Les bonnes intentions affichées par la Commission dans la Stratégie de Lisbonne ne semblent pas suivies d’actes concrets. En matière de recherche sur les énergies renouvelables, le budget européen a chuté de 275 à 215 millions d’euros depuis 2002. L’EUREC et l’EREC en appellent la Commission à joindre la parole aux actes.
L’Europe se veut à la point de la recherche – n’est-ce pas le cœur de la Stratégie de Lisbonne ? – et à la pointe des énergies renouvelables – c’est encore ce qu’elle déclarait en décembre 2005 (1). Dans le même temps, elle diminue les subventions à la recherche attribuées aux énergies renouvelables. D’une moyenne de 275 millions d’euros investis annuellement entre 1999 et 2002, les budgets sont tombés entre 215 et 260 millions d’euros sur la période 2003 et 2006. Allez comprendre.
Le constat est alarmant. Et il est dressé par la parlementaire européenne allemande Mechtild Rothe (PSE), également Présidente d’Eurofores (European Forum for Renewable Energy Sources). Celle-ci a qualifié la politique de la Commission « d’inconsistante » face au discours de promotion vigoureux des énergies renouvelables tenu par cette dernière. « Il y a moins d’un an, la Commission a reconnu que l’Union européenne ne parviendrait pas à atteindre ses objectifs visant à augmenter la part des énergies renouvelables à 12% en 2010, constate Mechtild Rothe. C’est pourquoi nous devons redoubler d’efforts au lieu de diminuer le soutien financier à ce secteur ».
Cette déclaration a eu lieu après que les agences EUREC et EREC ont publié leur position en matière de recherche énergétique. Celles-ci ont estimé que la Commission doit augmenter son budget annuel en matière de recherche et de développement au niveau de 250 millions d’euros par an. L’EREC (Conseil Européen pour les Energies Renouvelables) est une organisation coupole composée d’associations actives dans le domaine de l’industrie, du commerce et de la recherche énergétiques. Quant à EUREC, il s’agit d’un consortium de centres de recherche européen en matière d’énergies renouvelables dont l’objectif est d’améliorer la qualité et l’étendue de la recherche européenne dans ces domaines.
Du côté du Parlement européen, la volonté de promouvoir les énergies renouvelables ne paraît pas manquer puisqu’il a, le 10 mars dernier, voté une résolution affirmant que toutes les sources d’énergie existantes ou futures ne produisant pas de CO2 (et particulièrement les énergies renouvelables et l’efficience énergétique) devaient être considérées comme l’un des cinq domaines clé sous le FP7, autrement dit le Programme-cadre que l’Union européenne met sur pied pour financer la recherche et le développement et qui entrera en vigueur le 1er janvier 2007 pour 7 ans. Mais la volonté politique ne semble pas au rendez-vous. |