Le bilan annuel 2007 de l’éolien allemand a été présenté le 22 janvier 2008 par les associations fédérales de l’énergie éolienne (BWE) et de la construction mécanique (VDMA) : 883 éoliennes ont été installées en 2007 sur le territoire allemand, soit une puissance de 1.667 MW.
Le marché intérieur de l’éolien affiche ainsi un recul de 25% par rapport à 2006, où 1.208 éoliennes avaient été installées. Fin 2007, le parc éolien allemand compte 19.460 éoliennes, pour une puissance installée de 22.247 MW. Avec une production de 39,5 TWh, l’éolien représente 7,2% de la consommation électrique nationale en 2007.
Le recul du marché intérieur allemand (-25%) s’observe alors même que le marché international connaît une forte croissance (+30%). L’industrie éolienne allemande se tourne d’ailleurs de plus en plus vers l’exportation : son marché national est confronté à une forte augmentation des prix des matières premières et à une forte dégression annuelle des tarifs de rachat de l’électricité éolienne. Les acteurs de la branche attendent ainsi beaucoup de la modification de la loi allemande de promotion des énergies renouvelables (EEG). Ils appellent notamment à une indexation des tarifs d’achat au prix des matières premières et de l’énergie (ce qui est le cas en France) et à une accélaration du développement des réseaux électriques. Le projet de loi, publié le 5 décembre, est actuellement à l’étude par le Bundesrat, en attendant d’être passé au crible du Bundestag. Une traduction du texte, réalisée par le bureau franco-allemand de coopération de l’éolien (BdC), est disponible sur demande auprès du BdC.
Afin de satisfaire les exigences de la Commission européenne pour 2020 (couvrir 18% de la consommation d’énergie finale à partir de sources renouvelables), l’Allemagne compte beaucoup sur le développement de l’éolien en mer ainsi que sur le remplacement du parc des machines à faible puissance de première génération par des éoliennes modernes ("repowering").
En 2007, 108 anciennes machines d’une puissance cumulée de 41 MW ont été remplacées par 45 nouvelles éoliennes d’une puissance cumulée de 103 MW.
BE Allemagne numéro 369 (23/01/2008) – Ambassade de France en Allemagne / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/52724.htm
Ces chiffres officiels donnent une durée annuelle équivlente de 1776 heures par an soit pile 20% du temps. Etant entendu que sans vent, la puissance manquante doit être fournie par charbon-gaz dans de mauvaises conditions (redémarrage précipité de centrales gaspillant le carburant en phase de transition). D’autre part les mirifiques calculs de coût étant basés sur 25ans d’amortissement, sont balayés par le re-powering ou mise à la casse préciptée de machines à peine amorties à 40%. Mais les subventions (d’antan) étant tellement attirante qu’il fallait se précipiter pour signer le plus possible de contrats juteux sur 20ans avant le retour de bâton. Déjà en train de se faire sentir, pas fous les germains…
Je vois plutôt le problème dans l’autre sens: C’est l’énergie vent, qui lorsqu’il souffle, te permet d’éteindre les centrales charbon-gaz 😉
Oui, SI le vent était permanent ou prévisible à 100% 10 jours à l’avance (comme les fleuves), alors oui il y aurait économie. Pas de chance. Une centrale au charbon prend 12 heures pour « s’allumer » et ne peut s’éteindre rationellement qu’en week-end . Ce que vous dites reste encore vrai lorsque la puissance éolienne reste très petite devant celle du réseau (1%), une éolienne qui démarre sans préavis c’est comme un consommateur aléatoire qui se déconnecte. Mais au niveau des allemands (le parc éolien egale 25% de la puissance appellée par le réseau), alors on n’y coupe pas et il faut maintenir allumées les centrales au charbon vers 50% de leur puissance nominale afin de pouvoir repartir en cas de manque éolien. Dû à la perte de leur rendement, l’économie de CO² n’est probablement plus que de 40% en cas de bon vent. Ramené à un taux annuel de disponibilité (20%) le vent ne permet plus que d’économiser que 40% des 20% restant, soit 5%, et ce à un coût exagéré. Plus la puissance du parc éolien est grande, moindre est leur contribution (en %) à l’économie du CO². Il faut donc résoudre d’urgence le coût du stockage électrique ou alors… …utiliser l’éolien pour faire fonctionner les pompes à CO² sur les futurs sites d’enfouissement géologique. Là, l’efficacité éolienne serait de 100% en économie CO² car le gaz arrivant pourraît être stocké en attente de vent sans souci. On trouve toujours une bonne solution, mais il ne faut pas que les lois pondues par des incompétents orientent les investissements massifs dans la mauvaise voie. A bientôt.
Le débat demeure toujours passionné autour de l’implantation des éoliennes . Afin de vous informer davantage sur la complexité de l’éolien, je vous invite tous: Olivier Cabanel et ses lecteurs à visiter le forum de Francelocaletv et plus particuliérement le sujet: Eolien:pour ou contre les éoliennes. … Bonne lecture à tous. JP de Francelocaletv
Romandie News Texte Electricité: l’Allemagne est-elle en permanence au bord de la panne? BERLIN – Les Allemands vont-ils se retrouver de plus en plus souvent dans le noir? C’est ce que craignent les experts, face à la saturation des lignes à haute tension. De l’avis même du ministre de l’Economie Michael Glos, la situation est « grave ». Pour Matthias Kurth, président de l’Autorité des réseaux, qui supervise en Allemagne aussi bien les lignes électriques que téléphoniques ou ferroviaires, « un engorgement à moyen terme n’est pas à exclure. » « Nous atteignons de plus en plus souvent les limites en matière de capacité et de sécurité », renchérissait récemment RWE, numéro deux allemand de l’énergie, dans les pages du Handelsblatt. Pour son concurrent Vattenfall, « les situations d’urgence ne sont plus l’exception, elles sont la règle. » Accusé numéro 1: l’essor de l’énergie éolienne. « Cette production est très instable. Les jours de calme plat, peu de courant sort. Mais les jours de grand vent, de très grosses quantités qui arrivent d’un coup sur le réseau », explique à l’AFP l’expert Rudolf Kreutzer, l’un des responsables du centre d’étude des risques de l’assureur Allianz (AZT). Conséquence: des centrales traditionnelles doivent être ralenties pour éviter que les lignes à haute tension ne surchauffent. Par ailleurs, les éoliennes sont situées très majoritairement sur les côtes du nord de l’Allemagne et leur production doit être acheminée dans tout le pays. Or les réseaux n’ont pas été conçus pour de si longues distances car « le principe de départ était: l’électricité est consommée là où elle est produite », indique M. Kreutzer. Un principe tombé depuis longtemps en désuétude, alors que le transport d’électricité se fait désormais à l’échelle européenne, non sans incidents. Une panne en novembre 2006 sur deux lignes à haute tension allemandes avait failli mener toute l’Europe au black out. Le 28 septembre 2003, toute l’Italie continentale avait été plongée dans le noir à la suite d’un accident en Suisse. Des scenarios catastrophe qui pourraient se multiplier, alors que les intempéries toujours plus fréquentes menacent les infrastructures électriques, selon Rudolf Kreutzer. L’expert souligne aussi la responsabilité des entreprises, qui n’ont guère investi depuis la libéralisation du marché allemand dans les années 1990. A l’époque, l’électricité était abondante et bon marché. Pour être plus rentables, les producteurs ont fermé des centrales et délaissé les réseaux. Depuis, les prix ont flambé, la demande aussi. Pourtant, le quatuor qui domine à la fois la production d’électricité et son transport (EON, RWE, EnBW et Vattenfall), rechigne à puiser dans ses caisses pour développer des réseaux qu’il pourrait bientôt perdre. EON et consorts craignent en effet que la Commmission européenne ne les force à s’en séparer, au nom de la concurrence. A cela s’ajoutent des résistances au niveau local à la construction de lignes et « un processus bureaucratique vraiment interminable », selon l’expert d’AZT. Sur ce dernier point, le gouvernement a promis de faciliter les démarches. La prise de conscience est en marche: le groupe RWE a annoncé vendredi qu’il allait investir 3 milliards d’euros d’ici 2017 pour construire 800 kilomètres de ligne. Autre piste explorée pour éviter à la fois de saturer les réseaux et de subir des pénuries: l’électricité « faite maison. » « Il n’y a pas si longtemps, les industriels avaient leurs propres centrales électriques, qu’ils ont vendues au nom du profit. Mais cela pourrait revenir à la mode », souligne ainsi Rudolf Kreutzer. Dernier exemple en date: le groupe chimique américain Dow Chemical veut faire construire une centrale destinée à alimenter sa production à Stade, au nord de l’Allemagne. RWE ALLIANZ E.ON DOW CHEMICAL (©AFP / 03 février 2008 13h51)
Résumé du premier paragraphe de l’article : 22,25 GW = 39,5 TWh/an = 19 460 éoliennes = 7,2 % consommation. Extrapolation aux limites : L’allemagne a donc consommé 549 TWh en 2007. En tout éolien (pure fiction) cela nécessiterait 305 GW installés (pour au plus une centaine utile) soit environ 270 500 éoliennes sur 54 000 km2 (pour un rayon d’exclusion des habitations de 250 m). C’est 15 % du territoire allemand, mais seulement 10 % du territoire français. On comprend mieux le ralentissement des installations en Allemagne et l’intéret des industriels de l’éolien pour la France vaste et sous équipée ! La vérité, c’est que c’est très dur d’arriver à 10 % de production pour des pays ayant pourtant une forte volonté de promouvoir les EnR. Car plus le pourcentage augmente et moins c’est neutre (intermittence, surproduction non souhaitée…), il ne suffit plus alors de s’appuyer sur les infrastructures en place, il faut repenser le système à coup de G€. Faut-il faire comme les allemands en France ???
Quelqu’un connaît-il les possibilités de transfert/d’échange d’électricité au sein d’un pays (France, Allemagne) ou de l’Europe ?