"Les enjeux d’évolution du secteur électrique français, ainsi que les aléas météorologiques, requièrent, pour la décennie à venir, des investissements conséquents sur le réseau public de transport d’électricité" selon le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE).
Ainsi, les investissements du RTE (1) ont progressé de 15% en 2010, et augmenteront à nouveau de 8% en 2011.
Dans une perspective de long terme, cette augmentation des investissements permettra à la France de participer au développement et au renouvellement de son réseau électrique :
• renforcer à l’intégration du réseau dans le système électrique européen par le développement des capacités d’interconnexion ;
• sécuriser l’alimentation électrique des zones fragilisées par leur faible niveau de production locale et par les difficultés d’acceptabilité de nouvelles infrastructures électriques; notamment l’Est de la région PACA et la Bretagne
• assurer l’accueil des nouveaux moyens de production (en réponse à l’essor des énergies renouvelables et au développement de nouvelles unités, EPR et cycles combinés gaz), avec la réalisation dans les meilleurs délais de leur raccordement et des renforcements nécessaires du réseau amont ;
• renouveler progressivement les infrastructures du réseau à mesure que leur vieillissement l’impose.
En 2011, RTE ira encore au-delà et portera ses investissements à 1 277 millions d’euros (2). Le programme d’investissements de RTE atteint 1 182 millions d’euros en 2010, dont 140 millions d’euros relatifs à l’acquisition d’ouvrages électriques HT de la SNCF participant au réseau public de transport d’électricité.

Au total, le niveau annuel d’investissements de RTE devrait atteindre en moyenne 1 162 millions d’euros pour la période 2009-2011, soit une hausse de 54 % par rapport à la période 2006-2008.
RTE a réalisé plus du 60% de son programme de sécurisation mécanique
Les deux tempêtes Lothar et Martin des 26 et 27 décembre 1999 ont traversé la France d’ouest en est, avec des conséquences exceptionnelles. Le 15 janvier 2002, le ministre chargé de l’énergie a demandé à RTE de mener sur quinze ans, soit d’ici à 2017, un programme de sécurisation. Ce programme prévoit de renforcer les infrastructures afin de pouvoir rétablir l’alimentation électrique du réseau de RTE sous 5 jours en cas d’un événement climatique exceptionnel avec des vents supérieurs à ceux de 1999, et de maintenir l’alimentation électrique de tous ses postes électriques en cas de vents équivalents à ceux de 1999.
Au total, RTE aura consacré, d’ici à l’achèvement du programme en 2017, 2,4 milliards d’euros à la sécurisation mécanique de son réseau avec un niveau moyen de dépenses de l’ordre de 160 millions d’euros par an. Ce programme revoit le dimensionnement de 45 000 km de lignes aériennes du réseau de RTE.

A fin 2010, 60% des lignes électriques à sécuriser l’ont été : "elles sont maintenant résistante à des vents de forces équivalentes à celles de 99 et sont équipées de pylônes « anti-cascade ». Ces pylônes spéciaux présentent une résistance mécanique encore plus importante et sont installés sur les lignes très haute tension (225 000 et 400 000 volts), tous les 3 à 5 kilomètres" affirme RTE.
Ainsi, en cas d’incident, ils permettent de limiter le risque d’effondrement par effet d’entraînement et réduisent la durée de remise en état, grâce à l’utilisation de liaisons de dépannage.
Fin 2010, RTE a installé plus de 80% des pylônes « anti-cascade ». Tous seront installés en 2013. Fin 2010, RTE a réalisé la totalité des travaux d’élargissement des tranchées forestières qui concernent au total 8000 km de lignes électriques. En 1999, les chutes d’arbres avaient représenté 50% des causes d’avaries des
pylônes.
D’ici à 2017, les travaux de sécurisation permettront d’assurer que chaque point de livraison des clients de RTE sera raccordé au réseau par au moins une ligne capable de résister à des vents de force équivalente à celles de 1999, conformément aux nouvelles normes de résistance mécanique plus sévères (3).
D’ailleurs, les infrastructures neuves sont conçues pour résister à des vents de force équivalente à ceux de 1999, conformément aux nouvelles normes de résistance mécanique de 2001.
Des événements météorologiques exceptionnels :
Les grands froids de janvier février et décembre 2010 avec des pointes historiques de consommation à 19h, la consommation totale annuelle pour la 1ère supérieure à 500 TWh, la tempête Xynthia en février, les inondations dans le Var en juin : "le réseau de RTE a été confronté en 2010 à une grande variété de situations où les facteurs météorologiques ont, à chaque fois, été déterminants. Dans ces situations exceptionnelles, RTE a assuré ses missions et a démontré l’efficacité de ses choix de politique industrielle d’exploitation et de maintenance en faveur de la robustesse et de la fiabilité de ses infrastructures" assure t’il.
Ces périodes particulières ont rappelé la nécessité d’avoir un réseau robuste face aux aléas climatiques, et apte à supporter des conditions de transit toujours plus exigeantes.
(1) Les chiffres d’investissements de cette partie sont donnés sans retraitement de l’affaire SNCF (pour 140 M€ en 2010) et sur le périmètre RTE SA, NF.
(2) 1 277 M€ sont les investissements prévus en 2010 sur le périmètre RTE SA, NF, dont 1 255 M€ au titre du programme d’investissement approuvé par la Délibération de la Commission de Régulation de l’Energie dans sa Délibération du 16 décembre 2010.
(3) Définies dans l’arrêté technique du 17 mai 2001