Le ministre belge de l’Energie Paul Magnette a exprimé jeudi sa volonté d’instaurer un nouveau tarif régulé pour juguler la hausse des prix énergétiques en Belgique.
Selon lui, les prix pourraient être plafonnés sur une période de 3 ans, pour contrer la hausse considérable des prix en Belgique : l’électricité a gagné 21,2% en un an, le gaz 50%.
Selon le ministre, le secteur pèse 1,8% sur les 5,9% d’inflation annuelle relevée en Belgique.
Selon le Figaro, cette seule annonce a suffit à faire chûter les valeurs énergétiques européennes : GDF Suez a perdu 23% en deux jours ; EDF, ENEL, E.ON, RWE ou Iberdrola ; tous les groupes européens ont dévissé, perdant 40 milliards d’euros de capital.
Le quotidien précise que la proposition est pourtant difficilement applicable, compte tenu des efforts de l’Europe pour libéraliser les prix de l’énergie.
L’encadrement des prix, quelle idée géniale ! on a bien connu ça en France. Souvenez-vous : le prix de la baguette de pain était fixé par le ministère de l’économie jusqu’à la fin des années 1970 (Raymond Barre), celui de l’essence jusqu’en 1985 (Fabius), et celui de l’électricité l’est toujours en pratique (moins de 2% des particuliers ont opté pour un tarif de marché selon la CRE). Est-ce que ça nous évité une inflation à deux chiffres dans les années 70 ? Est-ce que la libéralisation des prix des carburants nous a empêché de « profiter » du contre-choc pétrolier de 1986 ? Je pense surtout que ça fait plaisir aux politiques d’user (et d’abuser) de leur pouvoir et de jouer les matamores ; parce qu’au fond, ils ne peuvent pas grand chose sur les fondamentaux économiques (la montée économique de l’Asie, le peak-oil,…). Les prix ont la fièvre, cassons le thermomètre – parce qu’on ne peut guère faire autre chose