Contrairement aux idées reçues, les centrales au charbon que met en route la Chine chaque semaine sont souvent à la pointe de la technologie. Pourtant, les émissions de carbone sont bien supérieures à ce qu’elles devraient être. En cause, la mauvaise qualité du charbon employé, révèle une étude indépendante du MIT.
Jugeant les statistiques officielles peu fiables, les chercheurs du MIT ont eu directement accès à 85 centrales à travers 14 provinces chinoises. Chaque semaine, la Chine raccorde au réseau 3 à 4 nouvelles centrales au charbon d’une puissance de 500 MW.
Contrairement aux idées reçues, le professeur de sciences politiques Edward S. Steinfeld affirme que "les types de technologies dont s’équipe actuellement la Chine ne sont pas les moins chères". "Ils n’achètent pas de la camelote, ajoute-t-il, et dans certains cas, les centrales qu’ils emploient sont des technologies de pointe".
Les chercheurs ne mettent donc pas en cause la volonté du pays de mettre en place des technologies plus propres, relevant les efforts pour développer de nouvelles solutions : la première centrale pilote avec capture du CO2 est ainsi expérimentée depuis juillet.
En revanche, note le rapport, les autorités pêchent dans le suivi du fonctionnement des nouvelles centrales, qui subissent la pression du marché et achètent la matière première la moins chère possible. "Du charbon de faible qualité, qui produit des niveaux élevés de soufre peut être extrait localement, alors que l’anthracite de plus haute qualité provient principalement du Nord-Ouest du pays et doit parcourir longues distances pour atteindre les centrales".
"De nouveaux efforts de régulations doivent probablement être mis en place, qui se concentraraient sur les mines et le marché du charbon", conclut Steinfeld.
[Voir en ligne : l’étude du MIT publiée dans MIT Tech Talk le 8 octobre (PDF)]