Gaseo, le spécialiste de la valorisation des biogaz a annoncé la signature de son 2e contrat, cette fois avec le Groupe Pizzorno Environnement, sur le site d’enfouissement de déchets d’Aboncourt, dont la recette liée à la vente de la production d’électricité à EDF a été évaluée à 12 millions d’euros.
Jusqu’en décembre dernier, le biogaz issu de la dégradation des déchets de ce centre d’enfouissement était brûlé par procédé BGVAP : "Ce système est devenu obsolète car une seule partie du biogaz est brûlé, a témoigné Séverine Badina, Directrice Générale Adjoint de la Communauté de Communes de l’Arc Mosellan, l’autre partie s’échappant dans l’atmosphère. Grâce à ce nouveau projet mené avec Pizzorno et Gaseo, nous allons installer un outil de valorisation du biogaz et de traitement des lixiviats très performant. D’un coté nous obtiendrons une maîtrise des coûts, de l’autre, nous nous placerons comme site pilote dans l’Est de la France".
Délégataire de ce centre d’enfouissement de déchets depuis 2011 pour le compte de la Communauté de Communes de l’Arc Mosellan, le Groupe Pizzorno Environnement s’est engagé dans son contrat à fournir une prestation de valorisation du biogaz. Retenu dans le cadre d’un appel d’offres, Gaseo aura donc pour mission de financer, construire et exploiter l’installation de production d’électricité et de chaleur à partir de moteurs biogaz. Un contrat de 15 ans permettra d’investir au total 1,7 million d’euros dans ce nouveau projet.
"D’un point de vue purement financier, il est vrai que les rémunérations et les garanties proposées étaient parmi les plus intéressantes", a témoigné Gabriel Moreau, responsable régional du Groupe Pizzorno Environnement. "Mais ce qui a vraiment fait pencher la balance, c’est l’expertise du biogaz sortant de notre réseau de captage réalisée par GASEO, ce qu’aucun autre ne nous avait apporté en amont". En effet, le site d’Aboncourt est construit sur une ancienne carrière de gypse qui, en se dégradant, produit de l’hydrogène sulfuré. "Chargé en souffre, notre biogaz se devait de faire l’objet d’une étude approfondie en amont afin de certifier à 100% la faisabilité du projet" a poursuivi Gabriel Moreau.
Traitement des lixiviats : éviter les rejets en milieu naturel
Sur le centre d’Aboncourt, en plus de la traditionnelle électricité produite et revendue au réseau EDF, l’énergie thermique recueillie sera utilisée en totalité dans le procédé de traitement des lixiviats. "Nous avons retenu une évaporation des eaux traitées par l’osmose inverse afin d’éviter tout rejet en milieu naturel en période d’étiage" a souligné Gabriel Moreau.
L’installation de valorisation du biogaz par Gaseo sera opérationnelle fin 2013, temps nécessaire aux procédures administratives et à la commande du matériel. "Ce projet nécessite une vraie maîtrise du captage du gaz pour être valorisable durant 15 ans", a expliqué Xavier Joly, Président de Gaseo. "Par ailleurs, il s’agit d’une cogénération à caractère industrielle, puisque électricité et chaleur seront produites au rythme de 8000 heures par an".