Anne Lauvergeon, Présidente du Directoire d’Areva, a obtenu le renouvellement des contrats d’approvisionnement du groupe en uranium nigérien, contre une forte revalorisation des conditions d’achat.
L’accord signé dimanche entre la dirigeante et Mamadou Tandja, Président de la République du Niger, renouvelle les contrats d’approvisionnement du combustible provenant des mines de Cominak et Somair pour les deux prochaines années, à un prix double de celui exercé il y a deux ans.
Une livre d’oxyde d’uranium devrait coûter 40 dollars cette année à Areva, contre 22 dollars au début de l’année dernière. Une nouvelle augmentation devrait être observée en 2009.
L’été dernier, le directeur d’Areva au Niger, Dominique Pin, avait été expulsé du pays à la suite de différends entre le groupe et le pays.
Par ailleurs, Areva a obtenu l’agrément du gouvernement pour lancer le projet d’exploitation du gisement d’Imouraren et étendre son périmètre d’exploration, confirmant ainsi sa position d’opérateur minier au Niger pour les décennies à venir.
Avec un investissement prévu de plus de 1 milliard d’euros (près de 650 milliards de FCFA), le site d’Imouraren constituera le plus grand projet industriel minier jamais envisagé au Niger, explique Areva dans un communiqué, le plaçant au deuxième rang mondial avec une production de près de 5000 tonnes d’uranium produites annuellement. Il devra permettre la création de 1400 emplois permanents et de très nombreux emplois induits.
Plus de 40% de l’uranium acheté par Areva provient du Niger, soit environ 3500 tonnes en 2007.
[Correction le 14/01, 13:12 ]
Il faut rajouter qu’Areva fait partie cette année des 6 multinationales nominées au Public Eye People’s Award pour recevoir le titre d’entreprise la plus irresponsable. Cela aussi va peut-être jouer sur le prix de l’uranium. Par ailleurs, le « différent », est un peu plus que cela car le groupe était accusé de soutenir la rebellion du Nord du pays. Où sont les notions de développement durable ?
Effectivement Jérome. Les multiples manquements d’AREVA et le comportement irresponsable de cette société vis-à-vis des travailleurs des mines d’uranium et populations des zones minières sont décrits en détail et de façon accablante dans le rapport de la CRII-RAD, consultable à l’adresse suivante (copier et coller le lien dans la barre d’adresses de votre navigateur) :
Celui qui assure l’avenir, ou celui qui croit qu’avec un moulin à vent et une vent de paroles on va résoudre la crise du climat? Heureusement qu’il y a de vrais écologistes qui appuient la seule énergie inépuisable à l’échelle humaine – Nucléaire – nonobstant les déclarations mensongères sur le « prochain manque d’uranium ». Il y en a vraiement qui prennent leurs désirs idéologiques pour des réalités: leur réveil sera dur!
Silence, on vole. Oui, la France se cache derrière le Groupe AREVA pour continuer à voler et appauvrir l’un des pays les plus pauvres au monde. En constituant d’importantes réserves d’uranium sorties du sous-sol nigérien qui assureront l’avenir énergétique de la France qui exporte l’électricité grâce à cet uranium, alors que celui du Niger n’est pas pris en compte. On fait signer le contrat d’exploitation par le Président nigérien avec une petite directrice d’une entreprise française pour banaliser l’affaire au lieu que l’Etat français prenne toutes ses responsabilités face à l’histoire. Honte à la France, puissance mondiale qui s’enrichit sur le dos d’un des pays les plus pauvres au monde où le paludisme, la famine, le manque d’éducation et les vols organisés par la métropole continuent à assombrir l’avenir des enfants.
La French Africa Par : Y.Mérabet L’actuelle crise Franco-nigériane dévoile que le problème du Sahara Occidental est lié purement et simplement une affaire d’uranium. Le feu roi Hassan II du Maroc en savait plus. C’était déjà, au début de l’année 1981, que le spécial uranium de la Gazette Nucléaire (N° 41/42) révélait une lettre d’un conseiller de la CEE en Afrique qui montrait l’état d’ignorance quasi complet du président du Niger de l’époque sur les causes de la crise du marché de l’uranium et donc de la baisse de la rente versée à l’État nigérien. De cette ignorance, les dirigeants nigériens sont en grande partie responsables, pour ne pas s’être donné les moyens de contrôler le marché de cette substance et même de ne pas s’avoir son utilisation et maitriser sa destination. Mais cette ignorance était voulue et bien acceptée par les responsables français. En témoigne le compte rendu de la déclaration de M. Taranger, ex-directeur de production du CEA (Centre de l’Energie Atomique), à la rencontre internationale des producteurs d’uranium, à Paris, les 20 et 21 avril 1968, rencontre qui devait aboutir à la création du Cartel de l’Uranium. Au sujet de l’attribution des quotas pour la France, «M. Taranger, parlant pour URANEX, dit: « (…) Les officiels nigériens ont écrit aux autorités françaises pour obtenir une capacité de production supplémentaire d’uranium nigérien de 1.000 tonnes par an à partir de 1974. Les Français ont accepté avec regret, mais vont essayer de reporter d’un an la mise en production pour des motifs techniques.» Puis, constatant un certain nombre de désaccords entre producteurs d’uranium (résolus par la suite), «M. Taranger hésitait à accepter la poursuite de nouvelles rencontres (… entre producteurs d¹uranium), signalant qu’il y avait un danger de voir le nombre des parties prenantes proliférer. Jusqu’ici, les Français avaient réussi à exclure les représentants du Niger et du Gabon, mais il n’était pas certain que cette position pourrait être maintenue». Par la suite, le Cartel est ancré, les productions du Niger et du Gabon apparurent sous la dénomination de «French Africa» dans les documents internes de cette organisation. Dans le même temps, le gouvernement français a eu une politique militaire réaliste: il concentre ses efforts sur les forces d’intervention extérieures destinées à protéger les zones d’approvisionnement africaines. Le Niger, où se trouve l’essentiel de des intérêts miniers français, est doté d’une armée de 3500 hommes: 2800 dans l’armée de terre, 400 déguisés sous forme de coopérants techniques pouvant rejoindre les casernes à tout moment, 120 dans l’armée de l’air (8 avions de chasse et 6 hélicoptères pour la surveillance), sans char. Trois puissants voisins à surveiller qui peuvent rendre amères les relations passionnelles entre le Gouvernent Nigérien et la France: la Libye, dont les ambitions territoriales sont connues, dispose d’une grande armée; le Nigéria, qui lorgne aussi vers le Niger, a la plus grande armée d’Afrique; l’Algérie, leadership du continent africain et qui trace son axe de développement vers l’Afrique noire par le Niger. Il s’agit pour la France de protéger non seulement le Niger ou elle puise l’essentiel de ses ressources énergétiques, mais aussi d’espionner les pays qui l’entourent, afin de détecter toute menace de déstabilisation qui pourrait avoir des effets communicatifs et nuisibles aux intérêts politico-économiques français. D’autre part, l’expansion des programmes nucléaires nécessitera l’exploitation d’un nombre de plus en plus grand de gisements. Il est donc nécessaire de protéger les découvertes minières des diverses sociétés françaises: ainsi en est-il des intérêts des producteurs au Sahara occidental et au Maroc, aux zones de prospection de Total, PUK en Mauritanie, de celles de la COGEMA au Mali et en Guinée, des intérêts définis au Niger, au Tchad, au Sénégal, au Zaïre, en Centrafrique ou même en Angola, le champ à couvrir par les avions de reconnaissance et de combat de l’armée française est vaste. Et il ne s’agit pas seulement de préserver ces intérêts pour le long terme, mais surtout, peut-être, d’organiser la production. Les découvertes existantes et potentielles étant largement supérieures aux besoins de la consommation, il faut limiter le rythme d’ouverture de nouvelles mines, malgré les pressions des insouciants responsables des pays possesseurs de gisements africains. Les documents internes du «Cartel de l’Uranium» narrent par le menu quels artifices les responsables français ont dû employer pour limiter la production du Niger. Mais aujourd’hui, plutôt que de perdre ces intérêts dans les nouveaux gisements en cours d’ouverture dans ces pays (la concurrence est vive avec les autres sociétés européennes et surtout américaines et japonaises), la COGEMA a dû se résoudre à prendre de nouvelles et fortes participations dans les futures exploitations, opérant par manque de capitaux ces possibilités de diversification en direction d’autres pays. Il fut difficile au gouvernement de faire revenir l’empereur Bokassa sur sa volonté de confier les intérêts miniers français dans l’uranium centrafricain à une société étrangère, tout en repoussant d’année en année la mise en exploitation du principal gisement… On connaît aussi les demandes réitérées du Mali pour la mise en valeur des gisements découverts par la COGEMA sur son propre sol. Mais la palme d’or revient au roi Hassan II qui joue alternativement Américains et Français (et même parfois les Soviétiques) pour l’exploitation de l’uranium contenu dans les phosphates, en échange d’un appui diplomatique et militaire dans la guerre qu’il mène au Sahara occidental, son fils suit ses traces. Des clauses contractuelles favorisant les compagnies françaises Les accords portant sur l’exploitation de l’uranium dans le tiers monde ont ceci de commun: – aucun retour financier minimum dans le pays hôte; – aucun contrôle du pays hôte sur le développement de l’exploitation (rythme d’exploitation des mines, clients); – pas de liens avec le reste de l’économie du pays hôte; – absence de contrôle sur les effets sanitaires et écologiques de l’extraction et du traitement du minerai.(lire article Y.Mérabet ‘Le Quotidien d’Oran’ du 07/10/2008). Au Gabon, un des derniers accords de recherche et d’exploitation qui a été signé (permis de Boué entre l’État gabonais, la COGEMA et Union Carbide Corporation), l’opérateur a eu des facilités inouïes: – exonération de taxe pendant 7 ans; – droits de douane et redevance limités à 50% de la production; – 10% de participation dans le projet pour le gouvernement, etc. Cet accord est semblable à celui conclu pour l’exploitation du gisement de Mounana avec la CFMU et la COGEMA. Mais c’est à l’État gabonais d’investir pour la construction du chemin de fer, «le transgabonais», qui permettra d’apporter les matières premières nécessaires à l’exploitation et au traitement du minerai, une manière néo-colonialiste d’endetter l’Afrique. Au Niger, les clauses communes aux différents contrats d’exploitation sont: – les compagnies payent toutes les dépenses de recherche, mais le gouvernement doit payer au pourcentage de sa participation (de 30 à 50% suivant les cas) les dépenses de développement et d’exploitation, soit cash, soit en empruntant aux compagnies intéressées. En retour il dispose du même pourcentage de l’uranium produit, dont les acheteurs fixent le prix et ne sont autres, en général, que les compagnies impliquées dans l’exploitation (La Lybie semble s’immiscer dans ces genres de transactions louches); – enfin, il existe une clause qu’en général les pays du tiers monde refusent d’accepter lors de la négociation de leurs contrats, qui garantit aux compagnies minières qu’au cas où d’autres compagnies devraient recevoir des clauses plus favorables dans le futur, celles-ci s’appliqueraient aux contrats précédemment conclus. La COGEMA, première sur le terrain, dispose quant à elle de la «clause de la compagnie la plus favorisée». Un endettement forcé Le Niger s’est engagé dans un développement de plus en plus soumis aux fluctuations des cours de l’uranium, avec un endettement croissant pour financer l’exploitation de cette matière et des investissements des installations. – remboursement de ses primes de participation dans l’exploitation; – emprunt de 700 millions (35 milliards de francs CFA, en 1980) pour la construction du chemin de fer qui relie Cotonou à Arlit, etc. – achat d’un avion Boeing 737 pour transporter l’uranium vers l’Europe (14 millions de dollars); – construction d’une centrale thermique au charbon près d’Arlit, pour approvisionner la cité minière et les unités de production en énergie; – et, en projet, construction d’un aéroport international et d’une base militaire en liaison avec l’ouverture de la SMTT, où la COGEMA détient 50 % des parts; etc. L’essentiel des matières premières nécessaires à l’extraction de l’uranium est importé. Par exemple, le soufre pour la fabrication de l’acide sulfurique, solvant de l’uranium, vient du gisement de Lacq en France. Pour produire une tonne d’uranium, 30 tonnes de matériaux divers sont ainsi importées, ce qui nécessite un va-et-vient de camions sur un trajet long de 1.700 km! Dépendance voulue par la COGEMA, qui s’est longtemps opposée au projet nigérien d’exploitation d’un gisement charbonnier et à la construction d’une centrale thermique adjacente pour alimenter la cité minière d’Arlit, préférant les importations de fuel qui pèsent si lourdement sur les économies du tiers monde. préserver ces intérêts pour le long terme, mais surtout, peut-être, d’organiser la production. La COGEMA a un contrat d’approvisionnement de 1.000 tonnes par an à partir de l’Afrique du Sud, en échange duquel elle investit dans le développement des mines d’uranium de ce pays. D’autre part, ce sont de très grandes quantités de ‘boue jaune’ qui arrivent en France en provenance d’Afrique pour y être transformées et enrichies pour obtenir du ‘Plutonium’ avant d’être réexportées vers tous les coins du monde l’Europe ; Inde, Israël, Pakistan, Afrique du Sud, Corée du Nord, Chine, Iran, Egypte et, dit-on aussi vers l’U.R.S.S. Faudra-t-il continuer à l’Afrique de développer une activité économique prohibée. La prochaine décennie au Moins: 70% de la production sont concentrés dans cinq pays africains, l’Afrique du Sud, les États-Unis, le Canada, I’Australie, dont 52% entre la Namibie, le Niger, le Gabon et, l’Algérie, le Maroc et le Sahara Occidental pour l’uranium à base de phosphates. Et il faut entre dix et quinze ans pour réaliser la mise en production de nouvelles installations d’extraction et de traitement de minerai d’uranium sur des gisements repérés. La seule exception concerne le Maroc, où l’on pourrait extraire dans un délai de quelques années un important tonnage d’uranium à partir de phosphates, car il s’est préparé de bonheur avec l’aide de la France. Le gouvernement français serait contraint de poursuivre la livraison d’armes au Maroc pour sa guerre au Sahara occidental tout en rejetant les résolutions de l’ONU pour son autodétermination en échange de l’uranium hautement stratégique contenu dans ses phosphates. Le feu roi Hassan s’en est déjà assuré. Le 1er juin, lors d’une conférence de presse, parlant de Mitterrand, il déclarait: «Il n’y a pas à craindre qu’il arrête les ventes d’armes. La France honorera ses engagements. (…) Nous lui fournissons l’uranium extrait des phosphates. La France construit des centrales nucléaires.. nous fournissons de l’uranium à partir des phosphates, la France construira des centrales nucléaire à ceux qu’ils en veut et les approvisionnent en ‘plutonium.» Enfin, la France maintient toujours de fortes pressions économiques et militaires sur les pays d’Afrique, pour continuer à exploiter les mines africaines et exporter centrales et plutonium des pays comme la Corée du Sud (contrat de 13,7 milliards de F, rien que pour l’uranium!), Israël, le Pakistan et l’Inde. Serait-ce là les nouvelles relations Nord-Sud? Conclusion Continuer la politique nucléaire française en Afrique ressemblerait au choix du tout pétrole en Algérie… Elle impliquerait aussi le risque, en cas de déstabilisation du Niger, de retomber sous la domination d’un Cartel de multinationales plus modérés pour l’approvisionnement en uranium ou de tomber sous le couplet d’une OPEP africaine de l’uranium. Expert en énergie Algerian Society For International Relations Lire le Quotidien d’Oran du06/07/2009
Alger, le 2010-08-14 La stratégie impériale des Etats-Unis pour contrôler les ressources énergétiques mondiales Par Y : Mérabet Le nouveau siècle américain Les meneurs d’opinion aux USA, dans la décennie qui a immédiatement suivi l’effondrement de l’Union soviétique, se plaisaient à décrier l’absence d’une stratégie d’envergure comparable à ce que George Kennan avait appelé endiguement, limitation de l’expansion de l’ennemi, terme réfléchi pour qualifier l’encerclement de l’Union soviétique pendant la Guerre froide. La question clé, telle qu’elle fut posée en novembre 2000 par Richard Haas, (analyste américain en sécurité nationale, était de déterminer la manière dont les USA allaient utiliser leur ‘superpuissance’ économique et militaire pour remodeler le monde par la sauvagerie. La phrase arrogante de Hass, lui a valut sans aucun doute d’être immédiatement embauché comme directeur de la planification politique au Département d’État sous Colin Powell, était qu’il fallait promouvoir une stratégie d’une « Amérique impériale » visant à assurer une domination mondiale des USA pour les décennies à venir. Quelques mois auparavant, une stratégie d’envergure très similaire, mais plus ouvertement militariste, avait été présentée par le Projet pour le Nouveau Siècle Américain, dans un rapport écrit par les futures figures de pointe de l’ex administration Bush. La nouvelle grande stratégie impériale divulguée pour la première par le fameux rapport de Richard Cheney en 2000*, s’est confirmée, suite aux attaques du 11 septembre 2001, avec l’invasion US de l’Afghanistan, de l’Irak militairement. Mais l’excelle de cette partie a été consacrée officiellement dans la déclaration de la Maison blanche sur la Stratégie de sécurité nationale de 2002. Résumant cette nouvelle poussée impériale, Stephen Peter Rosen, directeur de l’Olin Institute for Strategic Studies à Harvard et membre fondateur du Projet pour le Nouveau Siècle Américain, écrivait dans Harvard Magazine : « Une entité politique qui a une supériorité militaire écrasante et utilise cette puissance pour influencer le comportement interne d’autres États, cela s’appelle un Empire. Comme les USA ne cherchent pas à contrôler les territoires ou à gouverner les citoyens outre-mer de l’Empire, nous sommes un empire indirect, certes, mais nous n’en restons pas moins un empire. Si cela est vrai, notre but n’est pas de combattre un adversaire, mais de maintenir notre position impériale et de maintenir un ordre impérial. Planifier des guerres impériales est différent de la planification de guerres conventionnelles internationales…Les guerres impériales pour restaurer l’ordre ne sont pas autant contraintes . Une quantité maximale de force peut et doit être utilisée aussi vite que possible pour obtenir un impact psychologique – pour démontrer que l’empire ne peut être défié impunément…La stratégie impériale se concentre sur la prévention de l’émergence de challengers puissants et hostiles à l’Empire : par la guerre si nécessaire, mais si possible par l’assimilation impériale. » Les objectifs de la stratégie US Les objectifs stratégiques US ont peut-être été exposés le plus clairement par Robert J. Chercheur associé à l’Olin Institute (USA), ou nous devons retenir six «intérêts nationaux principaux » par ordre d’importance : 1° – Prévenir une attaque sur le sol us américain; 2° – Prévenir des guerres eurasiatiques entre grandes puissances et, si possible, les compétitions intenses en matière de sécurité qui les rendent probables ; 3° -Préserver l’accès à des réserves de pétrole à des prix raisonnables et de manière sûre; 4° – Préserver un ordre économique international ouvert; 5° – Promouvoir la diffusion de la démocratie et le respect des droits humains à l’étranger et prévenir les génocides ou les massacres dans les guerres civiles; 6° – Protéger l’environnement mondial, en particulier contre les effets néfastes du réchauffement global et d’un changement climatique grave ; Après la défense nationale au sens propre, c’est-à-dire la défense de la “patrie” contre des attaques extérieures, les trois autres grandes priorités stratégiques sont donc: (1) l’objectif géopolitique traditionnel d’hégémonie sur le continent eurasiatique vue comme la clé de la puissance; (2) assurer le contrôle des réserves pétrolières mondiales; (3) promouvoir des relations économiques capitalistes au plan mondial; Pour atteindre ces objectifs, les États-Unis sont obligés de “maintenir des forces positionnées” en Europe et en Asie orientale (les deux parties de l’Eurasie avec les plus hautes concentrations de puissance) et dans le Golfe arabo-persique (où se trouve le plus gros des réserves pétrolières). L’Eurasie abrite la plus grande partie de la population du monde, de ses réserves avérées de pétrole, de sa puissance militaire ainsi qu’une grande part de sa croissance économique. C’est pourquoi il est crucial que la grande stratégie US dans cette région vise à renforcer l’hégémonie dans la région, à commencer par les régions pétrolières clé du sud de l’Asie centrale : l’Iran et la Russie. Alors que la guerre et l’occupation s’enlisent en Afghanistan et en Irak sans issue, Washington a procédé à une escalade des menaces d’attaque “préventive” contre le voisin le plus puissant de ces pays, l’Iran. La justification principale donnée à cela et le programme iranien d’enrichissement de l’uranium, qui pourrait éventuellement permettre à l’Iran de développer des armes nucléaires dont d’acquérir un pouvoir dissuasif sur une région riche en énergie, dominée par les américains. Mais il existe d’autres raisons à l’intérêt des USA pour l’Iran. Comme l’Irak avant lui, l’Iran est une puissance pétrolière de premier rang, disposant maintenant des plus grandes réserves avérées après l’Arabie saoudite et avant l’Irak. Le contrôle de l’Iran est crucial dans le projet US de domination du Golfe arabo-persique et de son pétrole. L’importance géopolitique de l’Iran va en outre au-delà du Moyen-Orient. Il est une pièce clé (tout comme l’Afghanistan) dans le nouveau grand jeu pour le contrôle du sud de l’Asie centrale, y compris du bassin de la Mer caspienne avec ses énormes réserves d’hydrocarbures. Les planificateurs stratégiques US sont obsédés par la crainte que se constitue un bloc formé par la Russie, la Chine, l’Iran et les pays d’Asie centrale (avec éventuellement le Japon), qui pourraient se rassembler économiquement et passer des accords dans le domaine énergétique. Ce bloc pourrait briser la mainmise US et occidentale sur le marché mondial du pétrole et du gaz et créer la base pour un changement de pouvoir en faveur de l’Orient. Actuellement, la Chine, dont l’économie connaît la croissance la plus rapide du monde, manque de sécurité énergétique, même si sa demande en énergie fossile est en croissance rapide. Elle est en train d’essayer de résoudre partiellement ce problème en augmentant son approvisionnement énergétique à partir de l’Iran et des pays d’Asie centrale. Les tentatives US récentes d’établir une alliance plus forte avec l’Inde, dont Washington a favorisé l’accès au statut de puissance nucléaire, font clairement partie du nouveau grand jeu pour le contrôle du sud de l’Asie centrale. La course à l’Afrique commence Une nouvelle “Course à l’Afrique” de la part des grandes puissances, déclarait que le combat contre le terrorisme mondial et la nécessité d’assurer la sécurité énergétique des USA et de ses alliés européens requéraient des USA qu’ils augmentent leur engagement en Afrique et attirer certains États africains à coaliser volontairement pour établir des arrangements sécuritaires sur ce continent. Peu après, le Commandement US d’Europe, basé à Stuttgart, en Allemagne et chargé des opérations militaires U.S. en Afrique subsaharienne a augmenté ses activités militaires en Afrique de l’Ouest, se centrant sur les pays ayant d’importantes productions ou réserves de pétrole dans ou autour du Golfe de Guinée (en gros de la Côte d’Ivoire à l’Angola). Le Commandement militaire US pour l’Europe consacre maintenant 70% de son temps aux affaires africaines. À la fin de la décennie, l’Afrique subsaharienne est susceptible de devenir une source d’importations énergétiques US aussi importante que le Moyen-Orient, elle l’est aujourd’hui pour la France qui en dépende à 80%. L’Afrique de l’Ouest dispose de quelques 60 milliards de barils de réserves pétrolières avérées. Son pétrole, à faible teneur en soufre, est un brut doux fort apprécié par l’économie US, mais ceci n’est plus un critère, c’est qu’il y’a une réelle pénurie mondiale de pétrole (livre de Y.Mérabet ‘ la fin de l’âge d’or et Peak Oil’. Les experts mondiaux prévoient qu’un baril de pétrole sur cinq entrant dans le circuit économique mondial dans la deuxième moitié de cette décennie viendra du Golfe de Guinée et que la part provenant du Golfe de Guinée dans les importations US passera de 15 à 20 % en 2010 et à 25% en 2015. Le Nigeria fournit déjà 10% du pétrole importé par les USA. L’Angola en fournit 4% et sa part devrait doubler d’ici la fin de la décennie. La découverte de nouvelles réserves et l’expansion de la production pétrolière sont en train de faire d’autres pays de la région des exportateurs importants de pétrole, notamment la Guinée équatoriale, São Tomé et Principe, le Gabon, le Cameroun et le Tchad. La Mauritanie est en cours de devenir un exportateur de pétrole. Le Soudan, limité par la Mer rouge à l’Est et le Tchad à l’Ouest, est un important producteur de pétrole. Donc, l’instauration de foyers terroristes dans ces États est impérative pour s’accaparer facilement de leurs ressources énergétiques, une complémentarité de la culture impériale. À l’heure actuelle, la principale base militaire permanente US en Afrique est celle établie à Djibouti, dans la Corne de l’Afrique, qui permet aux USA le contrôle stratégique de la route maritime qu’emprunte un quart de la production pétrolière mondiale, utilisant comme prétexte la lutte contre la ‘piraterie maritime’. La base de Djibouti est aussi à proximité du pipeline soudanais (les militaires françaises ont depuis longtemps une présence militaire importante à Djibouti ainsi qu’une base aérienne à Abéché, au Tchad, près de la frontière soudanaise). La base de Djibouti permet aux USA de dominer l’extrémité orientale de la vaste bande pétrolière traversant l’Afrique, qui est désormais considérée comme vitale pour leurs intérêts stratégiques, une vaste bande allant du pipeline Higleig-Port Soudan (1600 km) dans le sud-est au pipeline Tchad-Cameroun (1000 km) et au Golfe de Guinée dans l’Ouest. Un nouveau poste d’opérations avancées en Ouganda donne aux USA la possibilité de contrôler le sud-Soudan, où se trouve la plus grosse patrie du pétrole soudanais. En Afrique de l’Ouest, le Commandement militaire US pour l’Europe a désormais établi des postes d’opérations avancées au Sénégal, au Mali, au Ghana et au Gabon ainsi qu’en Namibie, à la frontière avec l’Angola, au Sud qui impliquent l’amélioration de pistes aériennes, le stockage de réserves essentielles et de carburant ainsi que des accords (avec les gouvernements locaux) permettant le déploiement rapide de troupes d’intervention US . En 2003 a été lancé un programme de contreterrorisme en Afrique de l’Ouest et en mars 2004, des Forces spéciales US ont été directement engagées dans une opération militaire avec des pays du Sahel contre le groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) financé en partie par la France via sur la marge de bénéfice des mines d’uranium du Niger. Cet incident à causé des irritations entre les deux gouvernements d’une même coalition. Le Commandement US pour l’Europe a déjà développé un programme de sécurité côtière dans le Golfe de Guinée. Quant à Israël avec ses trois sous-marins nucléaires de type ‘Dolphin’ de construction allemande, équipé de 21 missiles à tète nucléaire, assure la sécurité de la Méditerranée et surveille les ports de la rive Sud du bassin méditerranéen. Les canons suivent le commerce : les grandes entreprises pétrolières US et occidentales sont prises dans une course au pétrole ouest-africain et réclament de la sécurité. Dans cette course économique aux ressources pétrolières africaines, les anciennes puissances coloniales, la Grande-Bretagne et la France, sont en compétition avec les USA et ne ménagent aucun effort pour ‘sponsoriser’ les groupes terroristes (Al-Qaida, AQMI, groupes touaregs et autres sous le signe d’un faux Ben-Laden. Sur le plan militaire, la France et la Grande Bretagne collaborent étroitement avec les USA pour assurer le contrôle impérial occidental sur la région. L’escalade de la présence militaire US en Afrique est fréquemment justifiée par la nécessité de combattre le terrorisme, afin de contrer une instabilité croissante dans la région pétrolière de l’Afrique subsaharienne. Depuis 2003 le Soudan a été ravagé par une guerre civile et un conflit ethnique concentrés dans la région du Darfour, au sud-ouest (où se trouve une grande partie du pétrole soudanais), qui ont donné lieu à d’innombrables violations des droits humains et des massacres par des milices manipulés par des puissances étrangères. Des tentatives de coups d’État ont eu lieu dans les nouveaux pétro-États de São Tomé et Principe (2003) et de Guinée équatoriale (2004). Le Tchad, dirigé par un régime oppressif protégé par un appareil de sécurité et de renseignements appuyé par les USA, a aussi vécu une tentative de coup d’État en 2004. Un coup d’État réussi a eu lieu en 2005 en Mauritanie contre l’homme fort soutenu par les USA Maaouiya Ould Taya. En Angola, la guerre civile a duré trois décennies provoquée et alimentée par les USA, qui, avec l’Afrique du sud, ont organisé l’armée terroriste dirigée par l’UNITA de Jonas Savimbi – jusqu’au cessez-le-feu qui a suivi la mort de Savimbi en 2002. Au Nigeria, pays hégémonique dans la région, règnent la corruption, les révoltes et le vol organise de pétrole, avec des parts considérables de la production pétrolière du delta du Niger. L’apparition d’une insurrection armée téléguidée par la France dans le delta du Niger et le conflit potentiel entre le Nord musulman et Sud non musulman sont des sources majeures d’inquiétude US, l’idée que les militaires US pourraient être amenés avant longtemps à intervenir au Nigeria est fortement agitée parmi les sommités et dans les cercles d’experts. Et la poursuite de la déstabilisation de cet État par les USA, la France et l’Angleterre ou son passage sous la coupe de forces islamiques radicales a mis en danger les importantes réserves pétrolières que l’Amérique a juré de protéger, ce jour viendra si la guerre Irano-occidentale serait perdue, car l’Iran possède la deuxième réserve pétrolière (sinon le premier) dans la région du Moyen-Orient après l’Arabie saoudite qui a déjà atteint son ‘Peak Oil’. Le Nigeria est devenu “le plus grand État faillite sur terre”, et qu’une poursuite de la déstabilisation de cet État ou son passage sous la coupe de forces islamiques radicales mettrait en danger les importantes réserves pétrolières que l’Amérique a juré de protéger. Si ce jour devait arriver, cela donnerait le signal d’une intervention militaire bien plus massive que la campagne d’Irak. Mais les adeptes de la grande stratégie US s’accordent à penser que les vrais enjeux ne sont pas les pays africains en soi et le bien-être de leurs populations, mais le pétrole et la présence croissante de la Chine en Afrique. La Chine a fait de l’Afrique une ligne de front dans sa recherche d’une plus grande influence mondiale, verrouillant les ressources énergétiques, concluant des accords commerciaux avec des régimes comme celui du Soudan et éduquant les futures élites africaines dans les universités et écoles militaires chinoises. La Chine a altéré le contexte stratégique en Afrique. À travers toute l’Afrique, aujourd’hui, la Chine est en train d’acquérir le contrôle sur des ressources naturelles, éliminant les fournisseurs occidentaux des principaux projets de construction d’infrastructures et fournissant des prêts à bas taux et autres stimulants pour améliorer son avantage dans la compétition. La Chine importe plus d’un quart de son pétrole d’Afrique, en premier lieu d’Angola, du Soudan et du Congo. Elle est le premier investisseur étranger au Soudan. Elle a fourni au Nigeria d’importantes subventions pour augmenter son influence et lui a vendu des avions de chasse Pour le Conseil pour les relations étrangères, tout cela ne fait qu’aggraver la menace qui pèse sur le contrôle impérialiste occidental de l’Afrique. Vu le rôle de la Chine, les USA et l’Europe ne peuvent pas considérer l’Afrique comme leur chasse gardée, comme les Français voyaient autrefois l’Afrique francophone. Les règles sont en train de changer dans la mesure où la Chine cherche non seulement à accéder aux ressources, mais aussi à contrôler la production et la distribution de ressources, et peut-être même à se positionner pour obtenir un accès prioritaire à ces ressources, qui deviennent plus rares. La rapport du Conseil sur l’Afrique est tellement soucieux de combattre la Chine par le biais de l’expansion militaire US dans la région qu’il fait appel à nul autre que Chester Crocker, ancien secrétaire d’État adjoint aux Affaires africaines de l’administration Reagan , qui exprime sa « nostalgie mélancolique pour l’époque où les USA où l’Occident étaient les seuls puissances influentes et pouvaient poursuivre leurs… objectifs avec les mains libres. » Conclusion : Ce qui est certain, c’est que l’Empire US s’est élargi à des parties de l’Afrique dans sa recherche rapace de pétrole. Il pourrait en résulter des ravages pour les peuples africains. Comme la vieille course à l’Afrique, cette nouvelle course est une lutte entre grandes puissances pour les richesses et le pillage pas pour le développement de l’Afrique ou le bien-être de ses populations. C’est quoi le NEPAD dans tout ça? Expert en énergie et Journaliste indépendant(Asfir) Algérian Society For International Relations
Pour un prix sur le marché internationa qui est 60 dollars on vous offre 40 dollards soi 20 dollards de difference et vous acceptez quand les dirigeants africain prendront leurs reponsabilté
Comment M.Y Mérabet, qui roule pour le roitelet mimie6 boutef et les généraux, peut expliquer la solide implantation des terroristes islamiques en kabylie et dans tout le sahara africain (nulle part ailleurs) ? Pourtant à l’inverse du sahara (ou le sahel), la kabylie est totalement dépourvue de toute énergie. les mêmes terroristes opèrent à la fois au sahel et en kabylie (c’est à dire à plus de 2000 km de distance). De plus ces terroristes « qui roulent pour la france (ou USA) selon Mérabet » n’opérent pas dans le reste de l’algerie, ni en tunisie,ni en libye,ni égypte et encore moins au maroc, curieux non ? Mérabet en tant que journaliste averti doit avoir une explication ? pour information, le maroc n’exporte pas de l’uranium métal (tiré du phosphate) vers la france, mais plustôt exporte du phosphate brut vers la france d’où l’uranium en est extrait pour en faire du plutonium pour les centrales (d’ailleurs jusqu’en 1972, la france faisait des essais nucléaires dans le sahara algerien avec de l’uranium tiré des phosphates marocains, sous la bénédiction du colonel Boumdiène) En tant que citoyen basique, je pense que l’arabie saoudite, les USA, l’égypte, l’algerie, la libye, la GB,la france, le maroc sont tous impliqués dans le terrorisme islamique d’où la complexe manipulation des jihadistes intégristes. Aussi pour information: tous les dirigeants africains et arabes sont choisis (surtout pour leurs imcompétances) et placés au pouvoir par l’imperialisme et le colonialisme pour être mieux servis (en dehors du niger, boutef et mmiie6 par exemple servent bien les intérêts notamment énergetiques de la france, USA, chine et russie).