Des entreprises et des représentants du gouvernement français ont signé lundi, à Paris, un protocole d’accord en vue de créer le partenariat Transgreen, une initiative industrielle qui a pour objet d’étudier la faisabilité d’un réseau de transport de l’électricité entre les rives nord et sud de la Méditerranée et le développement des interconnexions autour du bassin méditerranéen.
La lutte contre le changement climatique, et le développement des énergies renouvelables qui en est un élément essentiel, nécessitent de mettre en place des projets de co-développement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, assurer la sécurité énergétique et contribuer à la croissance.
Transgreen s’inscrit dans le cadre du Plan Solaire Méditerranéen, qui prévoit la construction, au sud et à l’est du bassin, de capacités de production d’électricité renouvelable, notamment solaire, de 20 gigawatts (GW) à l’horizon 2020. Environ 5 GW seraient exportés vers l’Europe afin de contribuer à la rentabilité des projets de centrales.
Apporter l’électricité de ces projets vers les zones de consommation nécessite de nouvelles infrastructures de transport et d’interconnexion reliant les sites de production aux réseaux locaux et à l’Europe, notamment par des lignes sous-marines à courant continu haute tension (CCHT).
Les entreprises signataires de cette initiative industrielle sont Abengoa, l’AFD, Alstom, Areva, Atos Origin, CDC infrastructure, EDF, Nexans, Prysmian, RED Eléctrica de España, RTE, Siemens, Taqa Arabia.
Au sein d’une entité juridique commune, elles auront pour objectifs de :
- proposer le schéma directeur technique et économique d’un réseau transméditerranéen capable d’exporter environ 5 GW vers l’Europe à l’horizon 2020, et débouchant sur des projets concrets ;
- promouvoir un cadre régulatoire et institutionnel favorable aux investissements et à la rentabilité des projets sur la rive sud ;
- montrer l’impact des investissements d’infrastructures et des échanges d’électricité sur la croissance, l’activité économique et l’emploi ;
- développer les coopérations techniques et technologiques avec les pays de la rive sud autour de projets de liaisons électriques transméditerranéennes ;
- promouvoir les technologies et l’industrie européennes dans la compétition mondiale, et notamment la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, le transport à courant continu et les câbles sous-marins à très haute tension.
Initialement constitué pour trois ans, le partenariat est ouvert à d’autres entreprises, en particulier celles des pays du Sud, afin de concevoir ensemble les réseaux électriques qui contribueront à accélérer la transition énergétique vers l’électricité à bas contenu de carbone.
Transgreen travaillera en liaison étroite avec les autorités des pays concernés, la Commission européenne, la communauté scientifique, les banques de développement et les organisations non gouvernementales. Ses travaux seront conduits en coordination avec les autres projets du Plan Solaire Méditerranéen, avec Desertec, qui entend fournir jusqu’à 15 % de la consommation d’électricité de l’Europe d’ici à 2050 à partir de capacités de production solaires et éoliennes installées en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Pour les partenaires de Transgreen, la création d’un réseau électrique transméditerranéen contribuera à la rentabilité des projets de production d’électricité renouvelable du Sud en leur permettant d’exporter une partie de leur production vers l’Europe et réduira le coût des liaisons de forte puissance sur de grandes distances en stimulant les progrès des technologies de transport.
Enfin, le développement des interconnexions renforcera la sécurité des systèmes électriques des pays partenaires face à la croissance de la demande.
C’est bizarre, quand on parle de 5 GW de production fluctuante sur les réseaux exploités par EDF, elle crie au scandale mais lorsque cette même entreprise, dans le cadre de ce projet, se propose d’importer ces 5 GW, il n’y a plus de problème ! Ah c’est différent ? Dans le cas de Transgreen, c’est pour faire du business ! Il fallait juste le dire pour qu’on comprenne bien !
Tou ca pour une capacité de 5 malheureux GW à destination de l’Europe en 2020. A peu près, la capacité de PV qui sera installée par l’Allemagne en rien qu’en 2010 !…
Le projet est encore d’un grand flou. Veut-on installer 20 Gw de capacités (solaire et éolien donc) en afrique du nord et en disposer pour nos besoins de 5 Gw ? On paierait donc en nature le droit de disposer de cette capacité sur place. Pas forcément une mauvaise idée, car on parle d’interconnexion (livraison dans les deux sens) et on dispose d’un régime de vent largement en antiphase saisonnier avec celui de l’europe et d’une assurance de production solaire en hiver. Concernant le solaire, on peut centrer et élargir le plateau de production en jouant avec la longitude et donc en faire une ressource variable mais hautement prévisible et donc anticipable pour la gestion de réseau. A noter qu’on ne peut comparer le solaire distribué en PV (la vraie place du solaire en europe) et le solaire en centrale en déserts (où on bénéficie d’une ressource peu comparable par l’ensoleillement et la météo aboutissant à des facteurs de charge facilement du triple de celui de l’allemand PV).
un proverbe de chez nous « le mariage est dans notre maison et nous ne sommes pas invités » c’est bizarre vous comptez utiliser notre sahara qui a souffert par le passé pour vos essais atomiqueet ce sans nous avertir ni nous integrer dans votre programme aussi le plan mediterranée ne nous interresse pas du moins nous les intello essayez le pole nord
Une petite remarque, si on a 20 GW installés dans le sahara, statistiquement je suppose qu’il doit être possible d’avoir une production constante de quelques GW (et si EDF accepte de financer la très honéreuse ligne HDVC qu’il faut, j’imagine qu’ils se débrouilleraient pour glisser quelque part une clause de priorité… :)). Le problème n’est donc pas tout à fait identique. Cela dit, je suis d’accord avec vous que ce projet est discutable dans la mesure ou l’on pourrait déjà developper notre propre potentiel… Et @ Ali : vous n’êtes pas le seul à parler d’un nouveau pillage énergetique, et sans doute pas à tort. Mais il s’agit pour le moment d’une étude de faisabilité; peut être est-il possible d’espérer que des solutions réellement équitables soient imaginées!! 🙂 Un beau challenge, c’est vrai…
votre réaction est interessante. Quel est en effet l’interet du Maghreb à participer au Plan Méditerranéen, voire au projet allemand Desertec? quel est aussi celui du contribuable européen, qui n’a aucun moyen de bloquer ce projet s’il le souhaite?pour 400 milliards d’euros minimum…
mais ça vaut le coup d’y réfléchir….La route sera longue, et la pente sera raide, comme disait l’un de nos anciens premiers ministres. Ceci dit, installer 4000MW ( ou presque)de PV en Allemagne en 2009 est quand même de mon point de vue une vraie co..ie si on raisonne un peu. La ressource solaire est dans ces pays, le problême qui n’est pas simple sera de se partager la rente, c’est exactement le même pb que pour le gaz ou le pétrole.Transgreen a l’air de se concentrer sur les problèmes d’acheminement, qui effectivement peuvent être plus facilement mutualisés ( dans un sens ou dans l’autre).Desertec parait plus concentré sur la production, et ce sera plus compliqué….
On ne peut pas comparer la ressource solaire et la ressource pétrolière. L’une est un flux et l’autre est un stock !! Les GWh d’énergie solaire déversés chaque jour par Km² de Sahara sont totalement « perdus » s’ils ne sont pas transformés en énergie utilisable. Les pays sahariens possèdent par conséquent un trésor éphémère ; c’est ce flux d’énergie potentielle qu’ils n’utilisent pas pour le moment. Le fait d’en exploiter une petite partie pour alimenter l’Europe ne peut être qualifié de pillage puisqu’au contraire, cela permettrait aux pays concernés de pouvoir en bénéficier également…!!