Le Global Wind Energy Council prévoit une hausse du marché mondial de l’énergie éolienne de plus de 155% d’ici à 2012, pour atteindre à cette date les 240 GW de capacité installée. Dans son rapport annuel "Global Wind Energy Report 2007", le GWEC a relevé ses précédentes prévisions pour tenir compte de la forte augmentation, sousestimée, du déploiement de l’énergie éolienne dans le monde.
Le rapport devait être présenté hier à la conférence européenne de l’énergie à Bruxelles.
Le Conseil prévoit à ce jour un apport de 146 GW de capacité éolienne dans les 5 prochaines années, ce qui équivaut à un investissement de plus de 180 milliards d’euros. L’électricité produite par l’énergie éolienne atteindra ainsi en 2012 plus de 500 TWh, contre 200 TWh en 2007, soit près de 3% de la consommation mondiale d’électricité.
"Le marché de l’énergie éolienne continue d’atteindre des taux de croissance énormes, il a maintenant atteint 20 GW de nouvelles installations par an. Par conséquent, nous avons dû révisé nos estimations les plus ambitieuses" explique le secrétaire général du GWEC Steve Sawyer. "Le secteur de croissance le plus rapide se situera en Amérique du Nord et en Asie, et plus particulièrement aux USA et en Chine" précise-t-il.
Les raisons de cet ajustement sont doubles : premièrement, les marché étatsunien et chinois ont augmenté et continueront de croître à un rythme beaucoup plus important que ce qui était envisagé il y a un an. Deuxièmement, l’émergence d’importantes capacités de fabrication en Chine aura un impact plus important que prévu sur la croissance des marchés mondiaux.
Bien que l’étroitesse des capacités de production demeurera le principal facteur limitant la croissance des marché, les machines "made in china" aideront à soulager les flux de circulation de la chaîne d’approvisionnement actuelle, prédit le GWEC.
La moyenne du taux de croissance de la capacité installée totale au cours de cette période de cinq ans devrait être de 20,6%, à comparer aux 24,7% observés durant la période 2003-2007.
En 2012, l’Europe continuera d’accueillir la plus grande capacité d’énergie éolienne installée, avec un total de 102 GW, suivie par l’Asie avec 66 GW et l’Amérique du Nord avec 61,3 GW.
Selon les prévisions, l’ajout annuel de capacité installée passera de 20 GW en 2007 à 36,1 GW en 2012, avec un taux de croissance annuel moyen du marché de 12,4%.
"Considérant que les marchés annuels ont augmenté en moyenne de plus de 20% sur les 5 dernières années, la croissance pourrait être beaucoup plus forte dans l’avenir, si n’étaient les difficultés récurrentes dans la chaîne d’approvisionnement, qui limitent considérablement la croissance du marché annuel pour les deux prochaines années." explique le président du GWEC, le professeur Arthouros Zervos. "Ce problème devrait bientôt être surmonté, et parallèlement au marché offshore, les taux de croissance devraient se redresser dans les
décennies à venir."
L’Asie devrait dépasser l’Europe en tant que plus grand marché annuel, avec pas moins de 12,5 GW de nouvelles capacités éoliennes installées durant l’année 2012, contre 5,4 GW en 2007. Cette croissance sera principalement tirée par la Chine, qui a doublé chaque depuis 2004 sa capacité totale, surpassant les prédictions les plus optimistes.
En 2010, la Chine devrait représenter le plus grand marché national annuel dans le monde. Cette évolution est soutenue par une croissance rapide du nombre de fabricants chinois. En 2007, 40 fournisseurs nationaux ont fourni 56 % des installations sur le marché chinois, en hausse de 41% en 2006.
En 2012, l’Europe aura chûté à la troisième place en terme d’installations annuelles, (10,3 GW) juste derrière l’Amérique du Nord ( 10,5 GW)
Cela signifie que plus de 71% des nouvelles installations aura lieu en dehors de l’Europe en 2012, contre 28% en 2004 et 57% en 2007. Même si l’Europe demeurera le plus grand marché régional en termes de capacités totale, sa part a chûté à 42,4%.
Le développement à grande échelle de l’énergie éolienne offshore est encore retardée et ne commencera à avoir un impact significatif sur la croissance du marché européen que vers la fin de la période considérée. Cependant, on s’attend à ce que le développement offshore donne un nouvel élan à la croissance de l’éolien en Europe au cours de la prochaine décennie.
Le marché nord-américain sera conduit, bien plus que ce qui était envisagé, par une forte croissance aux Etats-Unis, ainsi que par un développement soutenu au Canada.
Au total, l’Amérique du Nord verra s’ajouter 42,6 GW dans les 5 prochaines années, pour atteindre 61,3 GW de capacité totale en 2012. Cela représente une moyenne de 8,5 GW de nouvelles capacités ajoutées chaque année, pour l’essentiel aux Etats-Unis.
Ces chiffres supposent que le Crédit d’impôt à la production (US Production Tax Credit) sera prolongé dans le temps pour alimenter la croissance. En outre, un haut niveau d’engagement de la part d’un nombre croissant d’Etats – 24 à ce jour ont adopté des objectifs d’énergies renouvelables – assurera une croissance soutenue.
Les financiers se lèchent déjà les babines. Profits, profits, profits en face du vent rien que du vent et en tout cas pas de véritable écologie et du vrai marketing. Bravo du travail de professionnel!
Ben c’est quand même un peu ce que l’on dit depuis longtemps : l’écologie est devenue un vrai business avec beaucoup d’intérêts en jeu : d’image pour les pétroliers et autres gros « énergistes », voir BP solar, Total Tenesol…, AREVA Multibrid, EDF et autre. On a abandonné l’amateurisme et l’idée des coopératives éoliennes du Danemark. On a affaire à des écolos traders, dont certains tentent de s’exprimer sur Enerzine ! Attention toutefois à la bulle verte (tout système a ses limite, selon le club de Rome et… les boursicoteurs de l’automne 2000). Pour certains écologistes puristes, ça peut faire mal, mais quand on fait de l’écologie à grande échelle les rêves s’envolent. Enfin si ça crée des emplois et que ça fournit de l’électricité. Pour les emplois dans l’éolien, j’ai un peu peur à terme que les chinois nous doublent. Sur internet il y a une vidéo sur l’usine d’Urumqi.
Bien sûr, le business eolien est un business comme les autres, et il ne se developpera que si les developpeurs y trouvent une rentabilité.Et là, c’est aux états et aux organismes supra-nationaux (UE et autres) d’inventer les mécanismes de financement. Serge 23 et Dan ont certainement une eolienne dans leur jardin, bravo à eux… Qu’on arrête de faire des procès d’intention, qu’on comprenne que le monde n’avance que sur des objectifs qui ne sont pas des utopies, on aura beaucoup progressé dans le domaine (l’energie) qui nous interesse.
et plus elle grossit… pas de procès d’intention, juste que c’est un moyen de produire de l’électricité bidon sur le dos du moutontribuable, encore assez cupide pour croire que c’est bon pour son environnement…L’objectif est de faire du fric peu importe les considérations environnementales.
le problème avec certains écologistes, c’est qu’ils ne sont pas éco-logiques. Rien n’est parfait et il vaut mieux lorsqu’on n’est pas pour le tout nucléaire et tout fossile, un peu de tout que rien du tout !Toujours à propos de certains écologistes (je parle des dogmatiques et pas des pragmatiques), comme tout citoyen, ils gagnent de l’argent; pas toujours et souvent pas dans des entreprises vertes. Puis, ils mettent cet argent dans une banque, voir l’y place. C’est tout naturel, et tout naturellement, leur banque finance des entreprises, des industries, des technologies plus ou moins polluantes (volontairement ou non). Enfin, dans leur vie de tous les jours, au delà de leur dogme du tout sauf ça et du ça c’est pas bien puisqu’y font du fric avec (rappelez-moi comment ils gagnent leur vie ?..Ah oui, merci), ils vivent grosso-modo comme vous et moi. Mais, oh pardon. Je me suis trompé;car chez ces gens-là monsieur, on ne pollue pas non;on ne pollue pas.
Je ne voulais pas faire de procès d’intention à l’éolien en général, mais à une certaines façon d’en envisager le développement en France. J’ai développé ce point il y a quelques semaines. Ce que je dénonce, ce n’est une politique du développement éolien voulu par la communauté et adossée à des capacités industrielles qui naturellement fonctionne selon les règles des entreprises et font des profits. Si c’était cela, je ne dirais rien. En revanche, je crois que dans le domaine de l’éolien nous n’avions pas de politique suffisamment structurée, la preuve, chaque département ou région développe aujourd’hui un cadre réglementaire pour éviter l’anarchie. D’autre part, nous n’avons pas débattu en France du véritable besoin de l’éolien, on nous l’a un imposé. Dans ces conditions, les 36000 communes françaises ss sont retrouvées seules face aux grands industrielles du secteur qui devait pallier la saturation dans le pays du nord. Je cite Sicetaitsimple « Et là, c’est aux états et aux organismes supra-nationaux (UE et autres) d’inventer les mécanismes de financement ». Je ne peux être que d’accord avec cette assertion, j’avais d’ailleurs écrit la même chose. Seulement, il ne faut que l’Etat se limite au financement, il y a plein d’autres choses à régler dans l’intérêt commun (cohabitation des éoliennes avec les télécommunications, la navigation aérienne, les espaces naturelles, le réseau électrique…). Que les développeurs y trouve une rentabilité oui, qu’on leur livre le pays non. Clin d’oeil : après une lecture studieuse du livre d’Alan Greenspan (600 pages par le chantre du capitalisme), je suis d’accord pour dire que ce système de la « destruction créatrice » est bon pour créer des richesses matérielles. Mais ce système ne peut pas tout et je pense que dans le domaine de l’énergie (stratégique s’il en est) l’Etat doit être très fort. D’ailleurs les développeurs éoliens savent appeler l’Etat à la rescousse pour l’inciter à investir dans le renforcement du réseau qui ne peut plus accueillir la production à certains endroits. Les questions que je me pose toujours sont : qu’est-ce que l’éolien va apporter à la France ? et que vont devenir les éoliennes si la rentabilité artificiellement entretenue disparaît ? quels sont les vrais objectifs des industriels de l’éoliens, c’est sûrement de lutter contre les gaz à effet de serre, (image et profit sont au second plan).
Tout à fait d’accord avec vous Dan. Et vous touchez-là du doigt le problème général du capitalisme actuel:Pas d’Etat, pas de régulation, MAIS, des aides, beaucoup d’aides publiques ! Car pour nous rémunérer beaucoup nos quelques amis et nous, vous comprendrez bien qu’il faut pour cela que la communauté nous aide massivement. (Heureusement pour la communauté que toutes les entreprises et entrepreneurs ne s’inscrivent pas dans cette logique).Certes il faut lever des fonds pour créer et structurer des marchés, pour cela, on s’appuie sur la communauté. C’est vrai, quelque elle y gagne aussi puisque emplois et richesse sont crées. Mais pour XXXX euros pris à la communauté, combien reviennent réellement dans la communauté ?Je trouverai beaucoup plus juste que les Etats définissent des règles claires de donnant donnant, avec des objectifs d’emplois et de qualité d’emploi (sans même parler d’environnement). Vous voulez ce marché ? Très bien, voici les règles. Les nôtres, pas les vôtres !Mais pour cela, il faudrait des Hommes politiques véritables gestionnaires de l’entreprise communauté…
Si j’avais bien compris,il y a quelques années on a offert des ponts d’or pour encourager le développement de l’éolien. A lire ce dernier article il est indéniable que cette énergie est manifestement devenue mature et de ce fait les nouvelles implantations devraient être soumises à la vérité des prix donc sans obligation de rachat de production.
Le niveau des subventions est malgré tout étudié à la loupe, notamment par la Commission de Régulation de l’Energie via la CSPE de notre facture d’électricté. Voici le lien suivant pour le détail des coûts en 2006 : 01 08 – Annexe 2 – CSPE 2008.pdf Pour l’instant, il n’y a pas péril en la demeure car sur les 2,25 milliards d’Euros supportés par EDF au titres des contrats d’achat hors ZNI, seuls 177 millions d’Euros sont imputables à l’éolien pour 2,1 TWh produits, le photovoltaïque est même noyé dans la masse ! les calculs prévoient également les coûts évités à EDF à hauteur de 59 % du total (à manier avec précaution, pas d’analyse par filière). Ceci dit, si l’éolien devait représenter 20 % de la consommation (480 TWh), avec les contrats actuels, il faudrait qu’il produise 96 TWh qui coûteraient 8,1 milliards d’Euros. Est-ce que les coûts évités seraient vraiment de 59 % ? La vérité, c’est que sans subventions de longue durée (sur toute la durée de fonctionnement), la filière éolienne s’écroule, comme le photovoltaïque. La CSPE est pour l’instant « transparente » pour les français. Le surcoût global (1,53 milliards en 2006) est composé à 54 % par les contrats d’achat en zone connectée au réseau. Le social représente 2,2 % et les zones non interconnectées (ZNI) 41,7 %. Ce qui va augmenter le plus vite c’est bien sûr les contrats d’achat en zone connectée. Chacun jugera ce qui est cher et acceptable… pour le service rendu.
je n’ai parlé que d’incitations et de financement, parce que ( malheureusement trouveront certains), ça commence par là. Pour le reste , ça ne doit bien sûr pas être l’anarchie. Mais s’il n’y a pas de developpeurs interessés, les problèmes locaux d’insertion ne se posent pas… Ce qui est sûr en tous les cas, c’est que les seuls pays où les renouvelables décollent vraiment ( ou ont déjà fait leur trou) sont ceux qui ont mis en place de tels mecanismes.L’important est de trouver le bon compromis entre l’incitation qui permet que des projets avancent et la rente qui spollie le consommateur ou le contribuable.
Pour compléter les commentaires précédents, je souhaite juste rajouter que: – on l’oublie assez couramment, mais le prix du kWh éolien n’a cessé de baisser régulièrement. Globalement, il est de 1000 euros/MW installé en onshore: il s’est stabilisé car l’explosion mondiale du développement éolien a tendu toute la chaîne d’approvisionnement et les industriels se sont retrouvés en manque de composants. Le fait nouveau (souligné par le GWEC), c’est que le marché chinois et ses capacités de production énorme (56% de produits domestiques en 2007!) vont libérer cette tension et d’autre part, le « made in China » va faire chuter le prix des machines et du kWh éolien à court terme. Il faut donc garder en tête que ce prix vade toute façon devenir compétitif (il l’est déja sur les sites les mieux exposés / gaz, et l’ on évoque les 500 euros/MW) et que l’on pourra progressivement abaisser ou supprimer les subventions. On pourrait bien sur aussi s’interroger , « de loin » comme certains le feront sans doute, sur les fondements d’un tel développement massif en Chine. Mais rassurons-nous, quand ils auront innonder le marché éolien et concurrencer les constructeurs européens historiques, on n’aura même pas besoin de pleurer, nous fiers petits français, puisque nous n’aurons même pas eu l’envie de développer pleinement cette filière industrielle-là …comme d’autres d’ailleurs 🙂 – toute forme d’énergie a eu besoin de ces leviers pour émerger et ateindre une maturité -le nucléaire en particulier-. Il est évident que l’on peut crier au loup quant au tarif de rachat du kWh, surtout si on le compare au prix assez bas en France du kWh nucléaire (ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays). Mais, à travers les différents commentaires que l’on peut lire sur Ernerzine, on comprend vite que l’objet du débat n’est pas cette comparaison mais l’évolution des tendances et la diversification du bouquet énergétique, avec en plus que les aléas des prix des matières fossiles ou radioactives et leurs perspectives de réserves à long terme…sans parler de l’augmentation prévisible de la consommation quelque soit les scénarios d’économies. C’est bien dans ce cadre qu’il faut se poser la légitimité d’un développement français de l’implantation d’éoliennes qui suit pour l’instant à peu près la même tendance que l’Allemagne ou l’Espagne, avec respectivement 8 et 5 ans de retard…
Je suis bien d’accord que les éoliennes chinoises vont finir par faire baisser les prix. Mais alors les français vont se rendre compte que l’on installe des matériels chinois, alors qu’on leur avait promis une filière créatrice d’emploi chez eux. Le deuxième problème est qu’on sera alors tenté de supprimer les subventions et tout le bel édifice (montage financier) du départ s’écroulera. L’éolien est une technologie finalement beaucoup plus simple que le nucléaire. Les chinois n’auront aucune difficulté à la maîtriser aussi bien que les européens. A terme, je pense que nous n’aurons pas beaucoup d’emploi en France pour nos ouvriers, en tout cas beaucoup moins que dans le nucléaire. Je crois que les allemands s’inquiètent aussi.
Dan, il y a bien des emplois créés en France par l’éolien…mais uniquement sur les aspects prospection/potentiel/développement de projet et montage/suivi/entretien des machines étrangères. On peut aussi comptabiliser des emplois chez les fabricants de composants des machines, mais cela s’arrête là et ne devrait donc pas être trop affecté, comparé aux allemands, danois ou espagnols qui ont monté une filière industrielle complète. Nous n’aurions de toute façon jamais eu leur niveau d’emplois lié à l’éolien (sans parler des compétences… 🙁 Quant à l’édifice financier, je pense qu’il sera naturellement réduit à terme mais le système actuel a encore de belles années devant lui. Car, même si les chinois et les indiens (à ne pas oublier!) ont une force de frappe énorme, il leur reste tout de même encore à acquérir qques compétences pour maîtriser vraiment la technologie éolienne. Il ne faut pas s’y tromper, c’est loin d’être aussi simple que cela en a l’air et plusieurs boites s’y sont cassés les reins (ne pas oublier par exemple que le n°1 mondial de fabrication de pale, Aerpac, a déposé le bilan au début de ce siècle, suite à un pb rencontré sur ses produits!). La fiabilité de leur produit est donc aussi à surveiller. Et les données et retour d’expériences « constructeur » sont bien vérouillées dans les pays du Nord! Ce n’est pas pour rien que certaines bureaux d’études étrangers (masqués) s’installent en Hollande ou au Danemark 🙂
Attention aux chiffres : il me semble que le cout d’investissement est 1 MILLION d’EUR le MW installe ( et non 1000 ) , contre bien moins pour les centrales thermiques classiques ( et qui tournent 7500 a 8000 h/ an ! mais a qui il faut fournir le combustible brut ! et qui produisent du CO2 ) , et face aux 2,5 pour les centrales nucleaires ( pour 40 a 60 ans d’existence , et sans gros frais de combustibles en ce qui les concerne ! mais av. leurs risques » propres » ! ) Je ne pense pas , comme Dan , que le PV joue ds. la meme cour a ce niveau des couts ! Bon vent a tous , et que la Planete continue de tourner !
En effet, il me semble que pour l’éolien à terre (onshore), l’investissement serait de l’ordre du million d’Euros par MW et que pour l’installation en mer (offshore) ce serait bien plus et expliquerait le peu de projets actuellement, on verra ce qu’AREVA fera avec Multibrid, mais il me semble que c’est un challenge industriel pour grosse entreprise. Encore une fois quand on veut généraliser une solution, on ne peut occulter les coût, les français doivent savoir. J’ai fait une simulation rapide sur la CSPE. Si l’éolien avait été à 25 GW en 2006 et avait produit en moyenne 2300 heures par an à pleine puissance (comme promis) cela aurait fait 57,5 TWh et aurait coûté 4,9 milliards d’Euros à 85 € le kWh. Cela aurait produit un surcoût de 4,7 milliards d’Euros dont une partie seulement serait compensée par les coûts évités à EDF (combien ?). Comme nous n’en étions pas là, cela nous a coûté 177 millions d’Euros et dans cette situation, c’est la cogénération qui nous coûte cher ! Il faut tout de même savoir que la CSPE a été jugée pénalisante pour les entreprises et qu’en conséquence, elle a été plafonnée. Sur ma facture 2007, c’est encore soft, mais 19,3 € quand même dont 19,6 % de taxe ! Sur 446 € de facture, je ne paye que 130 Euros à EDF producteur (j’enlève RTE, CSPE, taxe…). Voilà, chacun jugera.
Tous ces calculs et estimations sont basés sur les critères actuels : éoliennes géantes à pales au prix géant d’1 M€/MGW. Mais deux paramètres vont bouger d’ici peu : *le prix qui devrait chuter en 5 ans à 0,6 M€/MGW et se retrouver avec le nucléaire ! *l’arrivée de l’hydrogène à moyen terme qui accaparera toutes les capacités installées et à venir… Il se pourrait donc très bien que nos devins soient très en dessous de la réalité pour 2012 ou 2015… Une chose est sûre : l’humanité entière n’a jamais innové comme maintenant, et nous allons aller de surprises en surprises dans tous les domaines énergétiques, pour le plus grand bien de la planète d’ailleurs !
C’est quoi un MGW ? Si on casse les prix, à mon avis c’est pas avec les innovations dans les éoliennes européennes mais avec des éoliennes fabriquées en Chine !
Que se serait-il passé si, au lancement d’ariane, du TGV, du minitel, on avait mis en garde les Français en indiquant que le développement de ces projets faisait peser une charge insupportable au consommateur, parce qu’il n’étaient pas tout se suite rentables ? De plus, quelle est la priorité : la rentabilité (donc le court terme) ou la diminution des GES ? Taper sur l’éolien ne sert à rien, la meilleure preuve de son efficacité est qu’il se développe dans des pays aussi divers que la Chine, les USA, l’Allemagne et j’en passe.
Si, personnellement j’ai « tapé » sur l’éolien, souvent chiffres à l’appui, ce n’est pas pour démolir une filière, mais pour la replacer à sa juste place, après tout le battage médiatique que nous avons subi. je note d’ailleurs que les médias deviennent plus prudent. Nous avons été quelques uns, au fil des commentaires à essayer de montrer ce que l’éolien pouvait faire et ce qu’il ne peut pas faire, avec beaucoup de TWh dans la rédaction des interventions. Nous avons analysé les retours d’expériences précieux du Danemark et de l’Allemagne et essayer de quantifier l’impact d’une politique EnR sur l’émission de GES. Maintenant, c’est à vous de me démontrer, chiffres à l’appui (en se projetant sur les 20 ou 30 prochaines années) de ce que peut apporter l’éolien à la lutte contre les GES. Le fait de dire qu’il se développe en Chine, aux USA et en Allemagne ne prouve rien, surtout quand les installations stagnent au Danemark (3,2 GW et moins de 15 % de la production d’électricité sur les années 2003 à 2006). D’après vous combien l’éolien représentera dans la production électrique en 2030 selon le scénario DGEMP ? Conclusion : l’éolien va continuer à se développer, à sa juste place et pour la production d’électricité au niveau mondial, malheureusement, c’est le charbon (propre ou sale) qui continuera encore assez longtemps à faire l’essentiel avec le gaz et le nucléaire. Enfin, si votre préoccupation première est bien la réduction de l’émission des gaz à effets de serre, vous avez la chance d’habiter dans un pays qui, certes involontairement au départ, en a émis très peu depuis plus de trente ans pour produire son électricité et dont les voitures sont, en moyenne d’un litre plus sobres que les voitures allemandes. De fait, notre marge de progrès est plus faible en valeur absolue.
Enfin sauf pour ses porteurs de projets, ses promoteurs, ses actionnaires et « locataires » de tous poils, pour eux l’exploitation pour ces 15 années à venir est garantie, à moins que quelques déboires mécaniques ou règlementaires viennent noircir ce tableau idyllique! Les projets en pleine croissance de la Chine ne sont rien moins qu’un effet placebo au regard de l’extention de production du charbon; seule une extrême naïveté ou un indéniable intérêt peut prétendre le contraire… Merci Dan pour la rédaction claire et argumentée de vos posts.
La question de la Chine est assez différente de celle du développement dans nos pays européens. Ils partent de tellement loin en terme de demande intérieure!! Aussi, face à l’explosion de la consommation annoncée, ils doivent faire face et en disons 2 ans, ne se sont pas trop posé de questions quant aux développements de TOUTES les formes de production d’énergies, que ce soit en sécurisant leurs sources d’approvisionnement de prétrole, en achetant des centrales à tour de bras, en construisant des méga-barrges ou en montant une filière éolienne. A tel point que la question des infrastructures réseaux semblent avoir été oubliée…et que l’on ne peut pas toujours connecter les machines 🙂 Les questions de maîtrise de l’énergie, d’environnement ou de développement durable viendront plus tard 🙁 L’Inde semble avoir une position plus mesurée mais développe à fond les énergies renouvelables, car ce pays est dans la même position que la Chine. Bine sur, ils n’ont pas les mêmes process règlementaires d’implantations et de subvention (d’ailleurs tous les pays européens en ont une adaptée). Mais c’est simplement pour souligner que ce développement (entre autre éolien) participe partout dans le monde au même sentiment envers l’avenir, alors autant s’y préparer et apprendre à jouer sur plusierus tableaux non? Même si nous Français ne sommes pas encore trop impactés avec notre part nucléaire/hydro… mais c’est loin d’être juste une « illusion »
Je pense que l’avenir de l’éolien, dépend en grande partie des futurs technologies du stockage-restitution de l’énergie. Et pour se faire une idée de l’intermittence de ce type d’énergie, je vous propose le lien suivant :
C’est dommage de voir tant de pessimisme dans vos propos. Savez-vous que Multibrid avant qu’AREVA ne prenne possession à 51% de son capital, appartenait à 100% à Pronkon Nord une boîte de moins de 80 salariés! Le problème c’est qu’on trouve tjs des grincheux, blasés qui ne croient plus en rien. Moi je bosse dans l’éolien et je vois tous les métiers créés par ce secteur. Architectes, urbanistes, environnementalistes, jursites, courtiers, conseillers, ingénieurs, techniciens, électriciens,… La France passe malheureusement à côté de ce secteur qui a une croissance à 2 chiffres, qui crée de l’emploi. On regarde malheureusement passer le train et l’uranium qui fuit de nos centrales (attention je ne suis pas contre le nucléaire, je voudrais juste qu’il soit aussi vertueux que l’éolien). Rageous parle d’idylle.. MAis c’est idyllique ce qui se passe au Niger? C’est idyllique que le monde entier enterre en France ses déchets nucléaires? C’est idyllique cet héritage que nous laissons aux 3000 générations qui suivent (si elles survivent d’ailleurs)? C’est idyllique ce qui se passe à Brennilis?Rien n’est parfait c’est sûr mais essayons un peu! Et puis arrêtons de se mentir puisqu’ici bas tout n’est qu’affaire de fric, que vous bossiez chez carrouf ou pour le cabinet du 1er ministre! Je préfère et de LOIN que ce soit pour défendre des idées vertes! Je fais pas la gueule en allant au boulot. Ca me rend heureux de participer à tout ça.Pour que justement, le gros énergéticien qui attend au coin du bois n’ait pas l’opportunité de bouffer tout cru les ptits qui font tout le boulot et se cassent les dents! Vous regrettez les coopératives Danoises? Mais ce système n’attend qu’une chose. Que vous vous mobilisiez!!! Utopiste? peut-être mais que fait-on réellement quand on a la critique aussi facile?
J’AI UN CHUM!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!