A notre grand étonnement on apprend que la compagnie Solyndra va déposer une requête au titre du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, lui permettant de fonctionner tout en lui laissant le temps de chercher une solution.
Le fabricant de systèmes solaires cylindriques en toiture indique dans un communiqué être "forcé de suspendre ses opérations de fabrication", ce qui sous-entend la mise au chômage de ses 1.100 employés.
La société californienne dit également évaluer toutes les options, y compris la cession de son activité, de ses licences concernant sa technologie de pointe CIGS, ainsi que de son centre d’expertises.
Solyndra explique que malgré une activité en forte croissance au premier semestre 2011, tirée par l’Amérique du Nord avec un nombre important de commandes, la société ne sera pas en mesure d’atteindre pleinement sa capacité opérationnelle rapidement, à cause notamment d’une concurrence accrue à court terme avec les fabricants étrangers. Cette compétition aurait aussi été exacerbée par une offre mondiale excédentaire de panneaux solaires entrainant une forte compression sur les prix.
Alors que Solyndra intensifiait ses capacités de production pour obtenir des coûts de 2$ le watt, le marché mondial des panneaux solaires chutait pour tomber à 1,20 $ le watt.
De plus, se sont ajoutés à cette sombre équation : une baisse d’attractivité des programmes d’incitation d’Etat en Europe (prix d’achats des tarifs électrosolaires) et une frilosité des marchés à vouloir financer des systèmes solaires innovants.
"La levée de capitaux supplémentaires dans cet environnement n’était pas possible" a déclaré le président et PDG de Solyndra, Brian Harrison. "Ce fut un résultat inattendu et des plus malheureux" a t’il déploré.
Solyndra avait réussi à obtenir une garantie financière de 535 millions de dollars de la part du gouvernement américain. La direction a t-elle alors péché par excès de confiance en investissant dans une usine de 700 millions de dollars à Fremont, en Californie ?
Volatilité des prix, yeux plus gros que le ventre ou raté de croissances européenne… Plus généralement, le marché peut il absorber une infinité de technologies différentes ? On a vu dans le passé des technos informatiques plus performantes mais incapables de tenir la compétition avec l’industrie en place. Notamment la technologie RISC qui fût grossièrement fusionnée à l’architecture x86 sous le nom de « super-scalaire » Le résultat 22 ans plus tard est la fameuse bateille ARM vs x86 qui s’annonce terrible. x86 souffre d’un hadicap incompressible mais continue sa course avec 3 générations d’avance sur son rival plus performant. D’où ma question, les technologie de niche peuvent elles coexister avec une industrie PV tout cristallin qui se lance dans une guerre des prix inpitoyable ? Le solaire thermique n’est-il pas déjà victime de cette guerre commerciale ?
Je rêve …. Des sociétés de plus en plus en plus gourmandes oui ! Avec des millers de fois moins de budget, n’importe quelle nation peuvent être rentables et faire tourner une usine de PV ou Solaire thermique… Hallucinant ces chiffres !!!
Pour continuer sur le thème d’une techno prometteuse mais non-éprouvée. Ceux qui (très nombreux) ont connu ce genre de problème dans le marché informatique ont soit disparu définitivement (sans aucune contrepartie) , soit ont abandonné tout ou partie de leurs droits de propriété ce qui a fourni des opportunités à leurs concurrents. D’où ma question : Solyndra pourrait-il , plutôt que d’aller à la pêche aux subventions : 1. Sous-traiter la fourniture de panneaux cristallins à des partenaires (chinois?), comme intermédiaire – distributeur 2. Mettre une partie de leur technologie dans le domaine public, voire détacher une partie de son personnel chez ses concurrents pour développer la spécificité de son offre à d’autres sources disposant de moyens et de carnets d’adresse plus fournis que le sien… Cela pourrait être le centre d’un plan de reprise par un business angel qui y verrait la possibilité de contrôler un segment de marché complet et nouer des partenariats qui valorisent les actifs pour mieux les vendre ensuite (en logique américaine..)
pas une société française, dont on aurait compris les grandes difficultés face à la politique brouillonne et illisible des gouvernements successifs (dont l’actuel, très bien « noté » sur cet aspect)
Ils ont des X-Mines ou autres énarques aux Etats-Unis ? En France dans une telle situation, c’est beaucoup plus facile de trouver les causes ! Du financement : « greentech a un graphique intéressant qui montre la différence entre les avances remboursables américaines à Solyndra et celles que la Chine a fait à son industrie. » Remarquez que, in fine, c’est toujours la Chine qui finance… vu que c’est elle qui finance le déficit et la dette abyssale des Etat-Unis dans le cadre d’un improbable tandem qui a pris une ampleur partticulière ces dernières années.
« La Chine finance le déficit américain » La formulation est ambigüe -pas forcément fausse mais prète à confusion chez le Gaulois moyen qui pensera que la chine donne de l’argent aux USA.. Concrètement , des investisseurs fiscalement domiciliés en Chine ont acheté des obligations (ou bonds) du trésor américain parce qu’ils offrent un rendement (comme tout produit financier), un profil de risque favorable et une bonne liquidité (revendable à tout moment) Dans les faits , c’est le trésor US qui paye des intérets aux chinois et travaille à améliorer son risque malmené ces jours ci mais toujours mondialement reconnu comme un des plus sûrs au monde. Cet argent est américain, ils payent des intérets pour ça. On ne peut pas dire que les chinois sont propriétaires de cet argent , il détiennent des titres lucratifs qui les privent de ce droit. Pour être clair (mais pas forcément rassurant) si ces bonds venaient à ne plus être honorés par le trésor US. L’énergie serait le moindre de nos soucis. La seule question qui nous préocupperait serait : trouver à manger..
On peut tout aussi dire que le trésor américain finance les exportations chinoises en imprimant de la quasi-monnaie (aka bons du trésor).
ils n’ont pas d’énarques, seulement un produit beaucoup plus cher que les autres
la faillite, apparente, des « millions » d’emplois « verts » que Obama avait laissé entrevoir, en finançant sur fonds publics (nous sommes ux states !) plusieurs centaines de millions de $ à Solyndra. Soyons positifs : une hirondelle ne fait pas le printemps…
… Cet après-midi, je visonnais « Home » le film de Yan Arthus-Bertrand. Il évoquait justement les millions « d’emplois verts » dans le monde, aussi bien aux USA, qu’en Allemagne, en Chine, en Espagne.. etc, etc, etc. Partout dans le monde, sauf en France ! Nous, on a le nucléaire, et comme dirait Dan, c’est tellement « compétitif » que ca ne crée même pas d’emplois…. 🙂
Non le nucléaire, c’est comme d’habitude beaucoup plus compliqué que ça vis à vis de l’emploi… tout dépend de ce que l’on veut démontrer ! Par exemple, quand on le compare aux EnR, c’est toujours les EnR qui créent le plus d’emplois, mais curieusement, le nucléaire coûte toujours plus cher (à croire que les employés des EnR sont sous-payés) : Quand il s’agit de sécurité ou de gestion des déchets ou de démantèlement, le nucléaire est toujours un grand consommateur de main d’oeuvre (et donc de coût exorbitant), parfois sur des dizaines de milliers d’années ! Qu’importe la cohérence, il faut faire croire.
Une technologie de niche dans une filière en très forte croissance avec des ruptures drastiques est statistiquement « à risque ». Le cas Solyndra n’est pas généralisable aux « emplois verts ». D’autant que les subventions qu’il a reçues diffèrent d’une source à l’autre : 79mn$ selon wiki, 1md et demi selon qui parle beaucoup de solaire ces jours-ci La techno de Solyndra repose sur les couches minces CIGS qui contient de l’indium. L’idium est un des metaux les plus rares sur terre , la production modiale est de l’ordre de 15T/an et les écrans LCD en sont les premiers consommateurs.. Ma question : pourquoi limiter le hardware des tubes à la techno CIGS? une version au Si amorphe eût été moins soumise au prix de matières première. L’approvisionnement en Indium est complètement aléatoire… Beaucoup de question en suspend dans cette information servie accomodée par toutes les sources qui laissent un goût de pas vraiment clair après lecture attentive
J’avais lu que la guerre des terres rares ne faisait que commencer entre USA et Asie. Les chinois, par leurs rachats et donc leur controle de l’extraction pour produire les écrans LCD, avaient déjà gagné des batailles. En voici une de plus! Ca va chauffer dur. Agriculteurs péruviens ou autres, soyez vigilants, ils vont vous les confisquer vos terres et vos montagnes!
C’est vrai mais en l’occurence, l’indium est un sous produit de l’exploitation minière du Zinc surtout, mais aussi du cuivre, du plomb et de l’étain. La Chine et le Canada étant les principaux mineurs mondiaux ont logiquement la main sur l’indium. Ce qu’on appelle les terres rares concerne surtout les lanthanides et le néodyme qui ont des propriétés uniques en electricité de puissance et sont très polluantes à extraire. De toutes façons, tous les métaux sont rares ! à l’exception peut être du fer et de l’aluminium.. Les pénuries s’annoncent au moins aussi critiques que pour les hydrocarbures fossiles et vont donner beaucoup de sens à l’exploration spatiale d’ici quelques décennies. De fait , le DARPA américain (à l’origine de l’internet) prépare le terrain et commence à plannifier de longues expéditions spatiales dont le premier objectif sera les matières premières. Même si officiellement , l’exploration est le seul motif invoqué . La question est : Le grand exode spatial des humains sera-t-il motivé par la pollution de son monde natal ou par l’épuisement des ressources minières ? Le pire scénario possible (mais c’est une blague un peu sulfureuse) serait de ramener du méthane de Titan pour le brûler sur terre : rassurez vous , c’est quasi impossible car le contenu énergétique du méthane ne « vaut » pas le voyage et il serait bien plus intéressant de le synthétiser. Les bonnes nouvelles sont assez rares aussi .. Finalement , l’énergie est peut-être le seul bien abondant qui reste…
Je rappelle quand même que Solyndra c’est moins de 0,1% des capacités de production photovoltaïque mondiale… Ca aurait pu être plus parce que le produit avait quand même des atouts intéressants, donc moi ça ne me parait pas si hasardeux que ça que le DOE lui ait proposé des avances remboursables… (et juste pour comparaison sur les 71 milliards de $ du loan guarantee programme, 36 milliards de $ sont dédiés au support du nucléaire…)
. Pour ceux que cela interesse….
Ca fait réfléchir.. Le PV émerge tout juste de sa préhistoire. L’attente du marché est énorme mais aussi assez stricte sur le critère de coût. Outre les querelles politiciennes, l’information marquante est que le PV devient compétitif avec le réseau. Mais installer de très gros volumes d’un produit cher ne fait que multiplier le déficit par le taux de croissance : méchant logarithme. C’est sur ce point que le haut de gamme pèche actuellement. Ce qui est dommage, c’est que l’échec de solyndra ne permettra pas à la technologie de rester au catalogue alors qu’il existe sûrement un marché de niche pour cette technologie. Ce qui devrait changer dans le PV : c’est la généralisation de panneaux très bon marché avec des quantités qui se comptent en fraction de territoire national , c’est à dire absolument titanesque. Je crains qu’il n’y ait pas vraiment de place pour autre chose car les sites isolés sont déjà équipés depuis longtemps.. mais c’est une opinion personnelle
. Ne vous inquietez pas pour la place de disponible pour installer des centrales photovoltaïques. Si vous avez voyagé en Allemagne, vous avez remarqué qu’il n’y existe plus beaucoup de place sur les toitures… Mais en france !!!!!! ENORME. Et combien de centre d’enfouissement de déchets sont-il couverts de panneaux ? Combien sont couplés à des centrales de méthanisation ? Combien d’entrepôts sont-ils couverts de panneaux ? Combien de bâtiments publics ? De la place il y en a, et sans toucher aux terres agricoles ! Le prix du Wc des panneaux de silicium « basiques » va rendre cette technologie particulièrement compétitive. C’est la volonté politique qui manque.
Je ne vois pas trop le rapport avec la technologie RISC qui marche aujourd’hui tellement bien qu’on n’en parle plus : en effet quasiment tous les microprocesseurs ont adopte ce jeu d’instruction réduit . La bataille n’est pas vraiment la bataille x86 vs Arm : ARM est ‘plus léger’ que les x86 et consomme moins d’oèu son succés dans les applications mobiles. Le concurrent d’ARM chez Intel est plutot l’Atom. Oui , il existe de la place pour des technologies innovantes à coté du silicium crystallin. Quant au solaire thermique , je ne vois pas le rapport : soit au niveau du particulier qui peut ainsi disposer d’eau chaude gratuitement ou des centrales solaires thermiques comme la nouvelle centrale en Espagne.
Pourquoi limiter la technologie au CIGS et pas au silicium amorphe ? Parce que les rendements du silicium amorphe qu’on peut déposer sur le verre comme le CIGS sont bien plus faibles que celui du CIGS.