La quête d’innovations industrielles capables de répondre aux préoccupations environnementales actuelles mobilise les efforts des leaders mondiaux dans divers secteurs. Parmi eux, l’industrie du verre s’impose comme un terrain fertile pour explorer des alternatives énergétiques moins dommageables pour la planète. L’un des matériaux les plus anciens et pourtant essentiels à nos sociétés modernes, le verre, pourrait ainsi voir ses méthodes de production repensées grâce à une technologie prometteuse basée sur l’utilisation de l’hydrogène. Cette initiative, portée par un géant du secteur, illustre comment les entreprises peuvent réévaluer leurs pratiques tout en contribuant activement à la transition écologique.
La Société des ingénieurs en instrumentation photo-optique (SPIE), une organisation influente dans le domaine de l’optique et de la photonique, a attribué son prestigieux “Catalyst Award” à Schott. Ce prix, décerné pour sa deuxième année consécutive, honore des organisations ayant apporté des contributions significatives à la durabilité environnementale. La société allemande a été distinguée pour avoir démontré que la production de verre optique pouvait être réalisée à l’aide d’hydrogène au lieu de méthane, un gaz à effet de serre particulièrement puissant.
Dans leur communiqué, les représentants de SPIE ont souligné : “Les efforts pionniers de Schott dans la décarbonation de la fusion du verre à haute température – un procédé nécessitant des températures allant jusqu’à 1700°C – fixent un nouveau standard pour la durabilité dans la fabrication du verre.” Ces propos reflètent non seulement l’impact technique mais également symbolique de cette réalisation.
Un processus validé à grande échelle
Le groupe Schott avait annoncé en avril dernier avoir réussi à produire du verre optique avec 100 % d’hydrogène dans un four industriel pendant trois jours. Cette réussite faisait suite à des tests menés à plus petite échelle en laboratoire un an auparavant. Les premières expérimentations, effectuées sur un réservoir de production utilisant 35 % d’hydrogène pendant quatre semaines, avaient déjà confirmé la viabilité du remplacement total du gaz naturel par l’hydrogène.
Jonas Spitra, responsable des communications liées à la durabilité chez Schott, a affirmé : “Recevoir le Catalyst Award de SPIE souligne notre engagement à diriger les innovations pour une production de verre à faible empreinte carbone.” Une telle reconnaissance constitue une validation publique des ambitions affichées par l’entreprise, qui ambitionne de continuer à développer des solutions technologiques supplémentaires.
Les défis associés à l’hydrogène vert
Malgré ces avancées notables, l’utilisation d’hydrogène “gris” reste problématique. Cet hydrogène, produit par des méthodes générant du dioxyde de carbone, ne permet pas encore de garantir une neutralité carbone complète. “Nous avons massivement investi dans la recherche et le développement et prouvé que nous pouvons fabriquer le même verre de haute qualité avec de l’hydrogène,” a rappelé Spitra. Toutefois, il a également souligné : “L’absence actuelle d’une infrastructure viable et de tarifs compétitifs pour l’hydrogène vert présente des obstacles pour intensifier davantage nos tests.”
L’hydrogène vert, obtenu par électrolyse de l’eau grâce à l’électricité issue de sources renouvelables, représente une alternative idéale. Si sa production peut être amplifiée à grande échelle dans les années à venir, Schott se positionnera comme un acteur clé capable d’adopter cette solution durable sans compromettre la qualité de ses produits.
Un prix qui valorise l’impact sociétal et environnemental
Coïncidant avec les célèbres Prism Awards, remis chaque année lors de l’événement Photonics West organisé par SPIE à San Francisco, le Catalyst Award met en lumière des initiatives jugées exemplaires tant sur le plan social qu’environnemental. Selon les critères définis par la société, ce prix distingue des programmes exceptionnels soutenant l’équité, la diversité, l’inclusion, ou ayant un impact notable sur l’environnement.
Kent Rochford, directeur général de SPIE, a conclu : “Chaque année, les Prism Awards mettent en avant une gamme complète de produits innovants fondés sur les technologies d’optique et de photonique. En introduisant ces produits sur le marché, les entreprises finalistes ainsi que les gagnantes offrent des technologies transformatrices qui toucheront des vies partout dans le monde.”
Légende illustration : Schott est le deuxième lauréat du prix Catalyst de SPIE, après qu’Intel a remporté le prix inaugural l’année dernière pour ses programmes d’emploi visant à élargir l’admission des groupes sous-représentés dans sa main-d’œuvre. Photo : Schott.
Source : SPIE