Dans un récent rapport, l’Association européenne de l’énergie éolienne (EWEA) affirme que les objectifs européens de 12 à 14% de l’électricité provenant de parcs éoliens en 2020, est "à portée de main", compte tenu de la forte croissance du secteur.
Le rapport, intitulé "Pure Power – Scénarios de l’énergie éolienne à l’horizon 2030", présente trois scénarios de développement pour 2010, 2020 et 2030. Il passe en revue l’impact probable du développement éolien sur la production d’électricité, les gaz à effet de serre et l’économie européenne.
Selon les prévisions de l’EWEA, la part d’éolien dans les nouvelles capacités éoliennes devrait atteindre 34% sur la période 2005-2020, et 46% entre 2020 et 2030. Entre 2005 et 2030, la part de l’éolien est évaluée à 39% des nouvelles capacités.
Actuellement, l’énergie éolienne répond à 3,7% de la demande électrique européenne, et se situe en deuxième place des capacitées nettes ajoutées au cours des 8 dernières années, relève le rapport.
Pour l’EWEA, l’adoption de la nouvelle directive européenne sur les énergies renouvelables constitue la clé de la poursuite du développement éolien. Le rapport Pure Power estime que l’objectif européen de 12 à 14% d’énergie éolienne d’ici 2020 "est à portée de main."
"En moyenne, la capacité éolienne a besoin de croître de 9,5 GW de capacité par an au cours des 13 prochaines années pour atteindre 180 GW, et répondre ainsi aux 12 à 14% de la demande européenne en 2020. C’est certainement réalisable compte tenu du fait que la capacité éolienne de l’Union europoéenne a augmenté de 8,5 GW l’an dernier", commente Christian Kjaer, chef exécutif de l’EWEA.
180 GW d’ici 2020, cela correspondrait, estime l’Association, aux besoins en électricité de 107 millions de foyers européens. De quoi permettre une contribution à hauteur de 44% aux efforts européens de réduction des gaz à effet de serre, et économiser 20,5 milliards d’euros en combustibles, et 8,2 milliards d’euros en coût de CO2.
"Dans le contexte actuel de montée en flèche de la demande énergétique, de contraintes d’approvisionnement, de dégradation environnementale et de préoccupations climatique, l’énergie éolienne se situe en première ligne pour proposer des solutions immédiates et concrètes au bénéfice de tous les citoyens européens", conclut Christian Kjaer.
L’EWEA est la voix de l’industrie éolienne, et promeut son usage en Europe et dans le monde.
L’association réunit 400 membres de 40 pays, dont des constructeurs, des fournisseurs de composants, des instituts de recherche, des associations à l’échelle nationale, des développeurs, des fournisseurs d’électricité, des compagnies d’assurance, des consultants et des financiers.
Heureusement l’article fait bien référence à ce que l’EWEA est la voix de l’industrie éolienne, et promeut son usage en Europe et dans le monde. Car la réalité est loin de recouvrir les seuls intérêts financiers de ces promoteurs. Qu’est ce que ces 8.2 milliard d’euros en coût de CO2? Plus il y a de milliard, plus il faut se méfier. Celà doit plutôt être des milliards dans leurs poches.
Pour que les déclarations de l’EWEA soient crédibles, il faudrait peut être qu’ils arrêtent de parler en nombre de foyers alimentés et faire comme les professionnels de l’électricité, parler en TWh/an ! dès que je vois « foyers alimentés » dans un article, je soupçonnne une opération de com mal argumentée ! Dans l’article le reste des chiffres fait un peu brouillon. Enfin 180 GW installés en 2020 devraient représenter 360 TWh (si on utilise tout) soit 11 % de la production européenne en 2006 et donc probablement moins de 10 % de ce qu’elle sera en 2020. C’est pas mal, mais il reste à discuter des 90 % restants et surtout des émissions de CO2 associées. Sachant qu’il y avait 463 millions d’habitants en Europe en 2006, 107 millions de foyers (plusieurs personnes), ça représente combien d’habitants ? d’après Eurostat à 2,4 personnes par ménage, cela ferait 257 millions d’habitants soit 55,5 % des foyers. C’est beaucoup plus simple d’annoncer la production annuelle de chaque filière comme le fait le Observ’ER ou d’autres… mais le but n’est peut être pas la simplicité !
Il me semble que tous les foyers sont déjà alimentés. Cette électricité supplémentaire ne servira-elle pas à gonfler le volume de nos exportations, soit pour la France 12% net de notre production (export-import). Dans ce cas, vu la différence entre le prix spot du marché (50€ moyenne) et le prix de rachat de l’électricité éolienne (82€ du Mw/h à terre et 130€ du Mw/h offshore pour les parcs à venir), nous mettrons notre économie en danger. Le consommateur français financera cette perte au profit de sociétés souvent étrangères. Et nous ferons donc monter rapidement le montant de nos factures. Ce qui en période de lutte contre la baisse du pouvoir d’achat est un non sens.Il faut que l’état calme le jeu et évalue les risques économiques. Il lui faudra pour cela ne plus écouter le doux bruit des sirènes du secteur éolien…
Votre remarque sur le fait que tout les foyers sont déjà alimentés est très pertinente, mais cela n’arrête pas la « com » qui dilue l’information dans un verbiage incompréhensible pour donner de l’importance à certaines filières. D’ailleurs, si on faisait le total des déclarations, on trouverait que les EnR alimentent déjà ou alimenteront plus de foyers que l’Europe en possède ou en possèdera ! De plus, une fois qu’on a alimenté les foyers (moins du tiers de la consommation), il faut penser au reste ! Pour ce qui est du rôle de l’Etat et de l’évaluation des risques, il est intéresant de lire le rapport SYROTA de septembre 2007 sur le lien suivant : Dans le rapport et dans les annexes, il y a des informations intéressantes, parfois contradictoires sur les coûts des filières.