En 2008, les Etats-Unis ont pris la tête des pays producteurs d’énergie éolienne, dépassant l’Allemagne en termes de capacités installées. De son côté, la Chine poursuit ses efforts soutenus, en doublant pour la 4ème année consécutive le total de ses capacités disponibles.
Dans son rapport annuel, le Conseil Mondial de l’Energie Eolienne (GWEC) établit à 27 000 MW les capacités éoliennes installées au cours de l’année 2008 dans le monde. Soit une croissance de 28,8% des capacités disponibles par rapport à l’année précédente, chiffre qui dépasse celui de la décennie passée. Une croissance essentiellement nourrie par l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie.
Au total, ce sont 120,8 GW de capacités éoliennes qui étaient en fonctionnement dans le monde à la fin 2008.
"Les chiffres parlent d’eux-même : Il y a une demande énorme et croissante dans le monde", se réjouit Steve Sawyer, secrétaire général du GWEC. "Les 120 GW de capacités mondiales en fonctionnement à la fin 2008 vont produire 260 TWh et éviter le rejet de 158 millions de tonnes de CO2 chaque année", a-t-il ajouté.
L’énergie éolienne est aujourd’hui un important acteur des marchés énergétiques. L’installation des turbines en 2008 représentait un marché d’environ 36,5 milliards d’euros.
"L’éolien est souvent l’option la plus attractive concernant les nouvelles capacités de production, à la fois en termes économiques et de renforcement de la sécurité énergétique, sans parler des bénéfices environnementaux et de développement économique", analyse le professeur Arthouros Zervos, Président du GWEC
"La volatilité des prix des combustibles fossiles et les politiques peu fiables des pays riches en énergies fossiles augmentent le risque de dépendance à l’égard des ressources conventionneles pour la production d’électricité", a-t-il ajouté, avant de rappeler que le secteur représente pèse aujourd’hui 400 000 emplois dans le monde.
Les Etats-Unis et la Chine se plaçaient en tête de la course aux nouvelles capacités installées en 2008.
Les installations de nouvelles capacités aux Etats-Unis ont totalisé 8 358 MW, pour un total de 25 170 MW. Les Etats-Unis prennent ainsi la première place mondiale, devant l’Allemagne (23 902 MW).
L’Europe et l’Amérique du Nord sont désormais au coude à coude en termes de développement des capacités (8,9 GW). Suivies de près par l’Asie, avec 8,6 GW.
La considérable croissance du marché éolien aux Etats-Unis en 2008 a permis de renforcer de 50% la capacité de production éolienne. Les projets éoliens représentent environ 42% de l’ensemble des nouvelles puissances ajoutées aux Etats-Unis l’an dernier. 35 000 nouveaux emplois ont été créés, sur un total de 85 000 américains employées dans le secteur.
Toutefois, comme l’annonçait récemment l’AWEA, un ralentissement du financement de nouveaux projets commençait à se faire sentir dès la fin de l’année 2008.
Les marchés asiatiques représentaient en 2008 près d’un tiers des nouvelles capacités installées dans le monde. La Chine s’y taille la part du lion, en doublant une nouvelle fois la puissance installée sur son territoire. 6,3 GW de nouvelles capacités ont ainsi été raccordées, qui lui permettent d’atteindre 12,2 GW.
Le pays prévoit une poursuite de la croissance dans les années à venir. Dans son plan de lutte contre les effets de la crise financière, le gouvernement chinois a en effet mis l’accent sur le développement de l’énergie éolienne, comme étant l’un des secteurs clés de la croissance économique.
"En 2009, les nouvelles capacités installées devraient encore pratiquement doubler, et atteindre un tiers ou plus des nouvelles capacités installées dans le monde", prévoit Li Junfeng, Secretaire General de la Chinese Renewable Energy Industry Association (CREIA).
A ce rythme, la Chine pourrait dépasser l’Allemagne et l’Espagne pour atteindre la seconde place en termes de capacités totales dès 2010. La Chine aurait alors atteint son objectif de 30 GW, initialement prévu pour 2020, avec 10 ans d’avance.
Le boom du marché de l’éolien en Chine a également encouragé le développement de l’ensemble de la chaîne de production. L’industrie manufacturière chinoise est l’une de plus matures, estime le GWEC. "Maintenant, l’offre commence non seulement à satisfaire les besoins intérieurs, mais aussi à répondre à la demande internationale, en particulier concernant les composants" indique Li Junfeng. "En 2009, les entreprises chinoises commenceront à pénétrer les marchés du Royaume-Uni et du Japon. Des commandes pour 200 pales ont déjà été signées", indique-t-il. Prochaine étape : s’installer sur le marché américain.
Concernant l‘Europe, près de 8,9 GW éoliens ont été installés, portant la capacité totale à près de 66 GW. Ce qui place l’énergie éolienne en première position en ce qui concerne les nouvelles capacités installées. Alors que la croissance du marché européen était jusqu’alors tirée par l’Allemagne, l’Espagne et le Danemark, 2008 a connu une expansion plus équilibrée, menée par la France, le Royaume-Uni et l’Italie.
"Les chiffres européens montrent que l’énergie éolienne est le choix numéro 1, incontesté, dans ses efforts pour avancer vers une énergie propre, renouvelable et locale", commente Christian Kjaer directeur général de l’EWEA. "L’énergie éolienne est l’exemple d’un investissement intelligent qui permet à l’argent des citoyens européens de travailler dans leurs propres économies plutôt que d’être transféré vers une poignée de pays exportateurs de carburants". Pour Kjaer, "investir dans l’énergie éolienne, c’est soutenir le leadership technologique, la protection du climat, l’indépendance énergétique, les oppportunités commerciales et l’emploi."
"Nous sommes sur la bonne voie pour réaliser une économie d’1,5 milliard de tonnes de CO2 par an d’ici 2020", résume Steve Sawyer. "Mais nous avons besoin d’un signal fort et mondial de la part des gouvernements, qui montrerait qu’il considèrent comme sérieux l’abandon des combustibles fossiles et la protection du climat."
"Aboutir à un nouvel accord mondial à Copenhague en décembre est d’une importance fondamentale et enverra le type de signal dont l’industrie, les investisseurs et le secteur des finances ont besoin pour que l’énergie éolienne atteigne son plein potentiel" a-t-il conclu.
Voir aussi :
Tableaux et graphiques (GWEC)
Sur Enerzine :
Croissance de l’éolien américain en 2008 (AWEA)
Les Etats-Unis en tête de l’éolien mondial
L’éolien emploie 150 000 personnes en Europe
1 million d’emplois dans l’éolien en 2010
Bonjour, Ce mail s’adresse avant tout à la rédaction d’Enerzine, mais aussi à toute personne susceptible d’apporter un éclairage. Sur la base des chifres de l’article j’ai caluclé l’énergie produite en un an par un Watt de puissance installée: 260 TWh / 120 GW = 2,166 Kwh par watt installé. J’ai fait le calul en prenant comme hypothèse que le rendement moyen d’une éolienne de la génération actuelle est de 30% (autrement dit l’éolienne produit sa puissance nominale pendant un tiers du temps): 1W * 3600 sec*24h*365 jrs *0,3 = 9460 WH soit 9,460 KwH. Le chiffre donné dans l’article correspond à un rendement de 7%. N’y a-t-il pas une erreur ?? Cordialement
bonjour, Le chiffre de 260 TWh annoncé est le chiffre de production électrique nette issue des 120 GW de puissance éolienne installée. Cela signifie que ramené à sa puissance nominale c’est comme si ce parc de 120 GW avait fonctionné à pleine puissance 2166h dans l’année (sur une année de 8760h). Ceux sont des ratios classiques pour l’éolien (onshore) donc il n’y a pas d’erreur sur ce chiffre. A titre d’information d’ailleurs, cette production représente l’équivalent de la consommation électrique indoividuelle (chauffage compris) de 124 millions de français… (environ 2100 kWh consommé par français et par an) Le rendement de l’éolienne est totalement indépendant de ce raisonnement. D’ailleurs on parle généralement de rendement pour les outils de production quand ceux-ci utilisent un combustible pour une machine à cycle thermodynamique (turbine vapeur, turbine gaz, moteur). Dans le cas de l’éolien le « combustible » c’est le vent…
Le dernier chiffre paru pour la disponibilité des éoliennes en France -leur temps de fonctionnement- est de 23% en moyenne .et non de 30.
Il faut parler de facteur de charge et non de rendement. Celui-ci est de 23% en France, 14% en Allemagne et il dépasse les 30% pour l’off shore et quelques parcs on shore bien ventés.
Effectivement, il ne faut pas confondre rendement nominal et facteur de charge. Le rendement d’une grande éolienne est d’environ 25 % si on se refère à l’énergie cinétique de la masse d’air qui la traverse. Pour alimenter 124 millions de français avec 260 TWh, ils faut qu’ils restent à la maison et se reproduisent (nous ne sommes que 63 millions). Pour faire tourner la France, il faut 440 Twh de consommation finale et 570 TWh de production (y compris l’exportation). Le résidentiel seul c’est 140 TWh. Avec cette histoire de nombre de foyers alimentés on tourne au ridicule, annoncez donc l’énergie produite, on fera le calcul que l’on veut et on alimentera qui on veut !
« 1W * 3600 sec*24h*365 jrs *0,3 = 9460 WH soit 9,460 KwH. » Cette formule est incorrecte, car on calcule des kWh et pas des kWs, il ne faut pas multiplier par 3600. Et si vous divisez 9460 par 3600 vous obtenez 2.6kWh/kW/an. C’est bien proche de ce qui est annoncé dans l’article.
440TWh / an divises par 63 millions de Francais donne 7000KWh / an per capita ttes utilisations confondues … c’est exactement ce que disent les tableaux de classement ONU . … Par contre , que l’affirmation : 260 TWH eoliens permettent d’economiser 158 millions de tonnes de CO2 / an , met le KWh a 600grammes de CO2 …. Drole de chiffre , resultat de quels calculs opaques et subjectifs ? Un mix ? mais de quoi et calcule comment ?
L’article dit : » Les 120GW installes a fin 2008 VONT PERMETTRE la production ( future , donc esperee , et non pas » deja produite en 2008 » ) de 260TWh annuellement » …