Rappellons tout d’abord qu’ Areva est à la fois un groupe minier important mais spécialisé dans l’extraction de l’uranium, au Niger au Kazakstan, au Canada et ailleurs, ensuite un producteur d’uranium enrichi pour utilisation comme combustible dans les réacteurs nucléaires, puis un concepteur de réacteur nucléaire, l’EPR en particulier et enfin un industriel qui traite les déchets issu du cycle du combustible soit pour en séparer les éléments réutilisables, plutonium en particulier, pour produire et revendre de nouveaux combustibles soit pour encapsuler en les vitrifiant les sous produits inutilisables voire indésirables du cycle nucléaire. Ce qu’il n’est pas par contre, c’est opérateur/exploitant de centrales atomiques non plus que concepteur global de centrale, encore qu’il s’en soit rapproché dans le cas de l’installation de l’EPR finlandais.
Signalons qu’au delà du réacteur lui même qui est le cœur de la centrale, on y trouve des turbo alternateurs qui transforment la vapeur produite au cœur du réacteur en électricité dont Alstom est un des spécialistes mondiaux.
Autres curiosités: D’abord, Areva a racheté à Alstom, alors en grave difficulté financière, sa division de matériel de transport et de distribution d’électricité, Areva T&D, une division profitable et qu’Areva a su développer mais qui n’a pas grand chose à voir avec ses autres activités et surtout Areva avait accueilli dans le capital de sa coentreprise Areva NP, l’Allemand Siemens autre grand des réacteurs nucléaires en Europe, avec lequel le concept de l’EPR a été développé( l’ERP est la conjonction des expériences d’exploitation des industrie électriques française et allemande). Celui çi s’agaçait de ne pas pouvoir intervenir dans la stratégie et le développement de cette filiale commune et vient, en fin de compte, d’annoncer qu’il allait sortir de cette alliance à court terme mais…pour voguer vers d’autres alliances plus accueillantes.
Enfin dernière particularité, Areva avait été mis sur la liste des sociétés à privatiser du temps du Président précédent du fait de la nécessité de renforcer ses fonds propres face à des besoins considérables en investissements dans quasiment toutes des activités, puis retiré par le nouveau Président qui y réfléchit désormais à nouveau. Car chacun de ces activités fait appel à des techniques tout à fait différentes et sans synergies entre elles entre des activités minières, des activités d’enrichissement de l’Uranium par diffusion gazeuses et maintenant par ultracentriufugation, de l’ingénierie et des capacités de fabrications d’énormes cuves de réacteurs dans la partie EPR et des usines de retraitement de combustibles très spécifiques comme la Hague. Bref le mariage technologique de la carpe, du lapin, de l’oiseau et du dynosaure dans la même société. Ce qui en fait toute la difficulté mais aussi la force !!
Étonnant non? A suivre plus en détail.
[ Archive ] – Cet article a été écrit par CaDerange