La Russie est un leader mondial dans la production et la technologie de l’énergie nucléaire. À la suite de la catastrophe de Tchernobyl, l’énergie nucléaire a perdu le soutien de l’opinion publique dans le pays. Toutefois, en 2020, le gouvernement russe a approuvé la création d’une capacité de production d’énergie nucléaire de plus de 40 GW d’ici à 2030. Dans ce contexte, la capacité de production d’énergie nucléaire du pays devrait atteindre 33,6 GW en 2035, avec un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 2,1 % entre 2024 et 2035, selon GlobalData, une société leader dans le domaine des données et de l’analyse.
Le dernier rapport de GlobalData, « Russia Power Market Outlook to 2035, Update 2025 – Market Trends, Regulations, and Competitive Landscape* », révèle que la production annuelle d’énergie nucléaire en Russie devrait augmenter à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 2 % entre 2024 et 2035 pour atteindre 251,6 TWh.
Selon le schéma général le plus récent, l’objectif du gouvernement est de faire passer la part de l’énergie nucléaire dans la capacité nationale de 10,4 % actuellement à plus de 15 % d’ici à 2042. Cette initiative stratégique souligne la volonté de la Russie d’améliorer son infrastructure nucléaire et de donner à l’énergie nucléaire un rôle plus important dans sa stratégie énergétique à long terme.
Attaurrahman Ojindaram Saibasan, analyste principal de l’énergie chez GlobalData, commente : « La Russie investit dans des technologies de réacteur avancées afin d’améliorer l’efficacité et la sécurité. Le BREST-OD-300, un réacteur rapide refroidi au plomb actuellement en construction à Seversk, est conçu pour offrir des caractéristiques de sécurité passive et un cycle de combustible fermé. En outre, le développement des réacteurs de la série RITM, y compris le RITM-200 et le RITM-400, progresse. Ces petits réacteurs modulaires (SMR) sont conçus pour être déployés dans des zones reculées et pour être intégrés à des centrales nucléaires flottantes, offrant ainsi une plus grande flexibilité et une empreinte environnementale réduite ».
La Russie explore des partenariats régionaux avec l’Ouzbékistan, l’Iran et le Viêt Nam pour le développement nucléaire et nourrit des projets ambitieux pour étudier l’utilisation des SMR dans des contextes extraterrestres. En collaboration avec la Chine, la Russie vise à établir une base lunaire à propulsion nucléaire d’ici 2035, qui comprendra un centre de commandement, une centrale électrique et des laboratoires scientifiques. Bien que le concept puisse sembler invraisemblable, il met en évidence l’expertise de la nation en matière de technologie nucléaire.
Saibasan conclut : « L’accent serait mis sur les réacteurs SMR pour répondre à la demande croissante de la Russie. Parmi les principaux projets de SMR à venir, citons Seversk-BREST SMR, Primorsk SMR 1 et 2, Zheleznogorsk MCC SMR 1 et North West SMR 2. Bien que le pays ne parvienne peut-être pas à atteindre son objectif de 40 GW d’énergie nucléaire d’ici 2030, il continuera à progresser de manière agressive vers le développement de l’énergie nucléaire pour garantir la sécurité de l’approvisionnement. »
Source : GlobalData
* « Perspectives du marché de l’électricité en Russie jusqu’en 2035, mise à jour 2025 – Tendances du marché, réglementations et paysage concurrentiel »
Légende illustration : Centrale nucléaire. Hall central du réacteur nucléaire, couvercle du réacteur, entretien et remplacement des éléments combustibles du réacteur