La montée du niveau et de la température de la mer et les tempêtes menacent l’existence du peuple de Tuvalu en détruisant ses terres, ses cultures et ses écosystèmes marins, a déclaré le Premier ministre Ielemia, à la commission du développement.
Il a appelé la conférence de Copenhague sur le changement climatique à une action mondiale immédiate en vue de réduire les émissions de CO2, afin de maintenir l’augmentation de la température à moins de 1,5 degré C au-dessus des niveaux pré-industriels.
"Pendant les grandes marées et les tempêtes, l’eau de mer pourrait pénétrer davantage à l’intérieur des terres et réduire encore des surfaces limitées. Les vagues ont déjà détruit des arbres et des cultures. L’eau de mer est également en train de contaminer nos eaux souterraines (…), nos coraux meurent à cause de la hausse de la température de l’eau de mer, au détriment de nos écosystèmes marins et de notre approvisionnement alimentaire", a déclaré le Premier ministre Apisai Ielemia, ce jeudi.
Non à la réinstallation
Rejetant la possibilité de tout recasement des populations de Tuvalu, le Premier ministre a déclaré : "alors que Tuvalu est confronté à un avenir incertain à cause du changement climatique, nous estimons que les Tuvaluans resteront à Tuvalu. Nous nous battrons pour conserver notre pays, notre culture et notre mode de vie. Nous n’envisageons aucun projet de migration. Nous sommes convaincus que si des mesures appropriées sont prises pour lutter contre le changement climatique, Tuvalu survivra".
Lutte contre le changement climatique à Tuvalu
L’île de Tuvalu construit des défenses naturelles pour protéger les récifs de corail et la côte ainsi que des infrastructures pour protéger les personnes, les biens et le cheptel des effets des cyclones et des tempêtes. En outre, Tevalu réduit ses propres émissions de CO2, "même si elles sont minuscules comparées à celles des autres pays", principalement en ayant recours à l’énergie renouvelable.
Michael Cashman (S&D, UK) a insisté sur la nécessité d’un accord à Copenhague qui implique non seulement un engagement verbal, mais aussi le financement correspondant. Le cas de Tuvalu démontre clairement que les défis liés aux changements climatiques sont le problème "de cette génération, et non des générations futures", a-t-il estimé.
Maurice Ponga (PPE, FR) a souligné "la nécessité de sensibiliser les députés à la crise que les habitants de ces îles doivent affronter au quotidien", en ajoutant: "trouvons le financement afin que le peuple de Tuvalu n’ait pas à se déplacer".
Charles Goerens (ADLE, LU) a demandé instamment que le financement de la lutte contre le changement climatique n’implique pas un transfert des engagements de l’aide publique au développement. "Le financement destiné à lutter contre le changement climatique doit être alloué en supplément. Le financement existant pour le développement s’avère déjà insuffisant et nous risquons de ne pas pouvoir atteindre les objectifs du Millénaire pour Développement", a-t-il précisé.
Faisant observer que Tuvalu est bien classé dans l’"Index du bonheur planétaire" (Happy Planet Index), qui mesure le bien-être des nations tout en tenant compte de son impact sur l’environnement, Isabelle Lovin (Verts/ALE, SE), a déclaré que "les pays industrialisés ont beaucoup à apprendre des îles comme Tuvalu sur l’art de vivre et manière d’utiliser nos ressources"
Sauf erreur les îles coraliennes sont d’anciennes caldeira de volcans dans lequel les eaux océaniques sont entrées. On a pu démontrer l’affaissement naturel de ces structures en constatant la présence de coraux morts sur les pentes de la caldeira à plusieurs centaines de mètres de profondeur quand ceux-ci ne vivent qu’à faible profondeur. Comme le niveau des océans n’a pas élevé de plusieurs centaines de mètres il est possible sinon probable que le mouvement subsiste et s’ajoute à l’élévation estimée des océans de l’ordre de 20cm au XXième siècle. Quant aux coraux les écosystèmes vont se modifier comme ils l’ont fait d’innombrables fois dans le passé. Si le corail présent est sensible à la température d’autres variétés prendront la place. Beaucoup d’îles coraliennes très basses sur l’océan sont condamnées à disparaître, quoi qu’on fasse. Ils n’ont ni la base continentale des Pays-Bas ni les moyens financiers pour lutter contre deux phénomènes combinés qui dépassent leurs moyens de contremesure. Le renoncement est toujours douloureux, mais c’est une base de la survie.