"… l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux non conventionnels, par des forages verticaux comme par des forages horizontaux suivis de fracturation hydraulique de la roche, sont interdites sur le territoire national", tel est le contenu de l’article premier de la proposition de loi déposée la semaine dernière par Christian Jacob, Président du groupe UMP de l’Assemblée nationale.
En préambule de cette proposition de loi, il est rappelé la nature exacte des motifs exposés :
"Le gaz de schiste est un gaz naturel, de type non conventionnel, emprisonné dans du schiste, roche sédimentaire déposée sous forme d’argile et de limon. Dans le cas du gaz naturel classique, les molécules migrent naturellement jusqu’à des poches de forte concentration. Le schiste, lui, a pour propriété de conserver les plus petites quantités et de les empêcher de se rejoindre. L’extraction est longtemps demeurée impossible économiquement et physiquement.
La fracturation hydraulique est une technique développée aux États-unis pour extraire le gaz du schiste : elle consiste à injecter des millions de litres d’eau et des produits chimiques dans le sous-sol pour fracturer le schiste et autoriser l’extraction du gaz ainsi libéré.
L’exploitation n’a été réalisée qu’aux États-unis en raison de la dérogation aux lois environnementales dont bénéficie le secteur de l’énergie depuis 2005: le schiste y génère 15% de la production de gaz contre 1% en 2000 ; le prix du gaz naturel a été divisé par 3 en quatre ans ; les réserves mondiales estimées ont été multipliées par quatre pour atteindre 250 ans de consommation."
Il est intéressant de noter que le préambule de cette loi annonce sans ambiguïté, les effets néfastes de l’exploitation à outrance de gaz non conventionnel, en se basant sur l’expérience nord-américaine :
"L’exploration et l’exploitation des huiles et du gaz de schiste ne sont ni sans conséquence pour notre environnement ni sans risque pour notre santé."
"Les conséquences environnementales sont extrêmement néfastes : pollution des eaux, de l’air et des sols, consommation considérable d’eau pour la fracturation, émissions de gaz carbonique inférieures seulement à l’énergie charbonnière, destruction du paysage pour installer les puits de forage. Les nappes phréatiques à proximité des puits sont contaminées par les rejets de produits chimiques et par le gaz libéré. Le prélèvement des masses d’eau nécessaires à la fracturation est tout aussi problématique."
"Or, à la lumière des expériences nord-américaines, cette technique de fracturation hydraulique présente un double inconvénient : d’une part, elle impose de réaliser des forages à plusieurs endroits sur le sol, laissant apparaître des puits sur nos territoires qui défigurent nos paysages. D’autre part, les produits utilisés, mais également les hydrocarbures récupérés, risquent de s’infiltrer dans la terre et dans les nappes phréatiques, contaminant ainsi notre eau potable, nos cultures, nos vignes."
En cas d’adoption de la proposition de loi, l’article 2 permettra d’abroger "les permis exclusifs de recherches de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux non conventionnels."
Des permis d’exploration ont d’ores et déjà été délivrés, notamment pour les départements du sud-est de la France et du bassin parisien. Pour Christian Jacob : "Il est à craindre que ces permis, et les travaux qu’ils vont entraîner, causent des dommages irréversibles à l’environnement et portent préjudice aux habitants."
Il convient de rappeler, en outre, qu’en février 2005, le Parlement a donné valeur constitutionnelle à la Charte de l’environnement, et par conséquent au principe de précaution prévu à l’article 5 :
« Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »
Face aux risques et à l’inquiétude de la population et des élus, le Gouvernement a annoncé, en février dernier, un moratoire jusqu’à la remise des conclusions de la mission conjointe du Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) et du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD).
Selon Christian Jacob, le moratoire, par définition limité dans le temps, "n’apporte pas de solution pérenne". Pour lui, "il est de la responsabilité de la représentation nationale d’interdire l’exploration et l’exploitation des huiles et gaz de schiste", d’annuler les permis en cours et enfin d’assurer l’information du public avant l’octroi de tout permis exclusif de recherches d’hydrocarbures et de concession d’exploitation.
[ Credit photo : Gasland // du gaz sortant du robinet d’eau ]
pourquoi se priver encore une foi en france de la possibilité de trouver une energie tant necessaire au developpement economique,encore cette idée regressive du zero risque, il faut abroger le principe de precaution voila la loi a prendre d’urgence afin de remettre la prise de risque au centre de l’evolution humaine faute de quoi la france va disparaitre des nations developpé pour devenir un vaste musée
On se prive de rien. Le petrole et le gaz restent là, sous nos pieds. Dans 10 ou 20 ans, si les techniques evoluent ou si l’approvisionnement en gaz devient critique, on pourra toujours abroger la loi. Par ailleurs, l’humanite est elle condamnee à bruler tous les carburants fossiles possibles et imaginables, jusqu’à la derniere goutte? Il est vrai que dans 10, 20 ou 30 ans, si le prix du gaz a ete multiplie par 10, et que les energies renouvellables ont peu progresse, la pression sera forte…
L’exploitation du gaz des chiste eux Etats-Unis est un désastre écologique avéré. On n’est donc plus dans le risque de précaution mais dans la protection contre une menace réelle touchant les habitants des zones concernées, sans compter la pollution au méthane, gaz à effet de serre dont les effets ne sont plus à démontrer. Par ailleurs, la France est la première destination touristique au monde (peut-être devancée par la Chine cette année pour la première fois) ; sans vouloir en faire un musée, il serait inconséquent de se priver de cette ressource en détruisant un de nos atouts majeurs.
Quand des constatations graves ont été mises en évidence de façon mathématique et scientifique dans d’autres pays, il devrait sembler logique à toute personne intelligente de ne pas utiliser les mêmes procédés afin de ne pas obtenir les mêmes conséquences. Allez donc vivre aux Etats Unis, patrie avouée de l’évolution humaine, et tenez les mêmes propos aux citoyens américains qui ne peuvent plus, aujourd’hui, allumer une clope à proximité de leur robinet !
Quand des constatations graves ont été mises en évidence de façon mathématique et scientifique dans d’autres pays, il devrait sembler logique à toute personne intelligente de ne pas utiliser les mêmes procédés afin de ne pas obtenir les mêmes conséquences. Allez donc vivre aux Etats Unis, patrie avouée de l’évolution humaine, et tenez les mêmes propos aux citoyens américains qui ne peuvent plus, aujourd’hui, allumer une clope à proximité de leur robinet !
Lorsque tous les pays seront pollués les zones encore protégées auront une valeur inestimable, le tourisme est aussi une activité économique importante à développer en créant un « vaste musée » comme le dit le précédant commentaire !
comme quoi, à force de leur expliquer, ils arrivent à comprendre! Bravo pour cette marche arrière. Et merci et la mobilisation citoyenne qui en est sans nulle doute à l’origine! La démocratie, c’est encore plus beau lorsque ca nous tire collectivement vers le haut, y compris dame nature! « le grand livre toujours ouvert qu’il faut s’efforcer de lire est celui de la nature » A. Gaudi = dame nature ne balancerait pas spontanément des milliers de litre de flotte additivée de centaines de produits chimiques pour récupérer des molécules de gaz piègées depuis la nuit des temps dans des roches et qui, une fois brulées, aggravent encore un peu plus l’effet de serre…
Cette exploitation est très couteuse et au niveau environement et au niveau énergie. Rapelons qu’il y a 5 ans, le seuil de rentabilité pour exploité les schistes bitumeux n’était pas atteint ! Il faudrait donc penser à trouver d’autres énergies plus rentables.
Je suis tombé la-dessus par hasard, il y a deux semaines … je ne saurais en retrouver le titre. Je ne savais pas que ça parlait de gaz de schiste mais ils parlaient de la fracture hydrolique. En effet, C’est un désastre monstrueux pour les populations (à l’exception des dirigeants qui se sont éloignés du site)
« On » dit qu’il faudrait environ 10.000.000 de litres d’eau, chargée de sable et de presque 600 additifs chimique pour 1 seul puits. « On » dit que seulement 55 % de cette eau est récupérée et que 45 percole doucement dans le sous-sol (vers les nappes phréatiques ?). « On » dit que l’on peut fracturer jusqu’à 3 fois un même puits (avec à chaque fois la même quantité d’eau moins celle récupérée des précédentes fracturations ?). « On » dit que les américains auraient déjà forés 550.000 puits chez eux… « On » dit que les réserves ne vont guère au delà de 10 ans. « On » dit que l’eau sera polluée pour des milliers d’années. « Je » pense qu’il y a sur ce site des gens suffisamment capables pour nous indiquer quelle est la quantité d’eau nécessaire et quelle part sera irrémédiablement souillée. Alors si dans ces conditions « pour » (aujourd’hui à 9h07) reste pour… c’est vraiment à désespérer, sauf à ce que « pour » ne soit qu’un gentil agitateur….
@pour Je suis pour les recherches et l’exploitation du gaz de schiste dans votre jardin !!! Trop facile d’inciter à « prendre des risques » en sachant qu’on n’en subit pas les conséquences.
vous en consommez tous en grande quantitée, sans vous occupez d’ou il vient ni même de son coût exhorbitant pour l’économie. Mais vous ne voulez pas de forages chez nous. On ne peut refuser une telle opportunité sans une analyse complète de la situation (forages d’exploration), ni sans etudes des propositions concrètes et détaillées d’exploitation présentées ensuite par les sociétés pétrolières (enquêtes publiques et autorisations prévues par la legislation actuelle). C’est une chance unique pour l’économie et la technique française, il faut l’étudier sérieusement et non sur des on-dits propagés par des activistes.
Ce n’est pas encore gagné , mais croisons les doigts face a cette folie industrielle.
Ben mon gars, tu prends une fameuse dégelée, si tu es « Pour », je te souhaite d’habiter près d’un de ces puits, tu ne seras plus « Pour » très longtemps, un raisonnement comme le tien, n’a pu être induit que par la proximité de personnages qui y ont gros à gagner d’y être « Pour », dis moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es !!
Voici une vidéo qui explique bien les conséquences du gaz de schiste. Je me demande comment on peut être « pour » même si l’abrogation nous coûtera cher …
Le débat sur les gaz de schiste me paraît biaisé. Les géosciences et l’industrie pétrolière ne font pas partie de la culture nationale. On se met vite à niveau en se fiant à un film et aux échos largement repris sur les forums et quelques sites. Je schématise, mais ce n’est pas loin de la vérité. Pourtant, il faut faire le tri. Même la proposition de loi n’est pas tout à fait exacte ou objective. Je vous donne quelques pistes, puis une proposition. 1. La fracturation hydraulique ne vient pas d’être inventée aux USA pour extraire le gaz du schiste. La technique est opérationnelle depuis des décennies et est largement utilisée dans des puits de pétrole et de gaz (pourtant considérés comme « conventionnels ») qui alimentent donc tous les jours nos circuits de distribution habituels. 2. L’exemple des USA est utile et nous met en garde contre les dérives d’une industrie mal encadrée. Mais cet exemple n’est pas directement transposable à la France tant sur le plan technique que légal. 3. L’ordre de grandeur de la consommation d’eau par puits de gaz de schiste aux USA est effectivement d’environ 8000 à 14000 m3 pour les fracturations, soit 10000 à 15000 m3 en tout (il faut aussi de l’eau pour forer le puits). Voir l’article de IFP Energies Nouvelles et le document attaché . Et pourtant, le forage de tous les puits dits « conventionnels » dans le monde consomme bien plus d’eau que les puits de gaz de schiste . 4. L’image du robinet d’eau qui prend feu continuera d’illustrer les risques du gaz de schiste. C’est regrettable puisque le Bureau des Ressources Naturelles du Colorado a démontré que le méthane (bien réel) contenu dans les réseaux de distribution d’eau de certaines communes est d’origine biogénique et non thermogénique. Ça reste un problème, mais il n’a pas son origine dans les gaz de schiste (l’auteur de Gasland n’a pas souhaité inclure ces informations dans le film) – voir . On pourrait continuer. Mais formons-nous notre opinion sur de bonnes bases? Nous sommes tous (j’espère) opposés à des développements tels que ceux que l’on nous décrit aux USA. Nous sommes soucieux de l’utilisation des terres, de nos paysages, de l’environnement et des aspects économiques et sociaux de telles activités. Il semblerait plus constructif d’établir des règles claires définissant les conditions dans lesquelles nous accepterions que l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste se réalisent. Si l’industrie trouve ces règles trop contraignantes, on remet tout programme à plus tard, sans regrets. Mais pourquoi ne pas autoriser des opérateurs qui se montreraient capables de respecter la loi opérer? La règlementation pourrait utilement inclure un droit de regard sur les opérations pour en assurer un suivi continu et indépendant. Les collectivités locales et ONG pourraient y participer. En pratique, nous ne sauront jamais l’impact potentiel que ce type de développement pourrait avoir si l’on incite pas les opérateurs potentiels à proposer des plans de développement se conformant à nos standards. Pour les établir, il faut en particulier des données techniques (fournie par un programme d’exploration) et un cadre règlementaire. C’est ce qui guidera le développement des technologies et des méthodes vers des solutions acceptables ou qui mettra un terme à la piste des gaz de schiste. En attendant, « oui » ou « non » ne répondent pas à la question: serait-il possible d’exploiter les gaz de schiste en France dans des conditions acceptables? Reste à bien comprendre pourquoi il serait souhaitable de produire des ressources fossiles génératrices de gaz à effet de serre. Je laisse ça à une autre débat, mais on voit bien que l’on ne devrait pas décider « pour » ou « contre » une source d’énergie sans se mettre dans le cadre d’une politique énergétique plus complète.
tu devrai te renseigner un peu mieux sur la methode employeé pour extraire ce fameux gaz!!!apres on en reparle ….. Si le prix a payer pour extraire le gaz est de retrouver des paysages completement detruit et des nappes poluées ,des millions de metres cube d’eau gaspillés….alors nous ne devons pas laisser faire. quel terre est ce que tu veut laisser a nos enfants ? tes paroles font peur!!!
« Mais pourquoi ne pas autoriser des opérateurs qui se montreraient capables de respecter la loi opérer? La règlementation pourrait utilement inclure un droit de regard sur les opérations pour en assurer un suivi continu et indépendant. Les collectivités locales et ONG pourraient y participer. » Ben voyons… Il faut arrêter de rêver, la reglementation sera faite dans les sens des opérateurs, pour leur limiter les coûts au maximum. Ce qui signifiera une fois de plus ne pas prendre en compte les dégats environnementaux. Regarde ce qui se passe avec le nucléaire: les taux de rejet autorisés en mer par la centrale de la Hague ne reposent sur aucune considération environnementale. Ils sont uniquement établis qu’en fonction de ce que l’exploitant à besoin de rejeter. Et pour le droit de regard des collectivités locales et des ONG… parles-en aux maires qui ont des convois castors qui passent sur leur commune.
Je suis bien d’accord: si il n’y a pas d’espoir de faire respecter la loi, ou si la loi n’est pas à la hauteur des attentes et des besoins, pourquoi continuer? Et c’est vrai que l’histoire, même récente, n’est ni satisfaisante, ni encourageante! Alors on laisse tomber? C’est à dire qu’on continue dans ce cas à profiter d’une énergie à bas prix en fermant les yeux sur les « petits » inconvénients environnementaux tant qu’ils ne se produisent pas directement chez nous? Je ne crois pas à cette échappatoire. Si moi aussi je me mets à rêver, je rêve que nous consommons tous la moitié de ce que nous consommons actuellement (pour commencer!). Je n’entends pas ces offres dans l’opposition aux gaz de schiste, au nucléaire, aux subventions pour les énergies renouvelables. Ce que j’entends, c’est les mille et une façon de continuer à consommer autant sinon plus sans avoir à subir les conséquences environnementales. Tu y crois toi? Alors je cherche ailleurs. Je prends exemple sur des cas isolés où le public, ses représentants légaux, des ONG, des universitaires et l’industrie ont appris à gérer ensemble les dilemmes énergétiques. Suivant la culture et le système politique, ces cas prennent une forme variable. C’est vrai, ces exemples sont rares, et loin d’être parfaits. Ils ne sont pas forcément applicables « tel quel » chez nous, c’est vrai, mais on peut s’en inspirer non? Ils indiquent une autre voie où le public prend une part active et constructive au débat et aux décisions. A nous de franchir le pas et d’obtenir une autre équilibre où l’environnement a une vraie place. Je ne considère pas cette approche comme une panacée non plus. Je me dis simplement que si on ne commence pas à proposer des façons différentes de gérer les ressources naturelles, on sait où on va: il n’y a qu’à extrapoler les dernières décennies… Pour finir sur les gaz de schiste, je pense que l’enjeu est ailleurs en vérité. Quand nous aurons passé au crible la liste des filières dont non ne voulons pas sans assumer les conséquences de ces refus, que restera-t-il? J’aimerais bien qu’un « oui » au gaz de schiste définisse clairement les solutions environnementales qui vont avec et qu’un « non » détaille les conséquences à plus long terme sur notre approvisionnement énergétique. Il me semble qu’un nouveau cadre règlementaire pourrait aller dans ce sens. Appliqué tout d’abord à une phase d’exploration, il serait finalisé avant toute décision d’exploitation. Si ce n’est pas envisageable, peut-être y-a-t-il d’autres solutions?
Je suis bien d’accord: si il n’y a pas d’espoir de faire respecter la loi, ou si la loi n’est pas à la hauteur des attentes et des besoins, pourquoi continuer? Et c’est vrai que l’histoire, même récente, n’est ni satisfaisante, ni encourageante! Alors on laisse tomber? C’est à dire qu’on continue dans ce cas à profiter d’une énergie à bas prix en fermant les yeux sur les « petits » inconvénients environnementaux tant qu’ils ne se produisent pas directement chez nous? Je ne crois pas à cette échappatoire. Si moi aussi je me mets à rêver, je rêve que nous consommons tous la moitié de ce que nous consommons actuellement (pour commencer!). Je n’entends pas ces offres dans l’opposition aux gaz de schiste, au nucléaire, aux subventions pour les énergies renouvelables. Ce que j’entends, c’est les mille et une façon de continuer à consommer autant sinon plus sans avoir à subir les conséquences environnementales. Tu y crois toi? Alors je cherche ailleurs. Je prends exemple sur des cas isolés où le public, ses représentants légaux, des ONG, des universitaires et l’industrie ont appris à gérer ensemble les dilemmes énergétiques. Suivant la culture et le système politique, ces cas prennent une forme variable. C’est vrai, ces exemples sont rares, et loin d’être parfaits. Ils ne sont pas forcément applicables « tel quel » chez nous, c’est vrai, mais on peut s’en inspirer non? Ils indiquent une autre voie où le public prend une part active et constructive au débat et aux décisions. A nous de franchir le pas et d’obtenir une autre équilibre où l’environnement a une vraie place. Je ne considère pas cette approche comme une panacée non plus. Je me dis simplement que si on ne commence pas à proposer des façons différentes de gérer les ressources naturelles, on sait où on va: il n’y a qu’à extrapoler les dernières décennies… Pour finir sur les gaz de schiste, je pense que l’enjeu est ailleurs en vérité. Quand nous aurons passé au crible la liste des filières dont non ne voulons pas sans assumer les conséquences de ces refus, que restera-t-il? J’aimerais bien qu’un « oui » au gaz de schiste définisse clairement les solutions environnementales qui vont avec et qu’un « non » détaille les conséquences à plus long terme sur notre approvisionnement énergétique. Il me semble qu’un nouveau cadre règlementaire pourrait aller dans ce sens. Appliqué tout d’abord à une phase d’exploration, il serait finalisé avant toute décision d’exploitation. Si ce n’est pas envisageable, peut-être y-a-t-il d’autres solutions?
J’admire votre optimisme. Pour ma part, je n’ai aucune confiance dans: – la capacité des consommateurs à limiter le gaspillage énergétique (tant que le prix des ànergies ne deviendra pas un frein) – l’intégrité de politiques lorsqu’ils prennent des décisionc. Ils sont essentiellement à la solde des industriels, ne serait-ce que pour les emplois au’ils peuvent créer (quelles qu’en soit les conséquences environnementales). Ils ne se font pas élire pour réduire notre impact sur l’enmvironnement, mais simplement pour créer des emplois (ou au moins contenir le chômage) et assurer une croissance économique suffisante pour que nous ne soyons pas ratrappé (trop tôt) par les conséquences de nos excès. – l’intérêt autre que financier des grands groupes industriels.Leur seul intérêt est de faire un maximum de profit, peu importe l’impact économique des leurs actions. ET pour celà, le lobbying permet de faire plier les lois en leur faveur Donc toute boîte de Pandore que nous ouvrons (les gaz de schiste en sont une, comme le nucléaire qui permet de planquer les déchets) est un appel aux industriels à s’engouffrer dedans pour y faire de juteuses affaires (avec l’aval, voire la connivence de nos dirigeants). La pression ne doit donc pas retomber pour laisser cette boite fermée.
Il me semble qu’un nouveau cadre règlementaire pourrait aller dans ce sens. Appliqué tout d’abord à une phase d’exploration, il serait finalisé avant toute décision d’exploitation. Il faut savoir que cette phase « d’exploration » utilise les mêmes procedés techniques que pour « l’exploitation » Elle peut durer des années et extraire d’importante quantité de gaz trés rentable. En fait les sociétés jouent sur les mots pour mieux pouvoir faire passer la pillule car dans la réalité il n’y a aucune différence Il faut bien comprendre que permis d’exploration = permis d’exploitation
Le principe de précaution s’applique au risque éventuel, ici il s’agit d’un fait avéré et d’effets bien réels. Il y aura toujours des fanatiques dont les motivations, quand elles ne sont pas purement économiques, relèvent de l’idéologie conservatrice et de l’affabulation. « Jl06 » le méthane (bien réel) contenu dans les réseaux de distribution d’eau de certaines communes est d’origine biogénique et non thermogénique. Qui tente de nous faire croire que la présence de gaz serait d’origine naturelle et pas liée aux techniques d’exploitation, mais la technique de fracturation chimique à toujours eu les mêmes effets depuis qu’elle est exploitée.
Je crois qu’on va nous refaire le coup du dossier Tapie. Même si des indemnités sont prévues, de bons juristes, sont en mesure de démontrer qu’il y eu tromperie et vice caché, puisqu’il semble évident que les lobbyistes de Total n’ont pas évoqué les risques environnementaux, pollution, santé publique, répercussion économiques directes et indirectes. Pour que les indemnités soient versées il faudrait qu’il y ait un sérieux manquement de la part des pouvoirs publics. Avec ce gouvernement on peut s’attendre à tout, même une telle incompétence.
Pas facile de débattre de sujets épineux sur un forum… Facile d’être mal compris… En tout cas, j’apprécie les points de vue argumentés. Je ne prétends pas que l’exploitation des gaz de schiste serait sans danger – loin de là. Je les connais plutôt bien. Et je sais que si on ne prend pas la juste mesure des choses on va se faire mal. Dans ces conditions, mieux vaut peut-être effectivement laisser tomber et laisser ces gaz où ils sont! Commençons donc à l’envers. Je suis en faveur de la proposition de loi (Il faudra quand même qu’ils corrigent quelques inexactitudes!) dans les conditions suivantes: 1. Si exploration = exploitation. Pas question d’autoriser a priori un plan de développement sans le confronter au public et au lois en cours. C’est la pratique partout ailleurs, hors de question de s’y soustraire en France. 2. Si un cadre règlementaire « contraignant » n’était pas mis en place. La règlementation actuelle est inadaptée. 3. Si la règlementation (satisfaisante donc) n’avait pas toutes les chances d’être appliqués et respectée. Sans droit de regard, sans participation des intéressés (collectivités, ONG etc. – comme ça se fait parfois ailleurs), je n’ai pas confiance non plus. 4. Si nous avons des alternatives concrètes à mettre en place. J’aimerais bien comprendre comment la France – et l’Europe – compte s’approvisionner en énergie entre 2011 et 2050. Quels sont les grands axes? Quels sont les risques? Le public les comprend-t-il? 5. … Seulement voilà. Je m’inquiète de l’échelle des bouleversements nécessaires à la production d’énergie et du temps dont nous ne disposons plus vraiment pour les concrétiser. On a sans doute perdu deux décennies sur le renouvelable et on n’est pas en train de rattraper ce retard (il faut accélérer!!). Je préfèrerais donc que nous gardions des options dans notre sac – même si elles ne me paraissent pas enviables aujourd’hui – au cazou… Or une option, ce n’est pas juste une idée, c’est un projet que l’on peut réaliser si nécessaire. Il faudrait sans doute 5 (ce serait étonnant, et pour le coup même inquiétant!) à 10 ans entre les premières études et une production conséquente de gaz de schiste en France. Si on ne se prépare pas un minimum, on risque bien de ne pas avoir le: soit faire n’importe quoi dans la précipitation, soit appliquer ce que l’on « sait » faire – des EPR? mais là aussi, il faut beaucoup de temps et les décisions devront être prises très en amont – soit il y a eu un miracle et je le souhaite de tout cœur! Mais je n’y crois pas… Et donc je cherche à comprendre comment à quelles conditions on pourrait éviter de se priver d’options. Pour ce qui est des aspects techniques, les arguments du bureau des ressources du Colorado tiennent la route (là, je sais que j’ai perdu ceux qui n’ont pas fait de géochimie pétrolière!). Mais c’est vrai: je n’ai pas vu leurs données et je n’ai pas connaissance des aspects spécifiques des développements mis en cause. Si j’en ai le courage et le temps, je me renseigne davantage. Il restera toujours une énorme difficulté: comment parler de risque dans un débat public, quel que soit le projet? Aller, je m’arrête. Mais je vous laisse quand même sur une observation: alors que l’on s’oriente vers une interdiction d’explorer et d’exploiter les gaz de schiste en France, le Parlement européen s’est refusé à s’exprimer en faveur d’une sortie du nucléaire… A méditer. Bonne soirée!
Z’êtes nouveau par ici, vous non ? Votre optimisme est remarquable, à double titre : – venir tenter des explications sur un sujet controversé (déjà chapeau) – expliquer aux techno-sceptiques (j’ai failli dire obscurantistes) divers que l’on peut/doit faire confiance aux ONG et législateur pour travailler ensemble à encadrer les industriels. Hélas, l’expérience dans de nombreux domaine montrent que vos contradicteurs pourraient bien avoir raison sur au moins un point : les citoyens vigilants sont rares, car c’est une tâche ingrate. Les militants mus par l’opportunisme politique nombreux. Voir mon commentaire de ces derniers jours sur la résolution non adoptée par le Parlement européen. Vous le mentionniez, mais cela n’a semble-t-il ému personne sur ce forum : les Verts ont fait capoter le renforcement des normes et des contrôles pour défendre leur position jusqu’au boutiste et irréaliste de sortie du nucléaire… Bon, ben, vive la Démocratie et la vulgarisation quand même…
Quand tu commenceras à comptrendre ce que signifie le progrès, on pourra discuter, mais considérer qu’un conservateur qui nous resasse à tort et à travers, que les énergies fossiles sont une solution d’avenir, qu’exploiter cette énergie au mépris du respect de l’environnement, en mettant en péril la santé publique, c’était peut-être moderne dans l’antiquité, à l’époque ou des pseudos-élites décidaient de ce qui était la panacée pour la France d’en bas, pour reprendre une célèbre bévue. Mais navré pour toi, le « fossile » c’est la préhistoire et tu le comprendrais sans doute si tu disposais de toute les informations sur le sujet, si tu étais capable d’une certaine projection. Sinon évite d’employer des termes dont tu ne maîtrises pas le sens, l’obscurantisme est l’arme absolue des conservateurs, ça fonctionne parfaitement sur toi, il ne manquerait plus que tu nous fasses une petite dérive polititienne avec les raccourcis classiques pour couronner le tout.
C’est ce que je disais…
Comme je l’ai mentionné dans « Pas Facile… » le 12 avril après avoir lu tous les doutes et les critiques émis au sujet de la fameuse « lettre » du Colorado, j’ai poursuivi mes recherches pour comprendre 1/ l’origine des documents attribués au Bureau des Ressources du Colorado et 2/ le support technique de la fameuse lettre. Je vous livre les résultats de cette recherche. J’ai contacté le « Colorado Oil and Gas Conservation Commission » et j’ai obtenu les documents cités dans la lettre (qui est bien du COGCC, lui-même étant un organisme de l’état du Colorado). Les analyses présentées se tiennent (gaz biogéniques dans certains cas, thermogéniques dans d’autres établi sur des bases géochimiques bien connues et une base de données crédible, les documents historiques font état de présence de méthane, H2S et autres bien avant le forage (1976)… Bref, sans refaire les études et sans passer plus de temps, je ne trouve pas de soutien aux différentes critiques qui ont été avancées. Il faudrait que les documents aient été falsifiés et je ne vais pas me lancer là-dedans. Si vous trouvez des failles concrètes, je suis curieux de les connaître. Si vous souhaitez en obtenir une copie des documents, adressez un mail à qui vous enverra le fichier zip avec les documents référencés. Selon les conclusions des différents rapports, les cas analysés ont donc montré a/ des cas de gaz biogénique, b/ des cas de gaz thermogénique. Ces derniers ont été attribués à des fuites de gaz le long des puits de production. Le gaz provenait de couches de charbon; la cause était une cimentation défaillante des puits concernés et non une quelconque opération de fracturation hydraulique (ce qui n’excuse rien bien sûr, mais au moins on sait ce qu’il faut faire pour règlementer, concevoir et exécuter de « bons » puits). J’ai demandé des documents techniques complémentaires que je n’ai pas encore reçus. Encore une fois, il n’est pas question de nier l’impact du développement des gaz de schiste aux USA. Et sans rien changer aux règlement et aux procédures, ce serait sans doute la même chose chez nous. Ceci dit, il me parait important de bien comprendre ce qui se passe là-bas si on veut y remédier, règlementer ou interdire.
ou faisaient allusion à l’opacité et à leur bonne foi, je trouve étonnant d’utiliser l’expression de fracturation hydraulique, quand il s’agit d’un cocktail de produits chimiques dont la composition et les proportions sont gardées secrètes. Tu devrais demander des informations complémentaires à ce sujet. Même chose au niveau du gaz, quelle proportion, parce que les plantes rejettent aussi du CO2 mais beaucoup moins qu’elles en captent, ce que je veux dire pour être précis, c’est que ta démarche semble partisane et tente de minimiser l’impacte désatreuse de ce procédé.