En 2007, la capacité éolienne a davantage augmenté en Europe qu’aucune autre technologie énergétique. Une croissance tirée vers le haut par l’Espagne.
Les statistiques, publiées lundi par l’Association européenne pour l’Energie Eolienne (EWEA) montrent que la capacité installée de l’éolien a connu en 2007 une croissance de 18%, pour atteindre le niveau de 56 535 MW. Tendance à la hausse qui masque des inégalités de développement entre les pays européens.
La capacité totale d’énergie éolienne branchée sur le réseau européen au cours de l’année dernière s’élevait à 8 554 MW, 935 MW de plus que pendant l’année 2006.
La capacité installée à la fin 2007 permet, selon l’association européenne, d’éviter le rejet de 90 millions de tonnes de CO2 annuellement, et produit quelques 119 Terawattheures par an en moyenne, ce qui représente 3,7% de la demande énergétique européenne. En 2000, moins de 0,9% de la demande européenne était assurée par l’énergie du vent.
"Le marché a connu une croissance de 12% par rapport à 2006, mais si l’on exclut l’Espagne de l’équation, le marché européen des éoliennes laisse apparaître un léger déclin", nuance Christian Kjaer, Chef executif d’EWEA.
En effet, l’Espagne affiche en 2007 un nouveau record avce l’installation de 3 522 MW, soit la plus forte croissance jamais observée par un pays européen. 10% de son électricité provient désormais du vent.
La France a également connu une croissance soutenue, avec l’ajout au réseau de 888 MW, pour une puissance installée qui s’élève à ce jour à 2 454 MW. L’Italie arrive derrière, avec 603 MW de plus en 2007 qui lui permet d’atteindre 2 726 MW.
Parmi les pays d’Europe de l’Est, la Pologne accroît sa capacité de 60%, atteignant 276 MW, la République tchèque a installé quant à elle 63 MW, la Bulgarie 34 MW.
Néanmoins, une poignée de marchés tirent la croissance vers le bas. C’est le cas de l’Allemagne, du Portugal et du Royaume-Uni.
En définitive, le marché européen a connu une croissance de 12%, alors que le marché mondial connaissait une hausse de près de 30% en 2007, et alors que les compagnies européennes continuent de dominer un marché qui représentait l’année dernière pas moins de 25 milliards d’euros.
Pour l’EWEA, Le changement de rythme de certains pays peut s’expliquer par des procédures administratives lentes, des problèmes d’accès au réseau, et une incertitude législative.
"L’Espagne, comme l’Allemagne et le Danemark avant elle, a pris la tête. Il n’y a pas de doute dans mon esprit sur le fait que l’approbation par les 27 pays membres et le Parlement des directives européennes sur les énergies renouvelables tracera la voie d’une expansion massive et partagée de l’énergie éolienne dans les autres pays membres", espère Christian Kjaer.
Depuis 2000, l’UE a installé 158 000 MW de nouvelles capacités. Les centrales à gaz en représentent 88 000 MW, l’énergie éolienne 47 000 MW, le charbon 9 600 MW, le pétrole 4 200, l’hydraulique 3 100, la biomasse 1 700, et le nucléaire 1 200 MW.
..on risque de conclure que la croissance éolienne est lancée pour longtemps alors que: * L’Allemagne peine à franchir le seuil des 5% de part éolienne dans sa production, * Le Danemark régresse de 18% en 2005 à 13% en 2006, * Seule l’Espagne semble pouvoir dépasser les 10% grâce à des circonstances aérologiques plus favorables. Quand tous les grands pays seront entre 6 et 13%, aurons-nous résolu le problème du CO² de cette façon? Le vrai résultat viendra de la biomasse, déjà plus importante que l’éolien en Europe et de croissance plus rapide sans tendance de saturation en vue. Mais comme nul n’en parle, y aurait-il une focalisation médiatique sur l’éolien au risque de décevoir la population dans 5-6ans?