Selon le dernier bilan électrique publié par le Gestion du Réseau de Transport d’Electricité (RTE), la consommation brute française d’électricité a augmenté de 2,1 % en 2012 par rapport à 2011, en raison notamment d’une année plus froide.
Cette hausse reste perceptible chez les particuliers et professionnels (+2,4%) alors que la consommation du secteur industriel (-4% pour la grande industrie) et des PMI/PME (-1%) baisse sous l’effet de la crise économique.
Quant à la production française d’électricité, elle est en légère baisse (-0,3%) marquée par un recul des productions nucléaire (-3,8%) et thermique (-7%) et une augmentation des énergies renouvelables (+23,4% hors hydraulique). Le solde français des échanges aux frontières reste exportateur mais diminue ; en 2012, la France reste le pays le plus exportateur de l’Europe de l’Ouest.
RTE indique la poursuite de ses investissements (1.440 ME en 2013 contre 1.361 ME en 2012) afin de compenser les fortes disparités énergétiques régionales et optimiser les échanges entre pays européens.
En données brutes, la consommation d’électricité a augmenté de 2,1% en 2012 et atteint 489,5 TWh [1], essentiellement en raison d’une année plus froide qu’en 2011 et, de plus, bissextile. Corrigée de ces effets, la consommation française annuelle d’énergie électrique se stabilise autour d’une valeur de 480 TWh par an (hors variations spécifiques du secteur énergie).
L’analyse des tendances par secteur montre cependant une évolution contrastée. La consommation de la grande industrie continue à baisser à un rythme de 4% par an tandis que celle des PMI/PME ne présente qu’un recul plus modéré, de l’ordre de -1%. A l’inverse, la consommation des particuliers et professionnels continue de progresser régulièrement à +2,4% par an.
A l’occasion de la vague de froid exceptionnelle de février – parmi les trois plus sévères des trente dernières années – la pointe de consommation a atteint 102.100 MW [2] le 8 février à 19h. L’écart entre la pointe et les plus basses consommations, en creux de nuit d’été, n’a jamais été aussi élevé.
La production française d’électricité est de 541,4 TWh, en légère baisse de 0,3% par rapport à 2011. Le parc de production total installé en France a augmenté de 1.865 MW, essentiellement grâce au développement du photovoltaïque et de l’éolien.
Les parcs éolien et photovoltaïque atteignent respectivement 7.500 et 3.500 MW, malgré un certain ralentissement de leur développement. Combinée à une production hydraulique meilleure qu’en 2011, la part des énergies renouvelables au mix électrique français augmente et atteint 16,4 %, valeur la plus élevée des 5 dernières années.
La production nucléaire est en retrait de 3,8% par rapport à 2011. Elle représente 74,8% de la production totale. La production thermique classique diminue de 7 %. La production des centrales à charbon a augmenté alors que celle des cycles combinés au gaz a diminué. Cela s’explique par la baisse du prix du charbon sur les marchés mondiaux, associée à un coût du CO2 très bas.
La France reste le pays le plus exportateur en 2012 sur l’Europe de l’ouest, à hauteur de 44 TWh, toutefois en retrait de 21% par rapport à 2011.
Comme en 2009 et 2010, le solde des échanges est à nouveau importateur depuis l’Allemagne, à hauteur de 8,7 TWh. En Allemagne, l’essor du photovoltaïque et la compétitivité de la production à partir de charbon ont en effet permis de compenser la réduction de la production nucléaire depuis l’arrêt de sept réacteurs en 2011.
A l’inverse, les volumes d’exportations françaises sont en hausse marquée vers la Belgique et dans une moindre mesure vers l’Italie, l’Angleterre et l’Espagne.
L’année 2012 confirme les bons résultats obtenus ces dernières années en matière de qualité de l’électricité, avec un faible temps de coupure des clients de RTE
[1] 1 TWh = 1 térawattheure = 1 milliard de kWh = 1 milliard de kilowattheures
2 1 MW = 1 mégawatt = 1 million de watts
Sera surement analysé et commenté finement par les pro-nuc et les pro-enr, mais on peut souligner : – augmentation de la production Enr et diminution du thermique, corrélé ou pas ? – nos copains allemands sorte du nucléaire et reste exportateur vers nous
En ce moment le couple franco-allemand échange beaucoup dont l’électricité. Le solde exportateur de l’Allemagne vers la France, ne doit pas être analyser uniquement en terme de défaut de capacité en France (même si nous pouvons parfois atteindre les limites). Le communiqué de RTE est clair à cet égard : La France reste le pays le plus exportateur en 2012 sur l’Europe de l’ouest, à hauteur de 44 TWh, toutefois en retrait de 21% par rapport à 2011. « Comme en 2009 et 2010, le solde des échanges est à nouveau importateur depuis l’Allemagne, à hauteur de 8,7 TWh. En Allemagne, l’essor du photovoltaïque et la compétitivité de la production à partir de charbon ont en effet permis de compenser la réduction de la production nucléaire depuis l’arrêt de sept réacteurs en 2011. » Cela veut dire qu’une des explications de ce solde tient dans les prix du marché : Le charbon est compétitif. King Coal (ou King Lignite) fait une fois de plus un pied de nez à l’écologie (enfin, celle qui s’occupe de nos poumons) en produisant moins cher malgré des externalités énormes qu’il ne paye pas et laisse à la charge de la société. Une taxe carbone significative pourrait avoir des effets immédiats sur la compétitivité du charbon (dont l’Allemagne est importatrice). Le corollaire serait très probablement une diminution des exportations d’électricité charbonnée allemande vers la France. Pourquoi on taxe pas la production d’électricité FOSSILE ? Et… pourquoi l’UE continue à autoriser les subventions à la production du charbon ? Réponse : pour maintenir les importations d’électricité FOSSILE de l’Allemagne vers la France ?
Le record de consommation ainsi que l’augmentation de la consommation des particuliers sont dus à la vague de froid, mais également à l’installation massive de pompes à chaleur à air. Les fabricants mettent en avant le coefficient de performance à 7°C, mais « oublient » de dire que ce coefficient s’effondre par grand froid. Les PAC à air deviennent alors de simple radiateurs à effet Joule. Le résultat est que l’augmentation de la puissance nécessaire n’est plus proportionnelle à la différence de température, mais bien plus rapide. Ce type de chauffage coûte donc très cher à la collectivité. Les pompes à chaleur géothermiques n’ont pas ce problème, mais bien sûr c’est par l’isolation qu’il convient de commencer.
Notre système électrique ultra tributaire du chauffage élec fait que les allemands ont interet à continuer à produire massivement des TWh de charbon. Pourquoi s’en priveraient-ils puisque nous en avons besoin et sommes prêts à payer cher pour cela? le chauffage élec est décidement ultra polluant. Autant le remplacer par du gaz et de l’isolation.
On ne va pas revenir sur le contenu en CO2 du chauffage électrique, aucune démonstration argumentée ne permettra de prouver que globalement c’est ultrapolluant (ça c’est la propagande). Mais le chauffage électrique à d’autre défaut que le CO2. Ceci dit, l’augmentation des appels en puissance quand il fait froid est bien réel (et très étalé sur la journée, ce n’st pas une pointe horaire et il y a u déphasage), de même qu’il existe un pic de consommation de gaz : Par exemple le 17 janvier, la France a consommé 2,94 TWh de gaz dont 2,16 pour la consommation publique. Au-delà des problèmes techniques, remplacer le chauffage électrique par du gaz n’est pas une bonne solution car la facture énergétique est déjà assez lourde comme ça (plus de 14 milliards d’Euros rien que pour le gaz importé). Pour l’isolation, il est évident qu’il faut le faire, mais ce sera lent et cher. J’attends de voir concrètement les mesures du gouvernement et leur application sur le terrain. D’autre part, l’avénement du chauffage électrique a contraint EDF dans les années 70 à promouvoir le renforcement de l’isolation pour pouvoir vendre ses kWh qui étaient et restent chers par rapport au gaz : Dans le document intitulé : « 30 ans de chauffage électrique : histoire d’une innovation mouvementée » on trouve la stratégie d’EDF. Je reprends les principes : « Pour obtenir un coût de fonctionnement du chauffage électrique inférieur à celui d’un chauffage à énergie fossile, la seule solution était d’utiliser le différentiel de coût d’investissement pour financer des équipements destinés à limiter le volume de kWh consommés par le chauffage électrique. » et encore : « Il a donc fallu inventer un nouveau concept de chauffage. La réponse technique a été de proposer une logique « système » en rupture avec la logique « produit » des modes de chauffage de l’époque. Le CEI est donc un système de chauffage complet optimisé en « coût global » sur le plan économique et assurant un confort satisfaisant sur le plan technique. Il repose sur 3 composantes : • un chauffage et une régulation décentralisés (pièce par pièce). La chaleur est créée là où il y a le besoin de chauffage. Le système est géré pièce par pièce pour limiter les puissances installées grâce au fonctionnement en cascade d’émetteurs de chaleur répartis dans les locaux (on chauffe « là où il faut et quand il faut »), • une isolation thermique du bâtiment performante, • une ventilation contrôlée car on a amélioré l’étanchéité du bâtiment, il faut donc être certain que la ventilation se fait correctement. Ceci dit je ne suis pas fan du chauffage électrique à convecteur (le moins cher en investissement… ce qui arrange bien les constructeurs)
Ce qui va être interessant à suivre dans les années qui viennent, c’est la négociation du virage un peu compliquée que devront avoir à effectuer les tenants du « chauffage electrique ultra-polluant » alors que certains voisins souvent montrés en exemple vont de plus en plus en prendre le chemin (disons plus généralement sur des usages thermiques de l’électricité).. Même en France, chez les « nains » des renouvelables gouvernés par le Corps des Mines, il y a des indices: entre Noel et le jour de l’an, s’il n’y avait pas eu nos braves cogen gaz subventionnées, l’électricité francaise ( et donc le chauffage car entre Noel et jour de l’An les gens se chauffent même s’il fait relativement doux) aurait été à 100% sans émissions de CO2. Ce n’est … qu’un début…continuons le….
J’ai juste oublié de dire que sur la semaine en question, l’éolien a fourni très régulièrement environ 4000MW (pour un peu moins de 8000MW installés). Ce n’est bien sûr pas toujours le cas, c’était le cas cette semaine là. Il va bien falloir trouver les moyens de gérer l’intermittence dans les pays très équipés en renouvelables, et les usages thermiques sont les plus simples et les moins cher à mettre en oeuvre.
Hé oui, j’ai la tristesse de constater que les adorateurs du CO2 du chauffage électrique sont aux abonnés absents en plein coeur de l’hiver. C’est quasiment une désertion après avoir inondé les forums avec force note ADEME-RTE et des 600g/kWh à longueur de commentaire. Pourtant c’était une vache sacrée qui semblait bigrement solide puiqu’on nous annonçait à grand renfort de trompette que plus on installait de chauffage électrique et plus le contenu en CO2 du kWh français allait augmenter. Les théoriciens avait d’abord inventé la méthode du contenu marginal, puis du contenu marginal en développement (notamment pour tenir compte du développement des EnR) dans la note ADEME-RTE de 2007. En 2012… plus rien, la vache est morte ! Il faut dire que tout va de travers : – le contenu en CO2 du kWh européen est passé en-desous de 350 grammes – le contenu en CO2 du kWh français baisse dramatiquement et personne ne semble capable d’arrêter la chute (encore moins de 30 millions de tonnes de CO2 en 2012 pour produire toute notre électricité (541,4 TWh), soit 54,5 g de CO2/kWh – entre Noël et le jour de l’an, l’éolien se met à produire sans retenue, – on nous annonce encore des fermetures de centrales à charbon. Il y a bien une crise du CO2 en France, pauvre vache !
Quand vous dites « pauvre vache », vous ne faites pas référence à Mme Rivasi, j’espère? Ce ne serait pas élégant….
Ha, ça c’est vache ! Non, je m’inquiétais uniquement pour nos propagandistes qui perdent petit à petit leurs vaches sacrées… de quoi vont-ils vivrent ? Remarquez, la reconversion est toujours possible, il paraît que Greenpeace va au charbon maintenant !
Un lien vers l’article de Sylvestre Huet à propos du bilan 2012 de RTE : Il écrit notamment : « Faibles, avec 26,4 millions de tonnes, les émissions de CO2 ont toutefois augmenté, pour l’essentiel en raison d’un recours plus fréquent aux centrales à charbon au détriment des centrales à gaz, un choix dicté par l’évolution des prix des deux matières. » On voit donc que certains choix dus à l’économie de marché vont à l’encontre des objectifs de réduction des émissions de CO2. Mais ça c’est en France. Il écrit aussi : « L’Allemagne est le seul pays à afficher un solde positif avec la France. Elle doit en effet brader de l’électricité éolienne et photovoltaïque – subventionnée chez elle par des tarifs domestiques atteignant presque le double de celui payé en France. Mais surtout, la chute du prix du charbon américain, lui-même causé par l’afflux de gaz non conventionnel, a boosté la rentabilité de ses centrales à charbon qui tournent à plein régime. Au niveau européen, l’objectif de prix similaires aux interconnexions s’éloigne, avec de fortes divergences lors des pics de consommation en France ou des surplus d’électricité éolienne en Allemagne. » Où l’on voit que l’Allemagne bénéficie indirectement du gaz de schiste en achetant du charbon américain à bon prix pour faire tourner ses centrales, qui servent notamment à compenser la moindre production nucléaire. Chapeau l’écologie ! Il écrit encore : « La France se positionne en principal pays exportateur en Europe. Même si elle fut importatrice nette sur 24h durant 20 jours, contre 4 en 2011. Des échanges non liés à des «pénuries physiques», explique Dominique Maillard, mais à «des prix plus attractifs pour les acheteurs que d’autres moyens de production nationaux mobilisables». Où l’on confirme qu’il ne faut pas voir les importations d’Allemagne comme une nécessité impérieuse due à nos limites de production, mais à une logique de marché notamment à cause d’une compétitivité du charbon-lignite qui ne paie pas ses externalités (des coûts cachés supporté par la société). C’est sympa l’écologie expliquée par les professionnels !
Le chauffage électrique n’a pas reculé globalement. On en a moins installé c’est tout….
Le recul probable du chauffage electrique (hors PAC) dont vous parlez ne concerne que les nouvelles constructions, ce qui a à court terme ne risque pas d’avoir une influence significative quelconque compte-tenu du taux très faible de renouvellement du parc immobilier d’une part et que par ailleurs ( démographie, mélage uniparentaux,…) le nombre de foyers augmente. C’est effectivement différent en Allemagne où la baisse de la démographie doit, en comparaison, amener des pourcentages de réduction « automatiques ».
Ces echanges d’infos + liens associes + commentaires tres corrects + analyses tres valables me plaisent beaucoup Enorme avantage des Pays riches et energetiquement gaves que de pouvoir se faire ce plaisir …. ailleurs c’est penuries et pauvretes pour ne pas dire miseres des moyens de productions …. et farouche volonte de devenir » comme les Occidentaux » ! … et vite ! Qui vivra verra Bonne annee 2013 a tous » de bonnes volontes «
Il est à parier que la loi sur la transition ver un système énergétique sobre va favoriser le chauffage individuel au fioul en le mettant hors de portée du système de bonus malus, sachant que pour l’automobile ce système a fonctionné en incitant les acheteurs. Cette mise à l’écart discrédite l’ensemble du dispositif envisagé.
Encore un WE d’hiver où grace (à cause?) notamment à une production éolienne importante, le chauffage electrique francais va être quasiment CO2 free…. C’est vraiment à desespérer……Que va pouvoir raconter Mme Rivasi?