Raúl Villa Caro, Universidade da Coruña
En général, les sources d’énergie renouvelables se caractérisent souvent par leur caractère difficilement prévisible. Cela complique la production régulière d’électricité pour répondre à la demande d’énergie.
Toutefois, dans le cas de l’énergie des océans, obtenue en exploitant le mouvement des vagues, des courants et des marées, ce n’est pas toujours le cas. Le grand avantage des courants et des marées est qu’ils sont plus prévisibles que les autres énergies renouvelables. Par conséquent, l’intérêt de ce type d’énergie repose sur la prévisibilité et la sécurité énergétique.
L’énergie des vagues
L’énergie houlomotrice, également connue sous le nom d’énergie des vagues, se distingue par sa capacité à exploiter le mouvement des vagues. Les vagues sont générées par le vent à des centaines ou des milliers de kilomètres de distance. Ce mouvement est transféré à la surface de l’océan sous forme d’énergie cinétique, qui peut être captée par des mécanismes harmoniques.
Ce type de source d’énergie est obtenu grâce à des dispositifs qui captent l’énergie cinétique et potentielle des vagues. Cette ressource peut être exploitée en utilisant des dispositifs flottants éloignés du rivage. À une telle distance, les vagues ont un potentiel énergétique plus élevé.
La force et la hauteur des vagues
L’énergie des vagues présente un grand potentiel en raison de son abondance et de sa capacité à parcourir de longues distances sans perdre d’énergie. La densité énergétique de l’énergie des vagues est également plus élevée que celle de l’énergie éolienne et de l’énergie solaire.
La force des vagues dépend de plusieurs facteurs, tels que la vitesse du vent, la surface de l’eau et la profondeur de la mer. La hauteur des vagues est déterminée par la vitesse du vent, l’intervalle de temps pendant lequel le vent souffle et la topographie du fond marin.
Il existe plusieurs types de dispositifs d’énergie houlomotrice, classés en fonction de leur distance par rapport au rivage et du principe qu’ils utilisent pour capter l’énergie. Certains tirent parti de l’oscillation directe, comme les colonnes oscillantes (Pingouin) ou les bouées d’absorption. D’autres, comme les atténuateurs (Pelamis), utilisent les mouvements de flexion pour générer de l’énergie.
Énergie marémotrice
L’énergie marémotrice est une source propre, renouvelable et prévisible qui utilise le mouvement des marées et des courants, induit par la lune et le soleil, pour produire de l’électricité. Ce mouvement provoque la montée et la descente de l’eau à la surface de la terre. Lorsque des masses d’eau subissent des accélérations, des courants se forment.
Les dispositifs de production d’énergie marémotrice reposent sur des principes similaires à ceux des éoliennes terrestres et flottantes. Ils exploitent le vent au moyen de turbines.
Dans ce mode marin, les hydroliennes utilisent l’énergie cinétique (et potentielle) de l’eau en mouvement.
Plate-forme marémotrice ATIR
L’un des projets les plus avancés, qui sera commercialisé à partir de 2026, a été développé par l’entreprise galicienne Magallanes Renovables.
Grâce à ce projet, l’entreprise installera deux fermes marémotrices au Pays de Galles et en Écosse. Au Pays de Galles, l’entreprise s’est vu attribuer une centrale de 6 MW, équipée de quatre de ses propres plateformes. En Écosse, elle déploiera une autre centrale de 4,5 MW, utilisant trois plateformes.
La plateforme flottante ATIR de Magallanes Renovables mesure 42 mètres de long et comprend un mât et une turbine immergée. En cours de développement et d’amélioration depuis quinze ans, elle est équipée de deux rotors et a été certifiée par une société de classification. Elle est ainsi devenue la première plateforme marémotrice au monde à être vérifiée et certifiée. Cette certification est une garantie que la conception répond à un haut niveau de qualité et de sécurité.
Conclusion
L’Espagne est l’un des pays de l’Union européenne (UE) qui dispose du plus grand nombre d’installations de recherche et de développement technologique pour l’exploitation des sources d’énergie marine. Elle compte actuellement quatre zones marines où l’industrie de l’énergie marine déploie et teste ses dispositifs : BiMEP et Mutriku, au Pays basque ; PLOCAN, aux îles Canaries, et Punta Langosteira, en Galice.
La centrale houlomotrice de Mutriku (Guipúzcoa) est entrée en service en 2011. Il s’agit de la première installation houlomotrice en Europe à commencer à commercialiser l’énergie produite. Aujourd’hui, cette centrale est capable de générer une production cumulée d’électricité de 300 000 kilowattheures par an.
La mer est l’une des ressources énergétiques les plus puissantes au monde. L’utilisation de ce que l’on appelle l’énergie des océans a pris de l’ampleur ces dernières années.
Ces ressources pourraient couvrir 10 % des besoins en électricité de l’Europe. Mais pour l’instant, la stratégie de l’UE en matière d’énergies marines renouvelables vise à atteindre seulement 40 GW d’ici à 2050. Ce chiffre est bien inférieur à l’objectif fixé pour l’éolien en mer, qui devrait atteindre 300 GW.
Raúl Villa Caro, Profesor de Ingeniería Naval y Oceánica, Universidade da Coruña
Cet article a été publié à l’origine dans The Conversation. Lire l’article original. Traduction Enerzine.com