La Bulgarie tente de négocier auprès de Bruxelles la réouverture de deux réacteurs nucléaires, fermés lors de son intégration dans l’Union européenne.
La fermeture fin 2006 de la centrale de Kozloduy, d’une capacité de 440 MW, était une condition pour l’entrée de la Bulgarie dans l’UE. Selon le premier ministre bulgare, Sergei Stanishev, cette fermeture a entraîné de lourdes pertes financières pour le pays, et a été à l’origine d’un deficit énergétique dans les Balkans.
Lors d’une conférence de presse, le ministre a révélé être en "discussions actives pour obtenir le soutien nécessaire afin de prolonger la vie des unités nucléaire des Kozloduy".
"La fermeture de ces deux réacteurs n’était pas juste pour la Bulgarie", a pour sa part plaidé le ministre de l’économie et de l’énergie Petar Dimitrov, "ni pour toute la région des Balkans. Tout le monde est conscient que la fermeture a été motivée non pour des raisons de sécurité, mais parce que c’était le prix à payer par la Bulgarie pour entrer dans l’UE", a-t-il accusé.
Dimitrov a également demandé à Bruxelles d’augmenter les compensations financière de 550 millions d’euros allouées à la Bulgarie pour compenser la fermeture des réacteurs. Il a par ailleurs affirmé que des compagnies étrangères, notamment canadiennes et britanniques, s’étaient d’ores et déjà montrées intéressées pour opérer et aider à la sécurisation d’une éventuelle réouverture.
L’année dernière, la Macédoine, la Serbie, l’Albanie et la Croatie se sont jointes à la Bulgarie pour demander la réouverture des deux unités, afin de résoudre ce qui a été présenté comme une crise énergétique dans la région.
Pour la Commission européenne, il n’est pas sûr que les réacteurs puissent répondre aux exigences de sécurité, et il n’existe pas de preuves que les problèmes d’approvisionnement dans les Balkans soient directement liés à cette fermeture.
A ce jour, la Bulgarie ne produit plus que 1 000 Megawatts d’énergie nucléaire, mais projette de construire une nouvelle centrale sur les rives du Danube, à Belene. Vendredi devrait être signé un contrat avec le Russe Atomstroïexport, filiale de Gasprom, pour la construction de la centrale pour un montant de 4 milliards d’euros.