Les batteries au potassium émergent comme une solution prometteuse dans le domaine du stockage d’énergie. Une équipe de chercheurs a réalisé une avancée significative en développant une anode métallique de potassium sans dendrites, ouvrant de nouvelles possibilités pour des solutions de stockage d’énergie plus efficaces et fiables.
L’attention des scientifiques est attirée par les batteries au potassium métallique (PMB) comme alternative économique aux batteries lithium-ion. L’abondance du potassium et ses propriétés chimiques similaires au lithium en font un candidat prometteur. Cependant, des obstacles techniques ont jusqu’à présent limité leur développement.
Le principal défi réside dans la croissance incontrôlée de dendrites et l’instabilité de l’interface de l’anode. Les performances et la sécurité des PMB sont compromises par ces phénomènes. Des solutions novatrices s’avéraient nécessaires pour stabiliser l’interface de l’anode et prévenir la formation de dendrites.
Une approche innovante pour stabiliser l’anode
La dynamique de transport des ions et des électrons est améliorée par cette interface, aboutissant à une anode aux performances électrochimiques supérieures. Une stabilité prolongée sur plus de 2 000 heures de cyclage a été démontrée.
Une couche d’interface hybride KF/Zn sur des anodes de potassium métallique a été développée par l’équipe en utilisant une technique de préhumidification réactive. La stabilité et l’efficacité de la batterie sont augmentées par cette méthode.
Le fluorure de potassium (KF) agit comme une barrière robuste au tunneling d’électrons, freinant la croissance des dendrites. La conductivité électrique et le transport ionique sont améliorés par les nanocristaux de zinc (Zn). L’anode est stabilisée par cette interface bicouche, facilitant un flux d’ions et d’électrons essentiel pour les performances à long terme de la batterie.

Des implications pour l’avenir du stockage d’énergie
L’étude a démontré que les batteries équipées de l’anode KF/Zn@K ont maintenu plus de 2 000 heures de cyclage stable avec une fluctuation de tension minimale, sans formation de dendrites. Une capacité réversible élevée de 61,6 mAh/g à 5 C pendant plus de 3 000 cycles a également été affichée par les cellules complètes utilisant cette anode.
Selon le Dr Wen-Bin Luo, chercheur principal, « Notre recherche offre une solution simple mais efficace au problème persistant de la croissance des dendrites dans les batteries au potassium métallique. En concevant une couche d’interface hybride qui équilibre le transport des ions et des électrons, nous améliorons non seulement les performances de la batterie, mais aussi significativement la sécurité, rendant les PMB plus viables pour les applications de stockage d’énergie à grande échelle.«
De nouvelles opportunités pour des PMB plus sûres et plus fiables sont offertes par l’avènement d’une anode de potassium métallique sans dendrites. Un rôle déterminant dans les systèmes de stockage d’énergie à grande échelle pourrait être joué par cette avancée.
Le domaine des technologies de stockage d’énergie renouvelable pourrait être transformé par cette découverte, en abordant les défis critiques de sécurité et en proposant une approche évolutive pour augmenter la densité énergétique et la durée de vie des futures batteries.
Les chercheurs de l’Université Northeastern (USA) et leurs collaborateurs ont publié leurs résultats dans la revue eScience. Leur étude, intitulée « Realizing a Dendrite-Free Metallic-Potassium Anode Using Reactive Prewetting Chemistry« , présente une approche novatrice pour construire une couche d’interface hybride KF/Zn sur le potassium métallique. DOI : 10.1016/j.esci.2023.100201