L’Agence internationale de l’énergie (AIE) vient de publier son atlas mondial de l’énergie 2012, un document de référence qui fournit des projections sur l’évolution des tendances énergétiques jusqu’en 2035, ainsi qu’un aperçu de leurs répercussions en termes de sécurité énergétique, de durabilité environnementale et de développement économique.
Partie 1 : "Un nouveau paysage énergétique mondial se dessiner"
Partie 2 : "Reflux d’énergie aux États-Unis"
Partie 3 : "L’âge d’or du gaz naturel, de quel carat ?"
Partie 4 : "Le charbon va-t-il garder sa place de premier choix ?"
La demande mondiale en électricité augmente presque deux fois plus vite que la consommation totale d’énergie. Ceci pose un véritable défi, qui se trouve amplifié par le niveau d’investissement nécessaire au remplacement d’infrastructures énergétiques vieillissantes.
Près d’un tiers de la nouvelle capacité de génération électrique construite jusqu’en 2035 sert à remplacer les unités de production obsolètes. Elle se base pour moitié sur des sources d’énergie renouvelables, même si le charbon reste le premier combustible mondial pour la production d’électricité.
Sur la période allant jusqu’en 2035, la croissance de la demande chinoise en électricité dépasse la demande d’électricité totale actuelle des États-Unis et du Japon, la production des centrales à charbon de la Chine croissant presque aussi vite que ses productions nucléaire, éolienne et hydraulique combinées. Au niveau mondial, les prix moyens de l’électricité augmentent de 15 % en termes réels d’ici 2035, entraînés à la hausse par l’augmentation des coûts des combustibles, par le virage vers une capacité de génération à plus forte intensité en capital, par les subventions en faveur des énergies renouvelables et, dans certains pays, par le prix donné aux émissions de CO2. Les prix varient de manière significative d’une région à l’autre, et c’est dans l’Union Européenne et au Japon que les tarifs restent les plus élevés, bien au-dessus de ceux pratiqués aux États-Unis et en Chine.
Le rôle anticipé de l’énergie nucléaire a été revu à la baisse, certains pays remettant leur politique en question après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi en 2011. Le Japon et la France ont récemment rejoint la liste des pays prévoyant de réduire leur utilisation d’énergie nucléaire, alors que la compétitivité de cette dernière fait face, aux États-Unis et au Canada, au prix relativement bas du gaz naturel.
Les prévisions sur la croissance de la capacité nucléaire installée par rapport à celles de l’Outlook 2011 ont été revues à la baisse. Et si la production nucléaire augmente encore en termes absolus (en raison de l’augmentation de la production en Chine, en Corée, en Inde et en Russie), sa part du mix électrique global diminue légèrement avec le temps.
La sortie du nucléaire peut avoir des répercutions significatives sur les dépenses d’un pays en importation de combustibles fossiles, sur le prix de l’électricité et sur l’effort nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques.
La dernière phrase de la brève résume tout : sortie du nucléaire = électricité plus chère et objectifs climatiques reportés.
L’écroulement du nucléaire depuis 15 ans est un état de fait et pas un choix. Les centrales sont en voie de délabrement et personnes n’a plus les moyens de s’en offrir une. La question est donc plutôt comment va-t-on pouvoir déployer les alternatives suffisamment rapidement.
68 tranches en construction dans le monde, toutes de forte puissance. C’est pour vous un déclin ? Allons, cessez de démolir votre image. Mis à part des prises de position évidemment électoralistes de certains pays (Allemagne, Italie et France) qui ne tiendront pas longtemps devant la tempête de la réalité, il y a un mouvement de fond pour le nucéaire au niveau mondial. Poussé par l’Economie et l’absence de solution de remplacement une fois la bulle renouvelable éclatée, le nuc est la seule solution pour satisfaire notre soif de bien-être actuel et de celui espéré par les trois quarts de l’humanité.
Qu’a fait l’Angleterre dans les années 90? Ayant découvert et mis en exploitation son immense gisement de gaz en Mer du Nord, elle l’a bouffé à vitesse maxi et n’a pu en exporter que quelques % durant 5ans. Fallait pas alors parler de nucléaire dans cette ile. Et maintenant qu’il n’y a plus de gaz? Alors ils vont vers le nuc à toute berzingue. Les US feront de même dans une décennie: faut-il pas qu’ils soient c…s pour brûler leur gaz temporairement pas cher pour remplacer leur charbon abondant! Faut croire que leur religion court-termiste les aveugle. Quand aux prévisions d’organismes « spécialisés » je m’en tape les cuisses de rire: L’un d’eux payé par le gouvernement français en 2005 prévoyait une lente évolution du prix du baril de 20$ en 2005 à 30$ en 2030 !!!!! Alors si pour vous le nuc est en déclin, ouvrez les yeux et détectez que 68 tranches de forte puissance sont en chantier dans le monde s’ajoutant aux 400 en service…: Le Monde ne se limite pas à votre petit écran de mobile.
« Mouvement de fond »… Je crois plutôt que Nucléaire come ENR ont un enemi « mouvement de fond » en train d’emerger : pétroles et gaz non conventionnels qui risquent de retarder les investissements dans les ENR et de tuer les projets qui esperaient un retour dans le nucléaire pendant quelques années (décennies plutot). Aux US c’est fini pour le nucléaire et mal barré pour les ENR Au RU il y aura bien moins d’ENR et de nucléaire que pévu En Chine le nucléaire ralentit, les ENR sont dans une situation particulière avec des surcapacités d’usinesà écouler donc elles ont encore de la place En europe de l’Est les projets nucléaires sont repoussés ou réduits en voilure et les GdS ont le vent en poupe, les ENR y sont quasi inexistantes à l’exception de l’éolien. En Europe de l’Ouest le nucléaire n’a presque plus d’avenir et les ENR subissent l’effet de la crise de plein fouet En Afrique et en Asi du sud-est on peut espérer que le nucléaire ne se développera pas de sitôt car très peu de pays y sont suffisament matures pour se nucléariser Etc..;
Après avoir lu le rapport , je ne pense pas que les fossiles non conventionnels freine le développement des EnR. A priori , ils peuvent même stabiliser les EnR en offrant un backup bon-marché en attendant que le stockage se déploie. N’oublions pas que sans stockage, les EnR atmosphériques ne dépasseront pas les 20%. Or si une solution à air comprimé connait un certain succès d’investissement aux US, il faut admettre que le stockage avance moins vite que les EnR se déploient et cela ne peut pas s’éterniser. Dans cette optique , le stock de non-conventionnel valorise l’investissement industriel de génération ancienne et débloque la situation sur les principaux marchés. Cela fait gagner de précieuses années de R&D et de développement EnR qui a plus à perdre en étant trop rapide qu’en trouvant une « croissance de croisière » soutenable. Les fillières EnR sont au taquet , une chute trop brutale de leur développement est bien plus dangereuse sur l’objectif long que la concurrence temporaire d’un gaz de mine bon marché. Vue la simplicité de leur mise en oeuvre, les EnR ont le facteur temps de leur coté.
Certes, le nucléaire n’aura probablement jamais une place majoritaire dans les mix électriques de la planète, à l’exception de pays qui en ont une tradition forte (France, Russie, USA, etc). Mais vu que les réserves de gaz ne vont pas durer éternellement (surtout au rythme où tout le monde se jette dessus en ce moment), vu que les réglementations sanitaires rendent de plus en plus difficile l’exploitation du charbon dans beaucoup de pays (USA, France, etc), il y a fort à parier que le nucléaire va prendre et garder à moyen terme une place intermédiaire (30 à 40%) dans le mix de la majorité des pays occidentaux. Ainsi, malgré la période qui ne lui est franchement pas favorable (Fukushima, crise économique et difficultés de financement), on commence à entendre de plus en plus de rumeurs sur du nucléaire dans des pays qui n’en avaient jusqu’à présent pas : Pologne, Australie, etc. Par ailleurs, un certain nombre de pays pensent à renouveller et/ou étoffer leur parc : Angleterre, République Tchèque, Afrique du sud, USA, etc. Et enfin les quelques rares pays qui ont remis en cause leur politique nucléaire (Allemagne, Belgique, France) font face à des difficultés techniques, écologiques et économiques qui rendent leur décision non viable.
La France n’a jamais déclaré vouloir remettre sa politique énergétique en cause, de tout manière, c’est impossible.
« de toute façon c’est impossible »! Ah bah comme ça au moins c’est clair, le débat ne sert plus à rien, la France est condamnée à avoir une balance commerciale énergie déficitaire, à ne pas réussir à vendre d’EPR, à n’avoir aucune grande boîte ENR, à voir sa pointe électrique monter hiver après hiver, etc… Vous seriez pas le troll de la Tribune? Ah si, c’est vous, Atomicd le gros troll.
Après RWE, EON, AREVA et les Chinois de CGNPC voilà que Centrica lâche à son tour… Il ne reste désormais plus qu’EDF et les Japonnais d’Hitachi. Le gouvernement UK (et les précédents) a décidement très mal géré son affaire, ils risquent la pénurie d’électricité d’ici très peu avec la quasi totalité de leur parc charbon&nucléaire qui arrivent en fin de vie… Centrica a peut-être tort de quitter le navire, les exploitant nucléaire ont une chance de se retrouver en position de force pour exiger des conditions avantageuses pour investir outre-manche.
A ambiel; ils auront le temps de construire des cycles combinés…gaz. A lionel: c’est quoi « une solution à air comprimé qui connait un certain succès d’investissement aux US? ». la question étant sur « le succès d’investissement », la techno est dans son principe connue depuis plus de 20 ans.Des liens….
Vous savez que je ne vous « aime bien », j’admire votre foi et votre punch tout à fait crédibles et passionnés dans la techno qui vous occupe ( vous êtes un professionnel de celle-ci me semble-t-il, et donc à ce titre respectable car au moins vous vivez ça de l’intérieur et au quotidien, il est tellement facile de dénigrer facon café du commerce), mais sur les 30 à 40% dans le mix de la majorité des pays des pays occidentaux j’ai beaucoup de mal à vous suivre… France OK, Belgique même pas sûr, Suisse et Allemagne c’est rapé, US et UK c’est moins, Espagne je n’y compte pas, Japon personne ne sait… etc… Donc on sera plutôt si le nucléaire arrive à se maintenir, sur du 5 à 10/20% (ordre de grandeur) plus uniformément réparti sur la planète, la France restant a priori pour une vingtaine d’années une exception.
¤ Dans la production d’électricité à travers le vaste monde, l’électricité nucléaire est déjà en déclin relatif depuis 7-8 ans, avec une part tombée de 16,1% en 2003 à 12,3% en 2011 de la production totale. En production absolue, avec 2.520 TWh en 2011, le nucléaire est retombé au niveau de 2003 (2.520 TWh aussi) après avoir atteint un maximum à 2.660 TWh en 2006 (valeurs en « net »). Au 1er janvier 2008, il y avait 438 réacteurs nucléaires, pour 371,6 GW, ayant produit 2.600 TWh (net) d’électricité en 2007. Au 1er janvier 2012, il y avait 435 réacteurs nucléaires, pour 368,8 GW, ayant produit 2.520 TWh (net) d’électricité en 2007. Entre le début 2008 et ce jour (novembre 2012), 16 réacteurs nucléaires ont été connectés au réseau (10.730 MW au total) alors que 19 réacteurs ont été mis hors service (14.700 MW au total).
¤ Au 1er janvier 2008, il y avait 438 réacteurs nucléaires, pour 371,6 GW, ayant produit 2.600 TWh (net) d’électricité en 2007. Au 1er janvier 2012, il y avait 435 réacteurs nucléaires, pour 368,8 GW, ayant produit 2.520 TWh (net) d’électricité en 2011.
Gaz : c’est là ou je voulais en faire venir mon ami Bachoubouzouk 😉 Evidement que c’est celui-ci qui va prendre le relais. Face aux ENR si les opinions publiques chauffées à blanc sur le prix de l’énergie par les lobby du sale et pas cher, parfois alliés aux lobby du différemment sale est un peu plus cher. Et idem pour la dernière catégorie qui va aussi se faire avoir par le sale et pas cher… 🙂 Le nucléaire a un ennemi : le gaz, sauf en France ou c’est pour l’instant les ENR qui sont l’ennemi à abattre. Les ENR ont deux ennemis : le nucléaire s’il est prépondérant dans le mix ce qui les condamne à rester marginales du fait de la production en base et les fossiles si l’option économique sans intégration des couts de pollution est privilégiée dans le mix national. Et en attendant, le gaz gagne la partie face au nuk aux US et chez les anglais : Aux US on aura sans doute 1 /2 voire 3 réacteurs construits sur les 20 prochaines années contre une cinquantaine qui vont être arrêtés, en Angleterre c’est 18 réacteurs sur 19 qui vont fermer sur ce laps de temps et à peine 2 ou 3 nouveaux réacteurs (certes bien plus puissants) construits. La Chine a elle aussi commencé à réduire la voilure, le dernier plan quiquennal bloque un certains nombre de projets en cours (ne garde que ceux sur le littoral – allez comprendre -) et n’en prévois aucun nouveau.
¤ Si l’on compare les énergies renouvelables et le nucléaire dans la production d’électricité, le nucléaire a toujours été à la traîne (valeurs en « brut »). En 2000 : 2.920 TWh en renouvelable et 2.590 TWh en nucléaire (= 88,7% du renouvelable). En 2011 : 4.160 TWh en renouvelable et 2.750 TWh en nucléaire (= 66,1% du renouvelable). Pour 2035, l’AIE nous annonce 31% d’électricité renouvelable, presque autant que le charbon descendu de 41% à 33%. Le nucléaire resterait à 12% de l’électricité produite. Et l’on sait que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a toujours sur-estimé le nucléaire et sous-estimé les renouvelables. Le remplaçant du nucléaire est déjà trouvé.
A force d’argumenter sur un prix du KWh nucléaire peu cher, on s’est enfermé dans une solution unique et illusoire. Ce moindre coût n’est t’il pas assuré en faisant abstraction du prix des accidents, du démantèlement des centrales et du stockage des déchets?Encore une forme de crédit ? Valorisant technologiquement (et flatteur pour les egos),mais irresponsable en termes de choix de société. L’avantage des énergies renouvelables, solaire et éolien, est que le seuil de rentabilité est proche et que le ration coût/bénéfices devient favorable. Le problème n’est plus technique ou économique, mais lié à la tentation de maintenir les pouvoirs en place, ou de s’entêter à démonter la viabilité des « anciens » modèles, plus « prestigieux ».
J’ai bien dit « à moyen terme » (à horizon 15-20 ans). A court terme je partage entièrement sur le fait que le grand vainqueur est le gaz, les grandes manoeuvres d’EDF dans ce domaine sont là pour en attester. Par ailleurs, Ambiel, les ENR handicapent non pas le seul nucléaire, mais bien tous les autres moyens de production. En effet, les centrales au gaz et au charbon sont les premières à pâtir des ENR en matière de rentabilité.
ça c’est sur ! d’ou la réaction forte (aux US en particulier) des lobby fossiles contre les ENR.. Mais en France c’est le nucléaire qui risque de pâtir d’un manque de rentabilité s’il y a trop d’ENR dans notre mix… D’ou une réaction de plus en plus forte, et qui va prendre de l’ampleur lors du débat sur l’énergie (s’il commence un jour) 🙂 A contrario les ENR sont un plus pour les STEP qui du coup peuvent fonctionner davantage, en allemagne elles tournent désormais deux fois par 24H, entre 11H et 15H et la nuit. Il pourrait en être de même en France, et il en sera de même le jour ou nous aurons une part significative de PV (20GW?) Tout le modèle économique sur lequel nous avons l’habitude de fonctionner depuis des décennies est remis en cause par les ENR, on a pas fini de débattre des avantages et inconvénients. Une chose est sure, les choses changent et vont changer en profondeur. PS : et la pique vilaine, méchante et gratuite : et votre nucléaire va se marginaliser de plus en plus chaque année 🙂
vous nous dites « Le nucléaire a un ennemi : le gaz, sauf en France ou c’est pour l’instant les ENR qui sont l’ennemi à abattre. » Pour ce qui concerne la France, parler d’ENR à abattre me parait un tantinet tendancieux. Ce qui est sûr c’est qu’en matière d’électricité la France n’est pas à la rue, est quasiment le meilleur élève européen en termes d’émissions de CO2 et parmi les tous meilleurs en termes de prix de l’électricité , et qu’il n’y a donc pas d’urgence à se précipiter vers des installations massives en faisant payer un surcoût important aux particuliers et aux entreprises. Et d’autant moins que le surcoût n’est déjà pas répercuté, cf. le déficit grandissant de la CSPE, merci à nos politiques de tous bords prompts à prendre des décisions électoralement positives mais à ne pas envoyer la facture des conséquences de leurs décisions, ce qui est moins facile. Les Allemands sont au moins beaucoup plus cohérents de ce point de vue. Je percois tout de suite les tomates et oeufs pourris que vont me valoir cette affirmation, mais c’est juste une réalité. Si vous gérez « en bon pêre de famille », vous ne changez pas votre voiture pour une voiture plus chère au km parcouru alors que celle-ci fonctionne bien et est en milieu de vie,….Qu’on me traite d’X-Mines obtus me fera pas changer d’avis, même si ce n’est pas mon pedigree. Par contre , puisqu’on parle « d’ennemis » consolez vous, les renouvelables francais mais pas seulement ont déjà eu la peau de Penly 3….
Nous avons une vision assez différente de la façon dont on devient leader dans une industrie… Si ça consiste à faire en sorte d’attendre que les techno soient matures ou d’attendre de ne plus avoir le choix pour y aller, c’est digne d’une stratégie de pays du tiers-monde… Pour Penly 3, il est mort tout seul, de sa belle mort économique. Mais il reviendra, peut-être avec le réacteur franco-chinois en cours de pré-développement (et qui inquiète déjà les Syndicats pourtant très soft du nucléaire, en plus de Lauvergeon et de pas mal de monde du milieu) :
Aux US, il y a deux opérateur qui continuent à investir dans le nucléaire. Georgia Public Service Commission et la Tenesse Valley Authority. Tous deux ont calculé que sur le trés long terme, quand on a les reins assez solides pour investir aujourd’hui et rentabiliser sur une très longue période, le nucléaire reste toujours le plus rentable. Le GPSC a une estimation qu’à la fin, il aura économisé 5 milliard par rapport au gaz sur la base des prix actuels. La TVA elle calcule qu’avec un cout d’O&M de 20$/MWh, elle gagnera toujours à la fin sur le coût total. « Why TVA needs more nuclear power » L’O&M est aussi faible que celui de l’éolien on-shore, mais la durée de vie totale encore plus longue que les centrales fossiles. Et tous deux ont en commun d’être des opérateurs publics qui ont confiance que dans 40 ans, ils seront toujours là pour opérer leur centrale pour très peu cher (la TVA a été fondée par Roosevelt en 1933 dans le cadre du New Deal). Effectivement tous les opérateurs privés qui regardent d’abord le relativement court terme, et leur intérêt avant celui du public, ne font pas le même calcul.
De mon point de vue, pour devenir leader, l’essentiel est de ne pas faire la même chose que tout le monde, en même temps que tout le monde, surtout dans un domaine où ils ont déjà 5 à 6 ans d’avance. C’est d’ailleurs la logique que suit actuellement Siemens en sortant du solaire. OK, on a pas 100% de chance d’échouer. Mais on a 100% de chance que devenir leader soit beaucoup plus couteux et difficile qu’en choisissant un domaine moins saturés. Une alternative est laisser les autres prendre de l’avance, attendre que la poussière retombe, et acheter une licence de la meilleur techno qui finit par émerger pour la développer. C’est ce qu’on a fait pour le nucléaire français, mais après avoir perdu un certain nombre de milliards dans une techno dangereuse et mort-née.
Sur les STEP, dans la situation d’aujourd’hui c’est parfaitement faux. Cf analyse HSBC, à la fois le taux de charge des CCGT et des STEP a baissé, et les deux sont nettement moins rentables, ce qui pose de gros problèmes aux opérateurs de CCGT Comprendre le pourquoi n’est pas simple, mais en gros le problèmes c’est qu’une phase typique avec le vent dure 10 à 20 heure, donc il faudrait que les STEP stockent 10 à 20 pour assurer ensuite 10 à 20 heure de production (impossible en volume, la STEP se vide en deux heure, et doit ensuite attendre la prochaine surproduction vent pour travailler). Pour le solaire, il a tendance à écraser les prix entre la journée et la nuit, et ne pas générer le différentiel de prix sur lequel la STEP repose. A très gros taux de pénétration, il peut générer la double phase d’utilisation en une journée en question, mais c’est délicat sur les prix, et ce n’est pas constant tout le long de l’année, il y a seulement une partie des journée de ce type, donc aucune production garanti pour la STEP qui a besoin de travailler tout le temps pour être rentable.
Pour les STEP désolé d’être pénible mais c’est vrai pour l’allemagne ou l’effet d’ecrasement des prix autour de midi provoque un rechargement de celles-ci et une réutilisation possible en début de matinée et en fin d’après-midi (ou les conso sont fortes. Regardez sur transparency (et la comparison au même moment sur les prix EPEX spot) l’effet est très visible. Et merci pour la très instructive étude d’HSBC qui est finalement assez positive pour le solaire allemand. Vous avez raison sur le fait que le modèle éco des STEP est aussi mis à mal par l’effet d’écrasement général des prix, en particulier en période de fort vent. Pour le nucléaire aux US, il y a 2 projets en cours et ceux qui concernaient des EPR viennent d’être abandonnés. De plus les modèles des exploitants que vous citez sont portés par 2 choses : leur mono-orientation qui les conduit comme EDF à devoir coute que coute soutenir leur branche prédominante et la non prise en compte de l’effet gaz de schiste. Aux US, les 140 réacteurs vont quasi-tous fermer au plus tard dans 20ans et il ne seront que très marginalement remplacés. Romney voulait relancer le nucléaire, Obama est plus prudent et conserve les subventions sous forme de prêts et de garanties mais en déça des attentes des opérateurs du nucléaire. Nucléaire aux US is over… Pour l’aspect filière, on s’est lancé après les russes et après les américains dans le nucléaire, nous avons fini par devenir leader. Le tout c’est de laisser de l’espace dans le marché interieur et d’y mettre vraiment les moyens. Attendre que les places soient prises et que les techno soient toutes matures ça reste une stratégie de pays du tiers-monde.
¤ En effet, il faut avoir les reins solides lorsque l’on met 43 ans pour construire un réacteur nucléaire. Commencé en décembre 1972, Watts-Bar-2 sera peut-être terminé en décembre 2015. Encore un complot ? En fait, Watts-Bar-2 est un survivant. D’autres ont abandonné. Pour se limiter aux USA, la construction de 40 réacteurs a été abandonnée dans les années 1980. Les projets pour 60 autres réacteurs ont aussi été abandonnés.
Je vois que tout celà vous réjouis, et » que c’était prévu depuis 20 ans ». Pas de chance, il y a 20 ans l’Europe (et nos amis anglais les premiers) inventait la libéralisation du marché de l’électricité, prémice du « marché unique européen », source de compétitivité.Très bien. On en a pas mal parlé ces derniers temps, il se trouve juste que ce fameux marché (dit « energy only », où les producteus sont rémunérés (globalement) sur la base des prix de marché et en fonction de ce qu’ils produisent) est totalement incompatible avec un pourcentage de plus en plus important de ceux que j’appelle les « passagers clandestins » ( c’est une image), c’est-à-dire en gros les moyens de production à tarif d’achat garanti sur 15 ou 20 ans avec priorité d’accès qui débitent ce qu’ils veulent ou peuvent sur le réseau quelque soient les besoins ou les prix.. Tout ça peut se résoudre, il faut juste inventer, en plus de « l’EEG surcharge » pour les allemands (ou la CSPE pour les francais): – la « grid surcharge » pour les extensions/renforcements nécessaires des réseaux – la « back-up surcharge » pour les moyens de back-up (dont les fameuses centrales à gaz) -la « storage surcharge » pour les moyens de stockage. J’en oublie peut-être, mais c’est déjà pas mal. Pas de problèmes, des solutions….il faut juste ne pas être surpris de la note à l’érrivée.
Le problème, c’est juste qu’on ne peut pas ne rien faire de tout ça…. Mais si vous voulez ( c’est ce que je comprends?) supprimer l’ensemble des tarifs d’achat et que chacun, quelque soit son statut ou sa technologie, soit dans le marché (ou assume complètement ses coûts en autoproduction), bien sûr là ça redevient cohérent, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faudra pas amener des évolutions.
¤ Un petit aperçu des prévisions de l’IAEA (Agence internationale de l’énergie atomique) en matière de capacité nucléaire : Prévisions de 1975 : .. 460 à 850 GW en 1985 (réalité : 246 GW) 1.300 à 1.900 GW en 1990 (réalité : 318 GW) 3.600 à 5.300 GW en 2000 (réalité : 350 GW) Prévisions à quinze ans Prévision de 1985 pour 2000 : 502 à 702 GW (réalité : 350 GW) Prévision de 1990 pour 2005 : 450 à 528 GW (réalité : 368 GW) Prévision de 1995 pour 2010 : 391 à 476 GW (réalité : 375 GW) Prévision de 2005 pour 2020 : 416 à 516 GW. La réalité ne devrait pas dépasser 450 GW, compte tenu des réacteurs en construction et en projet devant être terminés à cette date, mais sans compter les réacteurs qui seront arrêtés entre-temps. Avec les années, les rêves démesurés se sont heurtés à la dure réalité. Alors, les prévisions pour 2030 dans le nucléaire …
C’est pas des x-mines bornés qui le disent, c’est même Fortum, des gars du Nord donc tout-à-fait honorables, cf slide 14 sur les évolutions attendues en termes de mécanismes de capacité: Mais slide 12: « Capacity reserves secure against spot market deficits- however, they also add costs to electricity users ». Ils ne sont pas cool, ces finlandais là. Au passage (dernier slide) , ils misent aussi sur le développement du réseau et des interconnexions. Vous qui nous dies que la solution c’est de supprimer le réseau de transport, un de plus qui n’est pas d’accord. Vous me paraissez bien isolé….
Tous ceux qui font sérieusement des Nouvelles EnR en masse ont bien compris qu’il faut absolument renforcer le réseau et non pas l’affaiblir. Cela figure très clairement dans la DENA GRID STUDY II et c’est un document allemand sérieux. A quoi cela sert de vouloir faire croire le contraire ? Tout le monde sait que cela coûtera des dizaines de milliards et des plans ont déjà été établis au niveau de l’ENTSO-E : Les Allemands, eux, ne nient pas cet état de fait, ils l’étudient sérieusement car c’est un facteur limitant de l’intégration en masse des EnR. Vous voulez les nouvelles EnR, vous aurez les lignes à haute tension qui vont avec.