Alstom a remporté un contrat de plus de 1,3 milliard d’euros auprès d’Eskom, la compagnie sud-africaine d’électricité, portant sur l’équipement d’une centrale à charbon de 4740 MW située dans la province de Mpumalanga, à l’est de Johannesburg (Afrique du Sud).
Il s’agit du deuxième contrat d’importance conclu en l’espace de quelques mois entre les deux sociétés, Alstom ayant déjà obtenu en novembre 2007 un marché similaire pour la centrale à charbon de Medupi, située dans la province de Limpopo, au nord-est du pays.
Aux termes de ce contrat, Alstom fournira six groupes de turbines à vapeur et turboalternateurs d’une puissance de 790 MW chacun pour la centrale à charbon pulvérisé supercritique de Bravo. Le contrat porte sur six turbines à vapeur et six turboalternateurs, six condenseurs refroidis par air, les équipements auxiliaires et les services associés d’installation et de mise en service. Le contrat sera enregistré au carnet de commandes du premier semestre de l’exercice 2008/2009.
“Grâce à ce contrat, Alstom va de nouveau contribuer de manière importante au programme d’expansion capital engagé par Eskom pour augmenter les capacités de production d’électricité”, a déclaré Philippe Joubert, Vice-Président Exécutif d’Alstom et Président du Secteur Power Systems. “Notre matériel équipe environ 80% des centrales électriques d’Afrique du Sud; nous disposons donc d’une expérience cruciale au plan local ”.
Depuis la fin des années 1990, l’Afrique du Sud a connu une forte croissance économique qui a engendré une augmentation des besoins en électricité. En réponse à cette demande, Eskom a lancé un programme visant à accroître la capacité installée de ce pays, faisant d’Alstom son fournisseur privilégié.
En octobre 2006, Alstom a remporté un contrat pour la modernisation de la centrale à charbon d’Arnot (2100 MW), permettant un accroissement de sa production d’électricité de 300 MW d’ici à décembre 2010. Alstom est également en train de remettre en service deux installations, précédemment mises en réserve, Grootvlei et Komati, qui, à elles deux, apporteront au réseau 2161 MW supplémentaires d’ici à 2010.
Et voilà c’était pas la peine Mr JOUBERT de fermer ALSTOM POWER BOILERS de Vélizy (ex STEIN INDUSTRIE) qui a déja fourni les 6 chaudières en 1981 pour la centrale de Matimba (6 x 600 Mw) dans ce même pays. Au fait qui fait les chaudières ?????
Est-il vrai que les mines de platine et d’or en Afrique du Sud ne fonctionnent pas correctement, par manque d’electricité, au moins pour trois à quatre ans, ce qui entraîne et entraînera l’emballement des cours de ces métaux, et aussi la baisse de la croissance dans tous les pays environnants concernés par les accords commerciaux avec le producteur Eskom qui vient justement de signer un accord « important » avec Alstom ? Les populations vont encore « trinquer », comme d’habitude…
Le père Noël (le gouvernement) Sud-Africain a maintenu un prix trop faible de l’électricité, la consommation s’est emballée et les producteurs n’ont pu investir. D’où coupures d’électricité. Quand à la croissance, une croissance de 7%/an correspond à un doublement tous les 10 ans, une multiplication par mille chaque siècle. Ce qui signifie épuisement accéléré de toutes les ressources. Plus de charbon, donc plus d’acier, donc plus de tracteurs. Plus de gaz, donc plus d’engrais. Plus de pétrole, donc plus de diesel, donc plus d’agriculture, donc plus de nourriture, donc plus de population. Quel beau cadeau que de l’électricité pas chère entre deux coupures! Acheter de la croissance en bradant l’électricité entraîne rapidement une sévère décroissance. Il est donc urgent que le prix de l’électricité sud-africaine augmente drastiquement pour contraindre à l’efficacité énergétique et rendre l’éolien rentable.
Je ne suis pas spécialiste de l’Afrique du Sud. Il est possible, qu’ils aient un problème particulier ? chaque pays doit être analysé différemment du point de vue de l’énergie. En Europe, les solutions pour la Norvège, la France ou l’Allemagne ne peuvent être dupliquées à l’identique. Ce qui me chagrine, c’est la conclusion : « Il est donc urgent que le prix de l’électricité sud-africaine augmente drastiquement pour contraindre à l’efficacité énergétique et rendre l’éolien rentable » ! Est-ce que l’Afrique du Sud peut faire fonctionner son économie avec de l’éolien ? Si c’est le cas, il est effectivement extrèmement urgent qu’ils en fasse part au monde entier et plus particulièrement à l’Allemagne et au Danemark. Sinon lisez l’article de François de Closet dans Le Point.
dixit Dan: Je ne suis pas spécialiste de l’Afrique du Sud. Il est possible, qu’ils aient un problème particulier ? Je ne suis pas un spécialiste de l’Afrique du Sud, mais je sais faire une recherche sur Internet. Voir article « Crise énergétique en Afrique du Sud » sur AOL: Mbeki a admis l’existence d’un profond mal être quant à l’avenir du pays Johannesburg, la capitale économique, est la plus touchée, avec des pannes de courant quasi quotidiennes M. Mbeki a attribué cette crise à une « hausse significative » de la demande Voir article « Afrique du Sud : quelles solutions à la crise énergétique ? » sur Renapas: Coupures d’électricité à répétition, demande croissante d’énergie, mécontentement des consommateurs, inquiétude du monde industriel, la demande de plus en plus forte des ménages et de l’industrie en pleine expansion, la vétusté du système, un cinquième des installations est hors d’usage et le gouvernement vient de le reconnaître le manque de financement, alors qu’Eskom, la compagnie nationale, avait tiré la sonnette d’alarme il y a plus de dix ans et enfin le manque de personnel. Selon une étude commanditée par Eskom, plus de 2,5 millions de chauffe-eau domestiques pourraient utiliser l’énergie solaire. il semble bien que l’Afrique du Sud est prête à tourner le dos à la politique de l’énergie facile et du gaspillage. Voir article « Brusque fin du charbon en 2075 ou 2048 ? » sur Futura24: Les réserves prouvées de charbon sont passées de 227 à 144 années de production entre 1999 et 2005. Le charbon aura-t-il une fin brusque dès 2048, selon la tendance actuelle d’augmentation de la production, ou seulement en 2075 selon une progression plus faible de celle-ci ? voir article « Les métaux en manque d’énergie » sur l’Usine Nouvelle: Annoncée dans un livre blanc il y a une dizaine d’années, la pénurie d’électricité frappe de plein fouet l’Afrique du Sud, et n’épargne pas les pays voisins raccordés à son réseau, Namibie, Botswana et Zimbabwe. Des opérations de maintenance avancées, des pluies qui ont rendu inutilisables des stocks de charbon assurant 90% de l’alimentation des centrales, et quelques incidents ont suffi pour déclencher une série de pannes et provoquer cette situation catastrophique. Une situation qui n’épargne pas les particuliers, des voyageurs mécontents ont ainsi mis le feu à 6 trains en fin de semaine dans la banlieue de Pretoria. dixit Dan: Est-ce que l’Afrique du Sud peut faire fonctionner son économie avec de l’éolien ? Non, mais si l’Afrique du Sud persiste à brader l’électricité produite avec son « inépuisable » charbon, elle n’aura bientôt plus de charbon et plus d’économie. En Europe, nous avons l’énergie (carburants, électricité) la plus chère du monde, les éoliennes pullulent et il n’y a pas de pénurie. Si tu lis attentivement les articles sur les problèmes énergétiques, tu constateras que la plupart du temps, cela est causé par l’intervention d’un gouvernement qui tient à brader l’énergie, pour forcer la croissance (Afrique du Sud), pour lutter contre l’inflation (Chine), pour acheter la paix sociale (Iran), etc. Quand le consommateur doit payer plein pot, le consommateur se discipline rapidement.
Correctif post précédent: voir article « Les métaux en manque d’énergie » sur l’Usine Nouvelle:
Je confirme, je ne suis pas spécialiste de l’Afrique du Sud, les pays que je connais un peu sur ce continent sont plus au nord et à l’ouest. Je sais chercher sur Internet, même si j’essaie de ne pas en faire une exclusive. Effectivement, j’ai trouvé l’essentiel de l’information nécessaire, d’ailleurs relayée par la presse écrite. Je ne conteste nullement le constat, ce qui me chagrinait, c’était le lien entre l’énergie chère et l’éolien rentable. Sur ce point, j’ai une partie de la réponse : l’Afrique du Sud ne peut faire tourner son économie avec de l’éolien. Pour ce qui est de l’assertion : « En Europe, nous avons l’énergie (carburants, électricité) la plus chère du monde, les éoliennes pullulent et il n’y a pas de pénurie », je mettrai un bémol : les éoliennes pullulent surtout en Allemagne (un peu plus de 19 000), en Espagne et au Danemark et ne participent que faiblement à la production globale (7 % en Allemagne à 20 % maximum au Danemark). Dans ces conditions on ne peut affirmer que l’absence de pénurie est due aux éoliennes. Tout juste peut-on dire que la présence limitée d’éoliennes ne provoque pas de pénurie ! Le fait que la fourniture d’électricité soit garantie en Europe est surtout le fruit de dizaines d’années d’investissements dans des systèmes lourds de production en base et dans des réseaux interconnectés (ce qui permet aussi à l’Allemagne de bénéficier du nucléaire français parfois indirectement via les STEP et l’hydraulique). Qu’il faille tourner le dos à l’énergie facile est évident et il faut aussi agir sur les économies d’énergie. Que la hausse du prix soit la solution unique et évidente, j’en doute. En France, nous pourrions très bien avoir une hausse due au démantèlement d’EDF et à l’avénement de la concurrence (censée faire baisser les coûts !) et en même temps entrer dans l’ère des sous investissements avec des entreprises privées privilégiant le court terme. Les forces du marché ne sont pas la solution absolue (voir l’article de Marcel Boiteux sur les ambiguïtés de la concurrence). Je maintiens que chaque pays a sa propre histoire et ses propres méthodes face au problème de l’énergie.
dixit Dan: Que la hausse du prix soit la solution unique et évidente, j’en doute. Tu préfères peut-être qu’un soviet suprême décide ce que chacun doit faire et peut consommer? Regardes l’Iran. L’état dépense un quart de son budget à subventionner l’essence puis établit un rationnement par carte électronique. Le prix est la seule chose qui soit universellement comprise. Aux États-Unis, les carburants sont deux fois moins chers qu’en Europe, et chaque américain en consomme le double d’un européen. Aucune loi n’a été nécessaire pour convaincre les européens des mérites des petites voitures et des transports en commun. Une douleur au porte-feuille a été suffisante. dixit Dan: Les forces du marché ne sont pas la solution absolue Les entreprises sont affreusement court-termistes. C’est à l’état d’être long-termiste et de nous faire goûter immédiatement à ce que nous réserve un avenir proche, à savoir une raréfaction des ressources fossiles. Ainsi nous serons prêts. Ce n’est pas quand le Titanic coule qu’il faut s’interroger si le nombre de canots de sauvetage est suffisant. dixit Dan: Je sais chercher sur Internet, même si j’essaie de ne pas en faire une exclusive. J’ai cherché « pic du pétrole » sur le site du Monde. Rien en dehors du forum. C’est tabou. La plupart des médias classiques français se contentent de faire de la propagande. Très souvent en cherchant sur Internet j’ai trouvé des informations censurées en France. Rien que comparer les dépêches AFP et Reuteurs est parfois édifiant. J’ai bien plus confiance dans Internet car sur chaque sujet je peux avoir une foule d’opinions divergentes et me faire ma synthèse. dixit Dan: Je maintiens que chaque pays a sa propre histoire et ses propres méthodes face au problème de l’énergie. Le Zimbabwe et la Corée du Nord ont leurs propres histoires et leurs propres méthodes face au problème de la nourriture. La Russie a sa propre histoire et ses propres méthodes face au problème de la démocratie. Clairement il y des méthodes imparfaites et des méthodes parfaitement stupides. Le relativisme n’apporte rien.
On s’éloigne un peu du sujet premier, mais l’énergie est u enjeu majeur qui façonne une société. Non je ne suis ni admirateur ni nostalgique du socialisme, de l’économie administré et du Gosplan. Cependant, je pense que la concurrence libre et non faussée (qui ne l’est jamais vraiment)de notre système capitaliste ne pas avoir réponse à tout tout le temps. Je reconnais que le capitalisme est un excellent système de production de richesses matérielles et que la concurrence est un aiguillon essentiel pour le progrès matériel. Je dis simplement que dans certains domaines il présente peut être plus d’inconvénients que d’avantage. On pourrait avoir des prix plus élevés et un service de moins bonne qualité. Je termine la lecture du livre d’Alan Greenspan « le temps des turbulences ». ce chantre du capitalisme reconnaît d’ailleurs qu’il existe des secteurs ou la théorie marche moins bien. Je constate simplement qu’un pays comme la France, si peu libéral, a pu se reconstruire après deux guerres mondiale grâce notamment à une politique dirigiste sur l’énergie et à de entreprises nationales fortes. le résultat est là; Aurions nous fait mieux à base de concurrence d’entreprises privées ? je n’en sais rien. Toujours est-il que nos entreprises privées font toujours confiance à EDF et au tarif régulé (ou y reviennent vie le TarTAM) et que les particuliers ne veulent pas la quitter ! Le dogme c’est bien à condition que cela serve les intérêts du plus grand nombre. Question : que convient-il de faire pour la fourniture d’électricité en France ?
dixit Dan: Cependant, je pense que la concurrence libre et non faussée (qui ne l’est jamais vraiment)de notre système capitaliste ne pas avoir réponse à tout tout le temps. Je suis tout à fait pour l’économie de marché, mais j’ai bien demandé une intervention de l’état. Je précise. Les ressources fossiles sont limitées et gaspillés. Il faut donc augmenter le prix de ces ressources fossiles pour contraindre à l’efficacité. Le kérosène est totalement détaxé. Nous importons par avions des haricots verts du Kenya. Est-ce raisonnable? Par contre nous vivons dans la fiction que l’on peut taxer sans retenue l’entreprise puisque ce sont les méchants patrons qui payent. Sauf que les emplois partent. Ma proposition est donc la suivante: diminuer la fiscalité sur le travail, en particulier la taxe professionnelle, et augmenter d’autant la fiscalité sur le kérosène, le fioul domestique, le diesel, le gaz, etc. Ensuite laisser chacun décider comment il va s’adapter, car il y a beaucoup de possibilités. La douleur au portefeuille rend très intelligent. Par contre des interventions dirigistes comme décider que l’on va détruire du blé très cher pour produire de l’éthanol bon marché est suprêmement stupide. On force des solutions qui sont pires que le problème à résoudre. Il serait bien plus rationnel de vendre, cher, notre blé et d’acheter, à bas prix, de l’éthanol au Sud (Amérique Latine, Afrique, Indonésie, etc). Si tu t’intéresses à la formidable tempête énergétique (pic du pétrole , puis du gaz, puis du charbon) qui va détruire tous les gaspilleurs imprudents, je viens de trouver un site de nouvelles: Energy Shortage. Je te recommande aussi The Oil Drum pour le pic du pétrole et BioPact pour le potentiel bioénergétique du Sud, dont nous nous privons à cause de notre protectionnisme. Pour conclure, un extrait d’un article du Khaleej Times: ‘The consumption of energy is very high, efficiency is low. There is no energy saving and consumption habits and low prices are harmful,’ Iran’s representative to OPEC, Hossein Kazempour Ardebili, said in an interview with the weekly magazine Shahrvand. Mots clés: « low prices are harmful », traduction: « Les bas prix sont nuisibles ». Même les iraniens commencent à comprendre.
Il est bien sûr urgent d’augmenter l’efficacité énergétique et de favoriser les économies (je suis passé d’une chaudière à fuel de 25 ans à une chaudière gaz condensation, il n’y a pas photo et merci le crédit d’impôt de 40 % !). Oui les contraintes rendent intelligent, à tel enseigne que l’Etat à longtemps oublié les économies d’énergie pour ses installations puisque l’annualité budgétaire et l’absence d’incitation par crédi d’impôt poussait à maintenir en service des systèmes obsolète (il fallait investir tout de suite sur le budget annuel pour gagner de l’argent plus tard sans bénéficier du retour sur investissement). Cependant, il faut se méfier des effets pervers du tout économique. Par exemple, je crains qu’importer massivement de l’éthanol du Brésil soit un contre sens écologique qui pousse à la déforestation. La rationnalité peut parfaitement s’appliquer, mais cela dépend du périmètre retenu, uniquement l’économie ou économie et écologie. Selon le périmètre retenu, les solutions dites rationnelles peuvent s’avérer diamétralement opposées. Encore une fois, je ne conteste pas l’efficacité des lois du marché pour la production de biens matériels. je dis simplement que la vie ne se résume à un grand marché et que le simple jeu des prix et de la concurrence n’est probablement pas suffisant. peut être que le réchauffement climatique va nous rappeler qu’au delà de l’économie, il faut d’autres leviers.
Je crois qu’un parallèle Iran-France est peu pertinent. Voici l’extrait d’un article de André PERTUZIO disponible sur le site strategicsinternational.com : « L’autre est un système qui contribue à la création de ces déficits budgétaires ou au moins d’un lourd fardeau : il s’agit en effet d’un système de subventions applicable à tous les produits énergétiques qui a pour effet de vendre ces derniers sur le marché intérieur à des prix bien inférieurs à leur prix de revient. C’est ainsi que la différence va de 62% pour l’électricité et 63% pour l’essence jusqu’à 90% pour le diesel et 93% pour le fuel ! Ces subventions représentent 10% du PIB. Leur objectif était de nature sociale pour aider les nombreux défavorisés mais ce système économiquement pervers et ruineux aboutit, entre autre, à une consommation d’énergie unitaire par produit supérieure à la moyenne de l’OCDE ! Cette particularité du marché énergétique iranien est cependant en voie de correction. Le gouvernement n’a pu en effet que s’inquiéter d’une augmentation de la consommation interne que l’activité économique ne justifie pas et ses répercussions sur les exportations et l’environnement. Déjà les subventions sur le carburant ont été drastiquement réduites et l’objectif est de les réduire de 10% à 1% du PIB en 2009. » Lorsque je disais que « chaque pays a sa propre histoire et ses propres méthodes face au problème de l’énergie », je faisais allusion justement à ces énormes différences de traitement du problème qui est le poids de l’histoire. S’il est indéniable que de telles distorsions entre coût et prix s’avèrent préjudiciables, il n’en est pas moins vrai que cela n’existe pas en France, qui n’a pas de pétrole, qui est une démocratie avec une économie de marché (imparfaitement appliquée). D’autre part, 2 chocs pétroliers ont habitués les français au coût de l’énergie et aux économies. La France n’est pas non plus l’Ukraine habituée au très bas prix du gaz et donc au gaspillage (il paraît que Poutine s’occupe de leur faire connaître le vrai prix du gaz). Maintenant, s’il s’agit, en France d’augmenter artificiellement le prix de l’énergie pour favoriser les EnR non rentables naturellement, pourquoi pas : augmentons les taxes pour parvenir au niveau du Danemark (voir fiche de la CRE et fiche Eurostat) où plus de 50 % du prix du kWh est composé de taxe (il coûte au final 26 centimes d’Euros le kWh contre 12 centimes en France). Cependant, le Danemark baisse ses prix de l’électricité pour les industriels (-11,9 % entre 2006 et 2007) alors qu’il l’augmente de + 9 % pour les particuliers. Est-ce une manifestation des forces du marché ? revenons aux subventions pour les EnR : il s’agit bien de contraindre le marché libre. Est-ce la bonne solution ? Pour y voir clair, je crois qu’il faut analyser pays par pays. Des solutions excellente pour les uns se révéleront épouvantables pour d’autres. C’est peut être cela la définition du pragmatisme.
dixit Dan: 63% pour l’essence jusqu’à 90% pour le diesel ! Ces subventions représentent 10% du PIB. Leur objectif était de nature sociale pour aider les nombreux défavorisés Les défavorisés n’ont pas de voiture. Les biens de consommations subventionnés profitent aux gros consommateurs donc aux riches. dixit Dan: revenons aux subventions pour les EnR : il s’agit bien de contraindre le marché libre. Est-ce la bonne solution ? Le problème est le pic du pétrole, l’épuisement des ressources fossiles. Le but n’est donc pas d’augmenter la consommation d’énergie renouvelable mais de diminuer la consommation d’énergie fossile. Par exemple détaxer l’éthanol de l’E85 anesthésie le consommateur et ne nous permet pas de nous adapter à un futur de plus en plus proche, à savoir un pétrole de moins en moins abondant et de plus en plus cher. En France, l’éthanol est produit uniquement à partir du sucre de betterave et de blé. Notre sucre de betterave est 3 fois plus cher que le coût international du sucre de canne et le blé est la céréale la plus chère. Et les agriculteurs dopés aux subventions consomment de grandes quantités d’énergie fossile (pétrole=>diesel, gaz=>engrais azotés). En cas de pénurie de pétrole/gaz, notre agriculture s’effondre et adieu les agricarburants. Quelle farce! Je suis contre ces subventions inutiles, nuisibles, monomaniaques et paresseuses. Alors que l’énergie chère nous contraint à choisir parmi de multiples remèdes, voire même à être inventif. Un remède peut être totalement non technologique, par exemple déménager pour se rapprocher de son lieu de travail, et aller au boulot en vélo, voir à pied. Peut on subventionner la marche à pied? Les subventions crée des bulles artificielles où se développe le gaspillage, l’énergie chère valorise sans discrimination toutes les alternatives. dixit Dan: je crains qu’importer massivement de l’éthanol du Brésil soit un contre sens écologique qui pousse à la déforestation. 100% des terres agricoles françaises ont été acquises par déforestation. Des dizaines de pays voudraient nous vendre leur sucre/sorgho/manioc/etc mais forteresse Europe préfère détruire son blé et mijoter dans son inflation alimentaire. Ma proposition: même règles que pour les produits pétroliers, ni droit de douane ni quota, mais TIPP payée. Pourquoi acheter du pétrole nigérian et refuser son éthanol à base de manioc?
Pour ce qui de l’Iran, il s’agit d’une citation d’un document qui décrit, sous forme de synthèse, la situation d’un pays qui a vécu d’une rente pétrolière. Je voulais juste montrer que les situations face à l’énergie sont très contrastées et qu’elles sont le produit de l’histoire et de la géographie, voire de la géologie. En conclusion, on ne peut pas généraliser les solutions. Rendre l’énergie plus chère est une solution sûrement bonne pour les pays riches (on pourrait commencer par tripler le prix du carburant aux Etats Unis, en plus ils nous achèteraient des petites voitures !) car pour les autres, c’est souvent déjà le cas. Par exemple, les africains sont déjà victimes plus que nous de l’augmentation du prix du pétrole. En effet, même lorsqu’ils possèdent du brut, ils n’ont pas forcément les raffineries pour obtenir de l’essence qu’ils font venir des pays occidentaux. Cela entrave la croissance et retarde l’amélioraton de l’efficacité énergétique. Beaucoup de gens font le plein de leur véhicule pour la journée avec une bouteille d’un litre achetée au bord de la route. Les africains n’ont pas besoin de l’ADEME, ils se rationnent très bien eux mêmes. Nos débats sont souvent des débats de « riches », c’est à dire entre 500 et 700 millions de personnes sur 6 milliards. Or, il faut trouver des solutions pour les 90 % restants. Je ne suis pas opposé à une taxe par exemple carbone pour imposer la prise en compte de l’écologie dans l’économie. Le bémol c’est la mise en application au niveau mondial (sinon ça n’a pas de sens). Si cela n’est pas uniforme, on risque d’avoir de graves désagréments sociaux (perte de compétitivité de ceux qui l’appliquent et renforcement des délocalisations). Autre point : « Un remède peut être totalement non technologique, par exemple déménager pour se rapprocher de son lieu de travail, et aller au boulot en vélo, voir à pied. Peut on subventionner la marche à pied ? » Là je voudrais être d’accord, mais l’expérience montre les limites. En France aujourd’hui, beaucoup de ménages modestes habitent de plus en plus loin de leur lieu de travail pour une seule raison : le coût de l’immobilier et en particulier des terrains. Lorsque le m2 se vend au dessus de 100 voire 150 euros en ville, les gens n’ont plus les moyens d’acheter le terrain et d’y bâtir une maison. Ils vont habiter à 30 voire 50 kilomètres et brûlent du carburant avec souvent deux voitures et ils se sont quand même endettés sur 20 ans avec des taux bas ! Personnellement, j’ai réussi enfin à faire l’inverse, de justesse, et je gagne au moins 10 000 kms par an ! J’ai aussi habité dans la montagne et contrairement aux idées reçues, le bilan écologique n’est pas positif (on utilise sans arrêt la voiture, surtout quand les enfants grandissent). D’un point de vue écologique, le top est d’habiter en appartement en centre ville et d’aller au travail à pied. Mais alors là, il y a du boulot… sans jeu de mots ! Seul un régime autoritaire peut imposer rapidement la concentration de l’habitat (nous avons des exemples de réussite en ex union soviétique et en chine !) Ethanol et Brésil : c’est un pays très particulier, entre les tropiques, qui produisait déjà beaucoup de cannes à sucre et était pionnier en biocarburant pour ses besoins. Là encore, il n’y a pas lieu de remettre en cause cet équilibre. Le problème, c’est d’étendre cela à l’ensemble de la planète. Si on compte sur le Brésil il faut continuer à raser l’Amazonie, sinon, il faut aller voir ailleurs. Tant que les quantités appelées seront limitées, il n’y aura pas d’effet néfaste. Seulement, sur terre, il n’y a pas deux Brésil(s). Comment feront les Africains de l’ouest pour satisfaire les besoins de l’Europe sans « taper dans la forêt » ??? La France a effectivement acquis bon nombre de terres agricoles par déforestation depuis le moyen-âge jusqu’au 19ième siècle. Depuis la forêt regagne du terrain. Cela est dû à l’exode rural consécutif à l’avènement de l’industrie et au développement des énergies concentrées. C’est particulièrement frappant en zone montagneuse (et très parlant par exemple aux alentours du Mont Ventoux)lorsque l’on regarde les photos à un siècle d’intervalle et on retrouve cela dans bien d’autres pays européens. Lorsque que l’on est passé du bois au charbon puis au pétrole, on n’a beaucoup moins sollicité la biomasse (en clair le bois) malgré la demande croissante d’énergie. Faut-il demander au pays en développement de solliciter beaucoup plus la biomasse au-delà de leur besoin de subsistance et de développement ?? Conclusion : tout est affaire d’échelle et l’écologie ne peut s’affranchir des réalités économiques sauf à demeurer incantatoire.