La production d’électricité à partir de modules photovoltaïques (PV) pourrait concurrencer les centrales thermiques conventionnelles plus tôt que prévu : pour la première fois, les coûts de production de l’entreprise américaine First Solar, qui produit des cellules à couches minces au Tellurure de Cadmium (CdTe), sont tombés en dessous d’un dollar par watt (0,98 $/W).
Le succès des américains sert de jalon de référence en terme de compétitivité en électricité solaire PV. Jusqu’à présent, la technique PV n’était pas concurrentielle vis-à-vis des sources d’énergie conventionnelles, car sa production était trop onéreuse, notamment à cause des coûts du silicium (Si), matériau qui génère de l’électricité dans les cellules PV actuelles. Les experts attendaient la "parité réseau" [1] en Allemagne pour 2015 au plus tôt. Grâce aux derniers progrès réalisés, cette parité réseau semble se rapprocher dans le temps, selon Holger Krawinkel, expert en énergie à la Fédération des centrales de consommateurs [2]. Selon lui, "les modules de First Solar pourraient déjà produire de l’électricité pour un équivalent de 0,20 à 0,25 euros par kilowattheure." Or le prix actuel de l’électricité en Allemagne tourne actuellement autour de 0,20 euros/kWh.
Selon le PDG de l’entreprise, Mike Ahern, First Solar a réussi à réduire les coûts de production grâce à une augmentation rapide de la production ainsi qu’une optimisation des produits et des procédés. "Notre production a augmenté de 5.000% entre 2005 et aujourd’hui pour atteindre 1.000 MW. Dans le même laps de temps, le besoin en matériaux a diminué et la performance des modules a augmenté".
First Solar est l’un des rares producteurs de cellules à couches minces à échelle industrielle. L’entreprise a remplacé le Si par une couche cent fois plus petite faite d’un semi-conducteur en CdTe. Celui-ci capture de nombreux photons, comme le Si, mais sa production est moins onéreuse : alors que dans la technique cristalline, les blocs de silicium sont d’abord coupés en tranches, puis travaillés en plusieurs étapes pour donner des cellules solaires, First Solar dépose directement le semi-conducteur de quelques micromètres d’épaisseur sur le verre.
Un inconvénient des modules à couches minces demeure leur rendement relativement faible (11%) : ils sont donc moins efficaces que les modules en silicium cristallin, qui convertissent environ 15% de la lumière en électricité. De plus, les cellules PV en CdTe ont besoin d’une surface plus étendue que les cellules cristallines en Si pour produire la même quantité d’électricité. Les prix élevés d’installation compensent ainsi en négatif et en partie les faibles prix de production.
Cependant, aux côtés de First Solar, la concurrence s’accroît et d’autres entreprises se lancent dans la production de modules PV à couches minces :
- L’entreprise américaine AVA Solar a investi 150 millions de dollars dans une nouvelle installation, qui devrait en avril 2009 débuter la production de modules CdTe. AVA Solar atteindra bientôt des coûts de production inférieurs à 1 $/W.
- L’entreprise berlinoise Inventux poursuit le même objectif. Elle produit depuis fin 2008 des modules en Si dit "micromorphe". La technique est un développement ultérieur de panneaux de cellules à couches minces commercialisables, réalisées à partir de simple Si amorphe. A l’aide d’un absorbeur supplémentaire de Si microcristallin, déposé sur la couche amorphe, le producteur a amélioré le rendement électrique de plus de 8%. L’épargne réalisée sera, avant tout, due à des économies d’échelles liées à une production accrue. L’entreprise compte doubler la capacité de son installation berlinoise de 33 MW dans les 2 prochaines années.
- L’entreprise américaine Nanosolar a développé un processus de production qui imprime sur un film des nanoparticules minuscules de cuivre, indium, gallium et sélénium (CIGS) et éventuellement de soufre. Les producteurs veulent réduire les coûts à seulement 0,30 à 0,35 dollars avec leur méthode d’impression innovante. Les usines sont prêtes à commencer la production en série. Dans une usine de 430 MW à San José, en Californie, Nanosolar produira les cellules qui seront transformées en modules à Luckenwalde près de Berlin.
Malgré la concurrence croissante, First Solar est confiant dans sa position de leader du marché. "Grâce à une expansion prochaine, nous voulons réduire les coûts à 0,65 à 0,70 $/W d’ici 2012", selon le chef d’entreprise Ahern.
Selon les experts, les techniques PV à couches minces gagneront de nombreuses parts de marché dans les prochaines années grâce à leur haut potentiel de développement. Cependant, l’efficacité ainsi que les coûts des cellules solaires au silicium sont encore perfectibles.
– [1] Parité réseau : point temporel où l’électricité d’origine solaire collectée à la prise du consommateur final aura un prix équivalent à celui de l’électricité habituelle.
– [2] Verbraucherzentrale Bundesverband
BE Allemagne numéro 429 (25/03/2009) – Ambassade de France en Allemagne / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/58327.htm
Nous sommes sur la longue pente de descente des coûts liés au solaire. Par augmentation (facteur dix minimal) des capacités de production au cours des quelques années à venir (production en série facile à monter en régime). Par assurance d’un immense marché mondial (toute la gamme des puissances pour n’importe quel budget particulier ou national) stimulé par la crise actuelle, le besoin de déploiement rapide de sources d’énergie émettants peu de CO2 et l’approche du « peak oil ». Par les innovations techniques dans le secteur (on est loin des maxima théoriques). Par la compétition entre les différentes filières (thermique ou PV, concentré ou dilué). Dommage que l’article soit muet sur les évolutions du solaire concentré (PV en particulier) qui me semblent les plus prometteurs au niveau des centrales. Pour peu qu’un programme de relance planétaire soit lancé (via le G20 ou suite aux discussions sur l’après-Kyoto à Copenhague) son décollage pourrait être bien plus assourdissant que celui de l’éolien il y a 10 ans.
Cadmiun et tellure…deux métaux (métaloides) rare et relativement dangereux (tellure) peu adapter à une production de masse ! De se point de vue, le silicium semble bien meilleur. Sans parler des fillières de recyclage qui à ma connaissane n’existe pas pour ces metaux.
On s’est rendu compte que le cadmium une fois introduit dans la chaine alimentaire était cancérigène. Il peut s’accumuler dans l’air (traces) et surtout dans le sol. Il s’introduit dans l’organisme en passant par l’air qu’on respire ou par l’alimentation. Il suffit de quelques microgrammes d’absorption par kg de poids corporel pour qu’il devienne cancérigène. Alors, attention au cadmium. Un jour il faudra disposer de ces composantes photovoltaïques. Pensons y sérieusement. Je vous propose mes articles sur : http://www.denis-laforme.over-blog.com
A en croire les chiffres de Firstsolar, il y a 5g de CdTe par m² de panneaux. Je ne sais pas la quantité toxique… mais tout de meme 5g me parait peu, si vous avez des infos sur les seuils de pollution des sol je suis intéressé. Sinon firstsolar s’engage à reprendre les panneaux en fin de vie et à les recycler. C’est d’ailleurs pour ca que ces panneaux sont utilisés pour des « grosses » installations pour éviter la dispersion trop importante !
sachez que le cadmium, une des premières victimes des ayatollahs verts, est utilisé au lieu du chrome dans les instruments de chirurgie…. D’autre part notre corps en a besoin comme régulation (frein) de l’utilisation du zinc dans notre métabolisme. Enfin la Nature n’a pas attendu les verts pour nous doter de mécanismes d’élimination lents mais efficaces des excès de métaux lourds. Reseignez-vous sur le web au niveau de la production cadmium, vous y verrez un bilan de la production mondiale (vers 12 000 tonnes/an) et les principaux usages, recyclage et émissions perdues au titre de la pollution. Les quantités en jeu dans ces intéressantes nouvelles cellules solaires sont insignifiantes même pour un grand parc national. La tabac, les particules de carbone diesel, les feux de bois sont des millions de fois plus dangereux de nos jours. Comme toujours, avant d’accuser, il faut se renseigner, comprendre et quantifier.
Je suis très interressé par ces nouveaux panneaux solaire, dit (CdTe) en plus que ceux ci deviennent accessible a plus de monde. Merci si qq peut me communiquer qq adresses. Ainsi qu’une tabelle de calcul pour déterminer les surfaces pour des constructions individuelles ou de groupes. Merci de Michel
je prepare un doctorat sur les cellules solaires à base du cdte et j’aimmerais bien qu’on m’aide. pas mal d’articles diseent qu’il est nocif et qu’il faut le remplacer mais le hic est qu’il est le seul à permettre un rendement plus important.
je prepare un doctorat sur les cellules solaires à base du cdte et j’aimmerais bien qu’on m’aide. pas mal d’articles diseent qu’il est nocif et qu’il faut le remplacer mais le hic est qu’il est le seul à permettre un rendement plus important.
Voir 🙂