Plus de 3 mois de débat public "agité", de l’aveu même du président de la commission du débat public Philippe Deslandes, ont animé la Charente-Maritime entre septembre et décembre 2007. L’objet de cette agitation : le projet de construction par le groupe néerlandais 4Gas d’un terminal méthanier à l’extrémité de l’estuaire de Gironde.
Un projet classé Seveso II, qui comprendrait deux cuves de 165 000 m3, une unité de regazéification, une usine de cogénération et une torche de 25 m de hauteur.
Ce projet a été soumis à un débat public, qui aura suscité un "très fort intérêt", mais également de nombreuses tensions. Vendredi, le bilan de ces échanges a été rendu public sur le site dédié au débat.
Dans ses conclusions, Philippe Deslandes place l’accent sur la question de la visibilité des installations prévues, préconisant leur éloignement des habitations et des équipements publics. "Toutes proposition d’enfouissement, partiel au minimum, des cuves et de réalisation d’une dune végétalisée, évoquée par le maître d’ouvrage, devrait être suivie d’effet" suggère-t-il.
Car à travers l’impact sur le paysage, se pose la question de la "compatibilité entre activités touristique et économie portuaire. "
Si 4Gas promet "38 à 52 emplois directs en phase d’exploitation et 200 à 300 emplois pendant la phase de chantier", ils ne pèsent pas lourd face aux conséquences possibles sur les emplois touristiques.
"L’opposition au projet trouve l’une de ses sources dans l’importance que les activités touristiques représentent pour ce territoire", résume Deslandes.
Réunis en associations, les opposants au projet ont également exprimé leur inquiétude vis-à-vis des risques, pour la navigation des plaisanciers notamment, pour la sécurité liée à ce type d’installations, et pour la préservation de l’eau et de la biodiversité.
"Les études de dangers devront prouver que [4gas] a pris toutes les mesures nécessaires pour réduire les risques" peut-on lire dans le bilan.
"La cohabitation entre activités touristiques et terminal méthanier doit être recherchée au mieux ; la vie locale, telle qu’elle s’est développée ces dernières décennies, en dépend directement" conclut le texte."Le souci, que le maître d’ouvrage dit partager, d’embauches au profit de la population locale et d’une contribution à la formation, devrait déboucher sur des propositions effectives"en cas de poursuite du projet.
"Par ailleurs, le chantier de construction du terminal devrait s’avérer le moins pénalisant possible pour la vie locale."