrice de l’eau, sous forme de 4 microturbines.
Trois sur le réseau d’eau potable en aval de l’usine de production de Super Rimiez. Elles sont installées par l’exploitant Veolia Eau dans le cadre de l’avenant 23 au contrat de délégation de Service Public de la Ville de Nice et une sur le site du Roguez, à Castagniers, entre le canal de la Vésubie et le Var.
L’installation sera réalisée par la communauté urbaine. Elle fonctionnera avec de l’eau brute, c’est-à-dire de l’eau destinée à la production d’eau potable avant traitement. A terme, ces quatre turbines représenteront une puissance installée de 1,9 MW.
Ces turbines constituent une innovation car elles fonctionnent stricto sensu en prise sur le réseau d’eau potable. C’est pourquoi leur agrément et leur mise en œuvre ont été subordonnées à une procédure particulièrement encadrée.
En France, 15% de la production électrique est d’origine hydraulique. Les grands barrages qui permettent d’alimenter les centrales hydrauliques de forte puissance font partie du paysage français mais les petites centrales hydrauliques restent méconnues du grand public. Elles représentent environ 10% de la production électrique d’origine hydraulique nationale, soit 1.5% de la production électrique nationale.
Pour atteindre l’objectif de 21% d’électricité produite à partir de sources d’énergies renouvelables en 2010 (Directive européenne qui s’inscrit dans le cadre du protocole de Kyoto), le développement de la petite hydraulique apparaît incontournable.
Une petite centrale hydraulique se définit comme une installation de production énergétique d’une puissance inférieure à 10.000 kilowatts, transformant l’énergie hydraulique d’un cours d’eau en énergie électrique.
Pour les centrales dont la puissance est comprise entre 20 kW et 500 kW, on parle de microcentrales ou microturbines (en opposition aux mini-centrales ou pico-centrales).
L’énergie hydraulique utilise l’énergie des cours d’eau ou des chutes pour transformer la force motrice de l’eau en électricité. La hauteur de chute permet la transformation de l’énergie potentielle du liquide en énergie cinétique. La vitesse de l’eau actionne une turbine et transforme l’énergie hydraulique en énergie mécanique. La turbine entraîne à son tour une génératrice qui transforme l’énergie mécanique en électricité.
La quantité d’énergie qu’il est possible de récupérer est déterminée par la hauteur de chute et le débit d’eau. Ces facteurs sont directement liés à la configuration du site.
Cette configuration d’une grande hauteur de chute associée à un débit important et régulier peut effectivement se trouver dans les réseaux d’eau potable qui alimentent les grandes villes situées dans des zones à relief marqué. Nice est une des rares villes de France qui regroupe ces deux critères.
La microturbine de Cap de Croix
La microturbine du site de Cap de Croix a été la première réalisation d’une série d’équipements de production à partir de la force motrice de l’eau, énergie renouvelable non polluante. Cette turbine d’une puissance de 180 kW produit environ 850.000 kWh/an, ce qui représente l’équivalent de la consommation en électricité de 340 foyers hors chauffage et eau chaude.
L’électricité produite par la microturbine est injectée sur le réseau EDF.
Descriptif de la micro-turbine de Cap de Croix
– Débit de fonctionnement de la turbine : de 150 l/s à 490 l/s
– Hauteur de chute d’eau nominale : 54 mètres
– Vitesse de rotation de la turbine : 1 000 tours/min
– Production annuelle estimée : 850 000 KWh
– Investissement : 400 000 €
La microturbine de Rimiez
La micro-turbine de Rimiez est la deuxième à avoir été intégrée au réseau d’eau potable communautaire en amont du réservoir de Rimiez, qui est alimenté par l’usine de production d’eau potable de Super Rimiez.
Descriptif de la micro-turbine de Rimiez
– Dénivelé : 40m
– Débit maximal: 600 l/s
– Puissance optimale : 193 kW.
Les autres microturbines
Deux autres turbines doivent être intégrées au réseau d’eau potable communautaire : l’une en aval de l’usine de Super Rimiez, sur le site de La Passerelle situé sur le Paillon, l’autre en amont de l’usine, sur le site du Roguez, dans la Plaine du Var.
1.9 MWh d’énergie générée par 4 micro-turbines sur le réseau d’eau potable en amont traitement! Très Bien ! Bravo à Nice et Véolia pour cette initiative ! A émuler dans d’autres contextes similaires ! A+ Salutations Guydegif(91)
C’est astucieux, effectivement. La puissance n’est pas ridicule, mais on aimerait connaitre le taux d’utilisation attendu. En tous cas ca ne mange pas de pain et il y a certainement de nombreuss agglomérations de montagne (Grenoble, Chambery, etc.) qui peuvent probablement faire de même. Une autre idée du meme genre: exploiter l’énergie des ecluses. La difference d’altitude entre les deux bassins dépasse rarement 3 ou 4 mètres, mais l’eau s’écoule de l’un à l’autre de toutes facons, (en partie de manière intemittante, certes) donc autant récupérer une partie de cette énergie. L’impact écologique est nul, alors on aurait tort de s’en priver.
Une puissance en MWh, c’est du joli !
Pour en savoir plus, regardez les Suisses :
Dans le mçeme ordre d’ idée , pourquoi ne pas utiliser les chateau d’ eau pour des solution de pompage turbinage decentralisé couplé aux Enr, C’ est idiot ou pas?
oui, c’est idiot.Un chateau d’eau est fait pour maintenir une pression dans le réseau quelque soient les variations de consommation.
Moi j’aime bcp la comparasion à la conso du tram de Nice! Car si on prend en compte ce que pourrait éviter comme kwh consommés et comme kg de co2 et autres polluants un très bon taux de remplissage de ce tram , alors de ce point de vue ces micro centrales ne pourrait être que d’avantage ertinente alors quelle le sont déjà bien. Donc selon l’usage que l’on fait de l’électricité produite … il peut y avoir comme une sorte de coeficient econologique multiplicateur (le tram par ex), ou l’inverse , un coeficient econologique diviseur comme tout usage à des fin de production de calories par ex !
Bonjour, très interessant la mini-hydraulique, mais ces liens ne fonctionnent pas, avez-vous d’autres sources ?