Positionnée au 9ème rang mondial, la France de son côté est considérée comme le plus performant des ‘grands pays’ européens devant l’Allemagne et le Royaume-Uni.
L’Institut Choiseul et KPMG a présenté hier les résultats de la première édition du Baromètre de la compétitivité énergétique des Etats, une étude qui mesure et analyse la compétitivité et la performance des politiques énergétiques des Etats.
Ce baromètre hiérarchise 146 pays selon trois grands critères : "qualité du mix énergétique, accès et disponibilité en matière d’électricité et empreinte environnementale". Il a été établi à partir des données officielles issues des principales bases statistiques internationales (Banque mondiale, Agence internationale de l’énergie, OCDE…). Le Baromètre sera reconduit chaque année afin de suivre et d’apprécier l’évolution du positionnement des Etats.
Une répartition équilibrée entre les pays les plus performants et les plus défaillants
Sur 146 pays représentatifs de tous les continents, un tiers peuvent être qualifiés de « performants » dans la mesure où ils offrent un mix énergétique équilibré, proposent une électricité disponible et accessible, et maîtrisent l’impact de leurs choix énergétiques sur l’environnement :
► Les pays de l’hémisphère Nord arrivent en tête du classement, avec la Norvège en 1ère position, suivie de près par le Canada et l’Islande.
► La France est 9ème pays le plus vertueux devant le Royaume-Uni (11ème), les Etats-Unis (11ème) et l’Allemagne (13ème),
► Le premier pays en Asie orientale est le Brunei (18ème), suivi par la Corée du Sud et le Japon (respectivement 21ème et 25ème).
► La Colombie s’octroie la 5ème place mondiale, ex-æquo avec la Suède.
► Les Etats arabes sont représentés dans le Top 20 avec le Qatar (13ème) et les Emirats Arabes Unis (20ème).
► Le premier représentant des pays africains est l’Angola à la 40ème place.
Près de 40 % des Etats sont considérés comme étant en situation « intermédiaire », leurs atouts énergétiques étant le plus souvent contrebalancés par des faiblesses : "la Chine se situe à la 50ème place mondiale, ex-æquo avec la Bulgarie et l’Egypte, suivie par l’Algérie et la Guinée équatoriale en 55ème position". 28 % des Etats apparaissent en retrait des moyennes mondiales, voire en difficultés, avec une dizaine de pays considérés comme défaillants (Burkina Faso, Haïti, Bénin).
L’Europe se démarque en raison d’une politique énergétique structurée et protectrice des équilibres environnementaux malgré l’absence de ressources primaires
L’Europe affiche de loin les meilleures performances énergétiques, tous critères confondus, devant les Amériques, l’Asie et l’Afrique. Les pays nordiques (Norvège, Islande, Danemark, Suède et Finlande) comptent parmi les plus performants de la planète. Quatre des pays membres de l’Union européenne figurent dans le Top 10 mondial (Danemark, Suède, Finlande et France) et cinq autres (Royaume-Uni, Autriche, Allemagne, Slovaquie et Espagne) dans le Top 20. Sur le critère « qualité, disponibilité et accès à l’électricité », onze pays européens se classent parmi les quinze premiers à l’échelle mondiale.
Selon Pascal Lorot, Président Fondateur de l’Institut Choiseul, « Ce classement reflète une posture énergétique cohérente qui s’explique par une complémentarité relativement forte entre l’appareil économique national et l’existence d’une capacité de production énergétique et électrique de qualité. L’Europe a en particulier développé une politique de maîtrise de l’énergie efficace, tout en renforçant le poids des énergies renouvelables dans le mix énergétique. »
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La France, numéro 1 mondial au regard de la qualité de l’électricité, de sa disponibilité et de son accès
En termes d’accès et de disponibilité en matière d’électricité, la France arrive en tête du classement mondial, ex-æquo avec la Corée du Sud – et ce en raison d’un parc nucléaire important. Sa dépendance à l’égard des énergies primaires, notamment le pétrole, explique en revanche sa faible performance en matière de mix énergétique (93ème position). En ce qui concerne l’empreinte environnementale, la France se situe dans la moyenne mondiale. Sa faible intensité énergétique est contrebalancée par de fortes émissions de CO2 par habitant même si inférieures à certains de ses principaux partenaires.
Selon Wilfrid Lauriano do Rego, Associé, responsable du secteur Energie de KPMG en France : « La politique énergétique de la France lui a permis d’obtenir une bonne position dans ce classement, notamment par rapport à l’Angleterre et à l’Allemagne. Néanmoins, les profondes mutations énergétiques en cours dans ces trois pays pourraient modifier cet équilibre.»
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Empreinte environnementale et mix-énergétique : les pays d’Afrique et d’Amérique Latine tirent leur épingle du jeu
Plusieurs Etats d’Afrique Centrale et Equatoriale (République Démocratique du Congo, Guinée équatoriale, Angola, Gabon) et d’Amérique du Sud (Colombie, Venezuela, Paraguay) se démarquent par une bonne disponibilité en hydrocarbures et par des ressources hydrauliques généreuses.
Concernant la compatibilité des politiques énergétiques avec la préservation des grands équilibres environnementaux, l’Amérique Latine se distingue en raison d’un bon mix énergétique et d’un plus faible niveau d’industrialisation limitant les effets négatifs sur l’environnement, avec en tête du classement le Salvador, le Guatemala, le Costa Rica et le Nicaragua. Le Brésil arrive à la 7ème place, ex-æquo avec la Colombie, fort d’une base énergétique très diversifiée et équilibrée en termes d’énergies renouvelables durables et non durables.
Les pays asiatiques (Chine, Inde, Japon), en revanche, semblent les moins soucieux des problématiques environnementales, à l’exception des Philippines (3ème rang mondial).
« Un certain nombre de tendances de fond pourraient faire évoluer ce classement à moyen terme : la renonciation au nucléaire dans certaines parties du monde, le recours au gaz de schiste ou encore le développement des énergies renouvelables vont impacter le positionnement des Etats les uns par rapport aux autres et engendrer de nouveaux rapports de force », souligne Pascal Lorot.
« Fort de notre expérience internationale dans le domaine de l’énergie, nous sommes heureux d’avoir développé conjointement avec l’Institut Choiseul un outil d’aide à la prise de décision, qui offre au secteur un panorama détaillé sur les résultats des politiques énergétiques. Objectif à terme : afin encourager les bonnes pratiques à l’échelle mondiale », conclut Wilfrid Lauriano.
Vous pouvez télécharger le rapport complet : ici (.pdf)
*Méthodologie de l’étude
Le Baromètre mondial de la compétitivité énergétique des Etats a été réalisé par l’Institut Choiseul et KPMG en toute indépendance. Il couvre un échantillon représentatif de 146 pays d’Amérique du Nord, d’Amérique latine, d’Europe, d’Afrique et d’Asie. Il a été établi à partir des données officielles 2011 issues des principales bases statistiques internationales (Banque mondiale, Agence internationale de l’énergie, OCDE…). Les séries et données statistiques sélectionnées ont fait l’objet d’appréciations et de pondérations aboutissant à une classification globale sur la base de 13 indicateurs dont certains ont été regroupés en 3 sous-indicateurs (qualité du mix énergétique, accès à l’électricité, compatibilité entre politique énergétique et impératifs environnementaux). Chaque Etat se voit attribuer une note comprise entre 0 et 100. Les notes les plus élevées correspondent aux Etats les plus performants en matière énergétique.
On devrait faire confiance dans les grandes lignes à un cabinet comme KPMG. Commentaire pour les pays en développement, car il est difficile de les comparer avec des pays « industrialisés ». Je prends le cas du Nigéria, relativement bien classé et faisant l’objet d’un slide. J’en reviens et ce pays a une situation électrique quasi nulle ! Il n’y a pas de disponibilité électrique du tout, et même à Lagos ou à Abuja qui sont « privilégiés »! Le pays dispose de moins de 4000 MW de capacite de production énergétique, comparé par exemple à 50.000 MW en Afrique du Sud. C’est pourquoi une grande privatisation est en cours, avec objectif d’installer 30.000 MW de production en moins de 10 ans. Je ne peux pas croire l’appréciation de l’étude sur le cas du Nigéria aujourd’hui. D’où queques doutes sur l’ensemble de l’étude.
Energie/électricité Evidemment la compétitivité énergétique décrite dans l’étude ne concerne pas uniquement l’électricité mais aussi l’énergie en général (pétrole+gaz+charbon=80% de l’énergie mondiale, bien souvent ignorés tant par les médias que par les ONG environnementales). Mais vous occultez que d’autres critères bien plus avantageux pour ces pays sont pris en compte par cette étude (vous devriez vraiment vraiment la lire, vous aurez toujours une distance d’avances sur les politiques et les GP et SDN qui apparemment ne savent pas lire en général : ), les qualités environnementales et les ressources…
@ O.rage O.désespoir ! O. Vieillesse ennemie !N’ai je tant vécu que pour cette infamie? 🙂 Merci de m’avoir corrigé sur l’étude « énergie ». Mais c’est encore pire dans ce cas. Comme je l’ai signalé, pas d’énergie électrique au compteur. Le fournisseur s’appellait « NEPA » – les Nigérians l’appellent « Never Expect Power Again ». Quant au pétrole/gaz… Situation invraisemblable que ce 8ème exportateur de pétrole au monde doive … importer les essences et autres diesels raffinés. Que le réseau de gaz soit plutôt inexistant et au contraire des torchères brûlent sans arrêt dans les zones d’extraction pétrolière. Pollution généralisée dans les régions de l’Est, l’ancien Biafra. Détournements pétroliers organisés, corruption à grande échelle. Et enfin pays qui vient de stopper la subsidiation de l’essence et du fuel à la pompe, seule alternative dans le pays pour se produire soi-même de l’électricité avec des groupes électrogènes bas de gamme. Cher et vilain. J’avoue que je ne sais pas bien lire les rapports KPMG – trop vite – mais moi j’ai vécu sur place, et c’est pas sur internet qu’on trouve la vérité… Rodrigue, qui l’eût cru ?Chimène, qui l’eût dit ? Que notre heur fût si proche, et sitôt se perdît ?
Pour b api. Vous avez découvert la réalité quotidienne africaine, c’est bien et cela permet de relativiser nos problèmes d’électricité. Vvire en Afrique est souvent compliqué au quotidien et c’est là que l’on mesure ce que veut dire l’absence d’un réseau fiable et correctement alimenté. N’oublions pas que dans de nombreux pays africains et ailleurs, quand il n’y a plus d’électricité… il n’y a plus d’eau car de nombreux quartiers fonctionnent avec des surpresseurs. Et S=Dans les pays très chaud, il n’y a plus de climatiseur. Ceux qui se frottent c’est les marchands de groupes électrogènes, ce qui est tout sauf écologique et en plus très cher à l’usage. Promenez vous le soir dans une rue de grande ville africaine et entendez le doux ronronnement des GE qui démarrent tous en même temps dès la coupure d’électricité.