L’Etat et les grands comptes privés et publics ont décidé de commander 100 000 véhicules électriques d’ici fin 2012.
Comme annoncé mardi, les ministères de l’Industrie et de l’Ecologie ont installé un groupe de travail visant à élaborer une stratégie nationale de développement des infrastructures de recharge nécessaires à l’essor des véhicules électriques et hybrides rechargeables.
Ce groupe réunit les constructeurs automobiles, les distributeurs d’énergie, les collectivités locales, les professionnels du bâtiment et les gestionnaires d’espaces publics.
L’objectif de cette initiative est d’élaborer un plan de développement des infrastructures de recharges domestiques, sur le lieu de travail, sur la voie publique ou de bornes de recharge rapide, ainsi que des stations d’échange de batterie afin de garantir au consommateur un usage du véhicule similaire à celui des véhicules actuels.
Ces travaux seront conduits sous la coordination de Jean-Louis Legrand, coordinateur interministériel pour les « véhicules décarbonés » placé auprès de Jean-Louis Borloo et Luc Chatel.
4 thématiques seront développées :
- Un groupe « Modèles économiques », animé par la Caisse des Dépôts et Consignations
- Un groupe « Expérimentations », animé par La Poste
- Un groupe « Standardisation et normalisation », animé par EDF
- Un groupe « Législation et réglementation », animé par la Fédération Nationale des Collectivités concédantes et des Régies
Luc Chatel et Chantal Jouanno ont par ailleurs annoncé une démarche coordonnée d’achats de véhicules électriques entre l’Etat et les grands comptes (publics et privés) visant 100 000 véhicules. Cette démarche se traduit par une lettre d’intention signée par l’Etat et les principales entreprises intéressées par les véhicules électriques (La Poste, EDF, GDF-Suez, Veolia, France Télécom-Orange, Vinci,…). Cette démarche sera étendue afin d’atteindre l’objectif de 100 000 véhicules électriques d’ici fin 2012.
Elle se traduira par la définition d’un cahier des charges commun d’ici la fin du premier semestre 2009, afin de permettre de lancer les premiers appels d’offres à l’automne 2009.
A l’occasion de cette réunion, les Ministres ont mis l’accent sur l’opportunité industrielle que représente le véhicule électrique en contexte de crise, s’appuyant sur "une énergie électrique abondante et peu carbonée" issue du nucléaire et des énergies renouvelables.
Le ministère de l’Ecologie a rappelé à cette occasion que la Poste a lancé, en 2007, un appel d’offre international pour la fourniture de 500 véhicules électriques.
Deux constructeurs avec deux technologies différentes ont été pré-sélectionnés : Micro-Vett/Newteon et Venturi Automobiles associés respectivement associés à deux grands groupes automobiles : FIAT Professional pour le premier et PSA Peugeot Citroën pour le second.
Les 2 constructeurs ont livré, durant l’été 2008, une pré-série qui a été testée et examinée par des experts de la Direction technique de La Poste. Dans les mois qui viennent, les véhicules vont être testés dans les conditions réelles d’utilisations .
Après cette phase de d’expérimentation, La Poste devra choisir son ou ses partenaires et passer ainsi à une phase de commande de 500 véhicules. La Poste a pour objectif de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre dus à son activité de transport de 15% d’ici à la fin 2012.
Cette fois,espérons que les choses iront vraiment jusqu’au bout .Et qu’il n’ y aura pas de contre temps ou de renoncement facheux.
Heureusement que notre gouvernement préféré a prévu la construction de 2 EPR pour alimenter ces voitures… nucléaires! Et si on misait un peu plus sur les EnR (Solaire, éolien) pour approvisionner ces voitures? Ah mais non, suis-je bête, leur production est imprévisible et elles ne produisent pas qu’on en a besoin…
Depuis le temps que Guy Nègre(MDI) nous promet la voiture à air comprimé ,ça va faire bientot 10 ans et elle est toujours à l’état de prototype,même si l’entreprise indienne TATA devrait la produire en masse,on l’attend toujours et on risque d’attendre longtemps encore… ça sent l’arnaque .
Avec un peu de chance, il n’est pas invraisemblable de penser que nous pourrions avoir en 2012 plus de voitures électriques que la bosnie, le zimbabwe et le népal, mais bien moins que le danemark, israel, la californie, etc… Comme d’habitude on suit les autres… A minima cela épongera nos excédents de production électronucléaire.
C’est bien des infrastructures pour la recharge, encore faudra-t-il être en mesure de fournir l’électricité nécessaire. À plusieurs accasion, cet hiver, on a dû produire l’électricité à capacité maximale. Bien sûr vous avez 2 réacteurs nucléaires dans vos cartons, mais il y a loin de la coupe aux lèvres. L’ avenir énergétique de la France, tout comme celui de la planète, ne réside pas dans le nucléaire. Les risques sont trop élevés et on ne connaît pas de moyens sécuritaires pour disposer des déchets radioactifs. De plus ,la population doit savoir que la radioactivité des déchets de ces nouveaux réacteurs sera, au moins, 7 fois plus élevée que celle des réacteurs existants en France. Vivement les énergies vertes : http://www.denis-laforme.over-blog.com
Enfin de la vraie action, dommage qu’il faille une crise économique pour ça bouge. Espérons que tout ça se fasse réellement …
Tout est dans le titre. Les institutionnels sont les clients parfaits pour l’électrique.
Sitôt que l’on parle d’un usage de l’électricité, les antinucléaires se déchaînent même pour une automobile propre et à usage urbain intensif en raison de sa faible autonomie. Les véhicules électriques se rechargent la nuit en heures creuses et non en heures de pointe. De plus la puissance appelée pour la charge est faible de même que l’énergie.
De quoi parle-t-on lorsque l’on se propose d’alimenter 100 000 véhicules à l’électricité. Quel est l’impact sur le réseau et le système de production. Prenons une grosse voiture électrique consommant 300 Wh au km soit 30 kWh au 100 kms. Cela équivaut à l’énergie contenue dans 3 litres d’essence, sauf que le rendement global du moteur électrique sera environ 3 fois meilleur. 30 kWh au 100 en électrique équivaudrait donc à une voiture consommant actuellement 9l/100. Si sa batterie à un rendement de 90 % et son chargeur un rendement de 85 %, il faut alors que la prise électrique fournisse 39,2 kWh pour 100 kms parcourus. Si ces 100 000 véhicules parcourent en moyenne 20 000 kms/an, il faut au total que le réseau de distribution fournisse 7 840 kWh/an à chaque véhicule soit au total 784 GWh pour l’ensemble des 100 000 véhicules qui parcourent 2 milliards de kms par an. A titre informatifs, tous les véhicules français parcourent un peu moins de 400 milliards de kms par an. Si le réseau distribution + transport a en moyenne 5,2 % de pertes, il faudra que les centrales électriques fournissent 827 GWh/an à ce parc de 100 000 véhicules. 827 GWh = 0,83 TWh soit moins de 1 % de la production annuelle française A ce niveau, je ne vois pas où est le problème pour la France, nous sommes dans « l’épaisseur du trait ». Maintenant supprimer 100 000 pots d’échappement, la consommation de 180 millions de litres d’essence et l’émission de plus 200 000 tonnes de CO2, c’est pas si mal pour un début.
Il me semble que vous surestimer en fait assez fortement la consommation d’électricité, car vous surestimer l’efficacité réelle des voitures à moteur thermique. Le rendement énergétique de ces voitures du puits à la roue est de l’ordre de 20 %, mais leur rendement utile n’est que de 10 %, parce qu’elle consomment aux feux rouges ou dans les embouteillages et ne récupèrent ni l’énergie de freinage, ni l’énergie de pesanteur dans les descentes. En fait, l’efficacité réelle de la voiture électrique est 5 fois supérieure. La consommation de l’ensemble de nos véhicules , VP et VU, est actuellement d’environ 40 millions de tonnes de carburant par an, dont 4 seulement sont utiles. Cela représente environ 50 TWh. Le rendement utile des véhicules électriques étant de 50 %, il faut donc produire pour les alimenter 100 TWh, soit environ 20 % de notre consommation d’électricité. Et bien sûr encore moins si l’on se décide enfin à alléger les voitures! C’est parfaitement jouable en remplaçant progressivement nos réacteurs actuels par des EPR. Il devient également possible d’utiliser mieux les électricités renouvelables, car cela permet dans une bonne mesure de surmonter le handicap dû à leur intermittence, en offrant de considérables capacités de stockage de l’électricité. Et l’on y gagne la quasi-disparition de l’utilisation du pétrole,et des émissions de CO2 par habitant qui deviennent très faibles!
C’est exact que j’ai surestimé assez largement la consommation globale des 100 000 véhicules. Mais c’est volontaire pour montrer, que même dans le cas le plus défavorable, pour l’électricité, cela n’est pas insurmontable. On peut en effet penser que l’efficacité d’une voiture électrique sera plus de 4 fois supérieure et que les 100 000 véhicules parcoureront en moyenne 13 000 kms/an en consommant en moyenne 20 kWh/100. Au bilan, c’est moitié moins que ce que j’ai annoncé. Dans l’article : « Vers une norme européenne pour les véhicules hydrogène » publié le 04 septembre 2008, j’ai développé une estimation plus détaillée qui recoupe la vôtre de 100 TWh. En affinant l’estimation avec les statistiques 2007 et en prenant en compte tous les véhicules français (37 millions, y compris les autocars et les camions), j’arrive à un besoin total de 169 TWh en sortie des centrales électriques.
C’est exact que j’ai surestimé assez largement la consommation globale des 100 000 véhicules. Mais c’est volontaire pour montrer, que même dans le cas le plus défavorable, pour l’électricité, cela n’est pas insurmontable. On peut en effet penser que l’efficacité d’une voiture électrique sera plus de 4 fois supérieure et que les 100 000 véhicules parcoureront en moyenne 13 000 kms/an en consommant en moyenne 20 kWh/100. Au bilan, c’est moitié moins que ce que j’ai annoncé. Dans l’article : « Vers une norme européenne pour les véhicules hydrogène » publié le 04 septembre 2008, j’ai développé une estimation plus détaillée qui recoupe la vôtre de 100 TWh. En affinant l’estimation avec les statistiques 2007 et en prenant en compte tous les véhicules français (37 millions, y compris les autocars et les camions), j’arrive à un besoin total de 169 TWh en sortie des centrales électriques.
Norvège, France et Suède se partagent les records d’électricité pauvre en CO² mais à terme la production hydraulique ne pourra jamais rester aussi importante en % vu le nombre fini de site propices. C’est donc la France qui a déjà le mix le plus durable en faible CO². Et nos dirigeants timides n’ont pas pu mettre la Voiture Electrique sur la table du Grenelle vu l’idéologisme imbécile de certains brailleurs écologiques. Certains média (très rares) commencent à sortir de leur torpeur et se découvrent au beau milieu d’une bulle mentale spéculative qui va se dégonfler avant longtemps. Ouf!
Pour ce qui est des STEP, système séduisant et efficace, il existe quelques obstacles à leur développement, comme le souligne le rapport DAMBRINE : Nonobstant, le problème physique du potentiel installable, il est regrettable que celles existantes ne soient pas plus exploitées à cause du réseau qui les considère comme un client « normal » alors qu’elles stockent de l’énergie pour le réseau !
Le vehicule électrique à la fois le plus urgent et techniquement le plus réaliste est celui qui permettra d’effectuer en ville les 90% de trajets à une ou deux personnes. Un tel véhicule, ne pesant pas plus de 400 kg avec une puissance de 15 kw peut parcourir 100 km avec 100 kg de batteries. Sa capacité de charge conviendra parfaitement à la Poste et aux autres activités du même genre. Voir http://www.le-vehicule-urbain.org