Annulé en août dernier, le tarif de rachat de l’éolienne a été republié au Journal Officiel, sans changement. A cette occasion, la CRE publie son avis, négatif, sur le niveau du tarif de rachat.
Les tarifs proposés pour les installations implantées en France continentale et sur le domaine public maritime s’avèrent supérieurs au total des coûts de production évités sur le long terme au système électrique, augmenté de la contribution de la filière éolienne aux objectifs de la politique énergétique française, calcule la Commission de Régulation de l’Energie.
Pour la CRE, si le choix de l’éolien est rationnel dans les pays européens dont le parc de production conventionnel recourt majoritairement à l’utilisation de combustibles fossiles, comme l’Allemagne, l’Espagne ou le Danemark, il est d’une efficacité moindre en France métropolitaine, où 78% de l’électricité est produite par des centrales nucléaires et 10% par des centrales hydrauliques. Elle note toutefois que la situation est différente en Corse, dans les départements d’outre-mer, à Saint-Pierre-et- Miquelon et à Mayotte où, du fait de la petite taille et de l’isolement des systèmes électriques, une bonne partie de la production d’électricité est assurée par des centrales au charbon et au fioul de faible puissance, relativement coûteuses et polluantes.
Le surcoût de production lié à l’introduction d’un parc de 17 GW d’éoliennes dans le système électrique français à l’horizon 2015 est estimé entre 1,7 et 2,1 Mds€/an, en comparaison d’une
situation de référence où la production d’électricité serait assurée par des moyens conventionnels. Ce surcoût est jugé "hors de proportion" avec les bénéfices résultant de la contribution de la production éolienne aux objectifs définis par la loi du 10 février 2000, évalués à 450 M€/an sur la base d’hypothèses majorantes.
Au surcoût de production, la CRE rappelle qu’il convient d’ajouter les coûts supplémentaires induits par l’éolien sur le système électrique. Au-delà de 5 à 10 GW installés, la filière éolienne induit un coût supplémentaire en termes d’ajustement et de marges.
Le surcoût dû à l’éolien conduirait ainsi à une valorisation de la tonne de CO2 évitée entre 230 et 280 €, et jusqu’à 490 € pour les éoliennes implantées en mer, selon ses évaluations. A titre de comparaison, le coût budgétaire de l’intervention publique est évalué à 2 € par tonne de CO2 économisée pour l’isolation thermique des parois opaques, à 31 € pour la mise en place de chaudières à condensation et à 97 € pour la mise en place de pompes à chaleur géothermales.
Compte-tenu des difficultés à moduler la production des centrales nucléaires, l’autorité de régulation indique que plus la pénétration de l’éolien s’accroît, plus la production éolienne se substitue à du nucléaire et plus il devient nécessaire, en contrepartie, de développer le parc de centrales thermiques à flamme, mieux adapté aux variations de charge.
Il en résulte selon elle que les coûts induits par l’éolien augmenteront au-delà du rapport de proportion entre le parc de 17 GW, sur lequel se base la présente évaluation, et celui de 25 GW, qui correspond à l’objectif visé, tandis que le bilan environnemental devrait se dégrader.
Rentabilité des projets
Bien que dégradée en comparaison de la situation constatée en 2006, la rentabilité des projets reste, dans la plupart des cas, très satisfaisante.
Elle est même jugée manifestement excessive pour les installations implantées en France continentale fonctionnant 2 400 h/an ou plus (en équivalent pleine puissance) et pour les installations implantées sur le domaine portuaire, à proximité du rivage ou par faible profondeur, qui bénéficient du tarif applicable aux installations implantées sur le domaine maritime alors que leurs coûts sont davantage comparables à ceux de centrales implantées à terre.
Pour les installations implantées sur le domaine public maritime, la CRE considère qu’il serait
possible d’obtenir de meilleurs prix d’une mise en concurrence des opérateurs sur des zones
prédéfinies par l’Etat. Un tel processus serait de nature à favoriser le consensus sur le choix du site, à simplifier l’obtention des autorisations administratives et à générer une véritable concurrence sur les prix.
Charges de service public dues à l’éolien
La part du surcoût de l’éolien pris en charge par la Contribution au service public de l’électricité (CSPE) dépendra du niveau des prix sur le marché de gros de l’électricité. A l’extrême, la filière éolienne pourrait contribuer à une diminution des charges de service public. Sur le long terme, cette perspective reste théorique puisqu’en en cas d’anticipation de prix durablement supérieurs aux tarifs d’achat, les producteurs auraient intérêt à résilier leur contrat pour vendre leur électricité sur le marché.
Pour l’autorité de Régulation, il paraît difficilement compréhensible qu’un moyen de production rentable sur le marché ait besoin d’aides de la puissance publique.
En conclusion, la Commission de régulation de l’énergie formule un avis défavorable au projet d’arrêté fixant les conditions d’achat de l’électricité produite par les installations utilisant l’énergie éolienne.
[Voir en ligne : L’avis de la CRE (en PDF)]
Sans vouloir remettre en cause l’analyse faite par la CRE, pourquoi la CRE n’émet elle pas un avis négatif sur le photovoltaïque alors qu’il est subventionné à hauteur de 550€/MWh alors que l’éolien est subventionné à 83€/MWh. Et le photovoltaïque est tout aussi intermittent que l’éolien (voire même pire)…Je pense que ce qui est pris en compte ici est bien le point de vue esthétique… les éoliennes se voient de loin et certaines personnes n’aiment pas ça. Le PV on ne le voit pas alors tout le monde accepte. Mais d’un point de vue financier… Cet avis négatif est il donc esthétique ou financier ?
Entièrement d’accord. Une nouvelle fois on tape sur l’éolien sous l’angle du tarif et des émission de CO2. Je vois déjà les esprit malveillant et de mauvaise fois s’emparer de cet article pour casser le développement de l’éolien. Je suis profondemment pour toutes les énergies renouvelables, et je suis persuadé qu’il ne faut pas en choisir une par rapport à l’autre. Ainsi le solaire à toute sa place en toiture, sur des espaces ayant déjà une autre fonctionnalité et qui ne viendra pas en concurrence des surfaces agricoles, forestières ou écologiquement sensibles. Alors que l’éolien marquera notre paysage rural d’une note de modernité complémentaire à sa fonction de producteur d’énergie alimentaire. Mais c’est presque malhonnète de sortir un avis tel que celui là qui met clairement en concurrence l’éolien avec le nucléaire sans parler d’autre chose.Aujourd’hui il est clair que la France ne VEUT PAS imaginer un autre futur énergétique que celui du fossile non carboné mais pas renouvelable! Est-ce que la réflexion se base sur l’esthétique? C’est possible mais à mon sens c’est surtout le loby nucléaire qui doit encore et toujours avoir son influence sur la CRE.Aujourd’hui on a PLUS LE CHOIX. Si on accepte de faire 20 % d’énergies renouvelables, on va forcément revoir notre gestion du réseau, notre source d’approvisionnement, et notre paysage. C’est un ensemble. Et peut être que l’éolien semble un peu plus cher aujourd’hui que le kWh qu’on a l’habitude de payer depuis des décennies, mais c’est le prix d’un dévelppement propre et qui ne remette pas en cause les générations futures.J’attends les réactions de Vent de Colère et autre Fédération soit disant d’Environnement Durable…
Il est absolument indispensable de diriger nos efforts vers l’éolien et le photovoltaïque.Voir mes articles sur le réchauffement climatique,les économies d’énergie,les énergies renouvelables,etc. http://www.denis-laforme.over-blog.com
Précision : L’imbroglio légal par rapport à ce décret pour les tarifs d’achat de l’énergie produite par l’éolien n’est pas encore fini. Même si la rétroactivité pour les contrats depuis juillet 2006 est prévu, ils ont oublié de publier un article annexe dans le journal officiel (et ils nous gouvernent :-S). Donc ce décret est toujours inapplicable…. Pour Tibeau : La CRE n’a pas émis un avis sur les énergies renouvelables en général mais par rapport à une loi sur les tarifs d’achat de l’éolien. Même si cet avis n’est que consultatif, c’est une obligation de la CRE d’être consultée. Et la partie sur les économies d’énergie et sur la sur-profitabilité des projets éoliens me semble tout à fait recevable, pour ma part.L’avis avait été tout aussi défavorable pour le photovoltaïque: 33 : La CRE n’est absolument pas défavorable à l’éolien mais au tarif d’achat qui serait trop subventionné par l’état.
et quel est l’avis de la CRE sur le fabuleux TARTAM, énorme cadeau aux industriels et avec un point incroyable dans la CSPE? d’après le CLER, en 2007, CSPE 1% pour l’éolien, 24% pour le TARTAM.et les moyens conventionnels c’est quoi? c’est du gaz, du charbon ou du fioul. pas du nucléaire car la part de celui-ci va diminuer et la consommation augmenter….evidemment que l’isolation a un rendement bien meilleur sur le CO2, mais la question n’est pas là. depuis quand la CRE regarde la diminution des besoins? C’est très bien qu’ils y pensent mais ce n’est pas leur role. Parce qu’a ce moment là, il y a aussi fallait regarder les ampoules basse , les coupures des veilleuses avec des rendement sur les CO2 évités très importants… Merci la CRE!
Le jour où la production d’électricité solaire photovoltaïque ou thermodynamique atteindra la même proportion que celle de l’éolien, avec un tarif de rachat équivalent et proche des prix sur les marchés d’échange (Powernext), la CRE fera les mêmes remarques au sujet du photovoltaïque ou du thermodynamique (surtout en développement en Espagne et aux Etats-Unis pour l’instant). … Pour l’instant, l’électricité d’origine solaire ne gêne pas car le niveau de production est encore faible, mais les perspectives de l’éolien sont d’une autre nature et deviennent gêènantes pour les intérêts établis du nucléaire. … Déjà, la quantité d’électricité produite par les nouvelles installations éoliennes à travers le monde est supérieure à celle produite par les nouveaux réacteurs mis en service. Cela se vérifie depuis cinq ans et va s’amplifier dans les prochaines années : tous les projets sont déjà dans les tuyaux. Lire ceci :
La CRE fait son boulot: l’éolien, qu’on soit pour ou contre, est trop payé, et surtout payé à des margoulins privés qui se fichent comme d’une guigne de l’avenir de la planète.Il est absurde de soupçonner la terre entière d’être pro-nucléaire, et les déclarations bien pensantes diminueraient beaucoup si on nationalisait une bonne fois pour toutes l’industrie éolienne: au moins l’argent resterait-il dans la famille.Qui a intérêt (financièrement) à ce que l’éolien continue son développement sans rien changer, comme maintenant?
Entièrement d’accord avec Vingtcinq, surtout qu’en ce moment le mot « nationalisation » ne semble plus être un gros mot grâce à Wall Street (qui l’aurait cru).Une idée qui avance de plus en plus au Québec :
La CRE confirme sa position sur le tarif de rachat. Mais l’éolien rend autiste. Nos ministres n’en on ren à cirer de ce que pensent les gens compétents… La CRE ne précise pas que cet avantage sera percu par constructeurs ou explotants étrangers. Il est vrai que notre balance commerciale n’en est pas à quelques miliards pret.Rendez-vous dans 12 ans…
La CRE a-t-elle pris en compte les recentes annonces de EDF concernant son EPR ? Et les couts de demantellement qu’on n’ose aborder par pudeur etatiste ?Alors quelques chiffres : cout de revient du MWh du futur EPR : 55 € contre entre 30 et 82 € pour l’eolien : l’eolien est parfaitement competitif avec le nuke .Champagne !
Cet avis pose un autre problème à mon avis plus fondamental. On nous a expliqué qu’il fallait casser les intégrations verticales et les monopoles (EDF cumulant les deux « tares »). Pour notre « bien », il fallait donc privatiser et mettre en concurrence. On nous a également expliqué que cela était possible en mettant en place un régulateur indépendant, garant des équilibres.Que constate-t-on : un régulateur, la CRE qui rend des avis avec une certaine constance dans les conclusions et qui est systématiquement désavoué par le politique et voué aux gémonies par ceux qu’il épingle. Que faut-il faire : virer le régulateur ? Couper le cordon avec le politique ? Revenir à l’ancien système qui a fonctionné pendant 60 ans ?Peut-on décemment continuer à fonctionner avec un régulateur sans cesse désavoué ?
Que l’éolien coûte autant ou plus au MWh que le nucléaire ne veut pas dire qu’il est complètement compétitif avec le nucléaire. Le coût est une des facettes du problème. Il faut aussi regarder le service rendu. L’éolien ne fera jamais ce que fait le nucléaire (sauf système de stockage parfait et à long terme).En effet, en France pour produire 440 TWh/an garantis, il faudrait au moins 200 GW d’éolien contre « seulement » 63 de nucléaire. Question : sachant qu’en août la France fonctionne avec 40 GW ou moins et que, malgré les efforts du chauffage électrique, on atteint péniblement 89 GW en décembre, que fera-t-on des GW qui dépassent les jours de fort vent ??Un grand pays européen sait fonctionner avec 80 % de nucléaire, il n’est pas évident qu’il sache fonctionner avec 80 % d’éolien.Comme dans la fable, le nucléaire est le boeuf et l’éolien la grenouille.
L’avis de la CRE est justifié et n’est pas le premier sur ce sujet. Je suis pafaitement d’accord avec cet avis sur les tarifs appliqués en France continentale. Le MWh éolien revient à 45 à 50 euros au producteur. le tarif de rachat est fixé à plus de 80 euros avec obligation d’achat de toute la production. Alors oui à l’éolien et non à l’escroquerie légalisée.
Les deux arguments contre le développement actuel de l’éolien sont pleins de bon sens : -inutile en France pour diminuer l’emission de CO2 – trop couteux pour les clients consommateurs compte-tenu du prix de rachat Seules des raisons politiques nous conduisent à une pareille absurdité
Des millions de batteries de voitures électriques (EV ou PHEV) en charge pendant les heures de pic de production éolienne permettent de stocker l’énergie. En période de pic de consommation, les batteries chargées d’énergie d’origine éolienne peuvent injecter de l’électricité sur le réseau (concept V2G, Vehicule to Grid) et en heure creuse de consommation, par exemple la nuit, les batteries se chargent. Le groupe danois DONG Energy concrétise actuellement ce concept en partenariat avec le groupe israelo-californien BetterPlace. Le Danemark produit 20% de son électricité à partir de l’éolien, une production décentralisée sur tout le pays, une technologie qui ne produit aucun déchet. Le rendement de « la prise à la roue » d’un véhicule électrique est de 86%, contre 20% pour un moteur thermique (essence, agrocarburant, etc.).L’éolien offre donc clairement à l’Europe la possibilité de réduire à la fois sa dépendance petrolière (dont la facture est lourde) et ses émissions de gaz à effet de serre dans les transports.- L’énergie éolienne peut être également stockée en recourant au pompage/turbinage (Station de Transfert d’Energie par Pompage, STEP, rendement: 70%), ceci permettant un lissage de la production. D’après l’association très pro-nucléaire Sauvons le Climat (elle devrait vraiment s’appeler « Sauvons le nucléaire », cela serait plus clair !): « Depuis 1990, EDF exploite quatre STEP avec une puissance globale de 4 GW. Des plans existent depuis des années pour en créer quatre autres soit encore 4 GW ; de plus, les sites repérés permettraient d’ajouter encore au moins 4 GW portant de quatre à 12 GW la puissance des STEP. » (Source, page 18) – Ces 12 GW de STEP peuvent être alimentées par 40 GW d’énergies renouvelables (mix énergie éolienne, énergie solaire et énergie des vagues), ce qui permettrait une baisse de la puissance nucléaire installée en France de 63 à 51GW (élimination progressive des centrales arrivant en fin de vie).- La connexion des fermes éoliennes via un réseau HVDC (3% de perte pour 1000km de transfert) permet d’assurer une génération électrique en base (Voir par exemple cette étude de l’Université de Stanford). Il y a en effet toujours du vent quelque part en Europe. – L’éolien est complémentaire aux autres énergies renouvelables. Par exemple, en Europe, il y a beaucoup de vent mais peu de soleil l’hiver, l’inverse en été (idem en Afrique du nord).- Le potentiel mondial de l’éolien est de 72 TW (Source: C. L. Archer and M. Z. Jacobson J. Geophys. Res. 110, D12110; 2005). La production électrique mondiale en 2007: 18000 TWh (ce qui correspond à 40% de l’énergie totale consommée dans le monde), ce qui correspond à une puissance de 2 TW avec un facteur de capacité de 100%, soit 6 TW avec un CF de 33%.- L’impact surfacique des éoliennes est nul: il est possible de cultiver au niveau des fermes éoliennes.- Le temps de retour énergétique de l’éolien est de 6 mois. L’éolien est une énergie très propre.- L’énergie éolienne est une énergie renouvelable, vraiment durable.En Europe, et en France, nous avons besoin de l’éolien pour construire une économie durable
Electrifier 100% du parc automobile français avec les renouvelables, est-ce possible?Début de réponse ici:
Pour vingtcinq et couposanto :L’éolien peut ne pas être uniquement une affaire d’industriels et de développeurs. Les citoyens peuvent aussi avoir leur mot à dre et tirer bénéfice des éoliennes. De nombreuses coopératives existent chez nos voisins européens (notamment Angleterre, Belgique, Danemark, Pays Bas).Ca va doucement venir en France, j’espère que tous ceux qui crient au scandale de voir les industriels se remplir les poches seront les premiers à participer à ces parcs citoyens… mais j’en doute !
Pour Dan1 : »L’éolien ne fera jamais ce que fait le nucléaire »Mais qui a prétendu que l’éolien devait remplacer le nucléaire ? Personne il me semble. Personne n’a cette prétention. L’éolien fait parti des énergies renouvelables qui peuvent, à long terme, remplacer les énergies fossiles et nucléaires. Mais l’éolien ne peut bien évidemment pas à lui seul remplacer le nucléaire.D’ailleurs si on veut que les EnR aient une part significative dans la production d’électricité, il faut avant tout diminuer nos consommations électriques…. C’est une évidence mais au vu de certains messages certaines évidences semblent bon à rappeler puisque des mêmes arguments anti éoliens ressortent fréquemment….Et Dan, le nucléaire ne fera jamais ce que fait l’éolien : produire une électricité d’origine renouvelable, quasi propre.
A Electron :Ce que vous dites est juste, mais il s’agit de stocker n’importe quel renouvelable intermittent, et pas juste l’éolien. C’est tout autant valable pour le solaire photovoltaïque ou thermique, et pour les hydrauliennes…Mettre ainsi en avant le seul éolien est contre-productif compte tenu des raisons qui pourraient lui faire préférer le solaire ou les hydrauliennes… (coût, esthétisme, cycle de vie pas clair, trop de béton etc.).De plus, cette stratégie intégrée nécessiterait que les constructeurs automobiles s’y intéressent… Or, ce n’est pas le cas. Suggérerez-vous de profiter de la crise qu’ils traversent pour les nationaliser au lieu de leur prêter de l’argent ?A moins de faire entrer d’autres grands groupes industriels dans leur capital (une résurgence de la notion de noyau dur en quelque sorte) ? Mais qui a du cash ? Areva, EDF, Total … Ca vous plairait de rouler dans une Renault-Areva ou une Peugeot-Total ?Enfin, il reste une base à assurer dans ce schéma intégré, qui est forcément nucléaire si on veut limiter les GES. Or, pour que le nucléaire soit clairement rentable, il lui faut une base assez large. Vous lui conservez 51GW. Je le souligne car pas mal de gens risquent de passer à côté. Développer l’éolien, ce n’est pas supprimer le nucléaire, même dans le meilleur des cas.Peut-être la France n’est elle pas, après tout, la bonne échelle pour ce schéma intégré. Peut-être la synergie à l’échelle européenne serait plus claire. D’ailleurs, c’est ce vers quoi on s’achemine, (tacitement une fois de plus comme tout le fonctionnement européen) avec la décision de mettre 5 milliards dans le réseau… Mais s’agira-t-il de HVDC comme vous l’espérez ?
Je crains que le bénéfice pour les citoyens ne vienne vraiment que très doucement, si doucement qu’entre temps le solaire et même l’hydrogène auront pris le dessus. Pourquoi un industriel glouton et un fonds d’investissement caché dans un paradis fiscal auraient-ils la moindre raison de partager le pactole? Commençons par la logique: pour s’assurer le meilleur coût citoyen, cessons de garantir des prix délirants à ces gens douteux et faisons des appels d’offres, comme dans tous les autres secteurs.
« Pourquoi un industriel glouton et un fonds d’investissement caché dans un paradis fiscal auraient-ils la moindre raison de partager le pactole »Tout simplement parce qu’ils peuvent ne pas avoir le choix ! En Belgique par exemple des collectivités imposent à des développeurs d’ouvrir à au moins 51 % le capital d’investissement, afin que les communes et les citoyens soient majoritaires dans les parcs éoliens.Et les industriels se rendent bien compte que s’ils veulent que leurs parcs soient le plus possible accepté par la population, mieux vaut impliquer les citoyens.Pour l’industriel, mieux vaut un parc ouvert aux citoyens que pas de parc du tout !Et la participation citoyenne n’est pas limitée à l’éolien, cela peut aussi s’envisager dans l’hydraulique, le solaire, …
Vous écrivez « Le MWh éolien revient à 45 à 50 euros au producteur »Cela est vrai dans certains parcs éoliens, mais ce n’est pas une généralité ! Tout dépend du potentiel de vent du site, des contraintes de raccordement, …Certains projets ont des couts de revient bien plus élevés que cela. Et ont donc besoin d’un tarif d’achat de l’ordre de 80 euros le MWh.Faut-il pour autant les disqualifier ? Si on veut atteindre les objectifs fixés par l’UE, surement pas…
Au-delà de la revente à EDF, les petits producteurs indépendants peuvent être motivés par la recherche d’autonomie apportée par des éoliennes individuelles et il me semble que cet aspect est à prendre en considération en parallèle des échanges nécessaires et intéressants concernant la revente à EDF. Cette dimension d’autonomie se retrouve sur mon portail Ekotekoo sur lequel plusieurs projets d’éoliennes individuelles sont décrits et des discussions lancées dans les forums publics : l’un concernant justement cet article auquel je fais référence et l’autre concernant le projet d’éolienne démocratique de Philippe Starck avec la société Pramac.
Petite question :Qui finance ou va financer le développement et l’installation du solaire PV?Qui finance ou va financer le développement et la mise en place de l’hydrogène?Désolé, mais je crois qu’aujour’hui l’Europe nous a obligé à libéraliser le marché de l’énergie, et c’est pour toutes les filières pareils.Qui financera les centrales solaires au sol bénéficiant d’un tarif d’achat 3 fois supérieur à l’éolien et qui produit 2 fois moins? Les mêmes gloutons que l’éolien.Qui financera les centrales solaires en toiture bénéficiant d’un tarif d’achat 6 fois supérieur à l’éolien et qui produit 2 fois moins? Les mêmes gloutons que l’éolien.Tous les particuliers n’ont pas la capacité à sortir 15 000 euros de leur poche pour financer une installation sur son toit, encore faut-il en avoir un à soit et pas en co-propriété ou autre…Je crois que finalement c’est une bonne chose que les installations énergies renouvelables soient rentables. Ca attire les financements, et au moins ca développe une filière propre et ca mobilise les capitaux pour une bonne cause!En votant Sarko, la France à choisi le libéralisme. Quelle assume maintenant que des privés gagnent de l’argent!
Absolument d’accord avec vous deux: vous donnez les bonnes explications.Mais la question est de savoir si on se réjouit de ces explications ou si on souhaite autre chose.Je ne comprends toujours pas pourquoi l’Etat décrète un surcoût éolien sur lequel se précipitent anarchiquement les gloutons alors qu’il suffirait qu’il fasse un appel d’offres pour organiser la compétition entre gloutons et faire baisser le surcoût en donnant le marché au mieux disant. C’est ce qu’on fait quand on doit construire n’importe quel équipement.J’ajoute que ce surcoût a été déterminé avant un tout petit événement nouveau qui est la crise, et que cette dernière devrait s’appliquer aux gloutons comme à vous et moi.Enfin, en ces temps de chasse aux niches fiscales, peut-on citer un autre placement garanti par l’Etat à des taux aussi élevés?
Quand il y aura 10000 machines de 140 m. de haut dans les campagnes françaises ,comment évaluera-t-on les dommages économiques liés à la fuite des résidents ou au tourisme rural sinistré. Qui ira voir ailleurs ce qu’il aura à sa fenêtre?
Avec la pratique de l’obligation d’achat à tarif imposé bien supérieur au coût, l’éolien est la seule industrie qui échappe à 2 fondamentaux économiques. Le coût du MW installé ne baisse pas avec l’effet de taille d’une part et la production en série d’autre part. Cherchez l’erreur!Si le coût du MWh dépasse 50 euros, c’est que le temps de fonctionnement à l’équivalent pleine puissance est inférieur à 2000 heures par an. C’est à dire que la machine est installée à un endroit où il n’y a pas assez de vent. Ce qui est un comble! Mais ce peut être vrai car l’ADEME recommandait de ne pas mettre les éoliennes trop visibles pour éviter les effets sociaux de rejet. C’est à dire que l’ADEME recommandait de les mettre à l’abri du vent. Je ne ris pas.
Il n’y a pas que l’éolien qui é chappe à vos soi disant fondamentaux économiques. Pour le solaire thermique, vous avez vu son coût baisser ces dernières années ?Les voitures, leur coût baisse pendant qu’on en achète de plus en plus (je ne parle pas de l’année 2008) ?Quand un marché se développe, pour que le prix soit en baisse, il faut plusieurs conditions qui sont loin d’être toutes réunies dans toutes les industries (importance du nombre de fournisseurs et donc peu de tension sur le marché, abondance de la matière première, …).Quant au coût du MWh de 50 € pour un parc fonctionnant à 2000h…. c’est loin d’être le cas partout. Très loin.Pour finir, bien sur, l’Ademe recommande de mettre les éoliennes à l’abri du vent. Et les panneaux solaires à l’ombre…
C’est vrai qu’avec tchernobyl, l’ukrane dispose aujourd’hui d’un site touristique d’envergure mondiale…fuite de residents ? c’est une blague ? si les camapgnes francaise se sont vides d’environ 70 % depuis 60 ans, c la faute des moulins ?l’existence meme d’un impact touristique est discutable : j’ai de la famille a cherbourg, et etre le depotoir nucleaire de la planete (dechets anglais dans la fosse des casquets, la hague, flamanvile et un arsenal ou on fabrique des sous marins…nucleaire) n’a pas fait fuire les touristes. ensuite si impact il y a, pas evident que ca soit negatif : le moindre moulin en ruine attire des touristes. et enfin, est-ce que la campagne (et la france en general) ne doit vivre que par et pour le tourisme ? les eoliennes cree des jobs techniques a l’annee la ou les seules perspectives pour un jeune avec un minimum de qualification sont le fuite et faire le valet deux mois par an. et pour en revenir a mon cher cotentin, il faut reconnaitre que grace au nucleaire la region a evite la desertification. on peut etendre ce debat a paris et la question des tours : doit on ejecter les locaux pour que les gens de passage puisse une semaine par an s’emerveiller sur les immeubles haussmann ? et quel tristesse tout ces barrages qui permettent juste d’eviter la famine et les innondations, et qui produise l’electricite la plus propre et previsible qui soit. ah que c’etait beau ces bonnes vieilles crue qui ravagaient des regions entieres…
Plus haut dans ce forum, j’ai tenté d’introduire la question de l’autonomie (autoconsommation) de production versus la revente à EDF. Voici la réponse d’un petit producteur indépendant sur le portail Ekotekoo () : »L’installation de mon éolienne de 1,3 kW a été définie dès l’origine pour fonctionner en autoconsommation,pour plusieurs raisons : -ma consommation électrique annuelle se situant à 8.000 kWh,on pouvait estimer en couvrir au mieux un tiers avec la production éolienne,compte-tenu de la petite puissance du générateur et d’un régime de vents locaux incertain(confirmé par Météo France).Donc,théoriquement,pas d’excédent à revendre. -la simplicité de l’installation avec un cablage direct au réseau domestique,moins coûteux,avec sécurisation par l’onduleur évitant l’injection de courant vers le compteur du fournisseur extérieur. -le fait que les formalités imposées pour l’établissement d’un contrat de revente d’électricité sont complexes et que le tarif n’est pas attractif,sans possibilité de révision. » Je ne sais pas si vous partager cette option et je me demande ce que vous pensez des « éoliennes démocratiques » de Philippe Starck avec la société Pramac résolument basées sur l’autoconsommation ().
Il est vrai que l’espagne et ses 18 000éoliennes, l’Allemagne et ses 20 000 éoliennes, le Danemark et ses 3000 éoliennes, les pays-Bas et leurs 2000 éoliennes (comparez la taille de ces pays avec celle de la France, ils sont tous plus petits!) sont des pays sinistrés, d’ailleurs leur sous-sol regorge de béton des fondations d’éoliennes et plus rien ne pousse nul part, leurs habitants ont tous fui leur pays pour se réfugier en France, il parait même que des vagues de suicides sans précédent on lieu parmi les rares habitants de ces pays qui ont osé rester dans un environnement aussi sinsistré.
La CRE chiffre à 14 euros par foyer en 2020 le surcout de l’éolien et renvoie donc notre cher institut montaigne et VGE/Butré à leurs études pour nous expliquer leur chiffre de 100euros (si la différence est liée en partie à l’offshore, au moins cela rassure tout le monde car l’offshore est régi par la procédure d’appel d’offres).D’autre part la CRE s’indigne uniquement pour les projets de plus de 2400 heures de fonctionnement par an ou effectivement les TRI peuvent dépasser les 12% suivant leurs calculs (calculs qui ne prennent pas en compte le fonctionnement d’une entreprise qui doit attendre 5 à 8ans pour construire un parc, en payant les salaires pendant ce temps-la, calcul qui ne prend pas en compte les cout de développement d’un parc éolien, les mesures compensatoires, les mesures d’accompagnement, les mises aux normes d’accès, les aménagements paysagers…….).En dessous des 2000heures il devient très difficile de financer un projet car les TRI n’attirent plus personne. Pourtant, à comparer au solaire et ses 1000 à 1600heures, il ne serait pas si stupide d’assurer une rentabilité à des projets qui affichent 1800heures de fonctionnement…Le problème de ce tarif est qu’il n’est pas modulable en fonction de la production d’un parc donné, assurant trop de rentabilité à quelques parcs très ventés et pas suffisament à des parcs moins ventés.
Les chiffres de l’Institut Montaigne et ceux de la CRE ne sont pas incompatibles, on peut même dire que la CRE confirme l’analyse de l’Institut Montaigne. En effet, à la page 12/13, partie IV conclusion, alinéa 5, la CRE indique qu’un parc de 17 GW en 2015 introduirait un surcoût de production de 1,7 à 2,1 milliards d’Euros par an. L’Institut Montaigne nous indique qu’un parc éolien de 25 GW en 2020 introduirait un surcoût d’environ 2,5 milliards d’Euros par an. Si on ramène le chiffre de l’Institut Montaigne à 17 GW, on trouve… 1,7 milliards de surcoût annuel, soit le bas de la fourchette de la CRE ! Maintenant, si on ramène ce surcoût annuel au nombre de ménages français (environ 25 millions selon l’INSEE), on trouve un surcoût global de 100 Euros par ménage et par an pour 25 GW et 68 Euros pour 1,7 GW. La CRE et l’Institut Montaigne disent la même chose.Maintenant, la subtilité réside dans la prise en charge par la CSPE de ce surcoût. J’ai déjà longuement expliqué que la CSPE ne reflétait qu’une partie du coût réel d’achat à cause du calcul du coût évité basé sur le prix du marché et non sur le coût réel de production. A partir du moment, où une partie du coût est reporté dans le prix du kWh, le consommateur paye deux surcoûts, celui officiel et publié de la CSPE et celui officieux et difficile à quantifier du surcoût intégré dans le kWh.
Non, au final ce n’est pas 14 euros par foyer qu’il faut retenir, mais au moins 40 Euros (cela dépend de l’hypothèse de taille de parc et de prix du MWh sur le marché. En effet, il ne faut pas confondre le surcoût global par foyer et le surcoût pour un client résidentiel moyen ! Lorsque la CRE indique, au deuxième alinéa de la page 12/13, je cite : « Sur la base de la consommation prévue en 2015 et avec une assiette de TWh exonérés identique à ce qu’elle était en 2006 et 2007, 1 Mds€ de charges correspond à 2,5 €/MWh, soit une contribution annuelle pour un client résidentiel moyen au tarif bleu de 14 € TTC. » fin de citation, cela veut dire que pour la consommation résidentielle qui représente environ 140 TWh sur les 400 TWh de l’assiette, soit 35 %, la CSPE représentera 14 Euros par client, c’est-à-dire 350 millions d’Euros divisés par 25 millions de clients qui consomme chacun en moyenne 5,6 MWh par an (2,5 x 5,6 = 14 Euros par consommateur). Voilà, ça c’est la part CSPE payé par le client résidentiel. Seulement il reste 650 millions d’Euros à répartir sur 400 – 140 = 260 TWh tertiaire et autre. Vous avez donc encore 2,5 Euros par MWh à faire payer aux clients d’EDF qui sont aussi des commerçants et industriels (bien que ces derniers soient en partie exemptés, d’où l’assiette limitée à 400 TWh). Au final, pour un milliard de surcoût global, un foyer français pris comme unité de base devra payer directement le surcoût de la CSPE (ça il le voit sur sa facture d’électricité) à hauteur de 14 Euros en moyenne, mais il devra aussi indirectement payer le surcoût imputé aux autres acteurs économiques qui n’auront pas manqué de le répercuter dans les coûts des produits vendus. Récapitulons : pour un milliard de surcoûts, chacun des 25 millions de foyers français devra payer directement et indirectement 40 Euros par an. Maintenant, si on prend les données du tableau intitulé : « Estimation des charges annuelles de service public imputables aux éoliennesen fonction des prix de marché » figurant en bas de la page 11/13 », on voit qu’avec un prix de marché de 60 Euros/MWh, le surcoût serait de 1,6 milliards d’Euros pour un parc de 17 GW en 2015. Nous aurions alors un surcoût de 64 Euros par foyer et par an dont seulement 22,4 imputé à la CSPE et « visible ». En limite haute, nous aurions un surcoût de 3,2 milliards d’Euros pour un parc de 25 GW en 2020 et un prix de marché de 45 Euros le MWh. Je vous laisse calculer le surcoût par foyer ! Qu’y-a-t-il de tendancieux à comparer l’éolien au nucléaire puisque c’est la réalité française. Pour les coûts complets du nucléaire, j’ai déjà largement répondu dans d’autres commentaires.En conclusion, je pense que la CRE a bien travaillé, pourquoi devrait-on mentir au français ? Est-ce que le développement des EnR nécessite impérativement le recours au mensonge ?
En 2007, la CSPE a coûté 4,5 Euros/MWh appliquée à une assiette de 383 TWh, ce qui au total représente 1,72 milliards d’Euros dont environ. La part liée aux charges de service public est estimée à 3,4 Euros/MWh, mais il a fallut rajouter 0,55 Euros/MWh pour financer le TARTAM (bouée de sauvetage pour les imprudents qui croyaient que l’ouverture du marché allait faire baisser les prix). Dans ce total de 1,72 milliards d’Euros, la CRE estime que 670 millions d’Euros sont imputables aux contrats d’achats (39 %) dont l’éolien. Au sein des contrats d’achats, pour 2007, c’est bien évidemment la cogénération qui coûte le plus cher (1,6 milliards d’achat dont au moins 600 millions d’Euros sont à supporter par la CSPE). L’éolien est encore tout petit avec environ 400 millions d’achat dont un peu plus de 70 millions sont à supporter par la CSPE). On peut donc dire qu’en 2007, la part de l’éolien dans la CSPE payé sur la facture est d’environ 5 % (11% des contrats d’achat), là ou la cogénération fait 35 %. A titre indicatif, la CRE, pour 2008, estime que l’éolien produira 5 515 GWh avec 2,5 GW installés et 2 200 heures par an. Cette production sera achetée en moyenne 85,15 Euros/MWh. On obtient donc un montant d’achat obligatoire d’éolien de 470 millions d’Euros sur un total de 2 727 millions d’Euros (la cogénération coûtant à elle seul 1 596 millions d’Euros). En 2008, l’éolien est donc estimé à 17,2 % du montant total des contrats d’achat, alors que la cogénération fait 59 %. Le seul problème est que cela n’est pas figé, loin s’en faut. En imaginant que nous possédions, en 2008, un parc de 17 GW d’éolien (13 GW à terre à 2200 heures et 4 GW en mer à 2800 heures), EDF achèterait 39,8 TWh dont 28,6 à 85,6 Euros/MWh et 11,2 à 135,8 Euros/MWh. Au total, EDF devrait donc débourser 3,97 milliards d’Euros. Sachant qu’avec un prix de marché de 60 Euros le MWh, 2,39 milliards seraient considérés coût évité, il resterait 1,58 milliard pris en charge par la CSPE (on retrouve les fameux 1,6 milliards). Dans cette hypothèse, l’éolien représentera 64 % de la totalité du montant des contrats d’achat qui s’élèvera à 6,2 milliards d’Euros par an ! La cogénération ne représentera plus que 24 %. Si nous étions à 25 GW en 2008, EDF devrait acheter pour 5,86 milliards d’éolien dont 2,34 milliards seraient à la charge de la CSPE. En actualisant les prix et les coûts pour se projeter en 2015, on ne change pas les proportions, puisque, lorsque le prix de marché du MWh augmente, les prix des contrats d’achat augmentent aussi (sauf décision politique).Conclusion : avec 17 GW d’éolien, le surcoût de la totalité des contrats d’achat à compenser par la CSPE passerait à 2,4 milliards d’Euros (Euros 2008) et ne pourrait plus être pris en charge par une CSPE à 4,5 Euros le MWh. Comme il faudrait au moins récolter 3,4 milliards d’Euros pour tout financer (Contrats d’achat, le TARTAM, la péréquation, le social), sur une assiette de 400 TWh, il faudrait augmenter la CSPE à 8,5 Euros par MWh. Pour notre consommateur résidentiel standard consommant 5,6 MWh/an, cela représente 47,6 Euros/an et ça devient beaucoup plus visible que les 25 Euros actuels !
A un moment donné, il va falloir choisir, car on ne pourra pas tout subventionner en masse (cogénération, éolien, photovoltaïque…). Il faudra bien expliquer aux français que dans la CSPE, il n’y a pas que du social (d’ailleurs il y en a si peu, sauf si l’on compte la péréquation).Le fait que le prix du marché augmente ne fera pas forcément baisser la CSPE, puisque le tarif d’achat de l’éolien et les autres vont bien évidemment augmenter aussi. Si tous les tarifs d’achat augmentent de 2 % par an (+ 27 % en 2020), avec 17 GW dont 4 en mer, on achètera le MWh éolien à 161 Euros en 2020. Il faudra donc un prix de marché de 87 Euros/MWh pour contenir la CSPE au niveau calculé avec 17 GW d’éolien en 2008 (c’est-à-dire 8,5 Euros par MWh). On comprend que ce n’est pas utopique de penser que le prix soit au-dessus de 85 Euros.Seulement, si on met 5,4 GW de photovoltaïque à 300 Euros (2008) le MWh, il faut un prix de marché aux alentours de 110 Euros ! Si cela arrive, EDF devra acheter pour 10 milliards d’électricité chaque année au titre des obligations, dont seulement 2,5 milliards seront compensés par la CSPE. Ce n’est pas forcément grave, puisque dans le même temps on obligera EDF à vendre au prix du marché avec des coûts très inférieurs (les anciennes centrales déjà payées continueront à produire). D’ailleurs, en développant les énergies nouvelles, EDF va aussi s’acheter une partie de sa propre électricité à des tarifs… très étudiés. Au bilan, il devrait y avoir des milliards de bénéfices avec lesquelles EDF devrait pouvoir acheter des centrales nucléaires étrangères et construire beaucoup de réacteurs EPR ! Finalement, le seul moyen d’empêcher EDF d’investir dans le nucléaire serait de limiter drastiquement le prix de marché de l’électricité.
Je suis allé un peu vite lorsque j’ai écrit : « on achètera le MWh éolien à 161 Euros en 2020 ». Je tiens à préciser que ces 161 Euros ne concernent que l’éolien en mer dont le tarif de référence est déjà de 130 Euros en 2006. Pour être plus précis, j’aurais dû écrire que : on achètera le MWh éolien en moyenne à 119 Euros, dont 102 Euros pour les installations à terre et 161 Euros pour les installations en mer. Pour arriver à cela, il suffit de prendre les formules d’indexation des tarifs d’achat de l’éolien qui figurent dans l’arrêté de 2006 et dans celui du 17 novembre 2008 (malheureusement publié au JO sans l’annexe tarifaire !). Pour connaître le prix de référence applicable à une nouvelle installation, on applique le prix de l’arrêté (82 ou 130 Euros le MWh) puis la dégressivité de 2% (seulement à partir de 2008) et enfin le coefficient K dont la valeur dépend des indices ICHTTS et PPEI disponibles au lien suivant : Pour se projeter en 2020, il faut faire des hypothèses. J’ai simplement regardé la tendance d’évolution des 2 indices sur les années passées (1996 pour ICHTTS et 1999 pour PPEI), puis j’ai projeté cette tendance jusqu’en 2020. Le coefficient global devient 1,147 en 2020, ce qui veut dire que le tarif initial passera de 82 Euros 94 Euros en 2020 (à terre) et passera de 130 Euros à 149 Euros (en mer). Il faut aussi calculer l’actualisation annuelle du prix d’achat pour une installation déjà existante. Pour ce faire, il faut calculer le coefficient L avec les mêmes indices. On trouve un coefficient L d’une valeur de 1,319 entre 2006 et 2020. Cela veut dire que le MWh d’une installation de 2006 sera acheté 108 Euros en 2020, là où le MWh d’une installation de 2020 sera acheté 94 Euros (la deuxième aura pleinement subi la dégressivité, pas la première). Si maintenant, on projette tout cela sur un parc progressivement installé de 2006 à 2020 pour aboutir à 19 GW à terre et 6 GW en mer (en passant par 2015 avec 13 GW et 4 GW), on obtient les prix d’achat moyens annoncés (sur la base d’un facteur de charge de 2 200 heures à terre et 2 800 heures en mer) : – en 2015 : 94,6 Euros/MWh à terre et 149,7 Euros/MWh en mer (moyenne rapportée à la production = 110,1 Euros/MWh), – en 2020 : 102,2 Euros/MWh à terre et 161,8 Euros/MWh en mer (moyenne rapportée à la production = 119,3 Euros/MWh). A partir de ces données, on calcule facilement les coûts des contrats d’achats : 4,38 milliards d’Euros en 2015 pour 39,8 TWh et 6,99 milliards en 2020 pour 58,6 TWh. Reste à inclure cela dans le tableau global des contrats d’achat que diffuse la CRE dans le cadre de la CSPE. Il faut aussi essayer d’y faire rentrer le photovoltaïque à hauteur de 5,4 GW en 2020 avec sa propre formule d’indexation (à titre indicatif le MWh intégré sera acheté 820 Euros en 2020 pour une installation nouvelle car il n’y a plus de dégressivité !). Si toutes les autres filières restent comme en 2008, en 2020 nous aurions à acheter pour 12,9 milliards d’électricité au titre des contrats dont 7 milliards pour l’éolien (54 %) et 3,2 milliards pour le photovoltaïque (25 %). Naturellement, il faut évaluer les coûts évités pour estimer ce qui restera à la charge de la CSPE. Sachant que celle-ci est limitée à 4,5 Euros par MWh et qu’elle représente au maximum 1,8 milliards d’Euros avec une assiette de 400 TWh et qu’il faut continuer à financer la péréquation tarifaire, le social, le TARTAM. Pour passer dans cette enveloppe, il reste donc environ 2,5 Euros/MWh disponibles. En admettant que j’actualise ces 2,5 Euros à 2 % l’an jusqu’en 2020 pour tenir compte de l’inflation, j’aurai droit à 3,17 Euros/MWh en 2020 pour tous les contrats d’achat.Pour contenir la CSPE (contrats d’achat) à 3,17 Euros, il faut un prix de marché de 132,6 Euros le MWh dans 12 ans. Sachant qu’en tarif régulé, le prix moyen annuel à la production (sans le transport, ni les taxes) est aujourd’hui aux alentours de 40 Euros le MWh Cela ferait une jolie augmentation constante de 10,5 % par an ! Le consommateur va peut être finir par demander des explications. Si le prix de marché est contenu à 4 % par an et atteint 64 Euros le MWh en 2020, c’est la CSPE qui explose car elle devra compenser 7,3 milliards d’Euros au titre des contrats d’achats et il faudra alors 19 Euros par MWh rien que pour cela. Notre consommateur résidentiel paiera donc 106,4 Euros par an pour cela et avec le reste, il acquittera une CSPE d’environ 120 Euros par an… HT et l’Etat ajoutera la TVA, à moins que d’ici là, les dispositions sociales de la CSPE aient elles-mêmes explosées à cause… de l’explosion de la CSPE !
Si je parle de 40 Euros le MWh vendu par le producteur, c’est bien parce qu’il s’agit d’une réalité pour l’immense majorité des consommateurs français qui sont restés au tarif régulé. La France n’a pas majoritairement basculée dans le marché. Le prix du marché ne peut donc pas correctement refléter la réalité française. Je maintiens donc que pour le français « lambda » qui sait lire sa facture d’électricité, le prix du MWh HT vendu par EDF producteur est actuellement aux alentours de 40 Euros (ça dépend évidemment du mode de consommation et du contrat).Vous pouvez tourner la réalité comme vous voulez, ce que le consommateur-payeur-subventionneur verra, c’est une multiplication par plus de 3 du prix du MWh produit et vendu. C’est d’autant plus facile à vérifier aujourd’hui, qu’avec la suppression de l’intégration, on détaille les montants en production, transport et distribution… plus les taxes (municipale, départementale, sur l’abonnement, sur la consommation sur la CSPE… qui est une PRESTATION ! et enfin les taxes sur les taxes TLE). Et puis n’oubliez pas de mentionner que les concurrents d’EDF sont particulièrement friands de l’électricité nucléaire à bas prix pour la revendre plus cher et du principe des VPP (centrales électriques virtuelles).C’est donc à vous de convaincre les français que le triplement du prix du MWh en 12 ans est une excellente chose pour eux. En tous cas, si cela advient, les bénéfices d’EDF devraient eux aussi exploser. Si EDF reste société nationalisée, les français récupérerons un peu, en qualité d’actionnaire, ce qu’ils auront perdu en qualité de consommateur. Si EDF était privatisée, les français seraient spoliés de la rente nucléaire au profit des courtiers. Relisez le livre de David Spector déjà cité.
Il faut lire la facture jusqu’au bout et notamment les renvois ! Si je reprends ma facture du 18 décembre 2008, qui doit ressembler à la votre, je lis 2 prix de kWh puisque je suis en HC/HP pour 6 kW. En heures creuses, je paye le kWh 4,66 centimes d’Euros et en heures pleines, 7,92 centimes. Compte tenu de ma consommation (25 % HC et 75 % HP), je paye en moyenne ce kWh 7,08 centimes d’Euros hors taxe (ou bien 70,8 Euros/MWh). Le tarif de 80,3 Euros HT, que vous évoquez, est un tarif heures pleines en vigueur depuis le 15 août 2008 (avant c’était 78,7 Euros). Le nouveau tarif heures creuses est aujourd‘hui de 47,2 Euros/MWh. Seulement ce kWH (ou MWh) est produit par EDF, transporté par RTE et distribué par ERDF. Sur la facture il existe un renvoi (1) qui indique : « y compris le coût d’acheminement de l’électricité pour 46 % (% moyen pour le Tarif Bleu) ». Cela veut dire que 46 % des 7,08 centimes d’Euros sont à imputer à RTE/ERDF. Le kWh produit représente donc 54 % de 7,08 centimes = 3,82 centimes d’Euros. Dit autrement, EDF producteur me facture le MWh à 38,2 Euros en 2008. Voyez, je suis tout près des 40 Euros… et même en dessous ! Ma facture totale s’élève alors à 421 Euros. La part transport coûtant 33 Euros/MWh, je peux faire une simulation de facture 2008 avec un MWh à 82 Euros (le prix complet étant alors de 115 Euros) au lieu de 38,2. Là, ma facture globale augmente à 603 Euros (+43 %), car la consommation (incluant production et transport) passe de 226 Euros à 367 Euros (+ 62 %). C’est tout de même curieux que vous n’ayez pas lu le renvoi et ses conséquences. Je maintiens donc que je paye actuellement le MWh vendu par EDF à moins de 40 Euros et que c’est ce prix qu’il faut comparer au prix du marché. Si on veut le doubler ou le tripler le plus rapidement possible pour subventionner les EnR, pourquoi pas, mais c’est ce qu’il faut expliquer aux citoyens français car nous sommes une démocratie, le citoyen doit donc être justement informé.Enfin, pouvez-vous me dire pourquoi l’électricité a augmenté de 9 % en Europe en 2007 ? C’est une bonne nouvelle ?
Pour moi, le problème n’est pas de savoir où est raccordée la source et comment ce raccordement est payé, l’essentiel est de savoir ce que je paye quand j’achète de l’électricité sur le réseau. Sachant que, jusqu’à preuve du contraire, les électrons ne sont pas triés dans les fils et que personne n’en connaît le cheminement exact surtout quand on transporte loin. Pour formaliser cela, il existe un système de paiement de l’utilisation du réseau qui s’appelle le TURPE (Tarif d’Utilisation du Réseau Public d’Electricité). Chaque fois que l’on injecte et que l’on soutire du courant, on paye pour rémunérer les prestations de RTE et ERDF. EDF paye d’ailleurs deux fois pour les STEP, une fois pour stocker l’électricité et une fois pour la déstocker ! Les règles sont définies par la CRE, voir le lien suivant : Le fait que le MWh en 2007 soit à 92 Euros en France selon la DGEMP, ne change rien au problème, puisque si je fais le même calcul qu’eux sur ma facture 2007 en incluant l’abonnement mais pas les taxes, je suis à 93,8 Euros/MWh (production + transport). Je ne vois pas comment vous pouvez obtenir un chiffre supérieur à 82 Euros en enlevant 46 % (c’était 47 % en 2007) de 92 Euros ? Pour moi, cela fait 43,2 Euros de moins et la part production avec abonnement serait de 48,7 Euros. Cependant, je ne suis pas sûr que l’on puisse répartir l’abonnement de cette manière. In fine, c’est le consommateur qui paye le total via la facture que lui adresse le fournisseur (EDF ou autre). Je ne vois pas en quoi l’éolien dérogerait à la règle. Pouvez-vous m’affirmer que quand j’achète de l’électricité éolienne sur le réseau, je ne suis pas soumis au TURPE ? D’autre part, il est bien gentil de prôner la production décentralisée qui ne solliciterait que peu le réseau, mais c’est en totale contradiction avec deux raisonnements chers aux promoteurs des EnR : 1) l’éolien produit toujours en France car les régimes de vent sont complémentaires : si j’ai besoin d’électricité en Languedoc-Roussillon mais qu’il n’y a pas de vent, c’est la Bretagne qui fournira. 2) le réseau européen est parfaitement fluide et donc le contenu moyen de CO2 du kWh européen doit s’appliquer à la France. Personnellement, je ne vois pas comment ces deux affirmations pourraient avoir le début d’une justification sans que les électrons éoliens empruntent un super réseau de transport et de distribution notamment constitué de lignes haute tension dont l’emploi doit être payé à RTE. Je maintiens donc que mon producteur EDF m’a vendu le MWh moins de 40 Euros en 2008 et que je paierai beaucoup plus si ce même MWh provenait de l’éolien avec contrat d’achat, dont il faut signaler que le prix d’achat n’est plus de 82 Euros à terre mais déjà de 86,3 Euros en 2008 pour une installation ancienne et de 88 Euros pour une nouvelle installation compte tenu de la non application de la dégressivité les deux premières années. Qui est intellectuellement malhonnête ??
Vous faites erreur, ce n’est pas avec moi que vous êtes en désaccord, mais avec la loi française. Lisez d’abord la synthèse d’ERDF qui rappelle ces principes et donne le détail des calculs : Principe rappelé : La péréquation tarifaire : Le tarif est identique sur l’ensemble du territoire national conformément au principe d’égalité de traitement mentionné par la loi du 10 février 2000. Le principe du “timbre poste” : Le tarif est indépendant de la distance parcourue par l’énergie entre le point d’injection et le point de soutirage (soit entre le site producteur et le site consommateur). Ensuite vous pouvez lire ces principes dans la loi n° 2000-108 du 10 février 2000 relative à « la modernisation et au développement du service public de l’électricité ». Pour plus de précision, consultez aussi la Décision du 23 septembre 2005 approuvant les tarifs d’utilisation des réseaux publics de transport et de distribution d’électricité : Vous y verrez, notamment dans la partie « IV. – STRUCTURE DES TARIFS », une définition plus poussée de ces notions et plus particulièrement du principe de la tarification dite du « timbre-poste ». Comme cela semble vous posez problème, je reproduis in extenso l’alinéa : « 1. Tarifs indépendants des transactions (principe dit du « timbre-poste ») Conformément aux dispositions du paragraphe 1 de l’article 4 du règlement européen (CE) n° 1228/2003 du 26 juin 2003, qui dispose notamment que les redevances d’accès aux réseaux ne sont pas fonction de la distance séparant un producteur et un consommateur impliqués dans une transaction, la CRE maintient le principe d’une tarification dite « timbre-poste ». Une telle tarification est appliquée en fonction des flux physiques aux points de connexion des utilisateurs aux réseaux publics, indépendamment de la localisation respective des injections et des soutirages nécessaires à une transaction commerciale de fourniture d’énergie.Le principe d’une tarification de type « timbre-poste » a été adopté dans l’ensemble des pays européens. Les transactions internationales ne sont désormais plus taxées au passage des frontières : dès lors, le fait qu’un utilisateur achète son énergie à un fournisseur français ou étranger ne modifie pas sa facture d’accès au réseau public, ce qui accroît la concurrence entre fournisseurs européens. Sachez simplement que si vous remettez en cause ce principe, c’est toute l’Europe qu’il faut convaincre et remettre en cause les principes de concurrence. Il vous reste une solution simple, si vous n’acceptez pas les lois françaises (et européennes) qui ne vous arrangent pas, vous pouvez parfaitement vous isoler du réseau et autoproduire… sans contrat d’achat garanti. En revanche, tant que vous injecterez votre électricité sur le réseau, vous bénéficierez du tarif d’achat de plus de 80 Euros, mais vous devrez vous plier aux règles de la communauté. Vous ne pouvez avoir le beurre et l’argent du beurre ! Si nous devons considérer que l’énergie nucléaire doit parfois être transportée sur plus de 400 kms (bien que les centrales soient tout de même en moyenne beaucoup plus proches des grands centres de consommation), que dire de l’électricité éolienne quand elle nécessite le renforcement des réseaux haute tension. Je vous suggère de lire ou relire un article d’Enerzine publié le 03 novembre 2006 et intitulé : « Le boom de l’éolien allemand nécessite plus de lignes ». On y dit notamment que le surcoût pourrait être payé par les utilisateurs du réseau. Je vous suggère également de lire attentivement le document « Dix questions à Gilbert Ruelle L’éolien, une énergie du XXIe siècle » disponible au lien suivant : A la page 9 vous trouverez la déclaration du gestionnaire du réseau espagnol qui dit :« …les 15 GW éoliens dont dispose déjà l’Espagne constituent un défi pour deux raisons : – la première est qu’au contraire de ce que beaucoup de gens pensent, l’énergie éolienne est très demandeuse de réseau. Il faut avoir la capacité pour évacuer cette énergie quand le vent souffle, mais aussi pour acheminer l’énergie de substitution depuis les centrales thermiques quand le vent ne souffle pas. Il faut donc un réseau plus robuste pour être capable d’intégrer cette énergie qui par nature est beaucoup plus intermittente ; – la deuxième raison est le besoin d’organiser l’équilibre entre l’offre et la demande, alors que l’offre est moins obéissante que par le passé. Ces énergies éoliennes ne sont pas gérables puisqu’elles dépendent des conditions météorologiques. Il faut donc développer de nouveaux instruments pour permettre de maintenir une garantie d’approvisionnement ». Fin de citation. Essayez donc de faire de l’éolien, même 10 % sans un réseau robuste derrière ! En conclusion, je réaffirme que les 85 à 88 Euros de l’éolien terrestre en 2008, sont bien à comparer au 40 Euros que me vend EDF. Je réaffirme que l’éolien a besoin du réseau pour écouler sa production et que l’on ne compte pas tout ce que l’on devrait compter dans les surcoûts induits par l’éolien (voir l’avis de la CRE). Dans ce cas, je ne vois pas pourquoi un utilisateur de réseau devrait bénéficier d’un régime dérogatoire qui aurait pour conséquence de reporter les coûts sur le reste des utilisateurs. On peut d’ailleurs noter que c’est de toute façon le consommateur final qui paye le transport.
Je ne suis pas d’accord car vous tordez la vérité dans le sens qui vous arrange contre toutes les évidences physiques et réglementaires. Quels arguments probants apportez-vous ? Car on trouvera toujours le même décalage entre le MWh éolien et le MWh EDF qu’ils soient comparés à l’injection ou au soutirage. Côté injection (centrale électrique), on aura 85 Euros et 40 Euros, de l’autre (côté consommateur final) on aura 125 Euros et 80 Euros après paiement de l’acheminement. Il existe bien une différence de 45 Euros qui n’est autre que la différence initiale de prix. Comment pouvez vous affirmer que l’éolien a payé l’entretien de la majeure partie de sa zone de transport, alors qu’avec les certificats verts, on peut garantir à un client à Marseille qu’il est alimenté par des éoliennes en Bretagne ! De plus la CRE, dans son avis, a écrit ceci à la page 4/13 : « Coût variable de production La comparaison, en 2015, du scénario « EnR haut » élaboré par RTE, qui correspond à un développement de l’éolien à hauteur de 17 GW, avec le scénario « de référence » permet de déterminer que chaque unité d’électricité renouvelable supplémentaire produite se substitue approximativement pour un tiers à de l’électricité produite à partir d’énergie nucléaire, pour un autre tiers à de l’électricité produite à partir de combustibles fossiles et, pour le dernier tiers, augmente les exportations. » fin de citation. Si l’éolien se substitue à ces types d’énergie, c’est bien qu’il est injecté sur le réseau en empruntant à peu près les mêmes chemins et notamment des lignes à haute tension, cela est a fortiori bien plus vrai pour la partie exportation. Non l’éolien ne paye pas la majeure partie de ses coûts d’acheminement et quand bien même ce serait le cas quand les éoliennes produisent au maximum, il faut aussi considérer le cas où le vent ne souffle pas et où les abonnés sont bien alimentés par des centrales éventuellement plus lointaines. La garantie de la fourniture d’électricité n’est pas assumée par le producteur, mais par le gestionnaire de réseau ! D’autre part, si on commence à remettre en cause le principe du « timbre-poste » on ouvre la boîte de Pandore et tout le monde va revendiquer un régime d’exception, y compris les gens qui habite à côté des centrales nucléaires ! Je vous invite à lire la loi de 2000 et notamment ceci : « La fourniture d’électricité aux clients qui n’exercent pas les droits mentionnés à l’article 22, en concourant à la cohésion sociale au moyen de la péréquation géographique nationale des tarifs… » C’est clair : la péréquation géographique est partie intégrante du contrat social.On peut aussi estimer que le principe du « timbre-poste » permet aux producteurs alternatifs (souvent EnR), d’aller chercher des clients au-delà du périmètre du réseau de distribution. Si vous insistez pour ne pas payer l’acheminement, il suffit de vous interdire de vendre votre électricité au-delà du strict niveau local et aux conditions du marché. A trop vouloir forcer le trait, on peut finir par se tirer une balle dans le pied.
Tout d’abord bonne année à Enerzine et tous ses lecteurs. Le problème de départ était de savoir si, vu du consommateur, on pouvait comparer le tarif d’achat de l’éolien de 82 Euros/MWh en 2006 (85 à 88 Euros aujourd’hui) avec celui d’EDF figurant sur la facture d’électricité. J’affirme que pour ce faire, il faut enlever le prix d’acheminement au prix figurant sur la facture (environ 7,1 centimes d’Euros le kWh soit 71 Euros le MWh). Sachant que l’acheminement représente 46 % du prix, logiquement la fourniture représente 38 Euros. Je peux donc maintenant comparer deux prix de fournitures d’électricité avant acheminement. Or, vous soutenez toujours que l’on ne peut pas comparer le tarif éolien avec le prix de vente du MWh produit par EDF. Pourtant, la réglementation actuelle est formelle, pour un consommateur résidentiel, il faut directement ou indirectement payer la fourniture et l’acheminement de l’électricité qui représentent chacun à peu près 50 % du coût du MWh figurant sur la facture. Le coût d’acheminement est intégralement payé par le consommateur au titre du timbre de soutirage, indépendamment de son lieu de connexion au réseau et de la distance qui le sépare de son fournisseur. On notera au passage que dans le cadre d’un contrat unique (fourniture + acheminement), c’est le fournisseur qui paye d’abord les frais d’acheminement au gestionnaire de réseau de distribution, lequel fournisseur, dans un deuxième temps évidemment les répercutent intégralement à son client… le consommateur. Il n’est pas prévu de timbre d’injection en basse tension, ce qui veut dire qu’en finale, le fournisseur ne paye pas l’acheminement. Conclusion : dans le système actuel le coût d’acheminement est intégralement payé par le consommateur et la concurrence ne peut s’exercer que sur le prix de la fourniture. Pour un consommateur « lambda » ce qu’il faut analyser, c’est donc bien le prix du kWh produit sortant de la centrale. Or, lorsqu’il s’agit de contrats d’achat, il n’y a pas de concurrence, puisque le prix est défini légalement. Je paye donc actuellement mon kWh un peu plus de deux fois moins cher que le tarif garanti de l’éolien. Maintenant, vous soutenez que l’éolien ne peut être comparé à EDF car il utilise très peu le réseau de distribution et encore moins le réseau de transport. Cette remarque ne change rien à ce que paye in fine le consommateur auquel on applique la loi en vigueur, indépendamment de la provenance du kWh. Si, vous voulez tenir compte de différences d’utilisation du réseau par les différents acteurs, il faut changer la loi française et européenne (d’autres pays font come nous) et alors supprimer le principe de la tarification timbre-poste pour lui substituer la tarification nodale dont le principe a déjà été étudié pour le cas français mais n’a pas été retenu. Voir les explications dans le rapport Champsaur disponible au lien suivant (notamment pages 85 et suivantes) : Ensuite, vous mélangez coût de raccordement et coût d’usage. Or, ce dont il est question, c’est du coût d’usage et non de coûts de raccordement qui sont de l’investissement et sont indépendant des quantités d’énergie vendues. Considérons cependant le coût de raccordement. Il me semble que les dispositions actuelles sont plus favorables pour les petits producteurs, puisqu’il ne reste à leur charge que les coûts superficiels de raccordement (shallow cost) à l’exclusion des coûts éventuels de renforcement du réseau à la charge de la collectivité (et payés par les coûts d’acheminement imputés au consommateur). Cela a d’ailleurs été rappelé par la CRE qui souligne qu’au-delà d’une certaine puissance installée ce ne sera plus transparent. S’il s’avère que les développeurs de projets éoliens supportent des coûts de renforcement du réseau au-delà du poste de raccordement, j’aimerai en savoir un peu plus sur le montant de ces coûts.Quand bien même ces coûts seraient énormes, cela ne remet pas en cause le coût d’acheminement qui, je le rappelle, est payé par le consommateur, nous sommes donc hors sujet. En revanche, cela voudrait dire que le tarif d’achat de référence 82 Euros en 2006, n’est pas suffisamment élevé pour assurer la rentabilité d’un projet éolien… et là retour à la case départ avec le contenu de l’avis de la CRE qui semble penser le contraire !
Prix moyen de 9,2 centimes d’Euros par kWh en France : Je vous ai déjà répondu le 28 décembre à ce sujet, mais comme visiblement l’information n’est pas passée, je recommence. Le pire est que je suis d’accord sur ce prix, à condition de ne pas l’utiliser n’importe comment. Je cite votre commentaire du 28 décembre : « D’autre part, tout le monde n’est pas au même tarif que vous, je ne suis par exemple pas en HC/HP (ou alors il faudrait me le dire 🙂 ), et la moyenne en france du KWh HT (avec cout de transport) est de 92euros par MWh en 2007… : … nprix2.pdf Votre lien renvoie vers une note de la DGEMP (devenue DGEC) qui donne les prix de l’électricité et du gaz en Europe au 1er janvier 2007. On y voit à la page 2 que l’électricité (HTT hors toutes taxes) à usage domestique en France est 92,1 Euros le MWh. Pour comprendre ce que cela recouvre, il faut lire la note au lecteur (page 8) qui précise dit notamment : « Méthodologie : élect ricité : Les consommations types suivantes (abonnement compris) sont retenues : usage domestique 3 500 kWh annuels consommés, dont 1 300 kWh la nuit » Vous trouverez les mêmes explications sur le site européen au lien suivant : Cela veut dire que l’abonnement est compris dans le prix. Or, je vous ai déjà expliqué que si je fais le même calcul avec ma facture, je trouve un prix de MWh légèrement plus élevé (93,8 Euros). Si je prends la consommation type des statistiques (1 300 kWh de nuit et 2 200 kWh de jour), j’obtiens un prix de 92, 4 Euros en 2007. De toute façon avec mes 3 790 kWh annuel en 2007 (réparation 30 % HC et 70 % HP), j’étais quasiment sur le profil défini par les statistiques. En résumé, je pars personnellement d’un prix plus élevé que la moyenne de 9,2 centimes d’Euros le kWh, ce qui implique que d’autres français payent moins ! Si vous voulez allez encore plus loin, je peux inclure toutes les taxes et la CSPE et conclure qu’en 2007, j’ai payé chacun de mes kWh au prix de 12,44 centimes d’Euros dont seulement 3,61 centimes pour EDF-producteur. En 2008, ce serait 13,21 centimes d’Euro le kWh dont 3,82 pour EDF-producteur. Seulement, ce qu’il faut comparer, c’est le coût de production. Car de toute façon, vous paierez l’acheminement et l’abonnement… et les taxes en plus. Je maintiens donc, qu’avec un prix moyen de 9,2 ou 9,4 centimes d’Euros par kWh HTT, je paye mon kWh hors abonnement à 7,1 centimes d’Euros avec l’acheminement et à seulement 3,8 centimes d’Euros sans l’acheminement. Ces 3,8 centimes d’Euros sont le prix de production de l’électricité que je paye à EDF-producteur. Vous dites que l’éolien et le photovoltaïque offrent d’autres avantages que n’ont pas les autres filières. Quels sont précisément ces avantages ? Ils ne se raccordent pas au même réseau (transport ? distribution ?). Soit, mais alors faisons la différence. Or c’est le réseau de distribution qui coûte le plus cher !Que le nucléaire et d’ailleurs toutes les autres filières aient été raccordées à une époque où les règles du jeu étaient différentes et EDF une entreprise verticalement intégrée et en situation de monopole est une complète évidence. Cependant, les choses ont précisément changées pour favoriser l’émergence de producteurs alternatifs. Maintenant EDF-producteur, comme les autres, payent sa part pour utiliser le réseau RTE-ERDF et autres réseaux locaux.
Je ne comprends toujours pas cet amalgame entre raccordement d’un parc éolien à un poste source pour évacuer la production et la distribution de l’électricité aux abonnés depuis ce poste source. Ce sont deux choses différentes et jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas l’éolien qui finance l’immense et très dense réseau de distribution en 20 000 V et 400 V. Selon le rapport Champsaur, ce réseau fait : en 20 kV, 432 000 km aérien et 159 000 km souterrain et en 400 V : 494 000 km aérien et 142 000 km souterrain. Qu’est que l’éolien a financé et finance encore ?Donnez-moi un exemple concret.
Vous ne répondez pas à ma question. On ne réécrit pas l’histoire, et si tous les moyens de production ont dans le passé été financés autrement, les règles du jeu ont changé et pas à cause de la France, mais de la contrainte européenne d’ouverture des marchés, soutenue aussi par les fournisseurs alternatifs. Ne mélangez pas le contribuable et le consommateur. Cela fait très longtemps que le prix du kWh inclut l’acheminement, sauf qu’avant, on ne se posait pas la question et ce n’était pas indiqué sur la facture. Vous dites que le raccordement (y compris l’éventuel renforcement/modernisation du poste source) est inclus dans le tarif de d’achat, là je suis d’accord. Le seul problème, c’est qu’il s’agit d’investissement et toujours pas d’un coût d’usage du réseau ! l’un n’exclut pas l’autre. Je vous rappelle quand même que le réseau de distribution, qui alimente presque 30 millions de foyers en France, représente plus 1,2 millions de km de lignes et plus de 700 000 postes de distribution. Voir ERDF au lien suivant : ’est cela que le tarif d’usage (le TURPE) doit financer. J’aimerai savoir quelle est la contribution de l’éolien à ce réseau et ce qui justifie une mesure d’exception à son égard.
1er point : Non, vous ne financez pas cela dans votre tarif d’achat, mais comme vous le dites d’ailleurs, par la part facture hors production. Vous vous évertuez à confondre volontairement, raccordement (investissement) et acheminement (coût d’usage). Je vous rappelle encore une fois que le coût d’acheminement ce n’est pas le promoteur éolien qui le paye, mais le consommateur ! Ce que le consommateur paye pour l’acheminement, c’est non seulement des coûts passés mais également le présent et surtout le futur. Car il faut bien entretenir et surtout investir. Or, on sait très bien que le foisonnement des producteurs alternatifs nécessite un renforcement du réseau qu’il faut bien faire payer à quelqu’un. A l’échelle de la France, ce quelqu’un essentiellement le consommateur via la part acheminement et peut être un tout petit peu les producteurs dans quelque cas particuliers. Vous vous plaignez donc de supporter ce que d’autres payent à votre place. Il n’y a pas que les éoliennes qui ont de grandes ailes, il y a aussi le consommateur « pigeon ». Voici deux documents intéressant pour se faire une idée : 2ième point : qui paye quoi ? Contrairement à vous, je réponds aux questions posées de façon très argumentée. J’ai déjà très longuement répondu sur les coûts (et les bénéfices du nucléaire) dans d’autres articles. C’est donc à votre tour de répondre à mes questions : combien coûte le raccordement pour un promoteur éolien ? et je vous cite : « mais certainement bien plus facile à réaliser car les données sont existantes », puisque c’est facile : c’est combien ??
La lecture de l’ensemble des commentaires révèle qu’il est plutôt malséant de critiquer le développement des éoliennes. Beaucoup de citoyens de bonne foi se laissent embrigader dans un soutien plutôt aveugle à ce type d’équipement dont le bien fondé n’est pas vraiment démontré (au contraire !). Les deux lobbies si dissemblables que sont les « Verts antinuéclaires » d’origine allemande, et les industriels et installateurs représentés en France par le SER ont réussi à faire passer leurs messages. Gardons notre esprit critique !…
La lecture de l’ensemble des commentaires révèle qu’il est plutôt malséant de critiquer le développement des éoliennes. Beaucoup de citoyens de bonne foi se laissent embrigader dans un soutien plutôt aveugle à ce type d’équipement dont le bien fondé n’est pas vraiment démontré (au contraire !). Les deux lobbies si dissemblables que sont les « Verts antinuéclaires » d’origine allemande, et les industriels et installateurs représentés en France par le SER ont réussi à faire passer leurs messages. Gardons notre esprit critique !…
Non ce n’est pas tout : Vous amalgamez sciemment deux périodes de l’histoire ayant des règles différentes pour opposer les filières. Seulement, encore une fois ça ne tient pas. Avant tout était financé via une entreprise verticalement intégrée (EDF) y compris les EnR, car c’était le règle du jeu qui a d’ailleurs remarquablement fonctionné pendant 60 ans. N’oublions pas que l’hydraulique, qui est encore la principale et si précieuse EnR française (14 000 MW pendant les pics), a été en partie financée sous la règle du monopole et par EDF. Evidemment, si on remonte avant 1946, on trouvera aussi des sociétés privées et puis il y a la CNR. Depuis que nous suivons les règles que la commission européenne nous a imposés, nous avons dû séparer les entités production, transport et distribution (en majorité : EDF, RTE et ERDF) au moins comptablement. Maintenant, tout le monde passe des contrats avec tout le monde, et tout le monde peut entrer comme producteur. Seulement, le consommateur doit continuer à financer les trois ! Sinon le système s’écroule. Aujourd’hui, vous voulez les avantages du nouveau système en en faisant payer les inconvénients aux autres. Bel exemple de solidarité. Le raccordement est partie intégrante du projet de centrale de production, celui qui se lance dans l’aventure sait évidemment ce que cela va lui coûter. Si l’affaire aboutie, c’est qu’elle est rentable de ce point de vue là et que l’investisseur a déjà calculé que le tarif d’achat (les fameux 82 Euros) lui permettait d’amortir l’affaire. Ce n’est pas EDRF qu’il faut demander, mais à vous qui semblez savoir qu’il y a des problèmes avec les coûts de raccordement. De deux choses l’une : soit vous ne savez rien et vous n’avez donc aucun argument, soit vous savez, mais ne voulez rien dire de peur que l’on calcule. De toute façon, quel que soit la problématique du raccordement, s’il y a vraiment problème, il doit être traité au niveau du tarif d’achat et non au niveau du tarif d’acheminement. Contrairement à ce que vous affirmez, le coût du kWh nucléaire peut être chiffré. Cela dit, il faudrait savoir : un jour le kWh nucléaire est très cher, un jour il est donné ? Si le prix du kWh nucléaire est si bas et qu’il est le fruit d’une politique passée, cela veut peut être dire que la politique menée a réussi !
Non je ne pousse pas le bouchon trop loin car j’estime que le consommateur-contribuable à qui on demande de payer des subventions est en droit de savoir comment ça se passe, c’est la démocratie tout simplement. Et puis à force de réclamer des débats… Et là vous persistez à confondre raccordement et acheminement. Oui je suis d’accord avec vous que pour l’éolien, il suffit souvent de 10 à 20 kms de ligne 20 kV pour aller vendre son électricité à EDF à plus 80 Euros au poste source. Vous avez payez cela au titre de l’installation et c’est compris dans le tarif d’achat, pas de problème, nous sommes d’accord. Oui, seulement, là vous avez juste livré votre électricité sur le réseau et… débrouille toi ! Cette électricité n’est pas parvenue chez le client et vous ne vous pas préoccuper de l’équilibre du réseau (tension, fréquence, puissance réactive). Maintenant, il faut l’acheminer, au frais du client. J’aimerai donc que vous me disiez comment vous faites pour alimenter 100 000 habitants (40 % d’un département) à partir d’un parc d’éoliennes de 87 MW et ce, sans emprunter les centaines ou milliers de kilomètres de fils du réseau de distribution et les transformateurs 20 kV/400 V ? L’électricité c’est magique ? C’est en WIFI ? Mais c’est peut être le promoteur éolien qui les a payés et qui les répare quand la neige a fait tomber les arbres dessus ? Voir l’article « En Aveyron, le plus puissant parc éolien de France » publié le 12 décembre 2008. Comme c’est EDF-EN, ils font peut être des prix à EDF-achat ? De plus, il faut bien considérer que les 100 000 abonnés ont besoin du réseau pour acheminer le complément d’électricité venant d’autres centrales quand la puissance du parc éolien ne suffit pas, c’est-à-dire en moyenne tout le temps ! Et pourquoi faudrait-il considérer que l’EPR à besoin de beaucoup plus de km de ligne. Certes, il y a beaucoup plus de production à écouler, mais une centrale nucléaire installée pas trop loin d’une grande ville doit pouvoir alimenter plusieurs millions d’abonnés sans faire des centaines de km. Si on fait le ratio km de ligne/nombre d’habitants alimentés, le nucléaire n’est pas forcément défavorisé. Si l’EPR de Flamanville utilise 90 % d’une ligne haute tension, le consommateur paiera aussi pour ces 90 % là à hauteur de 40 Euros le MWh au titre des frais d’acheminement, l’usage du réseau sera donc bien payé, et en final, un MWh injecté à 40 Euros par EDF sera vendu 80 Euros au client après passage chez RTE et ERDF. Evidemment, s’il a un contrat unique, le consommateur paiera le tout à EDF qui remboursera RTE-ERDF (s’il n’a pas déjà payé avant). Dans ce système, RTE peut investir puisqu’il sait qu’il a des rentrées d’argent régulières venant de l’utilisation de son réseau. Il paiera tout e même un peu les producteurs pour acheter les pertes en lignes. Pour ce qui est de payer l’aval du nucléaire, n’ayez crainte, avec les augmentations des prix du MWh que vous attendez si impatiemment, EDF va avoir de grosses rentrées d’argent ! Ce serait plus dur si EDF était contrainte de continuer à vendre le MWh en dessous de 40 Euros !
Que l’électricité soit consommée au niveau local, soit. Cela n’empêche nullement que pour ce faire, il faut que ces 5 000 à 12 000 habitants soient tous connectés au réseau de distribution pour pouvoir recevoir au choix l’électricité venant des éoliennes quand il y a du vent et d’ailleurs quand il n’y en a pas, ou bien plus probablement de plusieurs sources à la fois et en permanence . Et vous ne me ferez pas croire que c’est le promoteur éolien qui a payé ce réseau et qui l’entretient. Un parc de 5 à 6 éoliennes de 1,5 MW produirait environ 18 GWh par an, ce qui, nonobstant l’intermittence, est de toute façon insuffisant pour alimenter globalement 12 000 habitants. Il faut donc que le réseau de distribution apporte de l’électricité d’une ou plusieurs autres centrales. Dans tous les cas, ce n’est pas le raccordement au poste source du parc éolien qui va garantir cela, et cela doit être payé par le timbre poste du tarif d’acheminement, c’est-à-dire par le consommateur. Si le promoteur éolien doit passer à la caisse (et j’attends toujours combien avec un ou plusieurs exemples concrets) pour renforcer le réseau en amont, c’est d’abord parce qu’il le déséquilibre avec son nouveau moyen de production. Puisque vous citez le document : Je vais reproduire ci-dessous ce qui est mentionné pour le raccordement (page 17/44) : « B25- Les conditions de raccordement : Dans le cas par exemple d’un raccordement en HTA (20 kV et moins) sur un poste-source rural, le renforcement des lignes qui y mènent peut être exigé. Cette demande se rapporte à la « puissance de court-circuit » (PCC) ; celle-ci est une indication de la sensibilité d’un réseau à une perturbation (plus elle sera élevée, plus le réseau sera insensible). Dans ce cas, le développeur éolien aura à financer le raccordement entre son parc éolien et le poste-source, mais également le renforcement de lignes adjacentes. Mais, en la matière, la doctrine du gestionnaire du réseau de distribution évolue, a priori, vers toujours plus de souplesse et de tolérance en faveur de l’éolien. De façon générale, RTE ou EDF/ARD a l’obligation de proposer une solution de raccordement, le raccordement étant à la charge du producteur. Lorsque les projets de raccordement de production envisagés dépassent la capacité d’accueil du réseau de transport, et sont à un stade suffisamment avancé, RTE réalise des études de rentabilité des investissements à mettre en oeuvre pour dégager la capacité nécessaire. » Fin de citation. Ce qui peut éventuellement être exigé du promoteur est un renforcement ponctuel des lignes en amont du poste de raccordement pour pouvoir assurer la sécurité du réseau. Il ne s’agit en aucun cas de payer un réseau de distribution aux abonnés. Quoiqu’il en soit, le promoteur va négocier cela avec RTE ou EDF/ARD et sera compris dans les calculs de rentabilité de l’affaire. De deux choses, l’une, soit cela demeure rentable avec les 82 Euros du tarif de référence en 2006 et le promoteur investit, soit cela n’est pas rentable… et il n’investit pas. En effet, nous pouvons donc conclure que les 82 Euros compensent tous les frais d’investissement de l’installation, y compris le raccordement au poste source et les éventuels renforcements nécessaires en amont pour accepter cette nouvelle puissance injectée. Tout compris… sauf l’usage du réseau pour desservir les 5 000 ou 12 000 abonnés. Que vous mettiez ce que vous voulez dans le coût d’investissement de votre installation, cela n’empêchera nullement le consommateur abonné à côté d’un parc éolien de payé le kWh produit + le kWh acheminé. Dans le cas de l’éolien, l’abonné paiera donc 82 Euros (un peu plus en 2009) + 40 Euros pour chaque MWh consommé.Si ce consommateur, peut bénéficier d’une centrale nucléaire à côté de chez lui qui produit à 30 Euros le MWh, il paiera quand même 30 + 40 = 70 Euros le MWh livré au compteur, parce qu’il aura acquitté le timbre poste. Si un jour on trouve une EnR capable de produire un MWh à 5 Euros (on ne sait jamais, il paraît qu’il existe des énergies gratuites !), le consommateur paiera quand même le MWh 45 Euros car il aura payé l’acheminement qui deviendra alors le coût prépondérant.
Passer de 1,5 à 2 MW ne change rien à la démonstration. Admettons 6 éoliennes de 2 MW qui ont un facteur de charge annuel de 25 % (2 200 heures équivalent pleine puissance). Cela fait 26,4 GWh, pour 12 000 habitants, cela fait 2 200 kWh par habitant et par an. Sachant qu’un ménage est en moyenne constitué de 2,5 personnes (25 millions de ménages représentant 62 millions de français), nous avons donc 5 500 kWh par ménages ce qui représente une consommation du secteur résidentiel de 137,5 TWh par an. C’est cohérent avec l’ensemble des statistiques que l’on connaît. L’ennui, c’est que pour trouver 12 000 habitants alimentés sur le même poste source pour éviter le transport abusif d’électricité (vive la décentralisation), il faut donc trouver à proximité des éoliennes une ville de 12 000 habitants. Et là le hic, c’est que cette ville n’a pas que des habitants qui consomment de l’électricité résidentielle. Une ville de cette taille possède aussi des magasins, des entreprises éventuellement industrielles, des écoles, de l’éclairage publique, enfin deux ou trois choses qui permettent de vivre ! Maintenant prenons les consommations par secteur (projection 2010 de RTE scénario MDE). Le résidentiel consomme 142 TWh, l’industrie 141 TWh , le tertiaire 126 TWh, le transport 12 TWh et l’agriculture 6 TWh. Considérons qu’il s’agit d’une ville de province peu industrialisée. Elle aura besoin de 100 % de résidentiel, 20 % d’industrie, 60 % de tertiaire, 10 % de transport et 100 % d’agriculture. Au prorata du nombre d’habitants, cette ville a besoin de 27,5 GWh pour le résidentiel, 5,5 GWh pour l’industrie, 14,6 GWh pour le tertiaire, 0,23 GWh pour le transport et enfin 1,16 GWh pour l’agriculture. Au total, notre ville à la campagne, a quand même besoin de 49 GWH pour fonctionner. Bien entendu ces 49 GWh seront puisés sur le fameux réseau très local de distribution (soit disant en partie financé par le promoteur éolien). L’ennui, c’est qu’en aucun cas, cette ville ne peut être alimentée en totalité par le parc éolien. Au mieux elle le sera en moyenne à 50 % sur l’année et parfois pas du tout. Il y aura donc manifestement d’autres sources d’alimentations pour cette ville. Voilà le bonus de la décentralisation avec des énergies intermittentes. Je vous signale aussi que le réseau de distribution, qui est le plus coûteux (plus de 1,2 millions de kms de ligne) ne datent pas de l’avènement du nucléaire, il est beaucoup plus ancien et on pourrait dire qu’il date de l’avènement des EnR, c’est à dire en France dès le 19ième siècle et surtout début du 20ième avec l’hydraulique. Nucléaire ou pas nous aurions financé ce réseau de distribution très dense pour le plus grand bien de la population et maintenant des promoteurs éoliens qui peuvent se raccorder dessus moyennant le financement de l’installation de raccordement et en payant le droit d’usage lorsqu’ils injectent de l’électricité dessus (le tout étant payé par le consommateur final).Si vous voulez alimenter à coup sûr 12 000 habitants, mettez 6 éoliennes de 4 MW ou encore mieux : créez un réseau privé de distribution payé par vos soins et non connecté au reste afin d’éviter que les électrons s’échappent !
renewableS’il faut diviser par 3 le nb d’hab affiché par le développeur éolien, pourquoi ne le fait-il pas d’entrée dans leur com’?Le compteur qui permet de connaitre la production électrique d’un parc et donc de permettre sa facturation se situe où, à la limite du parc, au poste source parfois éloigné de plus de 20 km ou à mi-chemin du raccordement?
La facturation se fait au poste source bien sur. EDF de va pas payer pour de l’énergie qui n’est pas injectée dans son réseau.Pour renewable, j’ajouterai que le nucléaire est bon marché car le combustible est « abondant » et que peu de personnes l’exploitent. Si demain avec la potentielle crise pétrolière le prix de l’uranium s’envole le nucléaire pourrai devenir plus cher que l’éolien. L’éolien ne souffre que du prix des matières premières pour sa construction, une fois installé, il n’y a plus de cout de combustible, ce qui est intéressant dans un contexte ou l’approvisionnement et le prix de ces combustibles est incertain.
Pour la com des développeurs, c’est comme partout, on prend ce qui frappe le plus! Mais certains le font et affichent la conso pour les foyers hors chauffage, avec chauffage, avec industries transport et tertiaire. C’est un signe révélateur de l’état d’esprit du développeur et cela peut déjà permettre de lancer le débat avec eux lors des phases de concertation pour s’assurer de leur bonne foi et de la bonne mise en place d’un projet.Le compteur est effectivement à l’entrée du parc et les 0 à 15km (plus de 15km c’est presque impossible à cause des coûts de raccordement sur la rentabilité d’un parc car c’est du câble SOUTERRAIN et payé avec le surcout (pas de concurrence possible donc prix à prendre ou à laisser) de la marge que prend ERDF) qui séparent le parc du poste source sont gérés par ERDF aux frais du développeur (la ligne est payée à ERDF par le producteur).
Et l’honnêteté des propos sur la com des développeurs…La gestion de la ligne par ERDF concerne les éventuelles pannes ou disfonctionnements qui peuvent arriver une fois la mise sous tension et donc ces réparations seraient à la charge du développeur? J’ai un exemple de parc de 16 machines raccordées au poste source éloigné de 24 km, avec une déclivité de près de 650 m, d’après un agent d’EDF la perte joule est très importante sur cette distance, cela veut-il dire une perte d’énergie payée au « prix fort » ?
Installation antécédente aux enquêtes publiques obligatoires…les ZDE étaient encore loin…Effectivement beaucoup de roches surtout des calcaires primaires et des grès après les schistes relativement friables, mais le « bleu » a eu raison de la trancheuse…Comme ailleurs les périodes anticycloniques ou à fortes dépressions, la prod. est arrêtée.
Mais ne pouvant avoir aucun chiffre la-dessus, EDF achète donc de l’électricité qu’elle n’a matériellement pas pour la revente…multiplié par le nb de parc envisagés d’ici 2020, la rentabilité?…
sauf que quand c’est EDF, producteur, les pertes sont pour sa pomme, et on lui fait confiance pour les intégrer dans son prix de vente, mais quand en achetant l’électricité éolienne à ce prix garanti et « joyeux » on peut s’interroger sur la rentabilité de l’opération. Achetant plus cher qu’il ne revend, y’a pas là comme un défaut?…Les installations en zones de montagne sont rarement à proximité de postes sources et dépassent très souvent 7/8 km…désolée.
Puisque vous parlez de pertes :A combien se montent les pertes du réseau de transport RTE ? et combien cela représente par rapport à la production totale ?EDF fait tourner la France, pas l’éolien… pour l’instant.Si l’éolien faisait ce que fait EDF, les même causes produiraient les mêmes effets. Et pour l’instant, je ne vois pas de pays européens sans réseau électrique de transport et de distribution et sans pertes.Vos 24 kms ne représentent que la distance au poste de raccordement et nullement les centaines de kms de lignes BT derrière pour distribuer cette électricité aux quelques milliers d’habitants qui ont la chance d’avoir un parc éolien à proximité, mais aussi et sutout la chance d’avoir une ou centrales thermiques (y compris nucléaires) pas trop loin.Pour l’instant, on a pas trop privatisé les moyens de production, on a ouvert le marché en séparant les fonctions production et gestion du réseau. EDF est toujours une entreprise publique qui assure 85 % de la production. Si ça tourne mal, il ne devrait pas être trop compliqué de nationaliser les 10 % restant.
je pense que plein de personne ont de bonnes idées mais à mon sens un argument n’a pas été mis assez en valeur. Avant de comparer l’éolien et le nucléaire, avant d’analyser les couts de prod, avant d’analyser la CSPE et j’en passe, il faut analyser la émthode de la CRE afin d’émettre un avis négatif. Et cette méthode ne se base pas sur le cout du kWh éolien mais sur le cout évité à long terme ce qui est totalement différent et c’est d’ailleurs pour cela que l’avis est défavorable. Donc la question que je me pose est quelle est la méthode utilisée par l’état pour calculer le tarif de rachat de 82 €/MWh. Je pense qu’il faut partir de là puis analyser l’avis de la CRE. Après le pb sur les couts non inclus dans le cout complet du nucléaire n’impactent pas énormément ce calcul. Pour moi ce n’est pas exactement lié à l’article meme si il y a beaucoup de chose à dire aussi.
pfffffff perimer il savent meme pa jakter et ses kwa le vent aller tous vous faire foutre bande de tapette de merde tpous des fil de pute