Les résultats de l’étude commandée à l’ADEME par le Ministère de l’Energie et portant sur l’analyses de cycle de vie appliquées aux biocarburants de première génération consommés en France, viennent d’être publiés.
En septembre 2008, le Grenelle de l’Environnement avait confié à l’ADEME la mission de réaliser une étude sur le cycle de vie du biocarburant afin de trancher le débat sur leurs bilans énergétique et environnemental.
S’appuyant sur une nouvelle méthodologie, proposée par un cabinet indépendant et faisant consensus auprès des parties prenantes, l’ADEME a piloté cette étude durant les neuf derniers mois, en y associant un comité technique comprenant des experts, des agronomes, des représentants des industriels, des agriculteurs et des ONG environnementales.
La conclusion relative aux émissions de gaz à effet de serre est la suivante : "Hors changement d’affectation des sols, la réduction du niveau d’émission de gaz à effet de serre se confirme pour l’ensemble des filières, le gain qu’elles présentent étant supérieur à l’incertitude ou à l’influence des choix méthodologiques. Le niveau exact de réduction est plus délicat à évaluer et dépend fortement de différentes hypothèses. Les trois paramètres pilotant ces niveaux restent le rendement agricole à l’hectare, les apports d’engrais et émission N2O afférentes), ainsi que l’intensité et les sources énergétiques du procédé de transformation".
Il apparaît également que la consommation de biodiesel de colza produit en France permet de diminuer de 60 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à la consommation de gazole. Ce chiffre atteint 73 % pour le biodiesel de tournesol. L’incorporation de près de 5,75 % de biodiesel dans le gazole distribué à la pompe a permis d’éviter, en 2008, l’émission de 4,5 millions de tonnes d’équivalent CO2 dans l’atmosphère, soit l’équivalent des rejets annuels de plus de 1,2 million de véhicules fonctionnant au diesel.
Concernant le bioéthanol français, ce dernier répond ainsi aux critères de durabilité fixés par la directive européenne 2009/28/CE, soit une réduction minimum des émissions de gaz à effet de serre de 35% par rapport aux produits pétroliers.
De plus, quelle que soit la matière première étudiée, la filière du bioéthanol français se situe au delà des critères de 50% de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés pour 2017.
Sur le plan environnemental, en incorporation directe, le bioéthanol obtient une réduction des émissions nettes de CO2 par rapport à l’essence allant de 57% pour le bioéthanol de blé à 73% pour le bioéthanol de betterave. Sur le plan énergétique, il possède un bilan deux fois supérieur à celui de l’essence.
Sous l’impulsion des pouvoirs publics, la filière bioéthanol s’est largement structurée en France et est aujourd’hui en plein développement. Elle a rempli l’objectif gouvernemental de 7% d’incorporation en énergie banalisée dans l’essence en 2010.
Le bioéthanol est incorporé à ce jour dans les essences en France à hauteur de 5 % dans le SP95, jusqu’à 10 % dans le SP95-E10 et jusqu’à 85 % dans le Superéthanol (E85).
Les représentants de la filière bioénergie se sentent confortés par les conclusions de cette étude et certains demandent à être exempté de la taxe carbone.
Eric Lainé, président de la Confédération Générale des Planteurs de Betterave (CGB), a déclaré : "Nous ne sommes pas surpris qu’une nouvelle étude indépendante confirme le bon bilan environnemental et énergétique de la filière bioéthanol. Nos agriculteurs sont très impliqués dans l’amélioration des conditions de production de la betterave pour assurer la protection de l’environnement. Le bioéthanol est définitivement reconnu comme une énergie renouvelable et doit donc à ce titre être exempté de la taxe carbone."
Philippe Pinta, Président de l’AGPB ajoute que "les céréaliers accueillent avec intérêt les résultats de l’étude ADEME qui viennent conforter le caractère renouvelable du bioéthanol issu des céréales. Les producteurs français de céréales confirment, s’il en était besoin, le bien fondé de leur engagement dans la filière bioéthanol".
Xavier Astolfi, président du Syndicat National des Producteurs d’Alcool Agricole (SNPAA), a déclaré : "nous travaillons constamment à l’amélioration du bilan environnemental et énergétique du bioéthanol. Portés par l’urgence climatique et la volonté politique exprimée notamment lors du Grenelle de l’Environnement, nous mettons tout en œuvre pour développer cette alternative durable et immédiatement disponible aux carburants fossiles. Cette nouvelle étude confirme les atouts environnementaux du bioéthanol et consolide le développement de la filière."
Accéder à l’étude (.PDF) en cliquant sur ce lien internet
Étude Ademe sur les agrocarburants : la vérité est dans les annexes ! Paris, le 9 octobre 2009 – L’Ademe (Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie) a publié hier soir en catimini une synthèse très édulcorée et largement tronquée du rapport qui lui a été remis en juin dernier par le bureau BioIS sur les bilans énergétiques et d’émissions de gaz à effet de serre (GES) des agrocarburants de première génération produits en France. Cette étude « exhaustive et contradictoire » avait été demandée par le Grenelle de l’environnement fin 2008. Selon les ONG membres du Réseau Action Climat, la synthèse présente les agrocarburants sous un jour très favorable sans préciser que les résultats obtenus en terme de réduction de GES (hors changement d’affectation des sols indirect – CASI) et bilan énergétiques sont nettement moins bons que ceux des études précédentes, sur laquelle se fondait la politique française de promotion d’agrocarburants. Pour Diane Vandaele, chargée de mission au RAC-F, « même en sous-évaluant les dépenses énergétiques de plusieurs étapes de fabrication, ce rapport aboutit à des efficacités énergétiques et des réductions d’émissions de GES pour certaines filières très médiocres. À moins de trois mois du sommet de Copenhague sur le climat, ces nouvelles données doivent pousser la France à revoir d’urgence sa politique de promotion des agrocarburants ». Les faibles efficacités énergétiques obtenues signifient aussi que le coût de production des agrocarburants est fortement corrélé aux coûts des énergies fossiles. La France se condamne donc à subventionner durablement les filières d’agrocarburants en détournant des fonds qui pourraient être dédiés au soutien d’énergies renouvelables réellement efficaces. Pour Jean-Denis Crola, d’Oxfam France-Agir ici, la promotion des agrocarburants pour assurer la sécurité énergétique dans les pays riches entraîne une ruée vers les terres fertiles d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, provoquant des catastrophes humaines dans les pays du Sud : « Les agrocarburants demeurent une fausse solution : en plus d’émettre beaucoup de CO2, leur développement a des conséquences catastrophiques sur les paysans des pays du Sud, qui sont expulsés de leurs terres, jusqu’ici utilisées à des fins alimentaires et détournées au profit de la production d’agrocarburants ». Le RAC-F, qui a participé au comité technique de l’étude Ademe, déplore aussi que l’impact du CASI, c’est-à-dire la mise en culture de terres jusque-là non cultivées, ne soit simplement pas présenté dans la synthèse, alors que des chiffres précis sont disponibles dans la version complète et que ce facteur est déterminant dans le bilan gaz à effet de serre. Pour Sébastien Godinot, des Amis de la Terre, « Si l’on intègre l’effet du changement d’affectation des sols indirect aux résultats de l’étude, le jugement est sans appel : l’huile de palme produite après avoir rasé des forêts, destinée à produire des agrocarburants ou à remplacer l’huile alimentaire de colza française détournée pour les agrocarburants, est une catastrophe climatique ! En intégrant les émissions dues à la déforestation en Indonésie, le bilan GES de l’huile de colza est le double de celui du diesel qu’il remplace (1). » Selon l’Ademe, ce chiffre reflète une « situation maximale » (2) alors que pour les ONG, elle est celle observée sur le terrain. Selon Jérôme Frignet, de Greenpeace, « le modèle industriel de l’huile de palme repose sur la conversion des forêts primaires en plantation, car la coupe des arbres anciens assure des profits importants et immédiats. Les forêts primaires marécageuses, riches en carbone contenu sur plusieurs mètres d’épaisseur de tourbe, sont particulièrement convoitées, car peu peuplées et moins exposées aux conflits sociaux, mais leur destruction entraîne des émissions considérables de C02 ». Dans le cadre du Paquet énergie-climat, la Commission européenne doit proposer une méthodologie pour prendre en compte le CASI d’ici à 2010. La France ne peut plus ignorer les conséquences environnementales et humaines des politiques de promotion des agrocarburants et doit soutenir une prise en compte rigoureuse du changement d’affectation des sols de la production d’agrocarburant au niveau européen et international. Note de bas de page : (1) : Huile de colza (production en France + CASI – déforestation Indonésie) : 184 géqCO2 / MJ d’huile produite / Gasoil : 96 géqCO2 / MJ. (2) : L’étude évalue le CASI de la filière colza dans trois situations qu’elle qualifie de situation « maximale », « modérée » et « optimiste ». La situation « maximale » estime que la totalité de l’huile de colza détournée de son usage alimentaire est remplacée par de l’huile de palme, produite en défrichant de la forêt primaire, pour faire place à des plantations de palmier à huile.
Un simple considération : l’humanité est en plein explosion démographique, les superficies disponibles pour la culture alimentaire sont déjà insuffisantes, alors quid de cultures pour du carburant ???
Bonjour, Les bio-carburants à base d’algues…certainement, mais qu’en est’il de la France? alors que le Portugal possède déjà une première usine depuis Janvier dernier. Ce qui permettrait la réattribution des terres arabables aux agriculteurs, une reforestation intelligente et ciblée dans le temps, @+
pour vous repondre existe t il uniquement les surfaces cultivées pour produire bio ethanol ou biodiesel? les voies des dechets transformes en biogaz et bio ethanol existent…sauf en France? voir ce qUIL SE PASSE EN SUEDE NORVEGE CANADA…USA des programmes partout dans le monde montrent comme a Vigeant qu il est possible de produire 75 à 100 fois plus sur la meme surface grace aux algues. et ceux sur des anciennes friches industrielles ou il n est plus possible de faire de cultures classiques. Certaines alguies produisent des huiles d autres des saccharides ( sucres) necessaires a produire des bio ethanol. et des procedes sans energies pour transformer ces sucres se mettent en placent grace a des bacteries ou des champignons. croire que rien ne peu evoluer est le fait de penser des retrogrades. ds les années 50 on disait que la fin du monde serai pour 2000. Pourquoi? parce que des savants tres ecoutes a l’époque disaient que le nbre d habitants / surfaces cultivées serait impossible a nourrire. leur erreur ils ne prenaient compte une des technologies connues à ce moment là. L humain dans sa grande capacité a s adapter; face aux problême develloppe de nouvelle solutions et evolue. Les bio carburants peuvent etres produits de diverses manieres et sans polluer ni etre en opposition avec les surfaces cultivées…pour l alimentaire.
Au niveau des surfaces allouées et du renchérissement il faudrait vraiment changer le fusil d’épaule et ne pas utiliser maïs et blé pour faire du bioéthanol !! OK pour ce qui est des excédents betteraves sucrières et cannes à sucre à convertir en bioéthanol car surproduction de sucre….! Ai lieu de célà promouvoir en France ASAP les algues et micro-algues qui de surcroit pourrait solutionner d’autres pbs, notamment excédents de lisier, engrais dans les nappes phréatiques et CO2 de qq centrales charbon…. A+ Salutations Guydegif(91)
Bien résumé… ce qui recentre (comme toujours) le débat sur la question démographique… est-ce qu’on ne veux profiter des avancées technologiques que pour entasser encore plus de chair humaine dans les villes ???
Cela permet surtouti faire la différence en fonction des matières premières. la réduction GES dépasse 90% avec l’utilisation de déchets ! Pas sûr que les biocarburant 2G parviennent à faire aussi bien. Même si personne en parle, l’étude va au delà des GES, et dresse un bilan intéressant vis à vis de le toxicité humaine (excusez du peu), là c’est plutot positif (sauf pour l’HVP). C’est étonnant de voir parfois la filière ester tant décriée alors que la filière HVP parait vierge de tout reproche. Cette étude montre le contraire. De plus l’HVP pose le meme probleme en terme de compétition alimentaire. A suivre : le dvlpt des algues et des déchets…cela sera-t-il suffisant pour combler notre appetit pour la combustion ?
tout a fait d’accord avec cette thèse !
tout a fait d’accord ,pour la pêche par exemple ,des patrons pêcheurs responsable ,équipe leur chalutier de voiles il faudrait le signaler et encourager ,cette idée est formidable ,et a développer sur de plus gros bâtiments !